samedi 9 mai 2009

"Abrasive Boutades"



Via Marsyas, President Sarkozy, "La princesse de Clèves", and the Crisis in the French Higher Education system (.pdf), par l'historien moderniste Robin Briggs (All-Souls, Oxford), un rare article de soutien clair au mouvement actuel de ses collègues, qui montre une connaissance très profonde du système français. J'ignorais en revanche cette histoire d'une évaluation concurrente française du fameux "Classement de Shanghai" sur laquelle il ironise au début.

Il explique à quel point la droite actuelle, qui a ses enfants en Grandes Ecoles, se fiche complètement de l'Université et ne fait que la pressurer comme le bouc-émissaire des difficultés du système.


Notre Miles Gloriosus (Canard Enchaîné n°4618, 29 avril 2009, p. 2) :

"L'université, ce n'est pas facile à gérer mais les Français s'en foutent un peu. "


Et François Fillon fait part de toute son estime pour les Humanités (Canard Enchaîné n°4619, 6 mai 2009, p. 2) :

"A Rennes, Bordeaux ou Toulouse, il y aura 150 000 étudiants de lettres, d'histoire et de psycho qui n'auront pas leur diplôme, la belle affaire, a-t-il ironisé, le pays s'en relèvera, il n'y aura pas de creux dans la formation des psychologues."

"Si on ne cède pas aujourd'hui, il y aura moins de grèves dans l'Education nationale l'année prochaine."

6 commentaires:

Hady Ba a dit…

"J'ignorais en revanche cette histoire d'une évaluation concurrente française du fameux "Classement de Shanghai" sur laquelle il ironise au début"

Encore un qui ne lis pas les commentaires de son propre blog!

Phersv a dit…

Mais si, mais si, mais je commence juste à perdre la mémoire.

C'est vrai qu'on parle souvent de ce machin de Shanghai (Briggs dit d'ailleurs que c'est tout à fait critiquable), mes amis tonnent toujours contre mais se réjouissent dès qu'une université française y monte.

Tom Roud a dit…

"Il explique à quel point la droite actuelle, qui a ses enfants en Grandes Ecoles, se fiche complètement de l'Université et ne fait que la pressurer comme le bouc-émissaire des difficultés du système."

Je n'ai jamais compris pourquoi l'opposition, voire même les universitaires en lutte eux-mêmes, n'ont pas plus insisté là-dessus alors que c'est la preuve patente de l'hypocrisie du pouvoir dans cette affaire.

Samuel a dit…

A propos de la vision qu'ont les Européens de la contestation, cela console un peu de l'article, plus général mais enrageant de simplisme, pondu par Michaela Wiegel dans la FAZ la semaine dernière.
http://www.courrierinternational.com/article/2009/05/06/le-grand-soir-n-est-pas-pour-demain

Fr. a dit…

Tom : "Je n'ai jamais compris pourquoi l'opposition, voire même les universitaires en lutte eux-mêmes, n'ont pas plus insisté là-dessus [les grandes écoles] alors que c'est la preuve patente de l'hypocrisie du pouvoir dans cette affaire."Explications pour les universitaires :

- Par manque d'imagination (pathologie qui touche beaucoup d'universitaires)

- Parce que les universitaires sont aussi nombreux à avoir leurs enfants en grandes écoles

Explications pour l'opposition :

- Une bonne partie de l'opposition s'en fout, ou aimerait s'intéresser aux enjeux mais ne les comprend pas.

- Une bonne partie de l'opposition partage les idées ou l'héritage socio-culturel de la majorité.

Il faudrait leur faire relire, à tous, ce texte de Marc Bloch.

Dernière explication valable pour les deux : par réalisme.

Tom Roud a dit…

"Parce que les universitaires sont aussi nombreux à avoir leurs enfants en grandes écoles"

Oui, c'est probablement cela le problème, d'autant plus que de nombreux universitaires en sont aussi issus. J'ai un peu l'impression dans ce mouvement que les universitaires ne mènent pas le bon combat à cause de cela.
D'ailleurs, c'est cette logique même de la performance et du concours critiquée par Marc Bloch que les universitaires ont en réalité parfaitement intégré et théorisé qui est en train de se retourner contre eux avec les lois Pécresse/Sarkozy .