vendredi 3 septembre 2010

Pillages & Pyramides




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"La "compétitivité internationale" nous contraint à faire stagner
les revenus de la majorité et à faire exploser ceux des 1%"

Cet été, John Quiggin avait déjà étudié l'explosion des fortunes des "1% les plus riches" dans les sociétés industrialisées depuis 30 ans (et le fait qu'ils échappaient de plus en plus à une fiscalité redistributrice). Mais il fait aujourd'hui une extrapolation plus provocatrice en comparant les chiffres américains et européens (via Piketty). Il ajoute (en parodiant ironiquement par exemple les "arguments" si bizarres de Peter Sloterdijk en faveur d'une aristocratie post-fiscale) que dans les deux cas, malgré la structure plus inégalitaire aux USA, des proportions comparables du Produit national brut vont vers ce qui dirige effectivement l'économie du pays, que ce soit le Gouvernement, ou bien l'aristocratie des 1%.

Kevin Drum dit justement que les baisses d'impôts de Bush pour les les plus riches seront sans doute renouvelées même si elles sont coûteuses, inutiles (même avec la situation de récession), contradictoires avec le discours rabâché sur les déficits et de plus impopulaires chez la majorité des Américains. L'ennui est que si elles sont peu populaires chez les déciles les moins avantagés, elles le sont tellement chez les 1% que les deux Partis politiques les écouteront (le Parti démocrate n'étant que légèrement moins partial que le Parti républicain dans ses attentions vis-à-vis de l'oligarchie).

This is the shape of American politics. If your income is low — and probably a fair number of the 56% who want Bush's tax cuts for the rich repealed are low-income voters — politicians simply don't care. If you're middle class they care a little more. But if you're rich, then they really, really care. And it's safe to say that most high earners are opposed to repealing tax cuts on high earners. That goes for all Republicans and a growing number of Democrats too. So what seems like a no-brainer isn't as simple as it looks. Economically it makes sense to repeal Bush's tax cuts for the rich, and a majority of American citizens are in favor of it. Unfortunately for them, they belong to the wrong majority. They're not rich themselves, and increasingly in America, that means their votes just don't count.

Par ailleurs, je pense que Mme Penchard devrait songer à déserter vers une île déserte sans trop de moustiques.

5 commentaires:

Phersv a dit…

L'image du Sacrifice aux Dieux Invisibles de la Finance vous est offerte par Paul Krugman : The policy elite — central bankers, finance ministers, politicians who pose as defenders of fiscal virtue — are acting like the priests of some ancient cult, demanding that we engage in human sacrifices to appease the anger of invisible gods.

Anonyme a dit…

La "fin des idéologies" n'a vraisemblablement pas débuté. J'aurais bien lu les Mythologies de ces dernières vingt années. Le sentiment que le nuage polysémique s'est transformé en dense brouillard; peut-être est-ce ce qu'on ressent quand on est dans l'évènement. Ou bien le déclenchement continu dans l'histoire de plusieurs éléments produit des harmoniques difficilement assimilables à l'idiot du village que je suis.

Anonyme a dit…

J'avais lu cette idée du sacrifice sur le blog de Krugman mais n'avais pas réalisé qu'il l'avait employée dans sa chronique du Times. Il y en a qui ont du s'étrangler en le lisant.

Bonne rentrée by the way.

Desméïl a dit…

Bonjour Anniceris. Ancien rôliste, je trouve ton blog bien fourni et particulièrement pertinent. je n'arrive hélas pas à te contacter par mail. Serait-il possible que tu me le donnes pour discuter. Voici le mien :
Très cordialement et polémiquement parlant, cela va sans dire...
Jean-Paul, paris

Phersv a dit…

Mon email est phersumasque (sans accent, bien sûr) à hotmail.com.