mardi 30 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 30 La chute finale

26 Frédéric II, jour de Simón Bolívar, el Libertador.

Catastrophe finale aujourd'hui, au dernier jour, dernière sueur froide climactique.

J'écris en effet sur Open Office et le décompte des mots me certifiait plus de 51 098 mots. J'étais donc confiant d'avoir largement dépassé le seuil.

Je le copie-colle par le "Vérificateur" du site NaNoWriMo qui ne m'accorde que 49 600 mots, soit environ 1500 mots de différence.

Je ne comprends toujours pas bien d'où vient cet écart.

Etait-ce parce qu'Open Office compte comme des mots même des points de ponctuation ? J'ai vu qu'il comptait au moins les numéros de page en trop (!) mais sur 72 pages, cela n'expliquerait quand même pas tout l'écart de 1500 mots.

Ou bien est-ce que le Vérificateur Nanowrimo déduit automatiquement tout nombre en chiffre et refuse de compter les titres de chapitre (je doute qu'il puisse les reconnaître).

Mais cela doit signifier que depuis le début que je fais ce décompte, j'avais donc exagéré mon nombre de mots à chaque fois selon les normes du Nanowrimo.

J'ai donc frénétiquement rajouté 400 mots "valables" de plus et je suis enfin arrivé à 50,086 mots officiels selon le site (mais 51,512 mots ou 303,987 caractères, 72 pages selon mon OpenOffice). In extremis (la date de minuit dépend du pays, je crois).

Je suis aussi enfin arrivé à un titre et il ne me satisfait pas encore. Mais ça peut toujours se changer (pour l'instant, c'est Le violon sous la colline, bof, mieux que Titre provisoire ou l'Aède muet).

Mais j'ai gagné seulement le droit d'arborer ça sur ce blog (en dehors du fait de vous avoir cassé les pieds pendant un mois, ce dont je vous demande pardon) :


Bon, c'est très mauvais et même assez "kitsch". L'histoire d'amour ne marche vraiment pas du tout, je l'ai trop bâclé et je ne pastiche pas assez bien le genre.

Il y a une péripétie finale mais elle est complètement téléphonée et retrospectivement aussi évidente que celle d'un Shyamalan. En revanche, j'aime bien quelques ellipses (je crois que je devrais même alléger la fin pour qu'elle soit encore plus allusive). J'ai finalement renoncé à certains coups de théâtre pour rester un peu plus réaliste. Certains de ces coups de théâtre les plus mélos ou tirés par les cheveux sont même postulés par les personnages les plus paranos avant d'être réfutés ("Je suis ton père", oui, j'ai failli le mettre). Mais le réalisme prosaïque est peut-être allé trop loin : à l'origine, dans le roman de formation, Noemi devait vraiment sauver la vie d'Aurora ou d'une de ses soeurs, elle ne fait plus que prendre sa défense dans une discussion pas très violente, ce qui est une dégradation importante dans l'évolution du récit.

Si le critère de satisfaction est : "Aurais-je envie de finir de le lire si je n'étais pas moi?", la réponse est hélas négative. Si jamais je voulais le mettre en ligne (et franch'ment, sans fausse modestie et sans jouer à me faire prier, cela mérite vraiment de rester dans mon tiroir virtuel ne serait-ce que pour le style lourd) ou plutôt si je voulais mettre le Second que j'espère meilleur en 2011, je pourrais le mettre où de toute manière ? Ouvrir un compte sur Scribd et transformer le document en pdf ?

Add. : Ah, le problème du décompte des mots est arrivé à d'autres.

lundi 29 novembre 2010

Un dernier jour de suspense



Pour cause de corrections, de préparation de conseils de classes et d'un conseil d'administration de mon lycée, qui s'est terminé fort tard pour discuter des budgets et des voyages scolaires, je renvoie le Nanowrimo à un ultime jour de suspense pour demain avant minuit... gloups.

dimanche 28 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 28

24 Frédéric II, jour de George Washington.

Rien écrit hier pour cause de travail à rattraper (et une habilitation à diriger les recherches à écouter).

49 121 mots (98%).

Sauf catastrophe, je finis donc demain. J'aurais besoin de plus de temps ensuite pour corriger (et cela dépassera un peu les 50k ou les 300,000 signes). En relisant, le début est encore moins bon parce que je redoutais plus de ne pas atteindre le seuil. Le remplissage inutile, contrairement à ce que je disais ici, décroît plutôt graduellement au fur et mesure qu'on se rapproche du but.

vendredi 26 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 26

22 Frédéric II, jour de "Sidney" (je présume, étant donné le contexte, que c'est Algernon Sidney, aristocrate et Républicain britannique du XVIIe siècle).

46535 mots (93%).

La résolution approche. Pour l'instant, ce n'est pas très crédible et ça paraît un peu tiré par les cheveux. Je me demande encore jusqu'à quel point je dois laisser quelque chose d'un peu indéterminé ou ambigu, ou si je devrais éviter trop de sous-entendus. J'ai abandonné une péripétie que je trouvais trop prévisible et mélodramatique, mais maintenant cela fait un peu une chute trop "fade".

jeudi 25 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 25

21 Frédéric II, jour de Richelieu.

Commencé trop tard après des corrections. 44 629 (89%).

C'est à partir d'aujourd'hui que le Nanowrimo ouvre la "certification" pour ceux qui ont atteint le seuil des 50k.

Une coïncidence : une des personnages dit qu'il n'a rien d'un Pavlik Morozov et un autre se dit très intéressé par les théories de Nikolai Morozov et je n'avais même pas remarqué l'identité des noms de ces personnages, sans rapport direct (alors qu'à la lecture, on aurait pu croire à une allusion volontaire).

J'ai trop lu sur l'épistémologie ces temps-ci et cela affecte un peu trop les discussions des personnages qui ne cessent de se demander s'ils peuvent définir le degré de certitude...

Meilleur que l'inflation




C'est une vieille affaire de la semaine dernière mais je ne l'avais pas entendu (il est dans le Canard enchaîné d'hier), ce lapsus de Qui-vous-savez : 
"Au fond, ma détermination n'a rien changé".

Cela résumerait bien toute cette présidence, cet éclair de lucidité. Mais c'est un peu injuste car il change quand même parfois des choses en pire.

Un meilleur résumé de cette politique est ce que disait le juge Marc Trévidic hier matin sur Culture Matins : la justice française est submergée par de vrais problèmes, la France est condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme sur la question de la garde à vue et critiquée sur le manque d'indépendance du parquet, et notre Président veut supprimer le juge d'instruction et lancer une agitation vaine de plus sur sur un jury populaire d'application des peines en correctionnelle. Autrement dit, toujours la même règle : dès qu'il y a un problème réel, l'aggraver au nom de la "fin de l'hypocrisie".

mercredi 24 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 24

20 Frédéric II, jour de Turgot.

43753 (87%).

J'arrive presque à la dépression post-parturition. Après "ce sera pénible et de peu d'intérêt mais au moins ce sera toujours ça", je passe à "tout ça pour ça ?".

Tout ce récit manque de beaucoup de choses. Pas de chair, pas de matière. J'ai essayé de combler en cherchant des mots d'objets concrets qui me manquent toujours dans les descriptions. Mais en gros, je considère les descriptions comme les parties "à éditer et ajouter".

mardi 23 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 23

19 Frédéric II, jour du Don Pedro Pablo Abarca de Bolea y Ximénez de Urrea, Comte d'Aranda (1718-1798), Premier ministre d'Espagne en 1792. s'il voulait mettre une représentant des Lumières hispaniques, le marquis de Pombal (1699-1782) pourrait être un meilleur exemple, je pense.

42,100 mots (84%).

A force de lire en ce moment le bouquin d'Onfray contre Freud, ce que j'écris est devenu un des plus conformes au "roman familial des névrosés", et même d'un oedipianisme excessif.

lundi 22 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 22

18 Frédéric II, jour de Colbert.

40 065 mots (80%).

Je suis presque sûr (sauf impondérables, je vends peut-être la peau de l'ours) que je vais parvenir aux "50k" mots malgré une intrigue assez vide et une résolution complètement tirée par les cheveux. Il est très rare que ce blog tienne une de ses résolutions, je suis bien plus fier de ce succès que du contenu même du livre (qui est en effet très décevant). Mais je conseille vraiment à tout le monde d'écrire au moins un NaNoWriMo, peut-être avec des contraintes moins bêtes. Cela n'aide pas à devenir écrivain mais je trouve que cela aide à devenir un lecteur. Je ne lis plus de la même manière. J'admire davantage à présent certaines choses qui me paraissaient aller de soi. Je savais par avance que mes descriptions seraient ridicules et que mes personnages seraient bidimensionnels mais je ne savais pas par exemple à quel point les scènes d'action peuvent être aussi difficiles à écrire.

C'est une "novella" assez courte, finalement, "50k". Un "roman" tourne plutôt autour du double voire du quadruple, 100k-200k (Guerre et Paix fait 500k, donc 10 Nanowrimos, A la Recherche du temps perdu 1,5 millions de mots, donc 30 Nanowrimos). Mais d'un autre côté, un "roman" bref comme Heart of Darkness (37k) ou bien Mrs Dalloway (60k) sont tous les deux autour de la même quantité "légale" qui est considérée comme le minimum.

Les astronefs de Manchu



Manchu, qui était notamment l'illustrateur de nombreuses couvertures de La Grande Anthologie de la science-fiction et du premier jeu de rôle français de SF Empire Galactique il y a 26 ans, sort un art-book Starships chez Delcourt (Manchu participe aussi à l'expo Science et Fiction à la Cité des Sciences qui vient de commencer le mois dernier).

Il y a une trentaine d'années, il y avait aussi les livres de Terran Trade Authority de Stewart Cowley a.k.a. "Steven Caldwell" qui profitaient des illustrations de divers auteurs pour décrire un univers fictif (sur lequel existe maintenant un jeu de rôle).

dimanche 21 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 21

17 Frédéric II, jour de Mazarin.

37 880 mots (75%). Ca fait seulement 53 pages...

Remplissage aujourd'hui comme je ne savais pas trop quoi faire avec ce personnage. Elle a donc fait un rêve, cela me permet de raconter à peu près n'importe quoi sans contredire la contrainte de réalisme.

samedi 20 novembre 2010

Pour les Narrateurs de Qin



Vite, regardez ARTE ce soir. Toute la campagne du jeu y est racontée.

Gênant si vos joueurs le voient en revanche. Ils viennent de gâcher le premier scénario de la campagne Tiān Xià !

Nanowrimo Log: Jour 20

16 Frédéric II, jour de Sully.

36 000 mots (72%).

J'ai retiré une coïncidence excessive en modifiant un chapitre antérieur mais il y a encore une contradiction dans l'intrigue qui me dépasse (et elle est pourtant relativement simple). Plus on se rapproche de la fin, plus il va falloir renouer les fils.

C'est trop démonstratif, en partie pour des raisons de quantité. Il est plus facile de tout expliquer lourdement que de rester un peu elliptique.

Toujours pas de titre. On m'a dit que Titre provisoire sonnait idiot et sans doute déjà pris cent fois.

vendredi 19 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 19

15 Frédéric II, jour du Cardinal Francisco Ximénes de Cisneros (1436 – 1517), Confesseur d'Isabelle la Catholique et un des politiques derrière l'Espagne réunifiée.

Encore une fois trop de cours aujourd'hui et trop de copies à corriger pour demain pour écrire aujourd'hui plus de 500 mots.

Le style devient de plus en plus ennuyeux, une succession de "X fait ceci. Y fait cela" et je n'arrive plus à instiller de l'humour du tout. Il y a de grosses incohérences mais cela devient possible de l'achever.

jeudi 18 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 18

14 Frédéric II, jour de Guillaume le Taciturne (j'ignore pourquoi le jour de Guillaume Ier est après le jour de Guillaume III).

33 734 mots (67%).

Ecrit mes lignes (très difficilement) au lieu de bosser et de faire le corrigé que j'avais promis. Les élèves vont me haïr.

La scène d'action est heureusement terminée. Elle me paralysait parce qu'elle demande les mêmes qualités que les bonnes descriptions, alors que je n'arrive qu'à faire des dialogues (et encore). Le chapitre 21 était de nouveau agréable grâce à un faisceau de coïncidences avec un roman de Jules Verne. L'ennui est que les enfants narrateurs ne parlent pas du tout dans un style réaliste pour leur âge. Le 22 est de nouveau trop répétitif.

On m'a conseillé de cesser de tout écrire dans l'ordre et de résumer parfois simplement les chapitres que je n'arrive pas à écrire (comme le Nanowrimo n'est pas censé être complet). Mais je crains de vite basculer dans un exercice postmoderne où je résumerais de plus en plus sans plus rien raconter.

mercredi 17 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 17

13 Frédéric II, jour de Guillaume III d'Orange-Nassau (1650 – 1702).

32,050 mots (64%).

Ouïlle, seulement 1220 mots aujourd'hui. Cette scène d'action est complètement ratée et je corrige 28 copies depuis 6 heures du matin. J'abandonne pour aujourd'hui.

mardi 16 novembre 2010

Nanowrimo Log: Jour 16

12 Frédéric II, jour de Michiel de Ruyter, un des artisans de la domination maritime hollandaise au XVIIe siècle.

30 829 mots (61%).

Tenté une parodie d'un genre pseudo-occulte à la Paulo Coelho avec des Jungeries, mais c'est trop difficile à écrire au second degré sans avoir une connaissance suffisante du genre imité.

Le genre est ensuite devenu du thriller, ce que je connais tout aussi peu. Mais le suspense est quand même plus facile à créer que l'ambiance mystique.

Pour l'inner economist en vous, un des personnages, Tamas, est en fait l'incarnation du concept d'hystérèse.

Je ne sais pas si je vais avoir assez d'éléments pour tenir encore 20,000 mots sans créer des détours et personnages supplémentaires.

Un droit pour moi, pas pour les autres



Là, je ne sais même plus quoi dire devant un tel sommet d'hypocrisie.

lundi 15 novembre 2010

[JDR] Jorune en français

Via Soner Du, une équipe de volontaires francophones prépareraient la première traduction des Célesterres de Jorune (The Skyrealms of Jorune).

Jorune (Fiche du Grog, Jorune.org, Sholari James) est l'un des plus célèbres univers fantastiques créés pour le jeu de rôle. Il commença, dit-on, comme une campagne du jeu post-apocalyptique Gamma World (où on joue des humains, des mutants et des animaux mutants) mais il évolua vers le genre de la "romance planétaire" comme Tékumel.

Jorune est une autre planète nimbée d'une énergie mystique appelée l'Isho, qui dépend des cycles de ses sept Lunes. Les habitants autochtones, les Shantas (l'être christique sans visage sur la couverture) peuvent percevoir et manipuler l'Isho. Un des effets magiques étranges de ce monde est ses îles qui flottent en l'air, s'envolant hors du sol à cause de cristaux pleins d'énergie.

Quand les Humains sont arrivés sur Jorune dans leurs vaisseaux, ils ont trouvé d'autres races intelligentes (comme les Thriddles et les Ramiens) qui avaient aussi tenté de coloniser la planète avant eux. Suite à des malentendus, les Humains ont massacré les Shantas avec leur technologie et on été à leur tour exterminés magiquement par l'Isho des Shantas. Des milliers d'années ont passé et les Humains ont évolué avec deux nouvelles races mutantes adaptées à l'Isho : les Boccords (qui sont immunisés aux effets de l'Isho) et les Muadra (qui sont au contraire capables de le percevoir et de l'utiliser presque comme les Shantas). Par ailleurs, un Humain, Iscin, croyant que l'Humanité allait s'éteindre, a manipulé génétiquement il y a des siècles plusieurs espèces animales pour créer de nouvelles races d'animaux anthropomorphiques qu'on appelle depuis les Iscins : les Bronths (Ours), les Crugars (félins - il y a d'autres variantes comme les Cygnar et les Tologra), les Woffens (loups). Les Crugars avaient dominé les autres Iscins mais les Bronths ont conduit une révolte.

Aujourd'hui, les personnages sont des Humains (ou assimilés) du royaume de Burdoth. S'ils se font accepter dans la société, ils pourront obtenir le titre envié de Drenn, "Citoyen" (réservé à une élite). Il leur faudra explorer le monde de Jorune pour apprendre à mieux s'y intégrer.

Il y a quelques petits détails de Jorune qui me laissent plus froid. Les végétaux terriens n'ont pas réussi à pousser sur ce nouveau monde et la majorité des Humains doivent manger une plante au goût désagréable comme seul aliment comestible, le durlig. L'idée d'un monde où toute nourriture est pénible me gêne déjà mais ensuite on apprend qu'un biogénéticien humain a essayé de régler le problème en produisant une sorte de vache artificielle, un petit être biologique artificiel qui produit du Milk-Shake, et l'idée devient encore plus ridicule. Mais on peut toujours changer ces petits points si on ne les apprécie pas.

Nanowrimo Log: Jour 15

11 Frédéric II, jour de Johan de Witt (1625-1672), dirigeant républicain des Provinces-Unies (Protestants modérés) contre le camp "orangiste" de Guillaume d'Orange-Nassau (monarchistes et calvinistes). De Witt devint le Pensionnaire (Raadpensionaris) de Hollande en 1653 mais il fut massacré avec son frère Cornelis en 1672 quand une foule (orangiste) l'accusa d'avoir échoué dans la guerre contre la France de Louis XIV (c'est ce jour-là que Spinoza mit une affiche en latin pour dénoncer ce crime de la foule au lieu de simplement constater leur conatus). Guillaume III d'Orange échoua également dans ses campagnes mais, petit-fils des Stuarts par sa mère, il conquit l'Angleterre seize ans après, en 1688, lors de la "Glorieuse Révolution".

28,479 mots (56%).

Chapitre 16. X fait croire à Y que Z n'est pas du tout ce qu'elle croit. Mais je n'ai aucune idée de comment Y devrait réagir. Les mises en place sont vraiment plus faciles que les résolutions.

Je me souviens... (édition Internet)

... quand de petits gifs de 128ko mettaient quand même cinq minutes à apparaître, ligne après ligne à peu près comme une vidéo aujourd'hui.
... quand on n'essayait même pas de cliquer sur un lien qui ne soit pas vers un site hébergé aux Etats-Unis tant l'attente allait être longue.
... que les pages étaient toutes grises par défaut et non pas blanches.
... quand les seuls illustrations de fantasy (scans illégaux de D&D) étaient toutes sur le ftp de sunet.se.
... quand Umberto Eco prétendait que ce n'était pas facile de trouver du porno en ligne et qu'il ne tombait que sur des sites de campagnes morales contre le porno.
... de bomis.com
... du bruit du modem.
... quand cela occupait la ligne téléphonique (ok, certains de mes amis ont encore ça aujourd'hui).
... qu'on avait l'impression d'une transgression en allant sur la hiérarchie alt* sur Usenet.
... que les usagers d'Usenet avec des comptes en .edu se moquaient de ceux qui avaient des comptes aol.com.
... de "Gopher".
... quand Google a remplacé d'un coup tous les Yahoo! et altavista par défaut en page de départ et qu'altavista a réagi en imitant l'apparence de Google et en virant toutes les publicités qui saturaient la première page.
... quand la majorité des Hits de votre site pourtant francophone venaient quand même des Etats-Unis et pas d'un bot de Google à Mountain View.
... d'Encarta et de m'être demandé si cela pourrait valoir le coup de payer pour cette encyclopédie avant que Wikipedia ne la détruise.
... que j'étais sur orkut avant de suivre tout le monde sur FB.
... quand Wikipedia était encore assez courte pour que vos posts puissent y faire référence tout en ajoutant quand même quelque chose.
... d'avoir passé des heures à lire les Notebooks de Cosma Shalizi.

Sum ergo...

therefore the carbon-12 nucleus must possess an energy level at 7.65 megaelectronvolts (MeV).

Cela paraît moins frappant que d'autres conclusions existentielles. L'auteur, le cosmologue Fred Hoyle a aussi créé l'expression Big Bang (mais pour ridiculiser l'idée à l'origine).

Sénicide et Bain parfumé



Les "death panels" n'existent pas dans la réforme du système de santé américain en dehors de la tête dérangée de Palin, mais la coutume de noyer ses parents dans un doux bain chaud avec un verre de jus de coco quand on ne peut plus se permettre de les entretenir semble être une vraie coutume rituelle dans le sud du Tamil Nadu. La province a lancé des enquêtes pour lutter contre la coutume. Certaines personnes âgées concernées portent plainte contre leur famille, ce qui prouve que l'ancien rituel n'est plus si accepté que cela.

Upisdownism



Christine Lagarde déclare que ce gouvernement est totalement révolutionnaire et fait un tour à 360°.

Parfois, on peut reprocher aux Français d'attacher une importance trop exclusive aux mathématiques mais il devrait y avoir quand même des limites à l'incompétence dans le domaine (notamment pour une ministre de l'économie).

EDIT (20h): En entendant la version complète, l'interprétation qu'elle l'avait fait exprès est raisonnable. Mais je ne comprends plus ce qu'elle voulait dire...

dimanche 14 novembre 2010

Tel qu'en lui-même



Le portrait officiel de Bush se veut humain, proche, accessible, "sympa" mais il va trop loin dans cette direction, dans le kitsch du "voisin d'en face" (le pot de fleurs devient presque métaphorique de ce quotidien trop banal, c'est le refus explicite de toute grandeur dans le fils héritier du 41e Président).

Cela reste mieux que le repoussant Reagan en Zombie frankensteinien.

Je sais que je suis trop victime de la mythologie sur "Camelot" mais le portrait de JFK par Aaron Shikler reste le plus touchant et il a acquis une place importante dans de nombreux films comme le Nixon d'Oliver Stone (il y eut un autre portrait plus moderniste par Elaine de Kooning).

Théothanatologie et Avatars



Demain aux Lundis de la philosophie à l'ENS, Paul Clavier va encore essayer de défendre l'existence de Dieu face à l'existence du Mal tout en défendant une forme d'Omnipotence.

Si Dieu tolère le Mal physique et moral, soit il ne peut pas l'éviter, et il n'est pas tout-puissant, soit il peut l'éviter et il serait alors au moins en partie coupable. La solution théologique classique est de dire qu'il ne peut pas vraiment l'éviter (pour avoir un monde avec des lois constantes optimales et du "Libre-arbitre").

Même destitué de la toute-puissance, Dieu reste responsable. Je pense donc que le problème de la théodicée n'est pas résolu par l'abandon de la toute-puissance divine. Les trois solutions qui restent en lice sont : ou bien l'inexistence de Dieu, ou bien sa méchanceté, ou bien une façon d'exercer la toute-puissance (davantage réparatrice et compensatrice que préventive) différente de celle que nous estimerions souvent préférable.

Il défendra donc la dernière position parmi ces trois.

La variante moderne de cette stratégie de l'impuissance fut le mouvement de la théologie de la Mort de Dieu chez certains juifs et protestants dans les années 60 (et la dernière version néo-gnostique fut celle de Hans Jonas, Der Gottesbegriff nach Auschwitz: eine jüdische Stimme, 1987, où l'être suprême était auto-négation se sacrifiant et s'abandonnant au monde). Cette position gnostique finit par revenir en gros à un athéisme de facto où la transcendance est réinsérée en ce monde.

Via l'Horloger dans son Horloge, une solution du théologien anglican Polkingthorne (un ex-physicien qui continue à défendre des variantes de l'argument téléologique via le "fine tuning") est de nier en Dieu son éternité plus que sa toute-puissance : il lui accorde une omniscience limitée dans le temps. Dieu se serait tellement "vidé" de son éternité qu'il serait pris dans le temps du monde et ne pourrait pas prévoir tout le Mal moral que les êtres libres commettent. Ce serait aussi compatible avec des théologies du processus et du devenir (Whitehead) où l'absolu ne serait pas un principe extra-temporel.

Dans tous ces rafinements d'une divinité dans l'immanence, je ne vois pas vraiment ce qu'on y gagne par rapport à des principes simplement "humains". C'est le problème des sectes religieuses les plus "ouvertes" et "humanistes" (comme les Chrétiens Unitariens-Universalistes). Je ne sais pas si l'Homme est mort, mais les dieux fictifs qui se font passer pour plus humains ne se mettent pas plus à vivre dans ces "avatars".

Difficultés techniques



C'est surprenant mais sur la chaîne de télévision que je regardais au moment de l'annonce du nouveau gouvernement, ils ont rediffusé par erreur une rediffusion du gouvernement précédent.

EDIT : Ah, non.

J'en tire les conclusions et je me retire de la carrière de Penchard-bashing.

Nanowrimo Log: Jour 14




26 083 mots (52%). Yea.

Depuis le Wordle de l'autre jour, je m'interdis le mot "comme" et le verbe "faire" (principal verbe à apparaître, avec "pouvoir").

Hier, Google fêtait l'anniversaire de Stevenson et j'ai donc ajouté un personnage unijambiste. Toute oeuvre a besoin d'une castration fictive.

J'ai aussi un Clueless Detective et cela rend le passage actuel beaucoup plus amusant à écrire (même si la caricature de l'incompétence commence à devenir une facilité lourde, comme presque tout le texte). L'histoire se passe en Transylvanie et je suis très fier qu'il n'y aura jamais la moindre référence, même métaphorique, au mythe de vampire. Grâce à l'Internet, j'ai appris que l'héroïne conduisait une Dacia 1300, product placement vériste que je n'aurais pas imaginé dans un cadre plus proche.

Pour me débloquer, j'ai plagié de manière éhontée un passage de Flaubert (Madame Bovary, II, XII, une description du ciel où il plagiait d'ailleurs lui-même Chateaubriand, Génie du christianisme I, V, XII). Cela détonne d'autant plus que le reste n'a pas de description du tout. Armide s'est moquée du texte comme "Bovary par Kusturica", et il y a un peu de ça (malgré toute mon aversion irrationnelle pour les films de Kusturica). Je viens de commencer à lire Le Dossier H, et alors que je plaisantais l'autre jour en disant que c'était le modèle, c'est réellement un plagiat par anticipation de ma courte novella improvisée (sauf que le modèle du personnage était plus Lönnrot que le flamboyant Milman Parry.

Rétrospectivement, je viens de m'apercevoir que le chapitre XIII de l'autre jour dont j'étais content n'est qu'un pastiche du Labyrinthe de Pan. Tant pis.

Références



La phrase homophobe de Berlusconi était peut-être aussi une citation de Mussolini (enfin, l'autre Mussolini).

  • Par ailleurs, je pense que Mme Penchard devrait devenir secrétaire générale à l'Elysée à la place de Hortefeux.
    EDIT : On prétendait à l'époque que Claude Guéant ferait un échange avec Hortefeux à cause des poursuites pour injure raciale. Mais finalement, il est resté Ministe de l'Intérieur et de l'Immigration (en abandonnant désormais l'Identité nationale au rang des autres gadgets usés par le Président inconstant).

  • samedi 13 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 13

    tard. 23,609 mots (47%).

    vendredi 12 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 12


    8 Frédéric II, jour de Michel de L'Hospital.

    21,852 mots (43%).

    J'ai failli être "week-two'ed" hier. Merci pour les encouragements. Les membres du NaNoWriMo envoient aussi régulièrement des emails d'écrivains professionnels qui peuvent nous rappeler la différence avec un vrai écrivain, comme ce texte de John Green qui assigne une place métaphysique tillichienne au fait d'écrire 50,000 vains mots face aux "pulsions nihilistes qui menacent sans cesse de nous consumer".

    J'ai mis le début du Machin dans Wordle. L'intérêt est de voir ses clichés (j'abuse de l'expression "comme si", comme si je voulais tout réduire à des comparaisons).

    Le chapitre d'aujourd'hui (le XIV) est terriblement bavard en dialogues inutiles. Cela commence un peu à devenir une pièce de théâtre. Je ne retrouve plus la référence qui disait que le roman de l'après-guerre déclinait en augmentant la proportion des dialogues par rapport aux descriptions (peut-être à cause de l'influence du cinéma ?).

    jeudi 11 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 11

    Trop corrigé de copies... 0 mots. Je remets à demain...

    Le droit de se voiler



    Au début du XIXe siècle, la province du Travancore (au sud de la province de l'actuel Kerala - cf. les origines de la laïcité au Kerala) connut une rebellion de certaines basses castes pour que les femmes aient enfin le droit de se couvrir le torse comme les castes plus élevées. Les Brahmanes avaient en effet instauré une structure rigide où toute femme de basse caste n'avait pas le droit de recouvrir le haut de son corps si elles étaient en présence de Brahmanes. Les femmes qui osaient vêtir leur poitrine étaient parfois lynchées dans les années 1820. Certaines de ses femmes se convertirent à d'autres religions, comme le christianisme, pour ne plus être ainsi harcelées.

    mercredi 10 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 10

    6 Frédéric II, jour de Henri IV. 19,579 mots (39%).

    Hé, 2900 mots en une fois. Bon, c'était facile, récit dans le récit dans le récit.

    Pour le Troll Misologue Récurrent du commentaire, j'ai essayé d'être encore plus intello-barbant avec une double métalepse entre les niveaux du récit.

    De rien.

    Encore en deçà des attentes pourtant basses

    The Independent sur l'ancien 43e Président :

    There seems even less to him than met the eye, and there was precious little of that. Astounding as it appears, we misoverestimated him.

    [JDR] Vinum novum in utres veteres



  • Jeff Rients a souvent l'un des blogs les plus distrayants sur le mouvement dit "Old School". Mais sa nouvelle campagne Une Surabondance de Lamproies me paraît vraiment un miracle sur ce qu'on peut faire en cherchant dans les détails : il va utiliser OD&D pour jouer dans le Wessex imaginaire des romans de Thomas Hardy à l'époque de l'Hiver des 19 ans. C'est la guerre civile de 1135-1154 au début de l'époque normande entre l'Impératrice Matilda (fille d'Henry Ier et veuve de l'Empereur d'Allemagne Henry V) et Estienne de Blois, son cousin (la Reine finit par l'emporter, garda Normandie et Anjou, et son fils Henry II commença la dynastie angevine des Plantagenet, ce qui allait conduire ensuite à la Guerre de Cent Ans).

    C'est donc un peu comme si, mutatis mutandis, on essayait de faire une campagne en Normandie médiévale en essayant de prendre tous les Noms possibles de Proust (ou bien ceux d'une abbaye de Thélème ou du Poictesme de James Branch Cabell).

    Le titre si génial d'Une Surabondance de Lamproies (A Surfeit of Lampreys) vient du sort tragique du père de l'Impératrice Mathilde, dernier fils de Guillaume le Conquérant. Non seulement le Roi Henry Ier avait perdu son héritier Guillaume-Adelin dans le Naufrage de la Blanche Nef en 1120 mais il mourut ensuite en Normandie en 1135 à cause d'une indigestion de son plat préféré, un festin d'anguilles.

    Comme le dit Jeff Rients, ce détail de la chair des Lamproies est "sublimement ridicule" et il faut un certain talent poétique pour fonder une campagne de jeu de rôle sur cette anecdote.

    Cette période de la Guerre civile du XIIe siècle a été déjà très prise dans les fictions britannique puisque la série des aventures du moine Cadfael d'Ellis Peters (dans le Shropshire) et Les Piliers de la Terre de Ken Follett se déroulent tous à cette époque. Le roman de Follett est dans une ville fictive à Kingsbridge qui correspondrait à peu près à la commune de Marlborough dans le Comté de Wilts (donc un peu trop à l'est pour le Wessex de la campagne).






  • Via l'auteur, Stars Without Number est un "rétro-cousin" qui reprend en partie D&D pour l'adapter à un système général de science-fiction comme Traveller. C'est vraiment très bien fait (même si je trouve qu'il aurait dû changer un peu le nom des caractéristiques, Volonté par exemple à la place de Sagesse).

    Le jeu a trois Classes : Guerriers, Psychics (à la place de Magiciens) et Experts (à la place des Voleurs ou des Clercs), mais les Classes ouvrent à des Compétences.

    Le jeu garde le système de points de vie de D&D (1d4 pour le Psychic, 1d6 pour l'Expert, 1d8 pour le Guerrier) et la Classe d'armure descendante (avec une CA de 9 quand on ne porte rien et une CA de 0 pour le meilleur exosquelette avec Champ de Force portable).

    Mais il a un système d20 plus unifié. Le jet de combat est 1d20 + CA de la cible + la Compétence en Combat + les autres bonus (caractéristique...) et la difficulté à atteindre est toujours 20. Personnellement, je préfère vraiment les CA ascendantes mais c'est vraiment une question d'habitude (et un jeu n'est pas très Old-School s'il renonce à cette vache sacrée, je suppose). Les armes peuvent faire entre 1d6 pour une arme de basse technologie à 3 ou 4d6 pour des armes plus développées.

    Il y a un début d'univers fondé sur le fait que le voyage supraluminique dépend de pouvoirs psychiques. Les pouvoirs psi sont donc parfois rejetés mais ils jouent un rôle indispensable pour sauter dans l'hyperespace. Cela permet de donner un peu plus d'importance aux personnages et pas seulement aux machines. (Dans Empire galactique, les pouvoirs psi n'ouvraient pas le Saut mais étaient nécessaires pour percevoir quoi que ce soit à l'intérieur du Triche-Lumière).

    L'Humanité avait déjà commencé à explorer la galaxie avant de découvrir la Psitechnologie avec la naissance de premiers mutants au XXIIIe siècle. Les nouvelles Portes de Saut permirent à l'Humanité d'accélérer la colonisation (et ont donné un avantage à l'Humanité par rapport aux autres espèces extra-terrestres : c'est donc un univers très humanocentré), mais ensuite les Psychics moururent tous en masse suite à une catastrophe simultanée au XXVIIe siècle, le Cri. Les mondes furent isolés pendant plus de quatre siècles (la période du Silence, comme la Longue Nuit dans Traveller) et les pouvoirs parapsychiques viennent seulement de réapparaître, réouvrant l'Espace et la Psitech. Les mondes reviennent lentement au Niveau Technologique 5 (Pré-Cri).

    SwN est fait spécialement pour le jeu en "Bac à Sable", pour explorer tout un contexte même sans une intrigue préalable. Le jeu a beaucoup plus d'idées bizarres dans les tables aléatoires que Traveller. Les règles ont même une table avec 100 idées de scénario.

    Les appendices ont des générateurs de mondes assez originaux où on peut par exemple tirer l'origine nationale terrienne d'une colonie ou bien la religion, et pas seulement des caracteristiques physiques ou économiques. De même, la génération des Aliens ajoute des détails sociaux originaux. Une des races extra-terrestres, les Shibboleths, est une sorte d'abomination lovecraftienne qui évoque un peu certaines races dans Doctor Who : leurs pouvoirs psy leur permettent de rester inaperçus malgré leur forme aberrante.

    Une autre originalité de SwN est un système pour représenter les Factions (organisations) et pas seulement les personnages ou la technologie. Chaque Faction peut agir chaque Tour mensuel dans le cours de ce contexte. Rien que pour cette idée, le jeu en vaut la peine.

  • Skyrealms of Jorune est l'un de mes jeux favoris mais l'un des problèmes est le nombre très élevé de races intelligentes.

    Dans ce thread, on propose une solution ingénieuse simple : en plus des Shantas autochtones, il n'y a en fait que (1) des Humains (et leurs mutants, les Boccords, les Muadras, les Salu et les Acubons), plus (2) les Iscins (les animaux évolués par les Humains), (3) les Ramiens (et les Thivins ou Trarchs ne sont que des variations mutantes des Ramiens), (4) les Cleash (qui dévorent leurs petits seulement parce que ce sont des mutants équivalents des Muadra, d'où l'effet Dysha qu'ils obtiennent, et les Scarmis ont peut-être aussi un rapport), (5) les Corastins (et les Croids sont des mutants) et enfin (6) les Thriddles.

    Si jamais un jour, on découvrait que Jorune et Tékumel sont la même planète, on devrait aussi opérer encore plus de fusions mais cela deviendrait vraiment trop difficile. Les Shantas autochtones ne peuvent pas vraiment s'identifier aux Ssu et Hlyss scorpionidés. Mais il serait relativement aisé d'associer les Corastins sauriens avec les Shens. Il doit même y avoir quelques Iscins comme les Renyu.
  • Doublethink is Doupleplusgoodthink



    Badinguet répète, comme l'Intègre Eric Woerth :

    Notre réforme sauve le système par répartition.

    J'ignorais cette mystique spéculative de Badinguet, où de toute évidence, le salut vaut damnation. Cela doit être une coincidentia oppositorum.

    Par ailleurs, je crois que le gouvernement devrait vraiment sauver Mme Penchard dans ce sens que notre "Président" donne à ce verbe, comme ses "réformes" sont en train de sauver notre société.

    Sondage et Philosophie

    J'avais déjà mentionné la grande étude de sondage sur les philosophes analytiques lancée par David Chalmers (dont au passage, la traduction du grand livre en faveur du "Dualisme naturaliste", L'Esprit conscient vient enfin de paraître en français chez Ithaque). Il fait la liste de tous les problèmes et débats et demande à chacun (930 assistants et professeurs d'université) de donner son jugement sur ces questions ouvertes (comme par exemple les solutions sur la liberté ou sur des paradoxes célèbres du choix rationnel comme celui de Newcomb).

    Il y a encore plus de détails individuels où vous pouvez voir les réponses précises de chacun de vos philosophes favoris, y compris sur les questions qui sont hors de son domaine de spécialité (et le site indique aussi les proximités entre les philosophes ayant répondu).

    Chalmers analyse quelques résultats :
    The correlation results largely speak for themselves.  There are some fairly predictable geographic effects: e.g. a UK affiliation correlates most strongly with disjunctivism and a belief in a priori knowledge; Australasia with consequentialism and B-theory; US with deontology and Millianism; Europe with Fregeanism.

    The strongest gender effects are that being female correlates with holding an epistemic view of truth, with not switching on the trolley problem, with rejecting apriority and analyticity, and with scientific anti-realism, while being male correlates with the opposite.  The strongest age effects are correlations of youth with Humeanism, B-theory, teletransporter survival, content externalism, and knowledge invariantism (and with being accurate on the metasurvey!).  

    mardi 9 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 9

    Le 5 Frédéric II, jour de Charles V (j'ai l'impression que c'est Charles le Sage, pas l'Empereur Charles Quint). 16,660 mots (33,32%, on croirait que c'est fait exprès).

    Suis allé sur les forums NaNoWriMo. Certains disent avoir du mal à garder le rythme (la Seconde Semaine étant celle où on abandonne le plus) mais il y a des désœuvrés - avec œuvre - qui en sont déjà à 35,000 mots, ce qui est un peu déprimant.

    Ca allait mieux dans ce chapitre (le XII) parce que je me suis défoulé avec un personnage encore plus caricatural que mes unidimensionnels habituels. J'ai abandonné le narrateur neutre omniscient qui parle au style indirect selon le personnage, pour un narrateur intrusif en reflet d'un personnage insupportable.

    Je ne sais pas vraiment faire de vrais dialogues. Au lieu d'être des personnages discutant entre eux, c'est toujours l'auteur en train de justifier le récit face à des objections éventuelles du Lecteur. Ils débattent donc tous des incohérences de l'intrigue et non pas vraiment de leurs points de vue individuels.

    lundi 8 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 8

    14,920 mots (30% du total).

    Je déteste ces personnages. Je déteste le fait d'être obligé de relire tout le temps les pages précédentes pour me souvenir de qui est qui.

    15 jeux en 15 minutes



    Je reprends le mème : énumérer vos 15 jeux favoris auxquels vous pensez en premier.


  • RuneQuest : système élégant et fluide (même si la création de personnage me paraissait sub-optimale), le meilleur monde de fantasy jamais créé.


  • HeroQuest : la prétendue "suite" de RQ, mais avec un système complètement différent, beaucoup plus "narrativiste" et moins "simulationniste". J'aime les deux malgré leurs philosophies opposées.


  • Superworld : la variante Superhéros du Basic System mélangé avec Champions.


  • Traveller : un des premiers jeux de SF et une merveille de représentation abstraite de pleins de systèmes à la fois.


  • Légendes celtiques : l'un des premiers jeux français (après L'Ultime épreuve et Mega) et l'un des jeux les plus complexes jamais créés (juste derrière Aftermath, je pense quand même).


  • MERP (Middle-Earth Role-Playing Game) : le jeu qui m'a fait le plus espérer une campagne dans l'univers de Tolkien. On a tenté une campagne de Khuzduls mais l'atmosphère m'a déçu dès qu'un joueur a insisté pour appeler son Nain "Trotski".


  • Bushido : une merveille pour certains de ses sous-systèmes originaux (par exemple des règles développées si un joueur veut se marier).


  • Sid Meier's Civilization : le seul jeu sur ordinateur auquel j'ai dû jouer plus d'une fois (mais je n'associe pas tellement l'ordinateur au jeu avant de découvrir l'Internet).


  • D&D : Ok, c'était malhonnête de ne pas en parler avant. Malgré tous ses défauts, j'ai quand même de l'affection pour le Vieil Ancêtre.


  • Empire of Petal Throne : meilleur que D&D. Preuve que le monde est injuste.


  • Chivalry & Sorcery : Ok, les règles de magie étaient presque pires que celles de Légendes mais aucun jeu n'avait tant de choses réunies en un seul livre, entre les douzaines de sortes de magie ou des règles pour votre domaine seigneurial. Le seul jeu de rôle qui puisse se vanter d'être complet en un sens.


  • DC Heroes : Ah, le système logarithmique qui permettait de tout quantifier de manière uniforme en terme de jeu, de vitesse supraluminique à la force de Superman. Le jeu qui m'a fait vraiment replonger dans les comic-books vers 1986.


  • Ars Magica : découvert assez tard dans les années 90 mais il m'a fait changer d'avis sur le jeu pseudo-historique.


  • GURPS : sans doute le système que je trouve le plus intuitif avec celui de Runequest.


  • Qin : je suis en train de le relire en ce moment. Peut-être la plus belle campagne que j'ai jamais lue (même si elle demande d'ajouter beaucoup de choses autour de l'intrigue historique pour ne pas être trop dirigiste).



  • Ce sont les 15 auquel j'ai pensé immédiatement. Mais je devrais sans doute ajouter de nombreux jeux comme Artesia (un monde sublime, mais un système lourd), Jorune (les plus belles illustrations du jeu de rôle), Mega (le jeu français auquel j'ai le plus joué), Mummy: The Resurrection (le moins sombre du World of Darkness, j'avais préparé une campagne pour jouer à Alexandrie), Other Suns (Runequest dans l'Espaaaace), Pendragon (tiens, ça fait longtemps), Providence (des superhéros dans un monde de fantasy), Shaan (un jeu français avec une planète magique colonisée par de Méchants Humains), Space Opera (comme j'ai voulu aimer ce jeu qui me paraissait plus riche mais en fait nettement moins jouable que Traveller), Tales of Gargentihr (une bizarrerie qui vaut vraiment le coup, un monde original à ajouter à Tékumel), Talislanta (un monde assez exotique dans ses civilisations), Tribe 8 (gothique mais intéressant), World-Tree (un monde très bizarre sans humains), Wraith (un jeu horriblement sombre mais très riche, la campagne Orpheus est peut-être plus facile).

    dimanche 7 novembre 2010

    Playmomania

    Via Imaginos, Minas Tirith assiégée par Mordor en Playmobil et toute une Légion romaine en guerre contre les Germains.

    Anti-mystes

    Andrew Sullivan parle de la Religion positiviste fondée par Auguste Comte (où l'Humanité comme seul Absolu onto-post-théologique, le Grand Être s'adore elle-même par l'intermédiaire de ses Grands Hommes) et demande :

    Why would anyone worship Plato when they could read him?

    Mais on pourrait aussi demander : How could anyone read Plato without worshipping him?

    Plus sérieusement, il y a en effet une différence ici entre culte religieux et raison puisque même le plus rationnel thomiste pourra adhérer à un saint sans aucune réserve alors que ce sont justement Socrate ou Platon (ou peut-être aussi certains sages ironiques comme Zhuāng Zǐ) qui nous ont appris à ne plus lire sans réserve.

    En cela, les Néo-Platoniciens et leur divinisation de Platon (ce que l'archéo-positiviste Stove a bien ridiculisé) commettaient plus qu'une faute de goût ridicule, c'était aussi une lecture très incomplète de leur idole. Mais c'est aussi un danger interne dans toute réflexion philosophique - comme le dit souvent Bouveresse - qu'au moment même où elle dénonce la mystification des sophistes, elle s'automystifie en Maîtres de Vérité.

    Mais cela me rappelle qu'à une époque, ce blog (ou l'un de ses ancêtres) énumérait les jours positivistes. Aujourd'hui selon le calendrier positiviste, nous sommes le 3 Frédéric II de l'An 222, jour de Philippe de Commynes (je pense que le Frédéric II est le roi de Prusse du XVIIIe et non pas l'Empereur du XIIIe en tant que représentant de l'Etat moderne).

    Nanowrimo Log: Jour 7

    12957 mots (25% du total).

    Oui, j'avais dit que je ne ferai plus cela chaque jour.

    Je m'étais aussi fixé de ne pas trop me documenter (parce que j'ai tendance à plus aimer la documentation que l'écriture ensuite) mais je viens de m'apercevoir que le lieu où se passe l'action (et que je ne connais absolument pas, à part par une entrée Wikipedia) est en fait à 600 m d'altitude, ce qui n'apparaissait pas vraiment dans la brève entrée. C'est l'ennui avec la réalité, il y a toujours des détails qui vous échappent et les habitants réels verraient vite que vous ne vous êtes pas assez informé.

    Les noms de personnages sont en revanche très réalistes car je les ai directement volés dans une liste d'enseignants sur le site d'une Université. Ce sera le contraire d'un roman à clef, des noms réels sans aucun rapport avec les personnages.

    samedi 6 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 6 (A la recherche d'une intrigue)

    10 857 mots, 21%.

    Je vais cesser les mises à jour quotidiennes pour quelques temps de crainte de lasser. Je me suis rendu compte que de même que je prends plus de plaisir aux mondes de jeu de rôle qu'à inventer des scénarios, je m'étais contenté de scènes d'exposition au lieu de construire une vraie intrigue. J'ai donc aussitôt demandé des péripéties à Plot Generator, et curieusement après quelques itérations, cela a réussi à débloquer un peu la Page blanche avec ce texte oraculaire : "Un personnage accusé" (oh, et il est coupable !). Ce n'était pas du tout prévu, c'est plus drôle que de le tuer.

    L'écrivaine de SF Mercedes Lackey (qui prépare d'ailleurs une anthologie de superhéros inspirée d'un MMORPG) a écrit un email de motivation à tous les Nanowriters avec un conseil qui allait contre le conseil habituel des écrivains professionnels : si vous n'arrivez pas à écrire, faites donc de la "fanfic", imitez un texte que vous aimez bien en explorant un élément différent. Je trouvais au départ le conseil stérilisant mais je l'ai utilisé religieusement, en ouvrant n'importe quel roman au hasard comme si c'était le Yì Jīng.

    vendredi 5 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 5

    9022 mots. 18% du total. Si je maintenais ce rythme, j'aurais fini le 28 novembre, mais le rythme va devenir de plus en plus difficile.

    C'était particulièrement mal écrit aujourd'hui. Rien que pour ce "chapitre 7" (les chapitres sont très courts) au narrateur casse-pied, je suis content de ne pas le publier. J'essaye d'être relativement concis d'habitude mais il y a un effet de la contrainte, on sent vraiment que je tire à la ligne et que je fais des phrases inutiles.

    Je suis tombé sur un site d'un NaNoWriter qui publiait à chaque fois mais proposait à ses commentateurs de décider à chaque jour comment il devait continuer le lendemain. Cela pourrait rendre la rédaction plus ludique mais aussi encore plus frustrante en n'étant plus qu'un jeu de société.

    jeudi 4 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 4

    7054 mots, écrits in extremis après le repas.

    Il est tard, mais ça allait mieux. Tout dépend du narrateur. La narratrice d'aujourd'hui est une sorte de paranoïaque joyeuse et c'est assez agréable à écrire dans le genre d'une absurdité qui surprend par sa "logique". Mais je ne peux pas vraiment suivre toujours son point de vue - ou alors cela demande de changer profondément l'histoire prévue. Il faudrait que les autres personnages puissent m'amuser sans devenir toujours aussi caricaturaux. Le narrateur prévu pour demain me paraît un peu un pensum de clichés.

    mercredi 3 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 3

    5530 mots. 11%.

    Bientôt 10 pages quand même (en Times 12). Je ne sais pas vraiment où je vais à partir de demain. Je croyais qu'il était facile de coudre ensemble des sortes de nouvelles mais je vais commencer à avoir du mal à justifier l'utilité de certains passages.

    Je clique souvent sur Random Page dans Wikipedia dans l'espoir que cela me donne des idées. Le plus souvent, je tombe sur des noms de lieux ou de sportifs. Wikipedia n'est pas si nerd qu'on le croit, je m'attendais à tomber sur des épisodes de séries.

    Le Boiteux contre le Braillard


  • Pas de grande surprise (sauf éventuellement la victoire de Harry Reid au Nevada), la Chambre des Représentants aura une large majorité républicaine et pourrait avoir le plus grand nombre de gains pour des élections de mi-mandat depuis 1938 (quand les Républicains avaient déjà bénéficié d'une seconde récession dans la Grande Dépression, et l'insuffisance du New Deal de Roosevelt), voire 1928 et l'époque de Hoover (où ils avaient eu 270 sièges).

    Mais les Démocrates gardent pour l'instant le Sénat et le chef de la majorité démocrate Harry Reid, ce qui permettra de renforcer les Vétos d'Obama aux lois votées par cette Chambre radicale.

    La période 2008-2010 aura été une courte anomalie avec un bilan législatif impressionnant, dans un système où les deux partis peuvent toujours se bloquer mutuellement ("Gridlock"). On peut trouver qu'ils n'en ont pas fait assez, que l'Option publique aurait pu éventuellement réussir à passer ou que le plan de relance aurait dû être encore bien plus ambitieux, mais on va repasser à présent dans la politique habituelle (et il y a des Républicains pour se féliciter d'ailleurs d'un Congrès simplement plus inactif et impuissant grâce à la Cohabitation, puisqu'ils préfèrent encore un gouvernement paralysé à des initiatives nouvelles).

    John Boehner fera voter des textes symboliques (peut-être même contre la réforme de santé ?), Obama et /ou le Sénat les refuseront. Boehner essayera alors de présenter cela comme une preuve que les Démocrates ne veulent pas négocier. Obama au contraire jouera à signer quelques lois pour se présenter comme plus bipartisan que les Républicains (par exemple des déductions fiscales pour les PME). Le Président sera un Canard Boiteux (Lame Duck) qui ne pourra rien faire si ce n'est son pouvoir de Véto, John Boehner prendra une posture d'agitation protestatrice geignarde sans pouvoir vraiment faire passer ce que promettait le texte du Serment à l'Amérique et il pourra rejeter l'irréalisabilité du projet sur le pouvoir exécutif. Mais Boehner obtiendra quand même la continuation de baisses d'impots pour les plus riches, ce qui est ce qui compte vraiment pour un Républicain. Et on verra en 2012 qui à ce jeu aura réussi à détourner à nouveau les électeurs modérés sans trop s'aliéner sa base.

    Ezra Klein résume le blocage :
    From the perspective of actually getting anything done in the next two years, there was perhaps no worse outcome. Republicans don't fully control Congress, so they don't have enough power to be blamed for legislative outcomes. But Democrats don't control the House and they don't have a near-filibuster proof majority in the Senate, so they can't pass legislation. Republicans, in other words, are not left with the burden of governance, and Democrats are not left with the power to govern. Republicans don't have to be responsible, and Democrats can't do it for them.

  • Le Minnesota est décidément très divisé. Les élections sénatoriales de 2008 avaient mis des mois à départager Al Franken (D) et Norm Coleman (R) (l'écart était de 0,01%). Et en 2010, l'élection du Gouverneur est à nouveau très serrée : Mark Dayton (D) n'a une avance que de moins de 0,5%.

    Globalement, l'Etat scandinave de tradition social-démocrate continue sa droitisation avec un succès historique des Républicains au niveau local (c'est l'Etat de la Folle-en-christ Michelle Bachmann, qui va sans doute vite mettre Obama en accusation).

    L'enjeu du Minnesota est assez important comme l'ancien gouverneur républicain Tim Pawlenty va sans doute se présenter aux Primaires républicaines pour les Présidentielles de 2012.

  • Il y aura aussi un recomptage pour le Sénateur de l'Alaska. L'Etat est très républicain mais les Républicains étaient eux-mêmes divisés. Joe Miller était le candidat officiel, issu du TEA Party et soutenu par Sarah Palin, mais la loi alaskienne a permis à l'ancienne Sénatrice républicaine Lisa Murkowski (fille de l'ancien gouverneur et ennemie de Sarah Palin) d'être présente quand même à condition que ses électeurs ajoutent eux-mêmes son nom sur les bulletins. Et elle pourrait battre Joe Miller si on arrive à recompter tous ces bulletins "manuels".

  • BBC News ce matin annonçait la victoire de "Paul Rand" du Kentucky. Ils semblaient avoir du mal à croire qu'on puisse s'appeler Rand de son prénom (en hommage à l'auteur dément Ayn Rand).

    Son accent est vraiment trèèèès traiiiiiiiiiiiiiiiinant. Est-ce normal au Kentucky ?

  • L'intègre Sénateur Russ Feingold (le seul Sénateur à avoir eu le courage de voter Non au PATRIOT Act de 2002) est battu dans le Wisconsin par un nouveau candidat du TEA Party sans aucune expérience politique, le millionnaire Ron Johnson - qui dit avoir la certitude que l'homme n'a aucun effet sur le réchauffement climatique. On reverra sans doute Feingold dans une autre fonction.

    En revanche, le Représentant démocrate très "à gauche" (pour les USA) Dennis Kucinich a encore une fois gagné dans son fief de la 10e circonscription de l'Ohio (Ouest de Cleveland) avec près de 60% des voix malgré la marée républicaine. Sa circonscription est solidement démocrate et il y est élu depuis 14 ans. Mais les gains républicains en Ohio sont plutôt mauvais signe pour Obama comme c'était un Etat critique (20 grands électeurs) qui l'avait soutenu en 2008.

  • mardi 2 novembre 2010

    Nanowrimo Log: Jour 2

    3600 mots. 7%.

    J'ai suivi une convention du film choral : multiplier plusieurs personnages reliés, dans l'espoir que si certains me lassent, je pourrai m'accrocher aux autres. Le risque opposé serait trop de points de vue diffus et en abandonner complètement quelques-uns sans avoir vraiment résolu leur intrigue (surtout qu'il n'y a pas de plan général de la structure).

    Le chapitre 4 (mes chapitres sont très, très brefs) a plagié un chapitre du Tchouang-tseu (sauf que le Tigre est devenu un petit chat).

    Le remplissage risque de commencer à se voir. Au début de chaque page, il y a un peu de plaisir quand j'arrive à trouver un ton (le discours indirect est vraiment un bon truc pour ne pas changer simplement de focalisation) mais ensuite, je commence vraiment à compter les mots dans "Outils" tous les deux paragraphes.

    Je viens de m'apercevoir que le Genre se voulait en fait "comique". C'est dangereux car je crois que cela ne ferait rire que moi.

    Je crains que la Contrainte de Non-Autofiction commence à devenir très relative. Tel personnage que je croyais très distant finit par parler un peu trop comme moi malgré les tentatives.

    Je n'ai presque rien corrigé aujourd'hui. J'aurais dû faire un roman sur un prof et insérer ainsi les corrigés que je dois écrire dans le texte de la novella. D'une pierre deux coups.

    Ou alors, le roman aurait dû être sur un blogueur qui copie-colle des liens sur les élections de mi-mandat et cela serait bien plus simple...

    J'aimerais bien mettre un compte à rebours de 30 jours dans le texte lui-même. Mais ce serait trop contraignant que chaque jour distinct de rédaction soit lui-même un jour dans la diégèse.

    Toujours pas de titre à part Titre Provisoire, ce qui ne me satisfait pas même d'une manière post-moderne. Je devrai choisir un titre interminable, cela prendrait quelques mots.

    Hémimandat



  • Comme le rappelle le second graphique, le parti du Président a presque toujours perdu un nombre important de sièges au premier mi-mandat.

    Les deux seules exceptions pour un premier mandat sont :
    - Roosevelt en 1934 (une époque où un quasi-keynesianisme était populaire) et
    - George W. Bush en 2002, mais ce dernier (1) disposait du 11 Septembre un an avant et l'ambiance parano des deux guerres ; (2) n'avait pas vraiment gagné en 2000 de toute manière.

  • Mais l'ampleur du retournement républicain sera large. Nate Silver annonce +50 à +60 sièges républicains à la Chambre.

    Actuellement, le rapport du 111e Congrès de 2008 était environ 255 Démocrates à 178 Républicains (avec deux sièges qui restaient à pourvoir) à la Chambre et 59 Démocrates (et Indépendants assimilés) à 41 au Sénat.

    Demain, le 112e Congrès (2011-2012) serait donc sans doute autour de 235-240 Républicains à 195-200 Démocrates à la Chambre et 51 démocrates à 49 au Sénat, ce qui reviendrait donc à peu près au rapport de force d'il y a 4 ans, au 109e Congrès (2005-2006), avec même un léger mieux pour les Démocrates s'ils peuvent conserver le Sénat (les Républicains avaient 55 Sénateurs à cette période et ils étaient quand même gênés par le filibustering eux aussi).

    C'est certes une remontée surprenante deux ans seulement après le départ de Bush (et ce serait peut-être historique dans le "swing" relatif en si peu de temps) mais en quantité absolue, ce ne serait pas une catastrophe aussi dramatique qu'on peut le croire si les Républicains obtiennent une majorité moindre que celle dont disposaient les Démocrates il y a deux ans.

    Mais comme le prophétise M. Yglesias, les médias prétendront quand même que c'est une victoire de la droite sans précédent alors que ce ne sera guère qu'un retour à une situation d'il y a 4 ans.

  • Obama risque quand même d'être paralysé en Canard Boiteux.

    "L'Agent Orange" Boehner, dirigeant de la majorité, essayera de faire passer plus de baisses d'impôt (ce qui augmentera le déficit et enlèvera encore de la marge de manoeuvre pour lutter contre les effets de la crise actuelle) mais il n'osera peut-être pas vider complètement de son contenu la Réforme de la santé. Il ne fera guère qu'ajouter encore plus de cadeaux pour les compagnies d'assurances que ce que les lobbies avaient déjà obtenu.

    Oh, et bien sûr, on peut déjà parier qu'il y aura bien quelques dingues dans les nouveaux élus pour proposer une mise en destitution du Président Obama, même s'il ne couche avec aucune stagiaire.

    Paul Waldman résumait les deux ans de politique de 2010-2012 :
    OBAMA: I'd like to do something to help the economy.

    GOP: Tax cuts? Because we were hoping to pass some tax cuts.

    OBAMA: Well actually, I was thinking about a program to...

    GOP: Hell no!

  • En revanche, on ne peut pas être complètement optimiste pour les présidentielles de 2012 en extrapolant simplement à partir du précédent de Bill Clinton en 1994-1996. L'histoire peut bégayer mais il serait simpliste de se rassurer de pseudo-lois à ce sujet.

    Comme le disent Brendan Nyhan ou John Sides, Clinton n'a pas vraiment gagné en 1996 grâce aux excès de Newt Gingrich mais surtout grâce à un retour spectaculaire de la croissance lors de la Grande Bulle Internet de 1996-2000. Sa popularité a monté surtout grâce aux bons résultats économiques et la campagne de destitution n'a donc eu que peu d'effets dans l'opinion.

    Barack Obama, au contraire, risque de continuer de subir les effets de la récession si l'opinion ne considère pas que les Républicains au Congrès peuvent en endosser la responsabilité.

  • Paul Krugman est effondré par la politique économique qui sera menée pendant ces deux ans, qui pourrait réenfoncer le monde dans une nouvelle crise :

    In fact, if the Republicans get their way, we’ll get the worst of both worlds: They’ll refuse to do anything to boost the economy now, claiming to be worried about the deficit, while simultaneously increasing long-run deficits with irresponsible tax cuts — cuts they have already announced won’t have to be offset with spending cuts.

    So if the elections go as expected next week, here’s my advice: Be afraid. Be very afraid.

    L'ironie serait alors qu'ils sèment une nouvelle dépression et que ce soit ensuite le candidat républicain (ou la candidate) qui puisse quand même récolter le mécontentement qui s'ensuivrait.

  • lundi 1 novembre 2010

    Rassemblement Raisonnable pour la Rationalité Raisonnée



  • Le "Rassemblement en faveur de la santé mentale" (Rally For Sanity) sonne aussi absurde que l'expression bushienne de "Guerre contre la Terreur". Je ne veux pas être trop nominaliste mais on peut faire des missions contre des groupes de terroristes, pas contre une Passion de Crainte elle-même.

    La manifestation lancée par Jon Stewart a plutôt été un succès :environ deux fois plus de participants que le "Rassemblement prétendument pour l'Honneur" de Glenn Beck, qui était la cible parodiée.

    Stephen Colbert était un peu pénible dans son rôle de Bill O'Reilly et il n'avait pas réussi à trouver le ton pour être en contraste sans tomber dans la lourdeur.

    Le discours prononcé par Jon Stewart était plus habile dans son mélange d'humour et d'appel à la Raison, même s'il semblait toujours hésiter entre sa position d'humoriste et un moralisme de la Modération qui risquait toujours de se prendre au sérieux.

    Le problème, comme l'ont relevé de nombreux Démocrates, est que cet appel "non-partisan" semblait commettre une autre erreur que Stewart dénonce parfois, celui d'une fausse neutralité qui renverrait dos à dos la paranoia violente des Républicains apeurés et certaines simplifications du côté démocrate.

    On peut trouver les philippiques pontifiantes de Keith Olbermann excessives mais j'ai du mal à le voir en simple équivalent inversé de Glenn Beck. Olbermann peut faire dans l'emphase mais Beck joue vraiment la carte de la démence. Stewart faisait référence au Sens commun mais il n'y a rien de plus vague : Beck aussi parle sans cesse de ce qu'il appelle "le Sens commun".

    J'aime bien la phrase "We can have animus, and not be enemies", mais lorsque Stewart semble dire qu'il faut pouvoir respecter le Parti républicain, il faudrait vraiment distinguer. On pouvait sans doute respecter de nombreux électeurs républicains mais ce qu'est devenu ce Parti dans sa fusion de fondamentalisme chrétien et de ploutocratie méprisante n'a rien de respectable. On peut "comprendre" les causes des Tea-baggers et n'avoir aucune estime pour cette instrumentalisation démagogique d'une révolte des serfs en faveur de leurs maîtres.

  • Cette liste des panneaux au Rassemblement de Stewart montre aussi l'hésitation entre la base démocrate, effrayée par la rage des Tea-Baggers, et la pose centriste, voire le simple gag nonsense (j'aime bien le #35 et le #59).

    Add. : Celui-là est un chef d'oeuvre.

  • Il n'empêche que même si les candidats Tea-Baggers les plus caricaturaux comme la Sorcière Christine O'Donnell vont perdre demain au Delaware (O'Donnell ne cherche sans doute rien d'autre qu'un poste à Fox News), les Républicains vont gagner les élections de mi-mandat demain mardi et ce fait suffit à relativiser le succès purement symbolique d'hier. C'est donc un moment étrange pour chanter encore la conciliation avec le Parti qui refuse toute conciliation.

    On annonce une forte avance du GOP à la Chambre des Représentants. Le Sénat devrait garder une majorité démocrate mais certains Sénateurs célèbres comme Russ Feingold du Wisconsin (Sénateur depuis 18 ans) pourraient perdre. C'est du gâchis comme Feingold, quels que fussent les défauts de son formalisme légaliste, était sans doute l'un des plus honnêtes et consciencieux de tous les politiciens américains.

    Les élections de mi-mandat illustrent bien un Cercle vicieux ironique (au sens morissettien, bien entendu). Il est compréhensible que les électeurs soient déçus par le fort taux de chomage mais il est moins rationnel qu'ils pensent qu'Obama a augmenté les impots (il les a baissés pour 80% de la population) ou que son plan de relance a ruiné le budget (il a même rapporté, semble-t-il). Il aurait été à la rigueur admissible de reprocher à l'administration les influences des banques mais cela devient ridicule si c'est pour préférer les Républicains qui leur sont encore plus liés.

  • Ce Cercle vicieux est que plus les Républicains gênent la relance par leurs votes, plus ils semblent en tirer un bénéfice politique. Le cycle de 2008-2010 mettait leurs intérêt en contradiction directe avec l'intérêt de leurs électeurs sans que ces derniers ne puissent ou ne veuillent en prendre clairement conscience.

    [De même, il y a un Cercle vicieux clair entre le Candidat permanent et le Président en France. Plus Badinguet s'amusera à déclencher quelques émeutes sociales et échouera dans son rôle de "Président de tous les Français", plus il pourrait en tirer un avantage immédiat de court terme aux élections de 2012 en réussissant comme d'habitude à faire oublier que son fameux "Bilan" sur la sécurité n'est qu'une fumisterie et que son bilan économique est plutôt calamiteux. Sa tactique de "clivage" rappelle son idole Bush-Rove en 2004. Le manque d'enthousiasme que nous pourrions ressentir pour un DSK permettra l'écart avec une base mobilisée sur la crainte des violences et qui se soucierait peu des injustices sociales.]



  • Par ailleurs, je ne pense pas qu'il serait raisonnable de garder Mme Penchard au gouvernement.
  • Nanowrimo Log; Day 1

    Comme j'en ai déjà parlé hier, je ne veux pas déjà revenir dessus trop longtemps. Il ne faudrait pas que le blog finisse par prendre plus de mots que le texte. Je vais enfin devenir un peu laconique.

    Mais 1666 mots par jour, cela me paraît plus difficile que je le croyais. Là, ça va, j'en ai 1800, soit 3,6% du total. Mais j'ai déjà l'impression de faire du remplissage et j'avais le temps aujourd'hui. Que vais-je faire les jours où j'aurai vraiment beaucoup de travail ?

    Je me dis que je devrais avoir songé à la Fin au lieu de toujours seulement réfléchir aux Commencements. La résolution risque d'être horriblement bancale ou bien au contraire décevante parce que trop prévisible. Il me faudra sans doute des renversements.

    Hier, j'ai vu Philip Roth qui disait que lorsqu'il s'ennuie en écrivant, il tue un personnage. Dans ce cas, je risque d'avoir vite tout un dossier nécrologique à la place d'une novella.

    Oh, et comment rendre les personnages attachants ? Ils ont à peine dit deux phrases qu'ils me semblent déjà être en carton-pâte et que j'ai envie de tout recommencer depuis le début (ce que je ne pourrai pas me permettre dans ce jeu).