vendredi 18 novembre 2011

Le coût du "Présentéisme"




Le sous-ministre de la droite sociale faisait l'éloge du modèle allemand. Via un commentaire du Monde, le Spiegel a eu cet été cette étude selon laquelle les employés malades qui viennent travailler quand même coûteraient au total plus cher à l'entreprise que ceux qui restent chez eux. C'est ce qu'ils appellent "Präsentismus", une assiduité excessive pire que l'absentéisme.


Il y a quelque chose de morbide à vouloir à la fois nuire à l'équité, à la santé publique et à la compétitivité. Même un abruti comme Lefebvre n'avait encore osé parler que de "télétravail", pas de "responsabiliser" les gens à venir travailler.

Il va peut-être falloir créer une rubrique La Liberté c'est la Mort.


Antoine Caron, Triomphe de la mort, Musée d'Histoire de la Médecine

6 commentaires:

Virgile a dit…

Quelle est l'explication invoquée ? (Je lis trop mal l'allemand)

Est-ce parce que les malades qui viennent bosser quand même refilent leurs microbes aux collègues qui sans ça, ne seraient jamais tombés malades ?

Phersv a dit…

L'article mentionne aussi une baisse de productivité avec plus d'erreurs et le risque d'encore plus d'absences par la suite. Et les coûts augmenteraient de plus en plus.

"La santé de ses employés est un avantage concurrentiel", ce qui justifie, pour l'Institut qui publie le rapport, de mener plus d'investissement pour la prévention au travail (et non pas seulement contre les arrêts-maladies et les quelques profiteurs).

Anonyme a dit…

C'est Henry Ford je crois qui disait que c'était une bonne chose de donner le dimanche à ses ouvriers parce que ça évitait de passer le lundi à réparer les erreurs de la veille.

Dans leur quête sadique de l'écrasement des plus faibles, ces gens là ne se rendent même pas compte qu'ils vont contre leurs propres intérêts.

Phersv a dit…

D'après certains journalistes, toute l'offensive actuelle de Badinguet et des autres viendrait d'une étude de sondage (je ne sais si c'est encore lié à Patrick Buisson ou Pierre Giacometti) disant que l'électorat UMP et FN serait très préoccupé de la question des "fraudeurs".

Il y a peut-être des explications psychologiques naturalistes à donner sur ces excès de détection d'éventuels "passagers clandestins" dans la compétition pour la vie. Wauquiez croit vraiment tirer un avantage électoral de propos comme "le cancer de l'assistanat ronge le pays" ou "il faut responsabiliser les malades".

Il y a eu des créations de droits sociaux pendant la première moitié du siècle, peut-être des bribes chez Bismarck à l'Etat Providence triomphant de l'après-guerre. Je me demande quand ce coup de balancier thatcherien depuis 30 ans va enfin se retourner.

Rappar a dit…

Bel éclairage d'un responsable de CPAM dans Zone Interdite dimanche 13; là où un assuré peut frauder sur 100, voire 1000 euros, un pharmacien a pu frauder 700.000...

Le Canard Enchaîné souligne l'obstacle électoral à certaines décisions : figer le coût de la consultation médicale? Non; les médecins votent à droite. Supprimer la ristourne de 10% sur les allocations retraites? Non plus; les retraités votent aussi à droite!

Pointer les fraudeurs de la sécu détourne aussi l'attention des fraudeurs du fisc, qui sont souvent des amis ou des grandes entreprises : le Canard a ainsi révélé que grâce à son montage "Fondation L'Oréal", Liliane Bettencourt est proportionnellement moins imposée qu'un smicard...

Les sondages pourraient signaler que c'est cette fraude-là qui excite l'électorat... mais comme les sondages sont conçus dés le départ pour leur faire dire ce qu'on veut démontrer...

Bref, le ministre tape sur des gens qui de toutes façons ne votent pas pour son poulain. C'est de la politique déguisée en économie.

Phersv a dit…

Et sur la lutte contre la fraude, une des priorités du gouvernement était de réduire le nombre d'Inspecteurs du travail pour qu'ils ne puissent plus trop gêner les fraudes sur l'emploi.

Même si ce n'est pas exactement la même chose, cela rappelle aussi la liste des hypocrisies juridiques sur le droit des affaires, que faisait l'ancien procureur Dominique Barella.