vendredi 30 septembre 2011

Système démographique en Inde et Indonésie



Mon déterministe démographique favori (même si sa Grande Théorie Universelle paraît parfois peu "falsifiable") fait en ce moment la promo du premier volume de sa synthèse sur l'origine des systèmes familiaux et leur histoire (il est même passé au journal de France 2, ce qui doit être assez rare pour un épais livre de sciences humaines).

Il parle un peu de quelques pays d'Asie du Sud :

Par exemple, en observant aux deux extrémités de l'Inde de petites communautés attachées à la polyandrie (une femme mariée à plusieurs hommes), j'en déduis que ce système pour le moins atypique a été autrefois répandu sur une grande partie de l'Inde avant d'être refoulé à la périphérie.

Il faut que je lise le livre d'Emmanuel Todd pour trouver l'autre extrémité car il y en a surtout au sud, comme les Todas (Dravidiens d'un plateau du pays tamoul) et juste à côté dans le Kérala. Il parle aussi de Sri Lanka mais pense peut-être aux Nas du Tibet ?

L'idée d'une polyandrie indienne archaïque joue un rôle important dans le Mahābhārata où la même princesse Draupadi épouse les 5 frères Pāṇḍavaḥ simultanément.

Todd semble avoir dans des extraits quelques passages presque bachofeniens sur des structures archaïques plus féminines et il attribue même les facteurs de blocage des communautés du Moyen-Orient à un développement du patriarcat.

La Chine est actuellement en phase de rattrapage, mais je doute qu'elle aille au-delà, car elle est trop handicapée par ses structures familiales et le statut accordé aux femmes.

[...] La famille nucléaire est propice à l'épanouissement des facultés individuelles, hors de toute contrainte sociale. L'Angleterre hier, les Etats-Unis aujourd'hui, en sont un bon exemple. Peut-être demain… l'Indonésie, qui a également une structure familiale de type nucléaire, avec une relative égalité entre les hommes et les femmes et donc, si étonnant que cela paraisse, de bonnes prédispositions à l'innovation.

Todd aime bien jouer des prophéties paradoxales après sa thèse que l'Europe pouvait redevenir importante (L'Invention de l'Europe, 1990, et Après l'Empire, 2002), annoncer un essor de la famille nucléaire égalitaire indonésienne paraît plus original (il compare aussi le système anglais avec les Philippines).

Un problème de son "déterminisme" est que l'Ethiopie aussi a des groupes à famille nucléaire égalitaire, je crois. Mais il aura peut-être d'autres facteurs ad hoc dans le second volume sur l'Afrique pour expliquer que l'Ethiopie ne soit pas une exception démocratique (son premier volume n'est consacré qu'à l'Eurasie). Et comme il abandonne le structuralisme de son cousin Claude Lévi-Strauss pour une forme de diffusionnisme historique, il pourra toujours introduire de la contingence dans son système.

Add.

Après avoir acheté le livre L'origine des systèmes familiaux, volume 1 d'Emmanuel Todd, premier problème : il manque 50 pages dans mon édition (p. 241-288, les p. 289-336 sont imprimées deux fois). Cela tombe hélas justement à travers le chapitre sur l'Inde ! Bravo, Gallimard ! Le livre fait certes 750 pages mais il est quand même amputé de 6%.

Les tribus indiennes dont parle Emmanuel Todd qui auraient conservé des systèmes familiaux les plus "archaïques" (familles "nucléaires" et "bilocales") sont notamment les Kadar (dans le classement de Todd, NctB : famille nucléaire à co-résidence temporaire Bilocale), les Cinghalais (NiB : famille nucléaire intégrée bilocale) et les Andamans (NpxB : famille nucléaire avec proximité bilocale). Cf. Chapitre V et la carte des marges p. 212.

jeudi 29 septembre 2011

Droits civiques geeks et Galilée


Les Geeks sont connus pour ne pas avoir d'humour et leur flamewars peuvent être ridicules mais cette phrase indignée d'un soi-disant "nerd" (sur Our Valued Customers) entendue dans un magasin de comics est vertigineuse. Dans sa victimisation et sa perte des proportions, elle pourrait justement être prononcée par un des personnages de The Big Bang Theory comme Sheldon Cooper lui-même. Et les commentaires du message continuent le même ton que la phrase comme une sorte d'auto-parodie.

9/28/2011 12:00 PM Anonymous said...
Well, if nerds were people of science, and thought scientific theories that were against god (Earth not the centre of universe, ect.) Then yes, nerds were oppressed.

9/28/2011 12:09 PM Anonymous said...
I honestly don't believe there's a dumbest comment of the day contest, Anonymous 12:00 PM. Socially awkward comic book nerd ≠ Galileo.

BBT peut être répétitive mais une série où un épisode repose sur le fait de savoir si Gottlob Frege n'a pas déjà définitivement réfuté le "psychologisme" en épistémologie (épisode 4/3 The Zazzy Substitution, dont j'ai repris le titre hier) ne peut pas être entièrement mauvaise.

Et l'actrice Mayim Bialik qui joue la réductionniste cognitiviste "Amy Farrah Fowler" a vraiment un PhD en neurobiologie.

Twitter - not pointless anymore



Fafnir et le plus obsessionnel Giblets (deux personnalités de Fafblog) gazouillent.

On est toujours sans nouvelles de la 3e, Medium Lobster.

Quo innumerabiles libros et bibliothecas, quarum dominus uix tota uita indices perlegit?



  • 12 photos de bibliothèque.

    Il est intéressant que l'entrepreneur Jay Walker (qui veut se créer une image d'homme à idées) cherche à fabriquer cette bibliothèque escherienne personnelle qui imite un cabinet de curiosités d'un souverain moderne.

  • Le Smithsonian donne une liste de dix livres perdus. Ceux que je regrette le plus sont les dialogues d'Aristote, l'autobiographie d'Auguste, le livre de Claude sur les Etrusques et celui sur les Carthaginois. Wikipedia a une liste plus vaste de titres qu'on connaît.

  • mercredi 28 septembre 2011

    Blogage décalé du second débat des Primaires du PS/PRG

    Zut, j'ai raté le début. Oh, non, c'est Arlette Chabot qui préside. Même sur LCP on n'arrive pas à lui échapper.

  • Si vous êtes élu(e), quelle sera votre 1e décision en tant que Président(e) ?

    Royal : La réforme bancaire.
    Le gouvernement devra être paritaire et la république irréprochable. Les prix de l'essence devront être bloqués, il y aura une réforme fiscale et on rétablira l'année de stage et on réaménagera la retraite en tenant compte de la pénibilité.

    (ils ont du mal à "prioritiser" une seule mesure.)

    Aubry : Je réduirai mon salaire.
    Une gestion européenne de la Crise avec Mme Merkel.

    L'idée populiste de réduire son salaire de Présidente peut paraître un gadget et se retourner contre elle. Mais après tout les +200% de Badinguet en 2007 ont traumatisé le pays.

    Hollande : Rétablir la confiance économique et la confiance dans la justice. Une réforme fiscale.

    Montebourg : La mise sous tutelle des banques. Plus un Glass–Steagall Act.

    Baylet : Une gestion européenne de la gouvernance économique.

    Valls : Je nommerai un Premier ministre qui ne sera pas François Fillon (mais je veux bien le yacht de Bolloré).
    Je ne ferai plus intrusion dans la Justice. Le gouvernement devra restaurer les comptes et il y aura un Ministre de la Production Industrielle.

  • L'emploi et l'économie

    Le projet PS était fondé sur une croissance +2%. N'est-ce pas inadapté dans le contexte actuel ? Est-il encore d'actualité ?

    Montebourg cite Obama ("la crise européenne effraye le monde"). On prévoit la "défaisance de la Zone Euro". Il rappelle que sa priorité est de faire payer les Banques. BNP-Paribas a remis 15 milliards de dividendes l'an dernier. Les Banques riches doivent payer pour les Banques fragiles.

    Aubry rappelle que le projet PS a été voté à l'unanimité et que la Crise de '08 était déjà présente quand le projet a été conçu. Elle soutient aussi la séparation des Banques de dépôt et des Banques d'Investissement de Montebourg. La finance doit servir l'économie. La politique d'austérité (comme la hausse du prix des mutuelles) aggrave la Crise et il faut une relance. Les priorités seront (1) l'emploi, (2) l'éducation, (3) le pouvoir d'achat et (4) la sécurité.

    Valls dit qu'il ne serait pas normal que la France ne fasse pas les mêmes efforts contre la Dette que les autres pays, comme l'Allemagne. L'austérité contre l'endettement, c'est être profondément de gauche. "Si ça continue comme ça, les taux d'intérêt augmenteront" et les PME-PMI en souffriront. Il reprend son leitmotiv : "il faut dire la Vérité aux Français". On ne pourra pas dépenser un Euro supplémentaire sans augmenter les prélèvements. Il faudra soutenir la compétitivité, notamment des PME et PMI. Il faudra donc une réforme des retraites. Il ne faut pas reporter la responsabilité vers le Monde ou vers le système bancaire.

    [Les politiques parlent toujours uniquement des PME et des "Grands Groupes" et jamais des Entreprises intermédiaires alors que c'est peut-être là la faiblesse française.]

    Baylet met la relance au niveau européen.

    Encore faudrait-il que l'Allemagne en veuille. Or elle n'en veut pas.

    Il critique la politique de contrôle des prix (cf. Royal) et dit qu'en tant que Chef d'entreprise (groupe de presse dont il a hérité) il ne veut pas de dirigisme étatique. Il faut calculer les cotisations sur la valeur ajoutée et plus sur la masse salariale. Il faut calculer autrement le système social en se fondant sur la CSG.
    (Sur sa critique du programme "archaïque", il apparaît donc presque plus "libéral" que Valls)

    Royal défend le blocage des prix pour certains produits seulement (essence, produits de première nécessité) et la lutte contre les marges de la Grande Distribution. "Il faut le faire, et je le ferai". L'Etat doit entrer dans le capital des entreprises stratégiques, comme le Poitou a sauvé Heuliez, la voiture électrique et il faut aussi sauver la sidérurgie lorraine à Gandrange (ArcelorMittal). Il faudra étendre l'interdiction de licenciements purement "boursiers", comme pour les employés de LU-Danone.

    Arlette Chabot : "On va vous accuser de revenir aux années 70, à l'autorisation administrative de licenciement sous Mauroy"

    Royal : "Oui, on le dira. Et je le ferai quand même." Elle propose même de défendre des coopératives ouvrières pour sauver le textile.

    Aubry est d'accord sur la défense de Molex, LU ou Continental. Il faut une mise sous tutelle par les Tribunaux de commerce des entreprises qui délocalisent sans raison.

    Royal dit que cette procédure est trop bureaucratique. Je ne sais pas ce qu'"administratif" veut dire mais cela n'a pas l'air bien. Danone a fermé LU sans raison et il faut donc une interdiction par la Loi.

    Valls intervient pour reprocher à Jospin de n'avoir pas assez agi justement face à Danone, ce qui l'aurait fait perdre en 2002. Mais Valls ne précise pas comment il aurait fait pour éviter la fermeture de LU et il juge que ce serait un retour en arrière que cette autorisation administrative de licenciement digne du Gosplan (avec Valls, je ne sais jamais si je caricature ou pas).

    Hollande : Moi, ma démarche, c'est d'abord d'arriver au pouvoir.

    Royal (presque inaudible et qui semble irritée) : Mais moi aussi !

    Hollande reprend sur les Banques et la crise du crédit. Il faudra recapitaliser les banques avec des contreparties dans le contrôle des Conseils d'administration. Il propose de reprendre un Livret d'épargne du développement durable pour financer les PME.

    Royal : Mais ça existe déjà.

    Hollande : Il faudra une réforme fiscale pour plus d'égalité entre les entreprises (les PME étant plus touchées que les Grandes Entreprises). Il faudra une Banque publique d'investissement et c'est dans le projet commun PS. Il faudra faire payer les entreprises par une pénalisation financière mais Hollande est contre l'autorisation administrative de licenciement.

    Royal : Payer quoi ? Payer le licenciement ? Mais les entreprises accepteront de payer pour délocaliser, cela ne changera rien.

    Aubry reproche à Hollande de ne vouloir gérer le problème que par des amendes, que par la cupidité et le règne de l'argent, ce qui paraît une attaque curieuse. Royal répète plusieurs fois qu'il n'y a que la Loi qui puisse empêcher ces licenciements boursiers ("Non, 'faut la Loi") et Aubry a beau lui dire qu'elles sont d'accord, Royal s'obstine.

    Montebourg déplace la question de l'investissement à nouveau vers la réindustrialisation. "Les Grands Arbres sont tombés". Il faut faire éclore des entreprises nouvelles écologiques. Mais il faut d'abord protéger. Il dit que le Brésil de Dilma Roussef a taxé plus certains produits fabriqués en Chine (les "plaquettes tactiles d'Apple") et il défend ce nouveau "protectionnisme", au niveau européen. "Sans quoi, nous arrosons le sable."

    Valls dit qu'il ne faut pas faire croire aux Français qu'on peut régler ce problème par l'administration ou en "surtaxant". Il associe même une telle position à la déconsidération des politiques corrompus, sans qu'on voie bien le rapport... Il faut une politique industrielle et une TVA sociale, "protection, protectivité". Mais il ajoute que son projet de TVA sociale est trop compliqué pour l'expliquer.

    Aubry dit que l'augmentation de la TVA même dite "sociale" toucherait au pouvoir d'achat des classes populaires. Elle défend plutôt l'idée (déjà évoquée par Baylet) que les cotisations sociales des entreprises soient sur les entreprises et pas directement sur les prix. Il faut aussi plus de formation pour relancer la compétitivité. Elle ironise sur le fait que Badinguet n'imite pas toujours assez l'Allemagne.

    Valls répond qu'il y aura des exceptions pour les produits de 1e nécessité. Il parle d'une augmentation à +19,6%, supprimer la baisse de la TVA sur la restauration et gagner au total 10 milliards.

    Baylet répète que lui, il est un chef d'entreprise ("héritier"). Ce n'est qu'au niveau européen qu'on peut avoir une relance. Il est contre l'autorisation administrative ("étatique" "c'est le retour aux années 60") et contre l'augmentation de la TVA ("Je n'ai toujours pas compris ce qu'elle a de sociale, cette TVA, c'est une TVA"). Il faut toucher à nouveau aux cotisations des entreprises.

    Montebourg dit qu'il n'y a que selon l'OMC, les pays du G20 ont pris 280 mesures de protectionnisme contre nous, c'est l'Europe qui est naïve face au protectionnisme. Il faut des taxes contre la Chine et non pas contre sa propre population.

    Valls : Le protectionnisme, c'est l'Albanie !

    Aubry : On ne propose pas le protectionnisme. La France est un pays exportateur mais il faut des accords de réciprocité, de juste échange. Un pays qui n'observe pas certaines règles sociales ou environnementales doit être surtaxé. Obama vient de mettre des barrières contre les produits européens. Nous avons des accords avec la Corée du Sud.

    Royal : Avant de relocaliser, ce qui est toujours intéressant, commençons par éviter les localisations. Ce n'est pas revenir aux années 1950 et au contraire les spéculateurs financiers sont bien plus puissants qu'ils ne l'étaient il y a 60 ans. Il faudra un ordre international juste. Il faudra un Etat stratège et deux propositions : un "Grenelle des PME" pour un pays d'entrepreneurs avec la Banque publique et l'Etat doit assurer le cap de la révolution écologique.

    Royal a repris la coutume badinguetiste en son début de mandat de mettre des Grenelle partout.

    Royal : La TVA dite sociale est anti-sociale.

    Valls : Alors on (ne) fera rien.

    Hollande : Oh, il y a beaucoup de propositions. C'est bien ces Primaires.

    (On sent parfois qu'il n'est plus trop "dans" le débat depuis qu'il a compris qu'il va gagner, peut-être parce qu'il sait qu'il ne doit pas prendre trop de risques.)

    Il y a une désindustrialisation et une chute de notre Balance commerciale.

    Royal : Il faudra une intervention de l'Etat en ce cas.

    Hollande : Oui, mais on ne peut pas "démondialiser", contrairement à ce que dit Montebourg. On ne peut pas accepter que le Yuan soit inconvertible. Mais les autres pays européens ne soutiendront pas immédiatement une politique commerciale commune et il n'y aura donc pas ce protectionnisme européen. La solution de Valls toucherait la consommation et la solution d'Aubry toucherait aussi ensuite les prix. Mais une contribution écologique sur les machines permettra de trouver des fonds.

    Royal (un peu agacée) : Mais qui paye ? Cette taxe écologique affectera aussi les prix. C'est des mots, ça. Personne ne sait ce que c'est. L'éco-taxe, c'est anti-social.

    Valls : Et tu as eu tort, Ségolène, car c'était une bonne idée.

    Aubry (tente en partie de mettre fin à la tension visible entre Hollande et Royal) : Mais ne peut-on pas dire qu'on est quand même tous d'accord sur la Réforme fiscale contre les Niches ? Hein ?

    Valls : Awww, elle veut nous mettre d'accord, comme c'est touchant.

    [Pause publicitaire. LCP en profite pour mettre des "experts". Le néo-conservateur Denis Jeambar, ex de l'Express, dit la même chose que moi plus haut sur Hollande, qu'il "n'entre pas dans le débat". Je dois avoir tort, alors. Roland Cayrol, ex-CSA du Cevipof, accuse les candidats PS de s'être trop "gauchisés" par rapport à l'électorat, sauf Valls et Hollande.]

    Retour sur l'économie

    Montebourg : Mes idées de démondialisation progressent dans le débat. Manuel Valls et Jean-Michel Baylet y sont certes opposés. Comme le dit François Hollande, la Chine a une politique nationale plus cohérente que les Etats de l'Union européenne. Pour sauver l'Europe, il faut une Souveraineté partagée. La TVA sociale de Manuel Valls est une proposition que la droite a déjà proposée et elle a déjà fait perdre la Majorité actuelle en 2007. C'est une proposition de droite dans les primaires de gauche.

    Valls : Tu n'as pas le monopole de la Gauche. Moi, je cherche des solutions. C'est parce que je suis de Gauche que je tiens un discours si proche de Badinguet contre les métèques. Arrête de dire que je suis un clone de François Fillon.

    Montebourg : D'accord, Jean-François Copé.

    Valls : Répète si tu es un homme, répète, ordure de Rom bolchevik.

    Il se peut que j'aie du mal à retranscrire fidèlement dès que c'est Valls qui parle...

    Valls : Il faut comme en Allemagne un pacte d'exportation.

  • Retour sur les programmes sur l'Emploi

    Hollande défend son Contrat de Générations. Le Contrat Avenir ne valait que pour les associations. Nous avons un taux élevé de chômage sur les Jeunes et les Vieux. Nous prenons l'argent sur les cotisations sociales. Cette mesure complète les Contrats Avenir.

    Aubry dit qu'il faut faire vite en arrêtant de subventionner les heures supplémentaires en hausse de chômage, alors que l'Allemagne a au contraire subventionné la formation. Les 300,000 Contrats Avenir coûtent 3 milliards et la défiscalisation des heures sup coûtait 4 milliards. Mais les Contrats de Génération, exonération de charges pour les entreprises, ne marchent pas, ils créeront un effet d'aubaine. Les syndicats sont contre. En Finlande et aux Pays-Bas, ils ont réussi à lutter contre le chômage des jeunes. Il vaut mieux être coercitif pour que les entreprises ne se débarrassent pas des Seniors.

    Baylet propose la mise sous condition des allocations familiales. Cela fera un milliard d'économie.

    Royal dit que le Contrat Générations crée une niche "sociale". C'est trop coûteux et inefficace. Il faut un pacte Donnant-Donnant avec les PME pour recruter les jeunes en alternance. Il faut aider les PME dans les commandes publiques face aux Grands Groupes, comme Barack Obama. Il faut un Small Business Act. (Le mythe Obama n'est pas encore mort au PS)

    Montebourg veut réindustrialiser par la Révolution verte (thème qui vient sans doute de Royal). Mais il ne faut pas partir uniquement du problème de l'endettement sans quoi il n'y aura pas de réindustrialisation.

    Hollande : Hein, quoi ? Ah, oui, je n'ai pas encore gagné ? Il faut que je fasse la synthèse. Bon, allez les gars, la Présidence, ce n'est pas une mesure, c'est un élan. Il faut bien un cap pour mon mandat, et je n'en changerai pas. Je n'ai rien trouvé d'autre. C'est important les jeunes et les vieux, non ? On me dit qu'on a tout essayé, mais non. On dit que mon Contrat Génération, c'est cher (8 milliards), mais il y a déjà des plans très coûteux en place.

    Valls : Les plans d'emploi aidé ne sont pas inutiles pour les association (Contrat Avenir) mais cela ne peut pas être la seule solution. Je suis maire d'une ville où même les Blancs sont jeunes. Au lieu de fustiger la politique commerciale chinoise, il faut que les régions aient une politique de formation. L'alternance est une voie royale.

    Royal : Je suis bien d'accord.

    Ah Ah. Et tous de rire et de tomber sur le sol.

  • Le pouvoir d'achat

    En 2007, on annonçait une hausse du Smic mais cela semble abandonné pour 2012.

    Aubry : Je n'ai jamais dit en 2007 qu'on aurait pu monter le Smic à 1500 euros bruts d'un coup. Je n'étais pas la Candidate en 2007, cela ne vous a pas échappé. Mais il faut l'augmenter.

    Il faut aussi une Réforme fiscale et une politique familiale plus équitable. Il faut certes une politique familiale pour toutes les familles mais il faudra réformer les allocations.

    Baylet : Nous n'avons pas les moyens de décréter une augmentation des salaires. Les indices de l'Insee sur l'inflation sont faux.

    Royal : J'étais contre l'augmentation importante du Smic si cela écrase une partie importante des salariés à ce stade. Mais il faut une progression salariale car les discussions des partenaires sociaux ne fonctionnent pas.

    Montebourg : Le Smic ne concerne que 10% des salariés mais il faut une loi pour que les entreprises dans le secteur "abrité" (qui abusent de leur position dominante et ne peuvent pas délocaliser) répartissent mieux les bénéfices entre leurs salariés (+1%) et les actionnaires (+100%). Même l'économiste centre-droit Jean Arthus ou Pierre Héritier de la CFDT disent qu'il faut augmenter les salaires.

    Hollande : Oui, il faut réviser le Smic. Il faut un dividende social, c'est l'intéressement. Il faut aussi plafonner les salaires maximaux des patrons.

    Aubry : Il faudra lutter contre les stock options et ces sur-salaires.

    Hollande : Et même les supprimer.

    Aubry : Je parle au nom de nous tous. Il faut changer le système, pas seulement le rafistoler.

    [Encore une pause publicitaire de 4 minutes ?? LCP nous lit des twitters sans aucun intérêt.]

  • Questions "sociales" : La sécurité, l'immigration et la morale publique

    Le lien entre sécurité et immigration montre une victoire symbolique finale du Discours de Grenoble de Badinguet.

    Valls : Il faut réorganiser les forces de l'ordre, qui sont démoralisés. Elles sont trop centralisés et loin du terrain. Il faut mettre le paquet sur les quartiers.

    Bizarre de faire ainsi campagne pour la Place Beauvau. Il imite vraiment le parcours de Badinguet mais cela ne marchera pas deux fois.

    Baylet : Mes tripes républicaines et laïques se hérissent que vous reliez Sécurité et Immigration. Nous n'aurons pas les moyens de créer beaucoup de postes de policiers. On en a créé plus en Hauts-de-Seine qu'en Seine Saint-Denis. Il faut armer la police municipale. La réponse pénale doit être proportionnée dès le premier crime avec tolérance zéro dès le premier acte délictueux.

    Royal : Manuel a raison, le PS n'avait pas encore compris l'importance de la sécurité en 2002 et on ne me soutenait pas encore assez en 2007 sur le Drapeau et la Nation. La délinquance des mineurs est le premier problème. C'est pourquoi je propose l'encadrement militaire des jeunes délinquants. Et je le ferai. On associera cet encadrement avec des formateurs.

    Aubry : La crédibilité a changé de côté. Il faut des policiers mais aussi des magistrats. Il faut sanctionner dès le premier acte, avec des TIG. Il faut des moyens en plus. Badinget ne peut faire croire à personne que la sécurité a été sa priorité alors qu'il a supprimé des postes de policiers.

    Hollande : Il y a une urgence sur la sécurité. On ne peut pas citer tous les échecs de Nicolas Badinguet. Record de la violence aux personnes, record de la dette. Enormément de peines ne sont pas exécutées. Il faut créer des centres d'éducation renforcée. On peut mettre en place ces structures et il faut des personnels. Le Service civique doit être obligatoires pour ces jeunes délinquants.

    Baylet : Il faut plus parler de la Justice. Il suffit de supprimer les nouveaux jurys populaires votés récemment qui ne servent à rien et qui coûtent une fortune.

  • L'immigration

    Hollande : Pas de régularisation massive mais il faut des critères pour régulariser au cas par cas.

    Baylet : Il faut une politique humaniste sans régulariser tous les Sans-Papier. Il faut supprimer le Délit d'aide aux Sans-Papier.

    Aubry : On peut aussi aller plus vite pour les Sans Papier qui travaillent. Il ne faut plus mettre les enfants en camps de rétention.

    Montebourg : Il faut des critères généreux, le désir de s'intégrer, de parler notre langue.

    Royal : Il faut démanteler les trafiquants et ne pas avoir de critères trop généreux qui nuiraient aux immigrés légaux.

    Montebourg : le généreux, ça s'appelle l'humain.

    Royal : Il faut être prudent avec une vision angéliste.

    Valls : J'aurais aimé vous dire que l'immigration était une chance. Mais la ghettoïsation et l'apartheid existent. Il y a un lien entre immigration et questions de sécurité dans les ghettos où des filières clandestines alimentent ce lien. Il faut des titres de séjour de 5 ou 10 ans, par exemple pour les responsables d'entreprise. A la préfecture d'Evry, les immigrés en situation régulière doivent faire la queue pour leur carte de séjour. Il faut des critères clairs mais aussi des reconduites à la frontière.

  • La morale en politique

    Montebourg : Je me bats contre l'impunité présidentielle depuis 15 ans mais cette impunité monarchique se retrouve maintenant à tous les étages, jusqu'aux Conseils régionaux. Il faut aussi que les Socialistes fassent aussi le ménage, vous voyez ce que je veux dire, dans les Bouches du Rhône avec Jean-Noël Guérini.

    Aubry : Je veux changer le statut du Chef de l'Etat et plus d'indépendance de la Justice et plus d'instructions individuelles au Parquet. Il ne faut pas parler trop vite sur la Fédération socialiste des Bouches du Rhône, mais attendre la décision de la Justice. J'ai même porté plainte au pénal contre un de nos camarades de l'Hérault qui avait détourné des fonds [le sénateur Robert Navarro].

    Montebourg : Nous avions demandé la démission de Woerth. Il fallait aussi le faire pour Guérini.

    Aubry : Je n'ai pas appelé à la démission de Woerth. Il faut respecter la présomption d'innocence.

    Royal : Je veux remettre de l'ordre dans la Maison France. Il faut plus de responsabilité pour ceux qui ont la chance de légiférer pour notre République avec des peines d'inéligibilité à vie.

    Valls : Nous sommes dans un amalgame où certains prétendent être plus exemplaires que d'autres. Ceux qui n'appliquent pas la loi doivent être sanctionnés à vie. Le Président se fait élire sur le pouvoir d'achat, la sécurité, la République irréprochable et c'est une faillite complète. Le Ministre de l'Intérieur devrait démissionner après les affaires récentes. Mais l'amalgame ne profite qu'à l'extrême droite.

    Baylet : Il faut modifier l'immunité présidentielle. Mais attention de ne pas faire le nid du Front national. Je ne suis pas pour des peines imprescriptibles.

    Hollande : Il y a une crise morale en plus des autres crises. Donc il faut une réforme du statut légal du Président. Il faut aussi des réformes politiques comme le non-cumul des mandats.

    Montebourg : Il faut un Président arbitre d'une République plus équilibrée. La VIe République que je défends aura des réformes différentes, comme l'Open Data.

    Royal : Je veux être une Présidente active pour plus de démocratie revivifiée. Je veux une République du respect. Il y a encore une place pour la politique.

    Baylet : J'insisterai sur la Laïcité, car la Laïcité, c'est un Bien sacré.

  • Conclusion

    Valls : La Laïcité, la Sécurité et le Désendettement sont importants. Je suis la Gauche moderne.

    [Valls réussit même à caser le nom du parti sarkozyste de Bockel. ]

    Montebourg : Il faut des solutions modernes, efficaces, réalistes contre le chaos financier et remettre au pas les Banques. Face à la corruption, il faut la réforme démocratique de la VIe République.

    Hollande : Il faudra un courage politique pour ne pas se contenter de chasser Badinguet. Mon thème, c'est la Jeunesse, pour lui redonner confiance.

    Aubry : Nous sommes tous d'accord sur la Crise qui abîme tout. Nous aurons besoin aussi des Français, des créateurs, des ouvriers, des enseignants, des personnels de l'hôpital qui se rassemblent autour des valeurs de Justice.

    Royal : Le monde est consterné par notre pays. C'est un spectacle affligeant que cette corruption. Nous devons renouer avec notre Histoire. Après 30 ans de politique comme Ministre, contrairement à certains, j'ai l'expérience. J'ai été réélue à 60%. Nos valeurs sont la Famille, la Sécurité. Il y aura un autre modèle de civilisation où les valeurs humaines l'emporteront sur les valeurs financières.

    Les Introductions (sur la "première décision") m'ont semblé plus claires que ces conclusions plus rhétoriques.



  • Je ne pense pas que le débat ait fait beaucoup bouger les choses.

    Ségolène Royal, comme on pouvait s'y attendre, a été plus agressive, Martine Aubry semble s'être un peu résignée même si l'un des débats principaux s'est concentré contre les Contrats Générations de François Hollande. Si on en croit les sondages, Hollande a une avance qui ne semble pas vraiment diminuer. Il n'a donc pas eu trop à "ferrailler". Il prenait la posture du Réalisme sans aller aussi loin que Valls dans le discours de la Rigueur budgétaire, mais en dehors de ce programme d'exonérations, il a avancé moins d'initiatives ou de ruptures que les autres, en en restant à des généralités.

    Hollande ne pourra jamais prendre Royal comme Première Ministre et on peut donc plutôt concevoir une alliance finale avec Aubry (un retour de Fabius à Matignon aurait été une possibilité mais ce dernier a tant continué à dire que Hollande n'a pas la carrure que cela semblerait désormais vraiment peu probable). Mais il voudra peut-être quand même que Royal soit au gouvernement pour ne pas lancer des attaques depuis le PS. Je ne pense pas qu'elle veuille d'un poste comme la Défense ou l'Education nationale et elle réclamerait peut-être plutôt l'Intérieur.

    Quoi qu'on pense du fond, Arnaud Montebourg a sans doute une des positions les plus cohérentes et originales dans les candidats. On imagine qu'il abandonnera sa position si à gauche quand il recevra un poste ministériel. Le voir à un poste comme Garde des Sceaux pourrait être amusant mais cela ferait frémir beaucoup de gens et je ne suis pas certain que Hollande oserait le faire.

    Baylet répète une antienne laïque pour rappeler une continuité avec le vieux parti radical mais il s'est mis surtout sur des accents plus libéraux ce soir. Manuel Valls a peut-être réussi à persuader les médias qu'il est le Candidat Naturel du Cabinet Fantôme pour le Ministère de l'Intérieur, mais sa stratégie se voit trop manifestement, justement.

    In a world where rhinoceroses are domesticated pets, who wins the Second World War?


  • Via Zak, que se passerait-il si la Terre était un cube ?

  • Le célèbre auteur de science-fiction Greg Egan avait déjà joué avec des formes étranges de mondes et de gravité dans Incandescence.

    La question de départ était de se demander à quelles conditions physiques une société pré-industrielle pourrait découvrir les principes de la Théorie de la Relativité générale (ou bien comment avoir notre science contemporaine sans avoir pour autant les ressources d'une technique moderne).

    La structure du monde était d'ailleurs si étrange que de nombreux lecteurs et critiques ne l'ont en réalité pas comprise à partir de la description dans le livre.

    Mais si l'effort spéculatif est étonnant, je ne suis pas encore persuadé (n'ayant pas achevé le livre) qu'il soit aussi satisfaisant du point de vue narratif que ses livres précédents.

  • Le nouveau cycle Orthogonal de Greg Egan doit être l'un des Conditionnels contre-factuels les plus développés de toute l'histoire de la fiction spéculative, avec l'étude approfondie d'un univers ("l'univers riemannien") où la vitesse de la lumière n'aurait pas de valeur maximale fixe mais serait proportionnelle à la longueur d'onde.

  • lundi 26 septembre 2011

    Un Google Map pour la Rome antique

    Le seul ennui est qu'on distingue bien le fond de la Rome moderne sous ce Omnes Viae. Google Map a déjà fait d'autres variantes.

    Add. Et puisqu'on mélange les références à des habitats, un architecte s'est construit seul sa propre Maison de Hobbit.

    dimanche 25 septembre 2011

    Début d'égalité en Arabie saoudite

    Le roi Abdullah d'Arabie dite "Saoudite" a décidé dans une annonce d'accorder le droit de vote aux femmes. Certes, ce sera de toute manière pour l'élection aux conseils locaux et elles pourront être nommées à un conseil parlementaire qui n'a qu'un pouvoir consultatif. Le pouvoir réel continuera d'être celui des différentes centaines d'aristocrates membres de la famille Saoud et il n'est toujours pas question d'autoriser des permis de conduire.

    Il y a 3 ans, j'avais fait la liste des situations des vote des femmes dans le Golfe persique. En Iran, les femmes ont le droit de vote depuis déjà soixante ans. Puis les pétromonarchies ont attendu la fin du XXe siècle. Le Qatar a été le premier après que l'Emir Hamad Al Thani a pris le pouvoir en 1995 en renversant son père (le suffrage des femmes est proposé vers 1999). Puis en 2002, c'est l'île du Bahreïn qui accorde l'égalité de suffrage (aucune femme ne fut élue mais quelques femmes furent nommées au conseil consultatif et à des postes ministériels). En 2003, l'énigmatique Sultan Qaboos d'Oman crée à son tour un conseil consultatif et accorde le droit de vote aux femmes. Le Koweït et les sept Emirats Arabes Unis l'imitent vers 2005-2006 (mais toujours dans des conseils sans pouvoir). J'ignore complètement pourquoi le Roi Abdullah a attendu encore six ans de plus et à l'inverse pourquoi le contexte actuel des "Printemps Arabes" finit par le conduire à céder (on pourrait craindre au contraire que cela le pousse à se rigidifier).

    Pour quitter les monarchies absolues du Golfe vers un despotisme d'Asie du Sud-Est, sur l'île de Bornéo, le Sultan du Bruneï, Hassanal Bolkiah (65 ans), est désormais le seul officiellement à ne pas avoir encore accordé le droit de vote aux femmes mais c'est moins choquant dans la mesure où les hommes ne l'ont pas non plus. Brunei (400,000 habitants, la taille de Malte ou des Bahamas) doit plus être considéré comme une grande propriété privée souveraine que comme un Etat.

    [JDR] En relisant... Casus Belli (17)

    (et oui, je n'avais plus repris la série depuis avril dernier)

    Casus Belli n°17, novembre 1983, 48 pages.

    Ah, cette couverture verdâtre de Didier Guiserix, presque archétypale tant elle ressemble à la couverture du jeu Call of Cthulhu lui-même. Adèle Blanc-Sec (avec un petit air de Laureline) en mission avec Blake & Mortimer devant une maison hantée sur un cimetière de marais, avec des tentacules. Cette couverture est si réussie que même un Lovecraftophobe comme moi aurait envie d'y jouer.

    Nouvelles du Front Ca y est, c'est l'arrivée des jeux français avec une publicité pour L'Ultime Épreuve (avec ses deux premiers modules, CB lui reproche d'être relativement cher) et Légendes celtiques ("pas aussi complexe qu'un examen superficiel pourrait le laisser supposer" - mes deux campagnes de 1984 en sont restées à cette impression superficielle). Légendes celtiques fut en partie illustré par Didier Guiserix et influença en partie le jeu bien plus simple Méga. La première édition coûtait 179 francs de 1983 (d'après l'Insee environ 50€ 2011, ce qui n'est pas loin des prix actuels).

    Dans les actualités, on parle aussi du jeu sur l'Antiquité Man, Myth & Magic (1982), en prétendant qu'il "commence à s'implanter" en Angleterre, ce qui ma paraît douteux, de Mercenaries, Spies & Private Eyes, de Star Frontiers, encore une fois de la ville pour Thieves'Guild, Free City of Haven (toujours appelée "Heaven"), de la campagne Shadows of Yog-Sothoth, de la Guilde du A.

    Devine qui vient dîner ce soir
    Deux créatures par Denis Gerfaud : la Zyglute (un oiseau échassier tripode qui peut pondre des pierres précieuses, on la retrouve ensuite dans le scénario du n°19 de Gerfaud et dans la faune de son jeu Rêve de Dragon) et la Grincette (une sorte de grillon dont le son crée des spasmes nerveux paralysants). Philippe Fassier, l'illustrateur de Jeux & Stratégie propose aussi un minéral (le diapyrame) et un végétal (le plant du mage) originaux : ils peuvent magiquement déployer une carte de tout l'environnement autour de celui qui les pose.

    Les Combats dans Runequest
    Denis Gerfaud explique et synthétise les règles simulationnistes de RQ. Une des fonctions des articles de l'époque était encore d'aider ceux qui avaient du mal avec l'anglais. L'article est tellement développé (comme certains résumés d'AD&D dans Runes) qu'il pourrait presque remplacer la lecture du système. Je me souviens avoir testé ma première partie de Runequest avec le scénario publié dans le numéro suivant sans avoir encore autre chose que ce résumé.

    L'appel de Call of Cthulhu
    Encore Denis Gerfaud, sur un autre jeu Chaosium comme Runequest. Casus Belli ne devine probablement pas que quinze ans après ils publieront leur propre édition du Basic System en version générique (BaSIC, Casus Hors-série #19, juin 1997). Gerfaud y dit deux fois que Call of Cthulhu est peut-être le premier jeu de rôle qui ne soit pas "un wargame déguisé". Cela me paraît injuste pour Bushido par exemple dont CB venait de parler dans le #15 et qui développe le rôle du personnage assez profondément.

    Nocturne pour Violon
    Martin Latallo, qui avait déjà écrit le scénario pour l'autre jeu des Années Folles Daredevils dans le #16 rédige le premier module du magazine pour Call of Cthulhu. Latallo reprend sa présentation par "scène" en distinguant dans l'organisation de l'aventure les Evénements (qui peuvent se produire à cause d'actions ou bien automatiquement) et les Informations (qui dépendent de recherches des personnages). Cette histoire de petit violoniste qui va basculer dans un cauchemar irréel capte bien l'ambiance et doit être la première aventure "urbaine" de Casus Belli comme il faut se promener dans divers quartiers d'Arkham, la cité créée par H.P. Lovecraft.

    Le Jardin d'Olphara (module AD&D, Niveau 5-7)
    Le même Martin Latallo rend encore hommage aux pulps dans son scénario AD&D, qui est inspiré de la nouvelle de Clark Ashton Smith dans son monde de Zothique, "The Garden of Adompha" (Weird Tales, avril 1938, repris en français dans Meilleurs récits de Weird Tales, 3, J'ai Lu, 1979). Ce serait très traditionnel sans cette référence à l'oeuvre de Clark Ashton Smith. Tom Moldvay, l'auteur du B4 The Lost City, a aussi repris le même auteur dans son module X2 Castle of Amber.


    Dans le Grand Royaume décadent dirigée par "l'Empereur-Dieu", il s'agit d'enlever une mystérieuse jeune femme, Perle-de-Cristal, capturée par Olphara, fournisseur de concubines pour l'Empereur-Dieu. Son cruel "Jardin" aux fleurs monstrueuses ferait sans doute perdre bien des points en Santé Mentale aux personnages si le scénario était pour Cthulhu. Je trouve que ces vieux scénarios des numéros 15-17 n'ont pas besoin de la nostalgie pour être appréciés.

    La section Ludotique fait l'éloge de la première traduction française de Wizardry et parle notamment d'un "jeu de rôle" de science-fiction sur ordinateur, Galactic Adventures (1982). Les graphismes sont ultra-simplistes, quelques pixels à la Rogue, mais le jeu ressemble un peu à un Traveller. Les joueurs créent un aventurier au XXXe siècle et peuvent se balader dans l'univers connu en améliorant leurs compétences et en accomplissant divers jobs.
    En dehors des Humains, il y a plusieurs races extra-terrestres assez loufoques : les Koraci (gnomes violets tellement fans de Flash Gordon qu'ils ont rebaptisé leur monde Mongo), les Cygniens (des aviens qui ressemblent à BigBird/Toccata de la Rue Sésame), les Wodanites (des Vikings de l'espace comme dans H. Beam Piper, plus grands que des humains normaux), les Froglodytes (amphibiens qui ont deux petits bras en plus pour mieux nager), les Dulbiens (des sortes de mammouths velus avec des bras qui sortent de la tête), les Zorcons (des insectoïdes si monstrueux qu'ils restent voilés sous des capes et de grands chapeaux pour cacher leur apparence) et les Gorsai.

    vendredi 23 septembre 2011

    Peut mieux faire



    Ce n'est pas une évaluation du texte mais le sujet d'une recension par Florian Cova d'un livre collectif édité par Sandra Laugier sur le "Perfectionnisme moral".

    Cova a toujours du talent pour dénicher les problèmes d'analyse (la théodicée de Paul Clavier* se trouvait assez bien discréditée, et je ne parle même pas d'autres recensions comme le démontage si réussi de Jean-Luc Marion) mais ici, le plus réjouissant est que la critique du livre pose un problème sur le concept même de "Perfectionnisme moral" qu'on voudrait nous "vendre". Comme tous les Analytiques, il divise pour désintégrer, distingue une version faible (qui risque d'être triviale) et une version forte (qui risque d'être soit insuffisante soit peu plausible).**

    Il y a aussi une vertu étonnante pour un chercheur français (certes exilé à Genève pour un post-doctorat) à avoir ainsi brûlé des idoles institutionnelles aussi redoutables de l'ENS à l'Université. J'imagine que nos éditeurs philosophes, si fervents admirateurs des vertus intellectuelles de l'esprit critique, admireront l'accomplissement de soi et l'intégrité qu'exigent de tels textes sans pseudonymes. Il fut une époque où on aurait dû fuir aux Pays-Bas pour moins.

    * J'ai de l'amitié pour P. Clavier mais je crains qu'il n'ait été corrompu par la clique de Swinburne ou des Plantingiens dans leur dédain face au naturalisme.

    ** Une qualité de certains naturalistes issus de Stephen Stich est qu'ils tournent le dos à la modération bonhomme issue de la rhétorique conservatrice de Hume (même quand Hume est au sommet du paradoxe, il fait croire qu'il suit le sens commun). Quand ils distinguent une version "faible" et une version "forte", c'est souvent pour défendre la version ultra-forte-extrême, notamment parce que c'est la plus rentable en "impact".

    jeudi 22 septembre 2011

    Calibration of Conscience & Nose of Wax



    Le Juge de la Cour Suprême Antonin Scalia (via) n'a aucun problème de conscience puisque la Constitution n'a jamais stipulé explicitement un droit à un appel si de nouvelles informations apparaissent. Le simple fait de parler d'un tel droit serait installer un subjectivisme émotif contre la Lettre de la Constitution :

    There is no basis in text, tradition, or even in contemporary practice (if that were enough), for finding in the Constitution a right to demand judicial consideration of newly discovered evidence of innocence brought forward after conviction.

    In saying that such a right exists, the dissenters apply nothing but their personal opinions to invalidate the rules of more than two thirds of the States, and a Federal Rule of Criminal Procedure for which this Court itself is responsible. If the system that has been in place for 200 years (and remains widely approved) "shocks" the dissenters' consciences, post, at 1, perhaps they should doubt the calibration of their consciences, or, better still, the usefulness of "conscience shocking" as a legal test.

    lundi 19 septembre 2011

    A tender spot in my heart for cripples and bastards and broken things



    Libération mentionne les 63e Emmy Awards (Horaires Primetime) pour Mad Men (Emmy de la série dramatique 2008, 2009, 2010 et 2011, qui ne reprendra sa 5e saison qu'en mars 2012) et la comédie Modern Family (par les anciens producteurs de Frasier). Mais ils n'ont pas mentionné l'Emmy du Meileur Second Rôle Masculin en Série Dramatique pour Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans Game of Thrones). Je ne sais pas dans quelle mesure ce n'est pas le personnage lui-même de Tyrion qui permet le prix mais Dinklage sait le rendre aussi charismatique et spirituel que dans les romans.

    La définition de "Second Rôle" (Supporting Cast) me paraît difficile dans une série "chorale" de ce genre. Tyrion doit apparaître dans chaque épisode autant que Ned ou les autres, non ?

    jeudi 15 septembre 2011

    Vif-Blogage du débat des Primaires du Parti socialiste



    Je crois que ne bloguerai pas jusqu'au bout, je dois me lever tôt demain.

  • Présentation des candidats

    Comme a dit Sophia Aram, on ne peut s'empêcher de penser que cela fait un peu jeu TV ("vous gagnez une immunité si vous vous présentez en moins d'une minute").

    Manuel Valls : "Chaque Français a droit à la vérité."
    L'ennui est que dans sa définition de "Vérité" (réduire plus les déficits), la vérité est déjà au pouvoir...

    Montebourg : "Je suis un enfant de bouchers-charcutiers."

    Baylet lit un texte banal mais il a dû multiplier son score par environ 1000% comme personne n'avait entendu parler de lui ou de son accent.

    En revanche, j'avais réussi à oublier à quel point Royal était mauvaise à l'oral. On peut reprocher à Aubry d'être fade mais on peut l'écouter sans se crisper. Je vais censurer aussi mes observations superficielles sur ce collier de perles.

  • Débat avec chaque candidat séparé ("le Grand Oral")

    C'est un format curieux que de faire six "entretiens" ainsi. Je suppose qu'ils voulaient éviter le "contre-modèle" des débats d'octobre-novembre 2006 LCP par Emmanuel Kessler et Emilie Aubry (le Canard enchaîné rappelle que Pujadas a changé d'avis à ce sujet). Les candidats attendent dans leur loge pendant que leur concurrent passe devant trois journalistes.

    (1) Montebourg a de la chance de commencer car il paraît sans doute plus original que les autres. Mais cela ne pourra guère que changer les décimales de son score...

    (2) "M. Baylet, que faites-vous ici ?" Pujadas sait poser des questions qui passent pour impertinentes quand il n'y a aucun risque (même si Baylet aurait été classé dans les 500 plus grandes fortunes du pays, vers le bout de la liste).

    Mais Baylet semble en effet être plus là pour critiquer le PS que pour donner l'illusion que le PRG aurait une existence autre que fictive.

    Il se présente comme le plus pro-Européen mais il plaira à l'aile Canal+ de la gauche en proposant la dépénalisation du cannabis (vous avez remarqué à quel point cette chaîne n'a l'air de ne penser qu'à ce seul sujet ?).

    Lapsus, si j'ai bien entendu, Baylet parle de "droit à la vie" au lieu de "liberté de choix" (i.e. IVG), au moment où il évoque de nouveaux droits bioéthiques ou une forme d'euthanasie ("droit de mourir dans la dignité").

    (3) Ah, Royal évoque la réforme fiscale de Piketty.

    Elle est quand même meilleure que dans la courte présentation initiale, mais elle croit toujours à des formules vides comme "la République du Respect" et "Ordre juste".

    (4) On parle de l'enseignement pour reprocher à Hollande son manque d'austérité s'il veut recréer des postes non-renouvelés. François Hollande dit que le programme ne sera appliqué que s'il y a assez de croissance. Comme le programme annonçait une croissance délirante de +2,5%, il n'y a pas d'engagements à moyen terme.

    Une ombre du Hollande ironique et un peu énervé revient quand il demande que Pujadas reprenne son socle d'éducation primaire et apprenne à compter. Mais il court le risque de paraître trop agressif.

    (5) "En quoi n'êtes-vous pas de droite ?" Manuel Valls : "Je n'aime pas les étiquettes." Ben, présente-toi "SE-Divers-Droite" alors.
    "Être de gauche, c'est dire la Vérité et (...) défendre le Triple A."
    "Être de gauche, c'est se révolter contre une école qui reproduit les inégalités ethniques. Il faut donc plus de sport dans les quartiers populaires."

    Valls est pour la TVA sociale. Où est Laurent Fabius ?

    "Être de gauche, c'est ne plus supporter des ghettos et mettre en place des quotas par métier." Il mentionne qu'il y a trop de médecins étrangers, pas de doute, c'est du travaillisme très bleu-ciel à la Baron Glasman.

    "J'ai été l'un des seuls au PS à voter la loi contre le voile intégral." Badinguet poursuit Le Pen mais on ne sait pas exactement qui Valls poursuit.

    (6) Aubry parle avec un débit moins haché que Royal et Hollande (dont je me demande s'ils sont influencés inconsciemment par le ton du Président actuel plus que par les périodes patientes de Mitterrand).

    "Les emplois-jeunes seront désormais les emplois-Avenir et participeront à une croissance plus verte". Ils sont censés notamment trouver assez d'emplois dans l'isolement thermique ?

  • 22h11 Le débat commence seulement...

    Non, mais pourquoi pas au Cinéma de Minuit pendant qu'ils y sont...

    Faut-il quelqu'un d'expérimenté ou de neuf contre Badinguet ?
    C'est une question vide, une perche à Royal contre son ex-compagnon qui n'a jamais été ministre, mais elle essaye de ne pas paraître trop agressive. Aubry refuse la question en rappelant qu'il faut surtout quelqu'un qui ne soit pas Badinguet.

    Hollande : "Je n'ai jamais été ministre mais en fait, j'ai été associé à Matignon par Lionel Jospin en 1997-2002." Il y aurait de meilleures défenses, j'imagine.

    Valls en profite pour faire l'éloge de Badinguet en Libye. Bon, on sait maintenant pourquoi il se présente, pas pour être Ministre des finances du Président PS mais en espérant une nouvelle "Ouverture".

    Montebourg, qui semble admettre qu'il n'est pas dans la Triade Hollande-Aubry-Royal, commence par attaquer Valls. "On ne gagnera pas en imitant les idées de Badinguet".

    Baylet : "C'est en tout cas l'un d'entre nous six qui affrontera Badinguet." Même sans doute un sous-ensemble plus strict qui ne comprend pas M. Baylet.

    Quelles alliances
    Montebourg dit qu'il a été choisi par Chevénement (mais il n'ose pas citer explicitement d'éventuels rapprochements possibles avec le FDG de Mélenchon).

    Aubry dit qu'elle a pu s'allier au MoDem local à Lille. Le problème est que si on croit les rumeurs actuelles lancées par les Borlooistes comme Dominique Paillé, Bayrou prépare un nouveau virage vers l'UMP.

    Hollande dit que, contrairement à son cher ami Lionel qui l'associait tant au pouvoir, selon lui, il ne veut penser qu'au Premier Tour pour éviter un nouveau "21 avril".

    Royal dit qu'elle veut aussi une alliance avec les "Centristes Humanistes" (en gros, les cathos discrets dans leurs crucifix) et les "Gaullistes sociaux". Les Gaullistes sociaux, oui, ce serait une bonne couche géologique. Pourquoi pas une alliance avec l'UDSR, la faction Gambetta des Républicains ou avec l'aile la plus orléaniste des Feuillants ?

    Que faire face aux déficits et pour la Croissance ?
    Montebourg n'est pas mauvais sur la Règle d'or (il exagère le consensus des économistes mais il aurait pu citer Christine Lagarde aussi dans ceux qui tiennent soudain un discours plus "eau salée" contre le Hooverisme des Pères La Rigueur). Il compare la politique d'austérité aux Médecins de Molière qui tuent leurs patients en les saignant.

    Valls redit pour la 4e fois qu'il est le seul à ne pas mentir aux Français (et il se réclame de Pierre Mendès France pour défendre le discours de François Fillon). Il semble même déjà critiquer des alliances à gauche. Mais même lui fait attention de ne pas attaquer "son ami Arnaud" trop frontalement. La discussion est d'ailleurs plus cordiale que ce à quoi je m'imaginais en regardant les rixes des Primaires du GOP.

    Ah, Royal dit qu'elle interdira les taux "Revolving". Cela me paraît plutôt une vraie réforme facile à obtenir et je me demande même quelle législation doit déjà exister à ce sujet. Elle rappelle aussi qu'elle réintroduira une réforme de la pénibilité dans la réforme de la retraite.

    Aubry critique l'idée de Hollande qu'on pourrait promettre un équilibre pour 2017. Elle semble même être plus directe contre lui que tout ce que Valls disait contre le programme socialiste.

    Valls paraît presque précis soudain en évoquant la question de la création des Eurobonds. Mais l'analyse reste en fait assez vague. Je ne regrette pas du tout l'absence de DSK mais ils auraient pu faire des fiches plus détaillées.

    (22h51 Un des caméramen n'en peut plus et dérive complètement, on dirait...)

    Le choix tactique d'Aubry est compliqué : elle dit qu'elle est plus sérieuse parce qu'elle ne prend pas d'engagement précis sur le déficit.

    Aubry attaque maintenant Hollande sur son refus de sortir complètement du Nucléaire, et cela relance le débat sur cette direction. Elle l'aura finalement plus critiqué sur le plateau que Royal.

    Baylet, Hollande, Valls et Montebourg ne parlent que de réduction graduelle du Nucléaire vers 2025, pas de sortie. Mais la différence Hollande/Aubry n'est que de degré si le cap de sortie est à une date non-précisée. Royal accepte l'expression de sortie du Nucléaire, sauf des générateurs pour les déchets (elle épuise tout son temps de parole en essayant de rassurer EDF).

    La libéralisation ou dépénalisation du cannabis
    Baylet est le seul des six à être pour (comme certains EELV, comme Stéphane Gatignon).

    Pujadas dit que Valls est bien placé pour en parler comme il est maire de banlieue. Ce commentaire ne semble pas choquer Valls.

    Strauss-Kahn
    Montebourg dit être contre le retour de DSK à cause de sa politique au FMI. Il demande même des excuses de DSK à la gauche.

    Valls dit qu'il faudra DSK éventuellement pour la composition du Gouvernement. "Sa vision est dans notre patrimoine génétique". Je ne sais même pas ce que veut dire cette expression.

  • Conclusion

    Hollande appelle à voter aux Primaires le 9 octobre. Le Président devra associer plus de concertation.

    Royal appelle à lire son programme. Elle mentionne l'année de stage pour les enseignants et l'encadrement militaire pour les délinquants.

    Baylet dit qu'il est juste content d'avoir été sur une télé nationale et d'avoir goûté à son quart d'heure de notoriété.

    Montebourg joue le storytelling et raconte une rencontre avec une salariée. Il transforme cette rencontre en un changement radical vers la "Démondialisation".

    Valls appelle aussi à voter le 9 octobre, et promet que le PS restera uni. Il cite pour la 6e fois le fait qu'il est le seul à dire la Vérité. Il rappelle qu'il est d'origine espagnole et qu'il est donc le plus patriote parce qu'il a choisi sa naturalisation.

    Aubry dit qu'elle veut un sursaut moral (Montebourg, qui a critiqué Guérini avec plus de clarté, doit sourire).


  • Hollande a été autoritaire, sans doute parce qu'il redoutait son image de "Flanby". Aubry a cherché à se démarquer de lui (sur la réduction du nucléaire, sur le cap des déficits et sur le contrat générations), même si cela paraissait parfois un peu artificiel. Elle est pour un cap sur le nucléaire, contre pour le budget, et est contre le contrat générations mais pour un contrat jeune. Cela ne risque pas de tellement changer les lignes entre les deux favoris.

    Le nom du beau-père



  • L'ancien chef gallois du Parti travailliste Neil Kinnock (actuellement Lord Kinnock) n'a jamais pu gagner le pouvoir au Royaume-Uni de 1983 à 1992 (il devint ensuite un membre de la Commission européenne) mais si la dirigeante du Parti social-démocrate danois Helle Thorning-Schmidt avait le nom de son mari, fils de Neil et député européen, ce serait la victoire de "Helle Kinnock".

    L'Internationale Socialiste (actuellement dirigée par le malchanceux Georgios Papandréou II, fils d'Andréas et petit-fils de Georgios I) sert finalement à quelque chose.

  • Cela n'a rien à voir, mais comme je commence à jouer au jeu de simulation informatique Europa Universalis III (après avoir lu ce récit de partie où l'Irlande conquiert l'Angleterre), mais je n'avais pas admiré à quel point les juristes de Louis XIV avaient pu être hypocrites en se servant du droit belge de Dévolution pour prétendre aux Pays-Bas espagnols, alors que toute la monarchie française était fondée depuis 300 ans sur la Loi salique (en tout cas depuis sa réinvention par Philippe VI de Valois [Edit. Non, Philippe V]).

    Mais j'imagine que la conception pré-moderne était justement de tenir compte de la mosaïque bariolée de tous les système de droit régionaux sans aucune cohérence. C'est sans doute de "bonne guerre" pour une multinationale de jouer aujourd'hui aussi sur les contradictions des différents codes.

  • A cause de la série HBO Game of Thrones, j'ai relu Song of Fire and Ice de GRR Martin cet été. Si je suis un peu déçu par l'évolution des derniers romans, j'admire beaucoup la quantité de détails sur les siècles passés comme une reprise de la guerre sur la Loi salique (peut-être inspiré par le fait réel de la Guerre civile anglaise de 1135–1154 quand Etienne de Blois contesta l'héritage de sa cousine Mathilde).

    Plus de 170 ans avant le roman, la dynastie des Targaryens avait déjà été déchirée par une guerre civile entre frère et soeur, dite "Danse des Dragons". Le prince Aegon II, né d'un second lit, avait défié l'héritage de sa demi-soeur aînée Rhaenyra, unique survivante du premier mariage et héritière présomptive. Comme Rhaenyra fut dévorée par le dragon d'Aegon, le fils de Rhaenyra, Aegon III exécuta la dernière dragonne quand il devint roi en l'An 130 de la dynastie.

  • "¡Viva la Muerte!"


    "Me atormenta el pensar que el general Millán-Astray
    pudiera dictar las normas de la psicología de la masa.
    Un mutilado es de esperar que encuentre un terrible alivio
    viendo cómo se multiplican los mutilados a su alrededor."
    Miguel de Unamuno



    Il est facile d'avoir de l'imagination et de concevoir de l'intérieur qu'un être humain soit pour l'exécution d'un autre humain par simple loi du talion. Mais sans prétendre à des standards d'humanité irréalistes, il est un peu plus difficile de s'imaginer en train d'ovationner la mort d'êtres humains qui ont eu le tort de tomber malades sans avoir d'assurances privées.


    Le député Ron Paul, médecin et libertarien, paraît un peu gêné mais il n'ose dire qu'il serait bien entendu d'accord avec le cri "Qu'ils meurent, ces assistés !". Pour lui, tout droit social est la mort des libertés fondamentales : ce n'est plus la Liberté ou la Mort, mais la Liberté c'est la Mort. Il n'y a pas de vraie Liberté des maîtres sans la Liberté inconditionnelle de périr pour quelques dominés.

    Même l'exemple de Wolf Blitzer était mal choisi puisqu'il partait de l'hypothèse que toute personne qui est sans assurance l'est par un choix irresponsable ou par manque de prudence, comme s'il n'arrivait jamais qu'on puisse être dans cette zone entre le Medicaid (pour les plus pauvres) et des assurances privées suffisantes. Or cela n'a rien de théorique (selon les estimations, entre 20,000 et 40,000 personnes meurent chaque année aux USA par manque d'assurance, une douzaine de 11/09 refoulés).

    Le plus sinistre dans cette acclamation "Vive la Mort des Malades qui manquent d'autonomie !" n'est pas seulement que 60 ans de propagande ont suffi à étouffer les élans les plus élémentaires de la conscience et faire évoluer ces Tea Parties en un death panel barbare. Le Docteur Ron Paul sait bien les conséquences de ce qu'il défend comme son chef de campagne est lui-même décédé d'une pneumonie sans assurance santé, en laissant 400,000 dollars de dettes à sa famille.


    Antoine Caron, Triomphe de la mort, Musée d'Histoire de la Médecine

    Культ личности


    Je ne me plaindrais plus des plans de communication et de l'omniprésence de notre Président français, Vladimir Poutine a l'air d'être le champion mondial des photo-ops saugrenues. Poutine pilote d'avion, Poutine pilote de voiture de course, Poutine à bord de sa Poutine-moto. Poutine joue au bras de fer avec un Obélix. Poutine nourrit un élan. Poutine Poutine rapporte des amphores grecques après avoir fait de l'archéologie sous-marine ? Poutine abat des baleines à l'arbalète ??


    Pourtant, on a l'impression que Poutine cherche à ressembler à un Vilain de James Bond dans certaines photos...


    Edit : Boris Bouillon se prend peut-être au jeu mais on sait bien que Poutine n'en ferait qu'une bouchée, de notre Lawrence de Bac-à-sable.

    mercredi 14 septembre 2011

    La dette avant le troc



    L'anthropologue David Gaerber redonne de nouveaux arguments qui plairont aux Maussiens contre le scénario habituel où l'échange monétaire est sortie du troc : il rappelle des données selon lesquelles les prestations dans une même société (prêt, emprunt, relations d'endettement et de reconnaissance) seraient en fait antérieures au schéma plus simplifié du troc rationnel (et cela est connu depuis au moins l'épisode énigmatique d'Iliade VI où Glaucos fait un "échange" si inégal avec Diomède).

    vendredi 9 septembre 2011

    Non adsumes nomen Domini Dei tui in vanum



    C'est curieux de s'étonner encore de l'étendue des sentiments médiévaux dans ce qui reste pour encore deux ou trois ans la première puissance mondiale de notre planète, mais cette histoire d'une librairie de comics qui appelle à boycotter Superman parce qu'il ose mettre à la suite les lettres G-D dans ce qui pourrait être lu comme une interjection sonne comme une parodie (surtout que l'interdit biblique et l'appel à lapidation devrait plutôt porter sur le nom propre hébreu יהוה, pas sur le nom commun en anglais).

    A moins qu'il ne s'indigne qu'il n'ait pas dit Rao ?

    jeudi 8 septembre 2011

    Fin du culte de la personnalité



    Au moins, je vais arrêter de surestimer Jérôme Cahuzac (en dehors même de ses coups de sang passés).

    mercredi 7 septembre 2011

    La guerre politique sur Superman




    Rick Perry n'a pas dû entendre parler du récent statut apatride de Superman (idée qui n'a certes pas dû durer plus qu'un épisode, comme d'habitude chez DC où tout changement est annulé chaque semaine) s'il tente à nouveau de le récupérer comme un Républicain texan.

    mardi 6 septembre 2011

    En série



  • Fantasy Web Series regroupe plusieurs mini-séries pour l'Internet (peut-être inspirées par le succès de The Guild de Felicia Day, qui se passe dans le monde réel avec des joueurs de MMORPG).

    Standard Action se situe directement dans un univers de D&D, où les individus semblent savoir qu'ils sont des personnages (chacun mentionne sa feuille de personnage). Les personnages sont Edda l'Elfe Barbare illettrée (jouée par la créatrice, Joanna Gaskell), Fernando le Barde demi-halfling brésilien, Guinevere la Sorcière égocentrique et Martin le Druide pyromane. Les moyens et effets spéciaux sont impressionnants pour une série auto-produite sans budget (les décors naturels ne m'inspirent pas vraiment - malgré les costumes, cela fait vite penser aux scènes d'extérieur de HeroCorp). Cela commence comme une simple série à sketchs mais semble aller un peu vers une histoire plus dramatique comme le webcomic Order of the Stick.

    Walking in Circles, qui ressemble beaucoup à la précédente, se veut plus nettement parodique, je crois, avec Krag le Barbare (curieusement placide, à l'inverse d'Edda dans Standard Action), Markus le Magicien raté, Garand le Barde enthousiaste (comme Elan dans OotS), Angie la Druide et Alex l'Assasin (dont le gag est qu'elle est en fait ultra-compétente, contrairement aux autres).

    Border Guardians of Ackernon semble suivre le parcours inverse avec un épisode d'introduction sérieux sur une Université de magiciens et une série qui a l'air de tourner ensuite à la comédie sur les Camps de vacances.

  • Regardé les trois premiers épisodes de la série française Platane qui est un peu à Curb the Enthusiasm ce que le nouveau sitcom de La Chanson du Dimanche était à Flight of the Conchords. De nombreux moments grinçants très George Costanza où Eric Judor essaye d'être plus odieux encore dans la mauvaise foi que le personnage de Larry David. Mais malgré ces similitudes et les inventions délirantes, cela n'a pas encore vraiment pris.

  • Aqua regia




    Klimt, Danae. 1907-1908, peinture à huile, 77 x 83, Galerie Würthle, Vienne.


  • Cet article (qui cite le texte actuel) rappelle que la prétendue "règle d'or" existe déjà sous une forme et que l'amendement constitutionnel n'est, comme d'habitude avec ce gouvernement, que de l'agitation vide. Au moins, cela ne peut pas trop nuire, comme cela ne sert à rien à part faire un coup politique à court terme (et amoindrir encore un peu le pouvoir du Parlement).

  • Samuel Laurent a aussi une chronologie de ce bluff.

    C'est un éternel recommencement : comme du temps du Bouclier Fiscal, on nous ressort l'Allemagne comme preuve que le projet est inéluctable.

  • Pascal Riché évoque des sources possibles du terme et cite en passant Lincoln vers 1860. Comme je suis d'origine lusitanienne, le terme me fait plutôt penser à ce qu'on appelle au Brésil la "Lex Aurea" à la fin de l'Empire, qui abolit l'esclavage en 1888.

  • Il y a 3 ans, la Cour des comptes du défunt Philippe Seguin se montrait assez critique à l'égard de l'idée.
    "L’adoption d’une « règle d’or » réservant l’emprunt au seul financement des investissements inspire d’importantes réserves. Elle n’est pas nécessaire pour réaliser les investissements souhaitables et présente le risque de « sanctuariser » de nombreuses dépenses au détriment de la maîtrise de l’endettement. Elle aurait en outre des effets très contrastés selon son champ d'application".

  • L'actuel ministre des finances François Baroin précisait il y a peu encore que cette règle devrait avoir des "dérogations" si on avait besoin de relance.

    De l'or très souple et ductile, donc.

  • Jérôme Cahuzac, Président de la commission des finances et du contrôle budgétaire, en parlant du collectif budgétaire, se moque des déficits des vertueux Dorés (à partir de 16').


    PLFR 2011 : Intervention de Jérome Cahuzac par GroupeSRC

  • dimanche 4 septembre 2011

    Le paradoxe belge

    L'absence de gouvernement permet d'empêcher une diminution de l'intervention du gouvernement

    Loi d'airain des marchés



    Il y a de nombreuses choses agaçantes dans l'idée d'inscrire une règle constitutionnelle qui interdirait les déficits à venir dans le budget national. La première est que ce n'est pas nécessairement le bon moment en pleine crise, si jamais on avait besoin d'une relance malgré toutes les dettes. La seconde est que cela prétend aller encore plus loin que tout ce que les Nonistes reprochaient au défunt Traité constitutionnel européen de "constitutionalisation" abusive d'une doctrine politique circonstancielle. La troisième est que le gouvernement du Président qui a le record de la Ve République et a fait exploser les déficits comme Ministre du Budget en 1993-1995 (45 à 55% du PIB) puis depuis qu'il est Président (65% à 85% du PIB - ce qui reste certes loin des quelques 200% du Japon, qui ne gêne pas les Agences de notation) serait le plus mal placé pour prétendre exiger désormais comme carcan une "règle" dont il fut le principal transgresseur. La quatrième est qu'il le fait dans un but purement politicien à court terme pour gêner l'Opposition en espérant que la "Règle" ne passe pas mais en menaçant des pires conséquences dans la notation si jamais cela ne passait pas (un cas rare de chantage, comme le Tea Party, où il souhaite finalement pouvoir mieux étrangler l'otage pour dire que c'est la faute de l'irresponsabilité de l'autre camp).

    Mais il y a aussi une cinquième raison, qui est simplement une entorse au langage, ce marketing sur le nom même de la règle qui semble suivre le principe d'Umpty Dumpty ("Je donne le sens que je veux aux mots"). Depuis quand est-ce une "Règle d'or" ?? La "Règle d'or" dans l'usage communément admis est d'habitude "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse", ce qui peut se discuter mais semble avoir une valeur morale plus universelle que "Un gouvernement doit s'engager désormais à ne plus déposer un budget national avec des emprunts supplémentaires", maxime qui mérite à peu près autant le nom de "Règle d'or" que "Les gens devraient mettre moins de sel dans leurs frites, ce n'est pas bon pour leur tension".

    Add. Je me croyais blasé mais je reconnais que je ne m'attendais à un tel manque tactique de la part de deux principaux candidats PS (Manuel Valls à la rigueur, comme il doit se situer à la droite de Bockel). Comment vont-ils faire pour s'opposer à la prétendue Règle aurifère désormais s'ils affirment qu'ils la soutiendront eux-même dès que le Président ne leur posera plus la question ??

    jeudi 1 septembre 2011

    [JDR] Rentrée


  • Retour de vacances de Budapest, très belle ville, surtout si on est amateur d'un style Art Nouveau avec des façades ouvragées (style "Szecesszió" comme on dit en austro-magyar).

    Mais rassurez-vous, pour une fois, contrairement à mes derniers séjours en Ecosse ou en Islande, je ne vais pas traverser une phase où j'encombrerais ce blog en ne parlant plus que de suppléments de jeux de rôle en Hongrie. Il a dû y avoir des suppléments Vampire dans le coin, comme Transylvanian Chronicles (et il y a quelques productions autochtones comme un D&D-like M.A.G.U.S. ou le jeu Old School Kard és Mágia).

    Le château royal à Buda a une visite de son Labyrinthe, qui pourrait donner quelques idées (mais les oubliettes étaient fermées pour d'obscures raisons cet été - Viktor Orbán avait dû y jeter des opposants).


    J'ai lu là-bas L'Âge d'Or de la Transylvanie de Mór Jókai. Le court roman historique du Alexandre Dumas hongrois fut publié en 1852, juste après l'échec de la Révolution de Kossuth écrasée par les troupes autrichiennes. Jókai avait été un soutien enthousiaste de la cause nationale (même si vingt après il soutiendra plutôt l'Ausgleich de la Double Monarchie) et il est même d'après William Johnston dans The Austrian Mind le principal inspirateur de la politisation des intellectuels hongrois (alors que l'artiste viennois serait plutôt politisé). Le livre se déroule vers 1664 et s'ouvre avec la mort du seigneur croato-hongrois Miklós Zrínyi (tué par un sanglier dans un accident de chasse, comme Robert Baratheon dans Game of Thrones, ce qui priva sans doute les Hongrois d'un de leurs plus grands généraux dans la Reconquête contre les Ottomans et facilita la Paix de Vasvár). Le héros est Mihály Apafi, Prince de Transylvanie installé par la Sublime Porte contre János Kemény. Apafi est représenté comme un seigneur qui ne voulait pas le pouvoir mais gouverne avec honneur, étant donnée sa dépendance à l'égard du Sultan (mais la vraie héroïne est son épouse, la sage Anna Bornemisza). En partie à cause de son opposition aux Habsbourgs et malgré tout le romantisme national, Jókai n'a pas d'opposition simpliste aux occupants turcs du XVIIe siècle.

  • Il n'y aura pas de salon du Monde du Jeu ce mois de septembre. Le Monde du Jeu (autour d'une table) ne pouvait en effet plus s'unir à la Porte de Versailles avec le plus gros festival du Jeu avec Manette devant des Pixels (qui est désormais intégré dans une autre organisation) et les éditeurs français ont jugé qu'il ne pourrait plus être rentable de faire le salon sans l'apport des vidéoludistes. Le Monde du Jeu 2010 pourrait donc avoir été le dernier dans ce genre.

    Il y a bien une autre convention attirante, les Rencontres Ludiques des Chimériades, dans un château en plein Parc naturel du Lubéron le week-end du 29-30 octobre mais le calendrier risque de ne pas être pratique (et je n'ai jamais essayé le jeu en "Grandeur Nature", qui semble demander des efforts de costume). Il y aura notamment parmi les invités Matthieu Gaborit, Jeff Richard, un des auteurs d'HeroQuest et le figuriniste Grégory Privat, qui a inventé son propre jeu pour gloranthien Prax at War.