vendredi 18 mai 2012

Wonder Woman #9


Voir numéro 7.

Un des buts annoncés du scénariste Brian Azzarello était de mélanger la mythologie de WW avec de l'Horreur et cet épisode réussit encore une combinaison assez effrayante.

WW a été frappée par une flèche d'Eros (enfin, une balle, car Eros s'est adapté) et a dû accepter des fiançailles avec Hadès pour délivrer la jeune Zola, enceinte des oeuvres de Zeus. On ignore quel est le but réel de Hadès (représenté en chandelle se consumant dans sa condition de finitude), comme il semble épouser sa nièce Diana plus par "ennui" que par passion.

Une des scènes les plus inquiétante montre la malheureuse Perséphone (en Miss Frankenstein, qui n'a pas l'air de pouvoir revenir périodiquement chez sa mère Démeter), condamnée à tenter vainement de se suicider à répétition pour quitter son domaine d'ombres.

Hermès confie Zola à la garde d'Aphrodite (qui n'est jamais représentée en entier car elle reste opposée à tout vêtement). Hephaïstos, Eros et le mystérieux Lennox (un autre fils inconnu de Zeus, dont je n'ai pas deviné l'identité réelle, s'il y en a une) vont aux noces de Hadès dans l'espoir de rompre le contrat que Diana a dû signer. Eris (en punkette gothique) et Arès (représenté en vieux vétéran nihiliste et désabusé plus que haineux) semblent aussi continuer un nouveau complot autour de la disparition de Zeus.

Diana avait tenté (dans son plan de Wonder Woman #6) une trêve dans la succession, en partageant le pouvoir entre Héra, Poséidon et Hadès (proposant que Héra soit désormais l'épouse de ses deux autres frères en même temps). Hadès considère donc le mariage avec l'Amazone comme une sorte de "compensation" comme il ne régnera pas sur les Cieux.

J'aime beaucoup la manière dont Azzarello se réapproprie la mythologie et personnalise les Olympiens. Son Hadès (qu'ils appellent juste "Hell"), en enfant qui torture son père, le Titan Kronos sans aucune "cruauté", est une grande réussite de la série.

En revanche, il n'a pas le même succès avec Diana, qui est encore et toujours éclipsée par les personnages autour d'elle, et notamment ici par Héphaïstos par exemple, ou même Lennox. Il semble y avoir une vieille malédiction sur ce personnage trop "lisse" que les scénaristes ne parviennent pas à étoffer. Il faudrait qu'on lui montre un peu plus d'initiative, au lieu d'être toujours sous l'action des autres personnages. Mais qu'ils en fassent une guerrière trop martiale ou au contraire une sorte de mère moralisante, Diana semble toujours trop unidimensionnelle au point de sembler servir de simple faire-valoir pour son entourage. Il lui faudrait une sorte de hobby ou quelque chose qui puisse la faire exister (de ce point de vue, je regrette l'ancienne idée de Phil Jimenez de lui donner une demeure où elle se retirait de temps en temps pour discuter avec le Centaure Chiron).

J'aime de plus en plus les dessins de Cliff Chiang mais ici cet épisode a été réalisé par Tony Akins (qui avait déjà fait les numéros 5-6) et sa Wonder Woman montre parfois une rare grâce pendant ces Noces infernales, dès qu'elle peut changer de son vieux costume.

Cela reste une très bonne surprise dans l'Univers DC remodelé.

Autres comics DC de la semaine en bref :




  • Green Lantern #9 : L'auteur Geoff Johns poursuit depuis des années l'interminable conflit entre les diverses couleurs des Lanternes. Hal Jordan découvre que les Lanternes Indigo, liées à la "Compassion" étaient en réalité tous des criminels endurcis, condamnés à une universelle empathie pour les corriger. Les Gardiens de l'Univers continuent à retomber dans le Côté Obscur et préparent un nouveau complot pour remplacer les Lanternes Vertes par un nouveau groupe (la "Troisième Armée"). C'est un peu le scénario de base des Green Lanterns : tous les dix ans, les Gardiens deviennent maléfiques ou dissolvent le Corps, jusqu'à ce qu'un nouveau scénariste vienne dire qu'ils sont globalement bons.

  • Green Lantern Corps #9 : John Stewart (le Green Lantern, pas Jon du Daily Show) fait remarquer que c'est toujours à lui qu'arrivent ces drames où il doit tuer des gens dans l'exercice de ses fonctions et doit ensuite culpabiliser et se torturer (il échoue à sauver Xanshi pendant Cosmic Odyssey, détruit Mogo, tue le Lantern Kirrt pour trahison). Quand le scénariste lui-même fait dire que son script est une répétition d'intrigues déjà trop vues, la faute avouée n'est pas vraiment pardonnée. Le Corps Alpha (les cyborgs, police des polices des Lanternes) se retrouve en guerre avec les autres membres pour le sort de John. J'aime de moins en moins cette série alors que j'avais certains espoirs sur ce scénariste Peter Tomasi et que j'aime vraiment les dessins de Fernando Pasarin.

  • Legion of Superheroes #9 : L'ancienne race des Dominateurs a un gros problème : on voit toujours qu'elle avait été créée à l'origine comme une image raciste des Japonais de la Seconde Guerre mondiale. Ils reviennent une nouvelle fois mais en ayant manipulé génétiquement des membres de leur peuple pour créer un début de leur propre Légion de "Superdominateurs" avec des pouvoirs variés (qui ne sont pour l'instant pas très clairs).


  • Récapitulons : les Green Lanterns passent leur temps à lutter contre des Anti-Lanternes ou des Lanternes d'autres couleurs. La Légion va bientôt affronter une Anti-Légion. Wonder Woman épouse Hadès. Cherchez parmi ces scénarios lequel a fait quelques efforts d'inventivité.

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