vendredi 29 mai 2015

Tanith Lee et la mythologie de Sandman


Dans Sandman (commencé en 1989), Neil Gaiman avait récupéré plusieurs personnages qui servaient de narrateurs à des anthologies d'histoires d'horreur comme Caïn, Abel, Eve, Mme Xanadu, les Trois Sorcières et Destiny. Puis il ajouta à Destiny six autres Endless Dream (Morpheus), Death, Destruction, Despair, Desire et Delirium, avant de jouer avec d'autres allégories comme Lucifer.

Dans le cycle de la Terre plate (1978-1987) de Tanith Lee, les Démons des Ténèbres principaux du cycle sont Keshmet (la Destinée), Azhrarn (Darkness, Désir, Péché - il est plutôt Lucifer mais ne cesse de tomber amoureux de mortel(les) avant de se lasser, un peu comme Morphée), Azhriaz (Fille d'Azhran, elle devient la personnification du Délire puis de l'Amour, principe fondamental au-delà du Mal, de la Mort et de la Folie), Uhlume (Death, la Mort - qui d'ailleurs veut abandonner sa charge comme Destruction et Lucifer chez Gaiman) et Chuz (Delusionl'Hallucination, la Folie, il tient aussi un peu de Dream mais il fera d'Azhriaz la personnification du Délire, jouant ainsi avec un enfant d'Azhrarn comme Desire tente de manipuler la progéniture de Dream).

Cela me fait penser que l'influence de Tanith Lee est plus importante que par exemple les Incarnations of Immortality d'Anthony, où on trouve des humains devenant des avatars de la Mort ou du Destin.

3 commentaires:

Fabien Lyraud a dit…

Lee a eu une influence manifeste sur la fantasy. Je ne parle même pas de Anne Bishop qui se pose en disciple en reprenant un univers sombre à la façon de la Terre Plate.
Mais chez des auteurs actuelles comme Catherynne M Valente ou Yoon Ha lee, c'est franchement manifeste. J'ajouterais James Lecky qui dans sa sword and sorcery emprunte autant à Clark Ashton Smith qu'à Tanith Lee.

Phersv a dit…

Elle avait travaillé un style flamboyant et ironique et de ce point de vue, elle avait une voix singulière (en dehors de Jack Vance). Du point de vue des histoires, elle n'était peut-être pas très originale mais elle savait distiller une atmosphère reconnaissable.

Je me demande pourquoi elle dit qu'elle n'arrivait plus à se faire publier du tout et si on aura beaucoup d'oeuvres posthumes à présent.

Fabien Lyraud a dit…

Il y a beaucoup d'auteurs qui n'arrivent pas ou plus à se faire publier. La stratégie des éditeurs américains de viser le lectorat des supermarchés qui a conduit à une inflation de fantasy urbaine à héroïne dans le style Buffy et souvent pas toujours très bon ( on appelle ça de la bit lit chez nous). Des romans mêlant romance et fantasy urbaine ont été jusqu'en 2013 environ le genre dominant outre atlantique. Ca commence à changer depuis 2 ans. Et c'est plutôt une bonne chose ( ce changement doit beaucoup au changement de stratégie de la grande distribution qui se recentre sur l'alimentaire et aux fermetures de magasins de chaînes. Les éditeurs se recentrent sur la librairie indépendante).