tag:blogger.com,1999:blog-29568156034893720832024-03-28T00:53:04.010+01:00Anniceris"Se non è vero, è ben trovato"Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.comBlogger368125tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-84541705687943211442024-03-03T19:03:00.004+01:002024-03-03T20:24:37.525+01:00Kane à travers les planches<p><b></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhapN2JtJniew-y7oCuGiRTrdlWFC80NoX0iC6HZZNI_87-DD0mAmrKJP2KiE5K6zQtoF6UMRqMyVHs6TEnfZaQPyM2xd6o6CpkaijKecWsfbp6EmubMgVYp8gbP8rsY_MxT-hRzYTDTaKZsTWnSw7j1aNU7b2QVanPiacRSefw_KShTTzQOhC-AE9BlvY/s311/kane_picture.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="310" data-original-width="311" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhapN2JtJniew-y7oCuGiRTrdlWFC80NoX0iC6HZZNI_87-DD0mAmrKJP2KiE5K6zQtoF6UMRqMyVHs6TEnfZaQPyM2xd6o6CpkaijKecWsfbp6EmubMgVYp8gbP8rsY_MxT-hRzYTDTaKZsTWnSw7j1aNU7b2QVanPiacRSefw_KShTTzQOhC-AE9BlvY/s1600/kane_picture.jpg" width="311" /></a></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b>Gil Kane en 1940</b></div><b><br />Gil Kane</b> (de son nom d'origine Eli Katz, <b>1926-2000</b>) et <b>Carmine Infantino</b> (<b>1925-2013</b>) sont deux grands dessinateurs qui travaillaient depuis l'Âge d'or mais furent tous les deux associés avec la naissance de l'Âge d'argent et le renouveau des comics de superhéros (Infantino pour le nouveau <i>Flash</i>, Kane pour Green Lantern). Les deux ont comme point commun d'avoir évolué vers un style "<i>maniériste</i>" très allllllloooongé dans les années 70 (Kane plutôt <i>verticalement </i>avec des visages faisant penser à El Greco<i> </i>et Infantino plus horizontalement avec des visages de plus en plus trapus). <div><br /></div><div>Ils sont aussi connus pour s'être haïs depuis leurs premières années sous l'Âge d'Or, et peut-être même leur enfance quand ils ont grandi ensemble dans un quartier misérable de Brooklyn. Infantino dit seulement qu'ils n'ont jamais été "proches" mais on parle d'une jalousie ou d'un conflit plus ancien. Dans une interview (dans le livre d'entretiens <i>Carmine Infantino: Penciller, Publisher, Provocateur</i> p. 26), Infantino se moque de ce qu'il appelle l'histrionisme ("<i>dramatic behavior</i>") ou le "donquichottisme" de Kane, de son attachement aux apparences et même (avec l'agressivité qu'on repère alors chez lui) de son nez qu'il aurait fait refaire. <p></p><p>Les deux artistes ont eu en effet des rapports assez opposés : Infantino a réussi à être plus "<i>corporate</i>", à se faire assez bien voir de DC Comics pour devenir un des <i>editors </i>(c'est lui qui choisissait notamment les couvertures)<i> </i>puis le "<i>publisher</i>" en 1971-1976. Kane au contraire a été beaucoup plus indiscipliné et rebelle contre les éditeurs et même contre les scénaristes. Il avait même fait une <a href="https://creatfeatforever.blogspot.com/2014/07/gil-kane-interview.html">interview</a> dans le fanzine de Roy Thomas, <i>Alter Ego</i> n°10 (publié en <b>1969</b>) où il expliquait que les scénaristes des comics étaient en général trop médiocres et qu'ils devraient donc laisser plus d'autonomie aux dessinateurs, qui avaient une meilleure compréhension du medium qu'eux. Le scénariste Gerry Conway (qui écrivait <i>Spider-Man</i> avec Gil Kane un peu plus tard dans les années 70) dut le prendre assez mal et déclara qu'au contraire le rythme et la narration de Kane (quand Conway suivait la technique Marvel de scénario assez peu dirigiste pour le dessinateur) étaient souvent déséquilibrés. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYdaPHk3gaR2_wqRKr4EKmK3RNaf04dJ0HL59TytoMORheKJ6HWcBzsQ3WECXuvFjs4Ar_P1e3h1-UiyNObEuAoVBUQOphiVQEi7E_26JlnK9xrMPfWIhPif3F6s9lPMUgasNAbqxLnMxBOv2XeUeIgS6RGZKzx6lN_ys0X44UtF0SogJjbPhKhKYfNKA/s401/md30012463105.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="401" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYdaPHk3gaR2_wqRKr4EKmK3RNaf04dJ0HL59TytoMORheKJ6HWcBzsQ3WECXuvFjs4Ar_P1e3h1-UiyNObEuAoVBUQOphiVQEi7E_26JlnK9xrMPfWIhPif3F6s9lPMUgasNAbqxLnMxBOv2XeUeIgS6RGZKzx6lN_ys0X44UtF0SogJjbPhKhKYfNKA/w299-h400/md30012463105.jpg" width="299" /></a></div><p><br /></p><p>En <b>1968</b>, Kane avait réalisé un roman graphique d'espionnage et de science fiction, <i>His Name is .. Savage</i> chez Adventure House avec le scénariste Archie Goodwin (qui prit un pseudonyme pour ne pas s'aliéner Marvel) et tenta de le vendre dans les distributeurs de journaux comme les comic books de l'époque. Le livre, assez violent et jugé trop adulte, ne trouva pas son public. Kane avait reçu des milliers d'invendus de son comics indépendant et il revint donc vers DC pour retrouver du travail. </p><p>Gil Kane dessine dans <i>House of Mystery</i> 180 (daté de juin 1969) une histoire proposée par les éditeurs <b>Joe Orlando</b>, Carmine Infantino et le scénariste <b>Mike Friedrich</b>, "<i>His Name is... Kane</i>" où Kane est absorbé dans la planche qu'il dessine et où il doit affronter les éditeurs et les scénaristes. </p><p>Un détail est que Kane a un petit croquis avec une caricature de profil sur sa table à dessin "<i>To Gil from Eli</i>" (Eli étant le prénom de naissance de Gil), avec un nez plus protubérant. Est-ce Kane qui est allé aussi loin pour se moquer de sa propre opération chirurgicale, de son problème d'identité et de son changement de nom ?</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLXpRc_jFkyFjE2UlSQ155L6u695PNnXiqz0rToXg_pROtYIsuHiX79RUOU_pJX6NQw8pg5S5XXAOrA5n6SWRE3rdBPsR57GpW5342_SLbcmX8b0tIagW_s_bGbxc8HLvEUsBJ6JPrKJjhE4CBbArRnVI9ANK4CwUbUyc5I5qT6pcHLT4mr_bA-LYeLUc/s1260/gkelikatz.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="828" data-original-width="1260" height="263" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLXpRc_jFkyFjE2UlSQ155L6u695PNnXiqz0rToXg_pROtYIsuHiX79RUOU_pJX6NQw8pg5S5XXAOrA5n6SWRE3rdBPsR57GpW5342_SLbcmX8b0tIagW_s_bGbxc8HLvEUsBJ6JPrKJjhE4CBbArRnVI9ANK4CwUbUyc5I5qT6pcHLT4mr_bA-LYeLUc/w400-h263/gkelikatz.jpg" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Il paraîtrait plausible que Gil Kane ait lui-même accepté l'histoire en plaisantant avec humour auto-dépréciateur car DC ne pouvait quand même pas le contraindre à tant de détails sarcastiques. Le fait de franchir le "Quatrième Mur" était assez courant chez Marvel et DC et ici, cela rappelait la célèbre séquence de Wally Wood "My World", <i>Weird Science</i> #22, 1953 chez EC où Wood se met en scène face à sa planche en énumérant les styles qu'il aime dans ses dessins - c'est d'ailleurs le même Wally Wood qui encre cette histoire de Kane). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAH_KU41_r6rGON_7L_CzBPWW9xUQE0CvHXQoTwpbcPLsD5QYdVp6HOjj3FWFe6GAAlucqNgydiq1A0aTeplpQJ0Hr_9Qttz_bUFYSWHJn7tTmpeHj8qziVd59o2-VmAxUb0haI6Vem-fxsLw4CE-xwGlFAu_qmEDc7I3WOPGHeaDv5DWTsJR1xEM4-nA/s496/wally6.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="496" data-original-width="473" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAH_KU41_r6rGON_7L_CzBPWW9xUQE0CvHXQoTwpbcPLsD5QYdVp6HOjj3FWFe6GAAlucqNgydiq1A0aTeplpQJ0Hr_9Qttz_bUFYSWHJn7tTmpeHj8qziVd59o2-VmAxUb0haI6Vem-fxsLw4CE-xwGlFAu_qmEDc7I3WOPGHeaDv5DWTsJR1xEM4-nA/w381-h400/wally6.jpeg" width="381" /></a></div><p>Mais <a href="https://www.cbr.com/artist-hired-draw-comic-mock-himself/">d'après cet article</a> c'était aussi et surtout bien une moquerie et une vengeance d'Infantino sur une idée de Joe Orlando, imposée à son vieux rival comme une humiliation. Friedrich dit rétrospectivement avoir eu un peu honte d'avoir écrit ce scénario contre son propre artiste. Le titre même fait référence à l'échec de <i>His Name is... Savage</i> et les dialogues font de Kane un monstre de vanité (comme la plupart des personnages châtiés dans ces histoires d'horreur). Caïn est le narrateur et Kane assassine son éditeur Joe Orlando dans une rage meurtrière parce que celui-ci ne reconnaîtra pas assez son génie et il est finalement étouffé par les spectres dessinés de l'éditeur et de l'auteur. Kane dut quand même garder une certaine distance sur ce scénario assassin puisqu'il dessina encore quelques histoires dans <i>House of Mystery</i> (n°184...) et d'autres titres comme <i>Teen Titans</i> avant de retourner chez Marvel où il fut mieux traité. </p><p>30 ans plus tard, Alan <b>Moore </b>fit une autre histoire post-moderne où Gil Kane apparaît à nouveau dans son propre dessin. Ce fut d'ailleurs la dernière bande dessinée de Gil avant son décès. On ne peut pas comprendre cette partie si ce n'est comme un rituel d'hommage qui avait pour but d'annuler la violence de l'épisode de 1969. C'est dans <i>Judgement Dat: Aftermath</i> (mars 1998 - Kane avait donc 72 ans), chez Awesome Comics, où Alan Moore fait chez Rob Liefeld un commentaire ironique sur l'évolution des comics. Gil Kane apparaît comme une sorte de grand artiste interdimensionnelle, <b>l'<i>Imagineer</i> </b>et il est glorifié là où il était caricaturé. Kane mentionne d'ailleurs ses amis Jack Kirby et Wally Wood face aux personnages. Il y a bien une petite pointe d'ironie quand un personnage dit qu'il était meilleur dans le passé mais la phrase finale est "<i>His name is Kane</i>", au cas où on n'aurait pas reconnu l'allusion. </p><p>Moore croyait vraiment au premier degré que les grands artistes de comics sont des explorateurs d'une <i>Noosphère imaginale,</i> de l'<i>IdeaSpace</i> ou de "l'<i>Idéoplasme</i>". Alan Moore s'est si souvent opposé à DC qu'il devait trouver une justice karmique à inverser la caricature de Mike Friedrich. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6yjK2PUCmXXuR7hByea9oo6eM8hfZZL6vpulS_y9QwBXkz88-9M_6wfYCJK6opqWM4KpB2tVtdLUjcBy9b2OPtfIVVJrIJwnHKrsC0_B-VRq84GyWd3ZUDWytVxTU7n3wUjp9Vnx-_7XRBtnmmansAmCxkumHolrUYGgBaZTQtQbeRe6WxTFtATrKOIk/s2996/Judgment-Day-int.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2996" data-original-width="1953" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6yjK2PUCmXXuR7hByea9oo6eM8hfZZL6vpulS_y9QwBXkz88-9M_6wfYCJK6opqWM4KpB2tVtdLUjcBy9b2OPtfIVVJrIJwnHKrsC0_B-VRq84GyWd3ZUDWytVxTU7n3wUjp9Vnx-_7XRBtnmmansAmCxkumHolrUYGgBaZTQtQbeRe6WxTFtATrKOIk/w418-h640/Judgment-Day-int.jpg" width="418" /></a></div><br /><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCnIEYrCiI8O0PibtyGMohTt3dDOpzPwNS9X3U4YNKMoBUccc-N0DWcEiboA-YQQdE62rTpB3-BWQDfEiZv6Ao3ZrGKP-NkPv2jV7c4cf1x83S4T2Ywt9b8-vPwtD3cSUPFY5OtNvaOkKy7t5odNG9XGbUohPBq58tNpBuZwxfqa0t00DHnnggU3j4taw/s1278/Imagineer.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1278" data-original-width="1080" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCnIEYrCiI8O0PibtyGMohTt3dDOpzPwNS9X3U4YNKMoBUccc-N0DWcEiboA-YQQdE62rTpB3-BWQDfEiZv6Ao3ZrGKP-NkPv2jV7c4cf1x83S4T2Ywt9b8-vPwtD3cSUPFY5OtNvaOkKy7t5odNG9XGbUohPBq58tNpBuZwxfqa0t00DHnnggU3j4taw/w338-h400/Imagineer.jpg" width="338" /></a></div><br /><p>Ironiquement, Carmine Infantino, qui avait toujours été du côté des cadres de DC contre ses collègues artistes et s'était toujours moqué du côté revendicateur de Gil Kane, changea d'avis à l'âge de 79 ans et tenta en 2004 (juste après la mort de l'éditor Julius Schwartz, qui aurait pu le contredire) de <a href="https://ohdannyboy.blogspot.com/2011/06/carmine-m-infantino-v-dc-comics-et-al.html">faire un procès</a> pour obtenir "4 millions de dollars" pour la création du Flash de l'âge d'argent. Il perdit. </p></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-6008127403030807382023-12-19T23:24:00.002+01:002023-12-19T23:33:41.078+01:00The First Kingdom (1974-1986)<p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Jack_Katz_(artist)">Jack Katz</a> a 96 ans cette année et il commença à travailler dans les <i>comics </i>dès les années 40, participant même aux comic strips et ensuite à divers comics de guerre ou d'horreur de DC ou Marvel. Mais en 1974, il partit des grands éditeurs pour s'auto-éditer et lancer sa propre série indépendante, <i>The First Kingdom</i>, qu'il créa entièrement seul pendant 12 ans et 24 numéros en noir & blanc (plus un épilogue réalisé des années plus tard). </p><p>La série fut plus un événement par le courage de cette rupture d'un Indépendant que par le contenu, qui n'est pas toujours si original, en dehors de son indifférence totale envers la censure (les personnages, et surtout les femmes, se promènent presque toujours nus). Certains artistes américains semblent considérer l'audace de Jack Katz comme une inspiration importante dans l'histoire des comics indépendants. On peut reprocher beaucoup de choses à cette narration avec de nombreux personnages parfois difficiles à discerner mais c'est d'une évidente sincérité, un projet d'amour qui semble au début ressembler aux clichés fantastiques avant de devenir une épopée de plus en plus ambitieuse. </p><p>C'est une série qui commence comme de l'<i>heroic fantasy</i> (en fait <i>post-apocalyptique</i>) avant de devenir de plus en plus de la science fiction de <i>space opera</i>. Le style est plus inspiré par les anciens <i>comic strips</i> comme Prince Valiant ou Flash Gordon, voire Tarzan. Il utilise notamment beaucoup de texte de narration, plus encore que des bulles, ce qui lui donne un aspect assez "verbeux" et anachronique aujourd'hui. </p><p>Le héros est <b>Tundran</b>, Prince de <i>Moorengan</i>, qui n'apparaît qu'au 4e épisode mais qui est prophétisé depuis le 1er. La suite verra ses aventures pour récupérer le trône de Moorengan et venger son père Darkenmoor. Les personnages deviennent assez nombreux et l'histoire est donc assez complexe. </p><p>Je ne vais résumer ici que les 6 premiers numéros qui ont été repris récemment dans le premier volume de la réédition (donc le premier quart du cycle et avant qu'on ne change d'atmosphère en allant vers la science fiction). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI3x6-c-JKqVCTcHNWIHD17T6ULzvaMw1c2xf8q-lZ7w5B2HcxuhYPNgno3plhV-YctI23_DEzStJL5Nxj-rrCVwYvzURMN8qc3ZSZIIaXV8W-f0IqN2eL43-KY0G7QiceS-sGNOsvcmVjZKmHyn4XdwPTVAqVUd2ypKN0xPwrV76Urq4eIJ4A7OG49Qw/s800/Couv_FK1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="587" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI3x6-c-JKqVCTcHNWIHD17T6ULzvaMw1c2xf8q-lZ7w5B2HcxuhYPNgno3plhV-YctI23_DEzStJL5Nxj-rrCVwYvzURMN8qc3ZSZIIaXV8W-f0IqN2eL43-KY0G7QiceS-sGNOsvcmVjZKmHyn4XdwPTVAqVUd2ypKN0xPwrV76Urq4eIJ4A7OG49Qw/w294-h400/Couv_FK1.jpg" width="294" /></a></div><br /><p><br /></p><p>#1 (Juillet 1974)</p><p>Nous sommes sur Terre mais après un conflit nucléaire qui a détruit la planète. Les descendants des humains sont revenus à un niveau social préhistorique et ils partagent la planète avec des créatures inhumaines (comme des <i>Ogreons </i>de 4 mètres, l'<i>Hornadon</i> ou divers sauriens géants le <i>Coraknot</i>, le <i>Caradoc </i>ou le <i>Gananoid</i>) et avec des êtres surnaturels, les "dieux" de <i>Helleas Voran</i>, qui sont de haute taille (au moins 2,50 m) et portent une corne ou antenne sur le front ou bien plusieurs cornes sur le crâne. La déesse <b>Selowan </b>a décidé d'aider un chasseur humain nommé <b>Darkenmoor </b>de <i>Coaltag<b> </b></i>à unifier les tribus des plaines de <i>Tasreal </i>et à devenir le premier Roi (même s'il est prophétisé par l'Oracle que c'est son fils unique de sa femme <b>Nedlaya </b>qui deviendra le héros attendu). Mais Adrenar, le frère de Selowan, conseillé par son fourbe cousin <b>Nadan</b>, la dénonce à leur père <b>Dranok</b>, le Roi des Dieux de <i>Helleas Voran</i> et tente de l'emprisonner pour qu'elle soit disgraciée. Adrenar est finalement envoyé en <i>Deuvean Panganna</i> (les enfers où règne <b>Zakarra</b>, le gigantesque dieu des morts, qui semble l'emporter en puissance même sur Dranok). Nadan est banni dans le monde mortel, en perdant son immortalité sous les hautes colonnes de Helleas Voran et il jure de se venger en prenant le contrôle des terres de <i>Tamra</i>, le monde des mortels. Darkenmoor, accompagné de <b>Terog</b>, un petit mutant évadé du Royaume souterrain d'<i>Indregan</i>, conduit ses tribus jusqu'aux cavernes sous <i>Helleas Voran</i> et est sauvé par Selowan. Les cavernes sont déjà occupées par un peuple de mutants humanoïdes à tête reptilienne, les <i>Repta Sapiens</i>. Nedlaya est capturée par le dieu déchu Nadan, qui possède toujours un fragment de l'Omni-Pierre qui lui donne de puissants pouvoirs pour un mortel. </p><p>#2 "Adiaeum The Bringer of Life"</p><p>Le petit mutant <b>Terog </b>trouve une amulette abandonnée par <b>Nadan </b>lors de sa chute et raconte à Darkenmoor d'où viennent les trans-dieux, les divinités mineures d'<i>Helleas Voran</i>. C'est le dieu suprême <b>Adiaeum </b>qui avait créé les premiers dieux et <i>Oram Van</i>, la Cité des Dieux et Adiaeum fut transformé par son acte créateur en un monolithe de cristal et d'énergie. <b>Omrock</b>, le chef des dieux (père de <b>Dranok </b>et <b>Laxton</b>), tenta de prendre le contrôle du monolithe et cela déclencha un nouveau cataclysme qui détruisit <i>Oram Van</i>. Omrock fut puni et devint un géant aveugle qui erre dans les terres dévastées de Hyademeia et son épouse <b>Adoniede</b>, déesse ailée du soleil, fut pétrifiée et immobilisée. Nadan, dans sa cité de Condorum, s'est allié à <b>Igran</b>, un ancien assistant de Darkenmoor et à <b>Tedra</b>, la soeur de Selowan. Selowan est condamnée par le Roi Dranok pour être tombée amoureuse d'un mortel. Darkenmoor traverse le mur d'Adoniede et rencontre <b>Himemet</b>, petite mutante semblable à Terog. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj-s-SA8UUqhxwTPcd2NWL2eKZ9_kc72-zPrXI3omHVbzBgBhGA-VccMgTQfKAr_fw-783Y6A8KIuw8DJJkX0bg2jY5Ih23mYyFfLNT9cfTuVKjCRw1_o13LIJ_GPFTMPiqy7OIFkOuhwPtJSuUuriXc3a2pIfeltNQf_XfvkEHrgCyJnNg9U4GTyW_xw/s800/Couv_FK3.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="569" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj-s-SA8UUqhxwTPcd2NWL2eKZ9_kc72-zPrXI3omHVbzBgBhGA-VccMgTQfKAr_fw-783Y6A8KIuw8DJJkX0bg2jY5Ih23mYyFfLNT9cfTuVKjCRw1_o13LIJ_GPFTMPiqy7OIFkOuhwPtJSuUuriXc3a2pIfeltNQf_XfvkEHrgCyJnNg9U4GTyW_xw/w285-h400/Couv_FK3.jpg" width="285" /></a></div><br /><p><br /></p><p>#3 "Never Shall Selowan and Darkenmoor Live As One"</p><p><b>Tedra</b>, la soeur de <b>Selowan</b>, est bannie à son tour des dieux pour avoir tenté de causer la perte de <b>Darkenmoor</b>. alors que Selowan est bannie par <b>Dranok </b>dans l'archipel ténèbreux de <i>Davoreen</i> jusqu'aux noces de Darkenmoor et Nedlaya. <b>Aquare</b>, frère de Nadan et fils de Laxton, revient de ses errances. Il mentionne que le nouveau royaume de Darkenmoore, <i>Moorengan</i>, a un autre rival, un autre royaume humain, les maléfiques habitants de <i>Norcaingier</i>. <b>Nedlaya </b>s'enfuit et retrouve enfin Darkenmoor. La petite <b>Himemet </b>retrouve <b>Terog</b>, qui est la forme mutée de son ancien compagnon. <b>Igran</b>, le sbire de Nadan, revient métamorphosé pour semer la sédition contre Darkenmoor et il attise la jalousie de <b>Vargran</b>, le frère de Nedlaya, qui rêve de prendre la place du "<i>Kenmoore</i>" (Roi). Darkenmoor et Nedlaya sont couronnés <i>Kenmoor </i>(Roi) de <i>Moorengan</i>. Selowan revient de son exil pour récupérer Darkenmoor et Nedlaya s'enfuit en croyant que son époux lui préfère la Déesse : on croit qu'elle s'est suicidée mais elle est sauvée par Aquare. Dranok décide d'aggraver le châtiment de Selowan en l'envoyant aux Enfers de <i>Deuvean Panganna</i>. </p><p>#4 (1976) "The Birth of Tundran"</p><p>Le châtiment de <b>Selowan </b>est commuée : elle est déchue de sa divinité et deviendra mortelle. <b>Terog </b>se souvient de son passé : il était un extra-terrestre de la Fédération galactique avant la destruction de la planète et ce sont les radiations de <i>Tamra </i>qui l'ont transformé ainsi en mutant. <b>Nedlaya</b>, sauvée par Aquare, revient à <i>Moorengan </i>et son frère <b>Vargran </b>installe en secret le perfide <b>Nadan </b>comme Haut-Prêtre de <i>Voranmoor</i>. <b>Tedra</b>, qui empêchaient Darkenmoor d'avoir un héritier, lève sa malédiction mais dit que Darkenmoor ne verrait jamais son héritier. Pendant ce temps, dans la vile <i>Norcaingier</i>, le <i>Kenmoor </i>Agreion aussi conçoit un héritier, <b>Karnore</b>, mais apprend que <b>Tundran</b>, le fils de Darkenmoor, l'emportera sur son fils. Varly, l'autre frère de Nedlaya, épouse la Princesse Aladeia et ils sont assassinés à cause des intrigues de Vargran et Nadan, qui prennent le contrôle du Royaume et tuent toute la famille royale, sauf le Prince Tundran, qui est éloigné à temps par des prêtres. </p><p>#5 (jan. 1977) "Childen of the Tamra"</p><p>Le jeune prince <b>Tundran </b>est élevé avec une discipline stricte par un groupe de prêtres loyaux dans les îles d'<i>Anvariea</i> dans l'Océan <i>Vormar </i>tandis que son analogue <b>Karnore </b>de <i>Norcaignier </i>est élevé pour mieux suivre les lois cruelles de son pays. Dans les îles de <i>Gortan </i>grandit <b>Fara</b> la chasseresse<b> </b>qui est destinée à devenir la future compagne de Tundran et qui devient chef de sa tribu dès son enfance quand son père est tué par des légions envoyées par <b>Vargran </b>le <i>Kenmoor </i>de <i>Moorengan</i>. Fara est capturée et livrée comme esclave dans des arènes. Chez les dieux, <b>Nadan </b>opprime les deux petits mutants <b>Terog </b>et <b>Himemet </b>et on en apprend plus sur leurs origines extra-terrestres et sur leur arrivée dans leur vaisseau spatial après le conflit nucléaire qui détruisit la planète il y a des siècles. Le frère de Nadan, le sage <b>Aquare</b>, l'arrête et part vers <i>Deuvean Panganna</i> (les Enfers) pour discuter de leurs origines avec Zakarra, le Maître de l'au-delà. Cileda, l'épouse du roi des Dieux Dranok, décide de sauver Fara de l'arène. Pendant ce temps, les prêtres qui élevaient Tundran décident de l'abandonner seul pour qu'il finisse son éducation dans l'auto-suffisance. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2_coCk2znmiT5-dxqkb-83iQZTRAads7cp5ue4I501ufQlrn9aePU3LFk8Ww1GBFcVgoNnA76Wyycp2FIuZIzib1_hI2L2TQO47kcL1AKlne8c__GvilgHWfjF9ZzfmIpjATHBCX6k-7Yweh2s824BoJK7jNZ5F52LqGm6TpIdZ3qCuBswONYdfBftl4/s800/Couv_FK6.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="553" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2_coCk2znmiT5-dxqkb-83iQZTRAads7cp5ue4I501ufQlrn9aePU3LFk8Ww1GBFcVgoNnA76Wyycp2FIuZIzib1_hI2L2TQO47kcL1AKlne8c__GvilgHWfjF9ZzfmIpjATHBCX6k-7Yweh2s824BoJK7jNZ5F52LqGm6TpIdZ3qCuBswONYdfBftl4/w276-h400/Couv_FK6.jpg" width="276" /></a></div><br /><p><br /></p><p>#6 (1977) "Only Mortals Can Create Gods"</p><p>Le tyran <b>Vargran </b>a enfin retrouvé les traces de son neveu le prince Tundran et envoie sa flotte attaquer les îles d'<i>Anvariea</i>. Les navires sont assaillis par des <i>Magnivods </i>(sortes d'hommes-rapaces) et finalement tous détruits par une tempête, sauf le capitaine. <b>Tundran </b>survit seul mais il rencontre la déesse exilée <b>Tedra</b>, bien décidée à se débarrasser de lui. <br />Fara échappe à l'arène et s'enfuit sur un navire qui la conduit jusqu'à <b>Nator</b>, un ancien conseiller exilé de l'ancien <i>Kenmoor </i>Drakenmoor qui va s'occuper de la jeune fille. Chez les dieux, <b>Dranok </b>veut punir son épouse <b>Cileda </b>(la mère de <b>Selowan </b>et Tedra) parce qu'elle a transgressé l'interdiction d'intervenir dans le monde mortel en voulant aider Fara. Cependant, <b>Aquare </b>lui rappelle qu'il n'a pas le droit de l'exiler vers <i>Deuvean Panganna</i> car Cileda est en fait une hybride, une demi-déesse, la fille du dieu Amural et d'une demi-déesse du temps d'<i>Oram Van</i> dans la terre d'<i>Arcaneer</i> et que <i>Deuvean Panganna</i> est une prison réservée aux dieux purs. Un <i>flashback </i>de <b>Terog </b>et <b>Himemet </b>révèle que les dieux seraient en fait issus des "humanoïdes" cyborgs qui avaient été créés pour aider leur espèce extraterrestre. Il semble que ce soit une clef des mystères d'Aquare : il serait le seul à le savoir et il veut comprendre quelle est désormais la vraie destinée de ce cyberdieu par rapport à la vie organique de cette planète qu'ils n'ont pas créée. </p><p><br /></p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-1144329856283730142023-10-27T18:43:00.005+02:002023-10-27T19:09:58.885+02:00An Element of Danger (1986)<p><a href="https://anniceris.blogspot.com/2021/08/steve-perrin-1946-2021.html">Steve Perrin</a> n'était pas seulement le créateur de <i>RuneQuest</i> mais aussi <a href="https://anniceris.blogspot.com/2013/12/steve-perrin-createur-original-de-black.html">un fan de superhéros</a> (et même <a href="https://www.wildcardsworld.com/wc-author/steve-perrin/">un des fondateurs du <i>fandom </i>de comics américain</a>s dans les années 60 avec son ami <a href="https://anniceris.blogspot.com/2019/10/salons.html">Roy Thomas</a> - voir aussi <a href="https://georgerrmartin.com/notablog/2021/08/15/farewell-to-an-ace/">le portrait de lui</a> par GRR Martin qui fonda tout son univers de Wild Cards sur <i>Superworld</i>). </p><p>Il avait quitté son poste à Chaosium en février 1985 après l'échec de <i>Superworld </i>et <a href="https://forum.rpg.net/index.php?threads/one-last-superworld-game-40-years-later-steve-perrin.904679/#post-24595437">travailla alors à temps partiel</a> dans la boutique de Berkeley, Californie : <i>Comics & Comix</i> (2512 Telegraph Avenue, le magasin n'existe plus). Il deviendra même scénariste de comics sur la série <i>Champions </i>chez Heroic Publishing (sur le personnage Marksman). </p><p>Il écrivit alors une aventure pour le jeu de rôle <i><a href="https://anniceris.blogspot.com/2012/04/alphabet-davril-d-comme-dc-heroes.html">DC Heroes</a></i> en 1986, <i>An Element of Danger</i> (32 pages). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhetMIVLpvnod95nm1v37CqWGIpTnStJ7Gvpjci6PhER2lBCntyOygvAkXMVuUs0K6ud64gi_A4E9yKUo5hZOAIhKT4PZqFqSBvEjkXbwR6C_9e51daO3H_hirFT1N3oZlSuNjwbveBiXUb2XiI_Bm7xTuX0bYQgU66quw9FTVsWwMZTqE_W6rZHnM2DsI/s323/Cover_of_An_Element_of_Danger_1986.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="323" data-original-width="250" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhetMIVLpvnod95nm1v37CqWGIpTnStJ7Gvpjci6PhER2lBCntyOygvAkXMVuUs0K6ud64gi_A4E9yKUo5hZOAIhKT4PZqFqSBvEjkXbwR6C_9e51daO3H_hirFT1N3oZlSuNjwbveBiXUb2XiI_Bm7xTuX0bYQgU66quw9FTVsWwMZTqE_W6rZHnM2DsI/w310-h400/Cover_of_An_Element_of_Danger_1986.png" width="310" /></a></div><br /><p>C'est censé être adaptable pour n'importe quelle équipe de Personnages superhéros assez puissants mais elle est prévue surtout pour <b>Firestorm </b>et sa compagne de l'époque <b>Firehawk</b>, avec l'aide de <b>Hawkman </b>& <b>Hawkwoman</b>. La ville prévue est donc celle de Firestorm, la ville réelle de Pittsburgh et non pas Central City ou autres villes imaginaires. </p><p>Les <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/An_Element_of_Danger#Reception">reviews</a> </i>furent négatives. Ces modules <i>DC Heroes</i> étaient souvent trop brefs (32 pages) et trop peu illustrés. </p><p>Si j'en parle, c'est qu'à l'époque, Steve Perrin écrivait aussi une rubrique régulière sur les jeux de rôle de super-héros dans le magazine <i>Comics Feature</i> (il y fit 22 articles de 1984 à 1987) et quand l'aventure fut publiée, il y <a href="https://forum.rpg.net/index.php?threads/mayfairs-1e-dc-heroes-steve-perrins-negative-comments-about-his-own-1986-adventure-an-element-of-danger.911545/#post-24851971">écrivit que son aventure</a> avait été tellement massacrée par ses éditeurs (une certaine Jacqueline Leeper de chez Mayfair Games) qu'il ne pouvait plus la recommander : certaines scènes avaient été coupées sans son accord et l'histoire devenait incohérente (il <a href="https://forum.rpg.net/index.php?threads/one-last-superworld-game-40-years-later-steve-perrin.904679/#post-24595672">s'était d'ailleurs aussi plaint</a> de certains changements faits par un de ses patrons de Chaosium sur <i>Superworld</i>). </p><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;">I'm not saying that my adventure was ruined by the editors. By and large it is still there, and can still be run and enjoyed, but the Gamemaster has a lot of work to do that my original manuscript saved for him. </div><div><div style="text-align: justify;">I won't go into great detail here. I don't have time to track down each little change, and you don't have time nor inclination to hear about it. I will tell you that Encounter Five originally involved Professor Stein being invited to Dr. Adams' home, and the two of them being surprised by Silver Deer. Other heroes had other ways of getting involved in the game. Instead, the editors concentrated on one of the other possibilities (not necessarily a bad idea) but failed to change the speech I gave Silver Deer, which makes no sense in the current context. The players are left wondering how they got into this situation, where Dr. Adams is, and why this supervillain and her minions are just hanging around if they've already captured Dr. Adams. Very sloppy editing, I'm afraid.</div></div></blockquote><div><p>Ecrire une aventure pour des superhéros est assez difficile puisqu'il faut réussir à doser la puissance. Firestorm peut transformer toute matière (non-organique) à volonté ("<i>Matter Manipulation</i> 12"), ce qui paraît <i>très </i>ouvert. Les pouvoirs donnés à sa compagne Firehawk sont plus limités, surtout <i>Absorption d'énergie</i> et <i>Projection d'énergie</i> même si par la suite elle se rapproche plus de ceux de Firestorm en ayant aussi <i>Dispersal </i>9 comme lui, voir <a href="http://firestormfan.com/2009/03/09/firehawk-whos-who-and-mayfair-rpg-stats/">sa fiche</a>. </p><p>Perrin se plaint aussi que le module n'ait aucune illustration de Firehawk alors la voilà : </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA-wuheBBZYx16uQVcXFZLxTAEuT5RYRJ0rTbL5z8BN_W8RhTLeI3vLpQbInvh7imP2an3_WO1jUigMJh8LUptaDWJML1bPcjqWVGkyrRPtkbjG758Yy3DxOYCutRfQqmOlCr60JkKtPlShXGw-8VU-anpldW1L2L79KzNoH5dB685FRMRvWN4L2uAeog/s1520/firehawk_ww85_1000.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1520" data-original-width="1000" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA-wuheBBZYx16uQVcXFZLxTAEuT5RYRJ0rTbL5z8BN_W8RhTLeI3vLpQbInvh7imP2an3_WO1jUigMJh8LUptaDWJML1bPcjqWVGkyrRPtkbjG758Yy3DxOYCutRfQqmOlCr60JkKtPlShXGw-8VU-anpldW1L2L79KzNoH5dB685FRMRvWN4L2uAeog/w422-h640/firehawk_ww85_1000.jpg" width="422" /></a></div><p>Perrin a eu l'idée (très conforme au style d'écriture des comics DC) de les opposer à deux vilains qui pourraient atteindre le même potentiel que Firestorm : Mr Element / <b>Dr Alchemy</b> et sa <i>Pierre Philosophale</i> (ennemi de Flash, qui venait de mourir) et <b>Matter Master</b> et sa <i>baguette Mentachem</i> (ennemi de Hawkman qui était en train d'être retconné après la Crise des Terres Infinies). Perrin y ajoute la métamorphe Chanka <b>Silver Deer</b> (militante extrémiste amérindienne qui n'est apparue qu'une seule fois et peut se transformer en n'importe quoi, y compris en objet, dans <i>Fury of Firestorm</i> n°25-27, 1984), <b>Slipknot </b>(<i>Firestorm</i>, n°28) et <b>Stratos </b>(<i>Firestorm </i>n°29-31, novembre 1984). Perrin dit qu'il s'adapte au "Firestorm actuel" et je me demande quel fut le délai entre la rédaction et la publication car on voit que Perrin a l'air de reprendre uniquement des personnages d'avant la Crise, de cette année 1984 (en 1986, on atteignait les n°44 qui utilise <a href="https://dc.fandom.com/wiki/David_Drake_(New_Earth)">Typhoon </a>à la place de Stratos). Silver Deer est une cherokee, ce qui est un peu loin de Pittsburgh, territoire plutôt delaware/iroquois. </p><p>Un des thèmes en plus de la transmutation est la personnalité multiple : Firestorm est la <i>fusion </i>de deux individus, le savant Martin Stein et l'étudiant Ronnie Raymond et le Dr Alchemy est un double magique de Mr Element créé par la Pierre Philosophale (je n'ai plus assez suivi les comics de Flash actuels pour savoir si c'est toujours canonique). Tant qu'il n'aura pas récupéré la Pierre Philosophale (qui est gardée à l'Université de Pittsburgh), ce double utilisera seulement un pistolet chimique de Mr Element. </p><p>Effectivement, l'aventure est peut-être à réserver à des fans de Firestorm ou des complétistes de Steve Perrin. Le critique de <i>White Dwarf</i> exagérait en disant qu'elle est <i>bâclée </i>mais il me semble qu'il y a peu d'éléments réfléchissant à quel genre d'enquête on peut faire avec un personnage aussi omnipotent que Firestorm. </p><p>Steve Perrin a aussi publié bien d'autres aventures de superhéros. En 1984, il avait aussi fait une petite aventure cthulhuesque (8 pages) pour <i>Superworld </i>dans <a href="https://rpggeek.com/rpgissue/51001/different-worlds-issue-35-jul-1984"><i>Different Worlds </i>n°35</a>, "The Star Devourer" sur un groupe de cultistes qui veut invoquer un monstre pendant la <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/1984_Democratic_National_Convention">Convention démocrate de San Francisco</a> (est-ce que cela a inspiré l'histoire de la Convention démocrate qui se transforme en catastrophe dans <i>Wild Cards</i> ?). </p></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-75297833935528437192023-09-14T22:51:00.000+02:002023-09-14T22:51:07.216+02:00Ms & WW<p>L'autrice et journaliste féministe <b>Gloria Steinem</b> a créé <b><i>Ms. Magazine</i></b> à la fin <b>1972</b> et vient de fêter le <a href="https://msmagazine.com/2023/01/03/what-ms-magazine-means/">50e anniversaire</a>. </p><p><b>Wonder Woman</b> avait été en couverture du <b>n°1</b> comme symbole de l'<i><b>Empowerment</b></i> et elle revint encore dans la couverture du 25e anniversaire (<b>1997</b>), du 35e (<b>2007</b>) et du 40e (<b>2012</b>). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifMscCDtfYzOtwlf3hpWh5cW7dfODBfLkGi1sEnvTplAaki1gsIM-gUDGniZrL-oXNg3UrnaAYtSl2on9V3aycTeoYz4CEYKfK_yIKWioZzDuc0-EJ3rZgKcgQjY17QqbQs6iN_kXdjmCD6S3yofqD024FmtPtuTCOpj_IwVTO0BD6y1jaHB0oHcH0DO8/s1536/Smithsonians-Sidedoor-Podcast-Examines-How-Ms.-Made-Wonder-Woman-a-Feminist-Icon-1139x1536-1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="1139" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifMscCDtfYzOtwlf3hpWh5cW7dfODBfLkGi1sEnvTplAaki1gsIM-gUDGniZrL-oXNg3UrnaAYtSl2on9V3aycTeoYz4CEYKfK_yIKWioZzDuc0-EJ3rZgKcgQjY17QqbQs6iN_kXdjmCD6S3yofqD024FmtPtuTCOpj_IwVTO0BD6y1jaHB0oHcH0DO8/w296-h400/Smithsonians-Sidedoor-Podcast-Examines-How-Ms.-Made-Wonder-Woman-a-Feminist-Icon-1139x1536-1.png" width="296" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Mais cette fois-ci en <b>2022</b>, l'allusion se fait plus discrète et symbolique : la couverture n'a gardé qu'un clin d'oeil, une tiare de WW sans dessiner toute l'Amazone comme si face aux vagues de films de superhéros, les rédactrices actuelles craignent plus que Steinem au début que le personnage de la pop culture ne soit plus qu'une franchise commerciale parmi d'autres. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyRWtkYkI_voQyQnradw9hxnSbazy8eq2OKzzM1uyWAkB9gO9g1kW0IOCZrpOqMDvy8ZCEX_tldyt6Ckt9NKCi-KjIh5cwKX0ihJjnNAUqnv5zP9u4AoYDk8vh0P8CdeupEMl3StWHUTBYSueYqEa5ELGlwr3c-EFrcg06loUxCw83Yf06018h3iVtwYM/s1024/Ms50thCover-1144x1536-2-763x1024.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="763" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyRWtkYkI_voQyQnradw9hxnSbazy8eq2OKzzM1uyWAkB9gO9g1kW0IOCZrpOqMDvy8ZCEX_tldyt6Ckt9NKCi-KjIh5cwKX0ihJjnNAUqnv5zP9u4AoYDk8vh0P8CdeupEMl3StWHUTBYSueYqEa5ELGlwr3c-EFrcg06loUxCw83Yf06018h3iVtwYM/w298-h400/Ms50thCover-1144x1536-2-763x1024.png" width="298" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Chez Marvel Comics, Stan Lee, qui rêvait toujours d'être "cool" et de rester "dans le vent", devait être agacé que le magazine féministe fasse ainsi une telle publicité à leurs rivaux de DC (même si ironiquement, DC profitait peu de ce symbole et avait à l'époque réduit Wonder Woman à une version plus "réaliste" de détective à la Mrs Peel). </p><p>Roy Thomas avait déjà créé le Captain Marvel pour posséder le copyright de l'ancien héros de Fawcett et Gerry Conway (avec son épouse de l'époque Carla Conway, qui est parfois indiquée aujourd'hui comme seule autrice) créa donc <b><i>Ms. Marvel</i></b> en <b>1977</b> (remarquez le "<i>Ms</i>") et dans la bd au début, l'ancienne militaire de la mission spatiale Carol Danvers décide de fonder un magazine féminin, <i>Women Magazine</i>, mais tout en restant liée à l'autorité patriarcale de Jonah Jameson puisque ce n'est que l'édition féminine du <i>Daily Bugle</i>. Je suppose que Conway avait fait ce choix pour garder un lien entre la nouvelle héroïne et le populaire Spider-Man mais cela semblait être un commentaire où Carol ne réussissait pas à devenir très autonome (le titre s'arrêta dès <b>1979</b> au n°23). A ma connaissance, Ms. Marvel (qui est devenue populaire notamment grâce aux films) n'a jamais acquis ce statut de Wonder Woman dans l'histoire des représentations féministes américaines. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-1336918721145701662023-09-04T00:41:00.000+02:002023-09-04T00:41:24.920+02:00Trois Légions des Superhéros<p><b><br /></b></p><p><b>1 La Légion du "Tomorrowverse"</b></p><p><br />Je viens de voir avec ma fille le film animé <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Legion_of_Super-Heroes_(film)">Legion of Super-Heroes</a></i> (écrit par Josie Campbell, 1h23, 2023). On parle du "Tomorrowverse" car c'est une nouvelle version de l'univers DC lancée par un dessin animé intitulé <i>Superman : Man of Tomorrow</i>. Le dessin animé permet de voir passer des douzaines de membres de la Légion (notamment ceux de la version de Levitz des années 1980) mais est centré sur un petit groupe, notamment sur la relation de <i>comédie romantique</i> entre <b>Brainiac 5</b> et <b>Supergirl</b>. La progression n'est pas très originale, en dehors d'un.e traître.sse qui contredirait toute la continuité habituelle. La qualité est que cela reprend bien le charme des vieilles histoires de la Légion des Remplaçants (<i>Legion of Substitute Heroes)</i> où c'étaient les <i>Losers </i>refusés dans la Légion qui finissaient par prouver leur utilité. Les comics DC de l'Âge d'Argent avait une progression un peu différente de la plupart des comics Marvel ou des <i>Shōnen manga</i> de combat avec leur inflation de puissance : les héros étaient si puissants dès le départ qu'il fallait que les scénaristes inventent des prétextes pour que la puissance seule ne soit pas le facteur important (de même que Superman doit trouver une ruse pour faire partir le <i>trickster </i>omnipotent Mr Mxyzptlk, la Légion a la "<i>Machine à Miracle</i>" qui leur permettrait de <i>rebooter </i>tout l'Univers, ils peuvent donc tout faire mais ils doivent chercher un moyen <i>pour ne pas</i> l'utiliser). La fin a une morale anti-fasciste : les fascistes qui disent que leur supériorité devrait leur donner l'autorité finissent par se dévorer de l'intérieur alors que c'est la "force des faibles" qui va devenir l'enjeu. L'un des adversaires représente plus le goût réactionnaire pour ce règne des plus forts et une des leçons critiques à la fin est l'ironie contre ce que peut recouvrir la nostalgie. En revanche, le fait que Supergirl utilise la Terre futuriste pour mieux faire son deuil de sa planète détruite n'est pas de très bon goût. C'est son voyage dans le temps qui lui permet enfin de vivre dans le présent et d'accepter son passé. </p><p><b>2 Le Panthéon des Héros</b></p><p><b>Big Bang Comics</b> est une série de <i>pastiches </i>nostalgiques des autres comics, surtout ceux de DC de l'Âge d'Or et de l'Âge d'Argent (mais souvent en Noir & Blanc et maintenant en digital seulement car leurs ventes ne doivent pas permettre une diffusion normale). Ils hésitent parfois entre la <i>parodie </i>méta-référentielle (commentaire sur l'histoire des comics) ou sur un hommage ou "<i>plagiat</i>" plus direct et sans ironie qui pourrait vraiment être un comic de cette période. Dans <i>Big Bang Comics</i> 12 & 18 (<b>1997</b>), Savage Dragon voyage dans l'univers Big Bang et rencontre le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pantheon_of_Heroes">Panthéon des Héros</a> qui est leur version de la Légion (voir la <a href="https://bigbangcomics.com/bang-blog/pantheon-super-heroes-part-2/">présentation des esquisses des personnages</a>). Le léger décalage est qu'ils y ont mis des membres qui évoquent divers personnages modifiés de la Légion des remplaçants ou d'autres héros qui n'ont jamais été dans la LSH. On a donc une impression de familiarité ou d'écho sans contre-partie trop simple (comme l'était la première version de la Garde Impériale chez Marvel). </p><p><b>3 La Ligue de l'Infini</b></p><p><b>Alan Moore</b> aussi fait juste quelques mois après sa version de la Légion, la <i>League of Infinity</i> (dans <i><a href="http://legionofsuperbloggers.blogspot.com/2020/08/the-league-of-infinity-debuts.html">Supreme</a></i> 42, <b>1997</b>). Mais au lieu d'être tous les jeunes gens du XXXe siècle, c'étaient des héros de diverses périodes de l'histoire terrestre et notamment des mythes : un héros préhistorique, Achille l'invulnérable, Siegfried, Zhuge Liang le super-stratège, Aladin et son génie, une sorcière du XVIIe siècle, <i>Wild </i>Bill Hickock (qui trahira la Ligue en essayant de faire triompher la Confédération sudiste, alors que le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Wild_Bill_Hickok">vrai Hickock</a> était dans l'Armée nordiste), Mata Hari, Wilhelm Reich (mais toutes ses théories sur <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Orgone">l'Orgone</a></i> sont vraies !) et une femme du futur (voir cette <a href="http://forgottenawesome.blogspot.com/2017/12/the-new-members-of-league-of-infinity.html">analyse des personnages</a>). Chez Moore, c'est un peu une version plus humoristique de la <i>League of Extraordinary Gentlemen</i> qu'il créa en 1999 (mais la LoEG n'est pas fondée sur le voyage dans le temps). </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-34267722979177464122023-08-29T21:30:00.002+02:002023-08-29T21:30:59.000+02:00Survol des 7 séries Doom Patrol (1963-2023)<p><b><i>Doom Patrol</i></b> existe depuis <b>60 ans</b> cette année et elle est partagée entre deux tendances : soit rivaliser avec Marvel (et notamment avec une <b>école de superhéros</b> comme les <b>X-Men</b>, même si au début le modèle était plus les Quatre Fantastiques) ou bien au contraire suivre le modèle absurde et <b><i>surréaliste </i></b>créé par <b>Grant Morrison</b> au milieu de la deuxième série (en <b>1989-1996</b>, et repris récemment dans la 6e série, <b>2016-2020</b>). </p><p>Même si je ne suis pas fan de Morrison, le créateur originel <b>Arnold Drake</b> a dit s'être plus reconnu dans l'inventivité <i>nonsense </i>de Morrison que dans les versions plus premier degré (comme celles de <b>Paul Kupperberg</b> ou <b>John Arcudi</b>). </p><p>Avant d'écrire ce post, je croyais que ces 7 séries variaient de manière complètement incohérente mais je viens de comprendre qu'il y a un certain retour de cohérence entre les deux tendances depuis les 3 dernières séries des années <b>2009-2023</b>. </p><p><b>Série 1 (1963-1968, 41 numéros)</b></p><p><b>Arnold Drake</b> et <b>Bruno Premiani</b> développent la <i>Doom Patrol</i> comme une <i>famille </i>de marginaux. Le <b>Chef </b>réunit un pilote d'essai irradié au corps consumé (<b>Negative Man</b>), un pilote de voiture qui a perdu tout son corps (<b>Robotman</b>) et une actrice qui peut devenir géante ou minuscule (<b>Elasti-Girl</b>). On y ajoutera ensuite <b>Mento </b>(un millionnaire avec un casque lui donnant des pouvoirs télékinésiques et ensuite télépathiques) et <b>Beast Boy</b> (un jeune orphelin qui peut se transformer en n'importe quel animal). Elasti-Girl <a href="https://anniceris.blogspot.com/2015/10/chronologies-de-mariages-de-superheros.html">épouse </a>Mento dans le <a href="https://dc.fandom.com/wiki/Doom_Patrol_Vol_1_104">n°104</a> (juin 1966) et après un long procès contre son tuteur Nicholas Galtry réussit à adopter Beast Boy dans le <a href="https://dc.fandom.com/wiki/Doom_Patrol_Vol_1_110">n°110</a> (mars 1967). Les ennemis récurrents sont le Général Immortus, la Confrérie du Mal (notamment le Cerveau et son gorille Monsieur Mallah), Garguax (un tyran extraterrestre exilé qui fabriquait des androïdes), Madame Rouge (institutrice française qui peut étirer son corps et se déguiser), The Animal-Vegetable-Mineral Man, Mr 104 (qui peut transformer son corps en n'importe quel élément atomique). Dans la dernière année de la série, dans une histoire qui semble avoir été presque complètement oubliée par tous les scénaristes postérieurs, <b>Madame Rouge</b> (de son vrai nom Laura DeMille) échappe pour un temps aux manipulations mentales du Cerveau et tombe amoureuse du Chef, pour rejoindre pendant quelques temps la "<i>Patrouille de la Fatalité</i>". Hélas, dans le dernier numéro, le <a href="https://dc.fandom.com/wiki/Doom_Patrol_Vol_1_121">n°121</a> (octobre 1968), elle retombe finalement dans le côté obscur, s'allie avec un mercenaire allemand, semble détruire à la fois ses anciens alliés de la Confrérie du Mal (mais ils reviendront tous ensuite) et la Patrouille (sauf Mento et Beast Boy - on apprendra plus tard que Robotman a en fait survécu). Beast Boy devint membre des <i>Teen Titans</i>, sous le nom de <i>Changeling</i>. </p><p><b>Série 2 (1987-1995, 87 numéros)</b></p><p><b>Paul Kupperberg</b> relance une nouvelle version de la <i>Doom Patrol</i> en <b>1987</b> comme une imitation assez directe des X-Men ou des New Mutants. L'équipe compte toujours Robotman mais aussi <b>Celsius </b>(une ex-femme du Chef qui sera ensuite retconnée), <b>Tempest </b>(un vétéran qui lance de l'énergie) et <b>Negative Woman</b> (une Russe qui a hérité de l'être énergétique de Negative Man), mais on ajoute de jeunes élèves : <b>Lodestone </b>(pouvoirs magnétiques), <b>Karma </b>(dont le pouvoir psychique retourne les attaques contre ses adversaires) et <b>Scorch </b>(qui produit de la chaleur de ses mains sans arrêt). </p><p>Mais au bout de près de deux ans, les ventes baissent et <b>Grant Morrison</b> reprend le titre en <b>1989</b> en changeant complètement de direction, ce qui va donner à la <i>Doom Patrol</i> une gloire nouvelle de BD "culte" pour adultes. Presque tous les personnages sont éliminés sauf Robotman, le <b>Chef </b>(qui va devenir un vilain, ce qui serait un héritage décisif sur toutes les versions postérieures, même celles qui veulent s'écarter de Morrison) et de <b>Negative Man</b> (mais sous une nouvelle forme hermaphrodite comme androgyne alchimique). Morrison ajoute des personnages qui n'ont plus rien à voir avec des superhéros traditionnels : <b>Dorothy Spinner</b> (apparue avec Kupperberg, elle peut créer des personnes à partir de son imaginaire et a des crises liées à une forme sévère de syndrome pré-menstruel), <b>Crazy Jane</b> (ou "<b>Kay Challis</b>", qui a un TDI où chacune de ses 64 personnalités peut avoir des pouvoirs différents) ou <b>Danny The Street</b> (un "lieu" pensant qui pourra par la suite devenir divers "objets" ou endroits de taille différentes, voire une planète entière, et créera aussi de nombreux personnages comme la parodie de superhéros <b>Flex Mentallo</b>). La série devient fondée sur des jeux de mots littéraires, des références humoristiques absurdes où le comic est un jeu <i>post-moderne</i> sur le medium des comics et des clins d'oeil hermétiques sur des questions de genre ou d'occultisme. Lodestone revient sous une forme complètement nouvelle comme "axe" géomantique de la Terre. Après Morrison, la série est officiellement hors de l'univers DC dans la collection Vertigo. L'écrivaine <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rachel_Pollack">Rachel Pollack</a> (1945-2023), qui était notamment spécialiste du Tarot, prit la suite pour 25 numéros jusqu'à <b>1995</b> et elle introduisit <b>Coagula</b>, une héroïne trans qui a des pouvoirs alchimiques (Morrison utilise encore des personnages comme Flex Mentallo). </p><p><b>Série 3 (2001-2002, 22 numéros)</b></p><p><b>John Arcudi</b> lance une nouvelle version où <b>Robotman </b>s'allie avec un groupe de jeunes superhéros qui commencent dans une organisation privée avant d'acquérir leur autonomie. Le début semble n'avoir aucun lien avec la version de Morrison (ce qui déplut aux fans) mais finalement dans les derniers épisodes on apprend que <i>ce "</i>Robotman" n'était pas l'original et avait été créé par l'esprit comateux de <b>Dorothy Spinner</b>. Le vrai Robotman ressuscite et Dorothy Spinner finit par décéder (Robotman continue de porter son deuil dans les séries 5-7). </p><p><b>Série 4 (2004-2006, 18 numéros)</b></p><p><b>John Byrne</b> était un fan de la première série qui n'aimait pas le <i>run </i>post-moderne de Morrison. Il fit donc un <b><i>reboot </i></b>de la Patrouille qui reprenait depuis le départ en oubliant tout ce qui avait eu lieu (ce qui posait des problèmes de paradoxes pour d'autres personnages comme Beast Boy/Changeling). C'était la première fois depuis 1968 qu'<b>Elasti-Girl</b> existait à nouveau. Il reprit les 4 personnages originels et annula l'amour entre Elasti-Girl et Mento en révélant que Mento avait utilisé son casque pour contrôler Rita (d'où l'hypothèse que Byrne avait un rapport un peu obsessionnel à Rita, comme pour Jean Grey). Il ajoute trois membres nouveaux : <b>Grunt </b>(un humain normal transplanté dans un gorille à 4 bras, un peu comme Monsieur Mallah), <b>Nudge </b>(une Vietnamienne amie de Grunt qui a le pouvoir de contrôler les gens, peut-être une allusion à la <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Karma_(character)">Karma </a>des New Mutants ?) et <b>Vortex </b>(un humain du lointain futur fait d'énergie temporelle). Chez Byrne, la Doom Patrol était avant tout un comic fondé sur les films d'<i>horreur</i> des années 1950 (la Géante, le Fantôme et le Monstre de Frankenstein) et leur ennemi principal était un Vampire à la place du Général Immortus. </p><p><b>Série 5 (2009-2011, 22 numéros)</b></p><p>Cette série, écrite par <b>Keith Giffen</b>, fut une des plus "<i>syncrétiques</i>" de toutes, tentant de concilier le <i>reboot </i>paradoxal de John Byrne avec toutes les versions antérieures. La série continuait le volume 4 (dans la même base, l'île Oolong) mais élimina Nudge et Grunt. Certains des Titans West comme Bumblebee et Vox, ainsi qu'un ancien <i>Challenger of the Unknown</i> et Ambush Bug (le personnage méta-référentiel créé par Giffen) rejoignirent l'équipe. Je reviendrai sur ce <i>run </i>qui me semble plus intéressant que les volumes 3 & 4. En tout cas, la situation des paradoxes temporels ne s'améliora pas avec ensuite une nouvelle Terre où la version de Kupperberg (début du volume 2) était décrite comme antérieure à celle du volume 1 et où le Chef était confirmé comme un monstre maléfique. Robotman eut droit à une nouvelle mini-série en six épisodes dans <i>My Greatest Adventure</i> (vol. 2) où apparaissait une nouvelle "Madame Rouge" mais cette histoire fut probablement aussi <i>retconnée</i>. </p><p><b>Série 6 (2016-2020, 19 épisodes</b> - 12 sous le titre <i>Doom Patrol</i> + la mini-série de 7, <i>Doom Patrol: Weight of the Worlds</i>)</p><p>En 2016, le nouvel auteur <b>Gerard Way</b> se replace à nouveau dans la série de Grant Morrison des années 1990. En 2007-2009, Gerard Way avait publié <i>The Umbrella Academy</i>, qui venait en partie d'un projet avorté sur Doom Patrol que DC avait refusé (The Monocle dans The Umbrella Academy ressemble un peu à une nouvelle version de The Chief avec le même aspect de manipulation). La nouvelle personnage principale est une conductrice d'ambulance <b>Casey Brinke</b> et on découvre qu'elle est une émanation de <b>Danny The Street</b>. Gerard Way rend surtout un hommage aux délires de Morrison mais il fait ensuite réapparaître d'autres personnages de la Doom Patrol des origines. </p><p><b>Série 7 ("The Unstoppable Doom Patrol", 2023, 7 épisodes)</b></p><p>La mini-série actuelle (encore inachevée), écrite par <b>Dennis Culver</b>, me semble à nouveau plus syncrétique entre la fidélité au <i>run </i>de Morrison et l'influence de Chris Claremont. Cette Patrouille a une fonction proche des X-Men, avant tout comme organisation de refuge et de protection pour "métahumains" marginaux ou monstrueux (ce qui est un terme DC pour les "mutants"). Je n'ai pas vu la série TV mais j'ai l'impression qu'il y a aussi certaines influences. La nouvelle "chef" de la Patrouille est <b>Kay Challis</b> ("<i>Crazy Jane</i>") et l'équipe a ajouté au noyau originel d'<b>Elasti-Woman</b>, <b>Robotman</b>, <b>Negative Spirit</b> et <b>Mento </b>: <b>Flex Mentallo</b> (devenu le petit ami de Rita Farr), <b>Beast Girl</b> (qui peut déclencher des émotions), <b>Degenerate </b>(un amas de cellules colériques), <b>Dr Syncho</b> (psychologue de l'équipe et gestalt d'êtres extra-dimensionnels), <b>Psylosimon</b>, <b>Worm</b>, (l'ancien chef <b>Niles Caulder</b> n'est que toléré comme "conseiller"). Le General Immortus revient comme nouvel ennemi principal mais la Patrouille lutte aussi contre le gouvernement américain qui voudrait contrôler les métahumains. </p><p>Si on ne compte pas tous les hors-séries et annuals, cela fait donc <b>236 épisodes en 60 ans</b>. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-17489897971060517952023-08-29T14:02:00.006+02:002023-08-31T08:33:07.380+02:00Doom Patrol vol. 1 n°88<a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/11/doom-patrol-1.html">prologue</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-2-my-greatest-adventure-80.html">#80</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-3-my-greatest-adventure-81.html">#81</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-4-my-greatest-adventure-82.html">#82</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-5-my-greatest-adventure-83.html">#83</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-6-my-greatest-adventure-84.html">#84</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2014/12/doom-patrol-7-my-greatest-adventure-85.html">85</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2015/01/doom-patrol-8-doom-patrol-vol-1-n86.html">#86</a>, <a href="http://anniceris.blogspot.fr/2015/05/doom-patrol-9-doom-patrol-vol-1-n87.html">#87</a>.<br />
<br />
<b><i>Doom Patrol</i></b> #88, "juin" (et donc probablement vers avril ?) <b>1964</b> (9e épisode)<div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKvtaNlifjzC5hv7A-NHLKpHtY4UbfMfZ0Fowc49ZX4TH_VXgbYFJlfyyf0yuhLvfOgBa_KdaYcj5qO0dWauInQJoUy1xoADbPyBUV0314W2g2fiDDmCm4ClZ0fs3FkKamzJ70lkmaYeN64FPaSwxzoCTfQgGVtNcRH7fxUqoS6RI2gVgdScclHYljlE4/s1142/dp88.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1142" data-original-width="800" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKvtaNlifjzC5hv7A-NHLKpHtY4UbfMfZ0Fowc49ZX4TH_VXgbYFJlfyyf0yuhLvfOgBa_KdaYcj5qO0dWauInQJoUy1xoADbPyBUV0314W2g2fiDDmCm4ClZ0fs3FkKamzJ70lkmaYeN64FPaSwxzoCTfQgGVtNcRH7fxUqoS6RI2gVgdScclHYljlE4/w280-h400/dp88.jpg" width="280" /></a></div><br /><div><br />
Zut, l'<a href="http://homepages.rpi.edu/~bulloj/Doom_Patrol/dp88.html">Index</a> par Lou Mongin que j'utilisais ne semble plus être en ligne. </div><div>Scénario par <b>Arnold Drake</b>, dessins par <b>Bruno Premiani</b>.<br />
"<b>The Man who Lived Twice</b>"<br />
<br />
C'est sans doute l'un des épisodes les plus importants de la Patrouille puisqu'il donne les origines du <b>Chef </b>(et révèle enfin son vrai nom, <b>Niles Caulder</b>) après la fausse piste donnée dans <i><a href="https://anniceris.blogspot.com/2014/12/doom-patrol-4-my-greatest-adventure-82.html">My Greatest Adventure 84</a></i>, explique pourquoi il est paralysé sur une chaise roulante et quelle est sa connexion avec le <b>Général Immortus</b>.<br />
<br />
Le Général Immortus commet des vols à haute visibilité sous une nouvelle apparence de bandit à monocle, <i>Le Baron</i>. Ce nom de Baron est peut-être vaguement inspiré par <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/John_Creasey#The_Baron_series_(under_the_pseudonym_%22Anthony_Morton,%22_1937%E2%80%931979)">le gentleman cambrioleur </a>créé par John Creasey en 1937 ? - par coïncidence John Creasey avait aussi créé une série d'espionnage nommée <i>Department <b>Z</b></i> et Artima-Arédit avait traduit Doom Patrol en français par "<i>Patrouille Z</i>" et par une seconde coïncidence les Nouveaux X-Men affronteront plus tard Jason Wyngarde (Mastermind), qui est inspiré de la série britannique <i>Department <b>S</b> </i>! </div><div><br /></div><div>Le Chef raconte alors à ses trois co-équipiers son passé. Il était un brillant cybernéticien et biochimiste qui s'approchait d'un sérum d'immortalité en ignorant que son mécène était en fait Immortus. Celui-ci commence à être à court de son propre sérum (qu'il utilise depuis un nombre indéterminé de siècles et qu'il a su refaire auprès d'alchimistes de la Renaissance) et ne sait pas le faire lui-même. Quand Caulder avait refusé de continuer à travailler pour Immortus, en découvrant qu'il dirigeait des cartels criminels, le Général lui avait mis une bombe dans le thorax (ce qui rappelle le même chantage qu'il avait mis au point dans le n°84). Caulder avait alors fabriqué un robot (<i>RA-2</i>, ancêtre du corps de Robotman) pour se faire opérer lui-même. L'opération avait réussi à retirer la bombe sans qu'elle explose mais Caulder en était resté paralysé. (On remarque l'inversion, car Caulder est celui qui a fait l'opération de <b>Robotman </b>qui lui a rendu une certaine mobilité mais le robot de Caulder l'a laissé paralysé). </div><div><div><br /></div><div>De même dans les X-Men, le Professeur Xavier révèle comment il a perdu l'usage de ses membres quelques mois plus tard, face à l'extraterrestre Lucifer, dans <i><a href="https://marvel.fandom.com/wiki/X-Men_Vol_1_9">X-Men 9</a></i> (couverture daté de janvier 1965 - et le reste de son passé dans <a href="https://marvel.fandom.com/wiki/X-Men_Vol_1_12"><i>X-Men</i> 12</a>, juillet 1965). Je commence à comprendre pourquoi Arnold Drake accusait Stan Lee de l'avoir imité... </div></div><div><br /></div><div>Immortus capture la Patrouille et tente de faire chanter Caulder pour qu'il lui livre enfin la formule du sérum (ce qu'il n'avait jamais mentionné dans ses apparences antérieures depuis le n°80). </div><div>
<br />
C'est un assez bon épisode (même si Immortus va finir par devenir un vilain trop usité, Arnold Drake adore utiliser un nombre limité d'adversaires, j'ai l'impression). Immortus est très agile quand il est déguisé en Le Baron, ce qui veut dire que son apparence de vieillard décrépit à la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Tithon">Tithonos </a>n'est peut-être que superficielle pour son corps immortel.</div><div><br /></div><div>Il y a aussi une célèbre scène avec la charmante <a href="https://anniceris.blogspot.com/2011/04/alphabet-davril-e-comme-elasti-girl.html">Rita Farr (<b>Elasti-Girl</b>)</a> qui essaye d'attraper le train-fusée d'Immortus avant son évasion "à la Fantomas". Sans vouloir souscrire à toute la lourdeur psychanalytique, je vous laisse interpréter ces cases où je me demande si Bruno Premiani a pu ne pas se rendre compte de la dérive "<i>freudienne</i>". Certes, parfois, un train-fusée <i>n'est qu'un</i> train-fusée. </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6XbEhvm7co9FekKfSpad41yN4dpUbj3LiTyp2Y29-2D2eNfccYZlzu4gVv42T4Fi2u4KXZKKE8s0cks4yKoX932iNnp6LBWetWsURTWY9-tMzy73iiMela0vabK4OW7yP1UOeXoT7Fe0xXkShG-aw0XRRtDgx1-HIzwTOzbQDIyrfMu9HT7EOCn93shU/s599/freuddp1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="593" data-original-width="599" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6XbEhvm7co9FekKfSpad41yN4dpUbj3LiTyp2Y29-2D2eNfccYZlzu4gVv42T4Fi2u4KXZKKE8s0cks4yKoX932iNnp6LBWetWsURTWY9-tMzy73iiMela0vabK4OW7yP1UOeXoT7Fe0xXkShG-aw0XRRtDgx1-HIzwTOzbQDIyrfMu9HT7EOCn93shU/s320/freuddp1.jpg" width="320" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ8z6CezVD_lQDaU2c7McUK_rRNPSZLYvBOGaaMstlpsbhtZS7h6owfHVVIQDVUeQjne-pRsvleLht7pjJYw0F-tU4i9efF6hdNCDVil4FBJlEvSUzjxqrSkw5EYYA1ENkCmCEgUbZn5U_wBlczeviOM0ruf6F1t_vUOkoVaQiO066FLJxpJe76XIPDLk/s607/freuddp2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="607" data-original-width="313" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ8z6CezVD_lQDaU2c7McUK_rRNPSZLYvBOGaaMstlpsbhtZS7h6owfHVVIQDVUeQjne-pRsvleLht7pjJYw0F-tU4i9efF6hdNCDVil4FBJlEvSUzjxqrSkw5EYYA1ENkCmCEgUbZn5U_wBlczeviOM0ruf6F1t_vUOkoVaQiO066FLJxpJe76XIPDLk/s320/freuddp2.jpg" width="165" /></a></div><br /><div><br />
<br />
Que se passe-t-il pendant ce temps-là dans les autres comics vers cet été <b>1964</b> ?<br />
<br />
<b>Chez DC</b><br />
Superman et Batman affrontent <i>The Composite Superman</i> (qui a tous les pouvoirs de la Légion des superhéros) dans <i>World's Finest </i>142. La Légion doit faire face aux manipulations mentales du Time Trapper dans <i>Adventure Comics</i> 321. Flash lutte contre le Weather Wizard dans <i>Flash </i>#145. Green Lantern rencontre pour la première fois Black Hand dans <i>Green Lantern</i> #29. Les membres de la Ligue de Justice se voit interdire par l'ONU d'utiliser leurs pouvoirs dans <i>Justice League of America</i> #28.<br />
<br />
<b>Chez Marvel</b><br />
Les Quatre Fantastiques (alliés à Dr Strange) luttent contre Namor et Dr Doom (<i>Fantastic Four</i> #27). Spider-Man rencontre Mysterio (<i>Amazing Spider-Man</i> #13). Les X-Men luttent à nouveau contre la Brotherhood of Evil Mutants (<i>X-Men</i> #5, daté de mai mais sorti en mars). Les Vengeurs luttent contre les Hommes de Lave (<i>Avengers</i> #5). Daredevil rencontre Electro (<i>Daredevil, The Man Withou Fear </i>#2).</div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-90406483794968607582023-06-17T02:46:00.007+02:002023-06-17T03:16:55.471+02:00The Many Deaths of Laila Starr<p>On peut soupçonner que le scénariste d'origine tamoule <a href="https://www.ram-v.com/">Ram V</a> a envie d'écrire sur l'immortalité. </p><p>Une autre de ses mini-séries <i><b>These savage shores</b></i> (2019, Vault Comics, dessinée par Sumit Kumar) opposait en 1766 des clans de Vampires européens, des Chasseurs de vampire et un <i>Asura </i>soutenant le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Zamorin">Zamorin </a>de Calicut (allié à <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Madras_Presidency">la Présidence de Madras</a>) contre le futur Tipu Sultan de Mangalore lors de la <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/First_Anglo-Mysore_War">Première Guerre de Mysore</a>. </p><p>Mais cela jouait peu sur l'écoulement lent du temps et l'action restait très concentrée sur quelques mois de 1766. C'était plus sur le trope de la <i>prédation </i>que sur l'immortalité, avec les Vampires en métaphore de la Compagnie des Indes. Mais là où cela se brouillait davantage, l'histoire rapprochait en fait les deux types de prédation des Vampires coloniaux et du <i><b>Rākṣasa</b></i> indigène, tout aussi dévorant. Malgré la maîtrise des dessins par Sumit Kumar, j'avais été un peu déçu que cela finisse en un simple combat entre monstres devenus assez indiscernables. </p><p>Pour avoir une vraie histoire sur l'immortalité, il faut donc se tourner vers Laila Starr... </p><p><br /></p><p>Neil Gaiman avait su renouveler les histoires d'immortel dans <i>Sandman </i>#13 avec son histoire de Hob Gadling qui échappait enfin au récit consolateur. Hob Gadling est globalement (comme dans tant de récits chinois) un immortel heureux, même s'il affronte aussi des chagrins, deuils et déceptions. </p><p>Il y a toujours un côté "<i>Ces Raisins Sont Trop Verts</i>" dans toutes les fictions qui nous disent que l'immortalité enlèverait notre finalité et que nous devons accepter notre finitude. C'est insatisfaisant d'utiliser l'imaginaire pour se persuader que ce qu'on ne peut changer est donc parfait. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrf_LLUvhKvITSFVji0CV17I_ms5BSBrCRKW-NZUtmiPYoBr_tbRt2qd1js8WI0Q5mWbmCRactgMMTjpkrH95JI3hprKDXeWwAniXWi1_PCiD0O9aIynUBFJnWVpfGWMgvZEAPOLH9Su5MtiufkdJEZHmHco3m7nReRlOEukksv0cabgzUlO4H1iib/s500/9781684158058.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="325" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrf_LLUvhKvITSFVji0CV17I_ms5BSBrCRKW-NZUtmiPYoBr_tbRt2qd1js8WI0Q5mWbmCRactgMMTjpkrH95JI3hprKDXeWwAniXWi1_PCiD0O9aIynUBFJnWVpfGWMgvZEAPOLH9Su5MtiufkdJEZHmHco3m7nReRlOEukksv0cabgzUlO4H1iib/w260-h400/9781684158058.jpg" width="260" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Comme l'indique le titre de <i><b>The Many Deaths of Laila Starr</b></i> (2021, BOOM Studios, dessiné par Filipe Andrade), la protagoniste Laila est un avatar de la Mort, Kali, et elle meurt de manière différente à chaque épisode dans la Mumbai contemporaine. Toute la mini-série est donc un dialogue à travers des décennies entre la Mort et un humain (nommé "<b>Darius Shah</b>") qui est destiné à trouver le secret de l'immortalité et délivrer l'humanité de son plus vieil adversaire. </p><p>La Mort craint que l'immortalité la dépossède de toute fonction cosmique et les Dieux sont représentés de manière parodique comme une sorte de méga-corporation occidentale où Brahma doit faire une restructuration si la Mort ne mérite plus son poste. La Mort, déchue et incarnée en Laïla, va s'humaniser à chaque fois que <b>Prana </b>("Souffle vital") la ressuscite difficilement. Elle n'ose pas donner la Mort à celui qui tuerait la mort, mais surtout Darius, celui qui aurait dû la faire disparaître, ne peut s'y résoudre ou n'ose pas infliger cette vie éternelle aux humains. </p><p>Ritesh Babu <a href="https://www.tcj.com/dancing-with-death-in-laila-starr/">fait remarquer</a> que la bd <i>inverse </i>en fait un cliché du cinéma indien, et notamment du cinéma tamoul où le dieu Yama (le Juge des Morts) descend souvent sur Terre mais dans des comédies pour finir par se déjuger et laisser un humain continuer à vivre. Thème de comédie romantique comme dans <i>Alceste </i>d'Euripide ou <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Death_Takes_a_Holiday">Death Takes an Holiday</a></i> / <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Here_Comes_Mr._Jordan">Here comes Mr Jordan</a></i> / <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Heaven_Can_Wait_(1978_film)"><i>Heaven can wait</i></a>. Il n'y a pas de tension amoureuse entre la Mort et Darius mais peut-être un roman initiatique où le Destructeur des Mondes observe son destructeur. L'idée même d'avatar est celle où l'éternel s'interrompt et épouse le point de vue fini. </p><p>Une bonne histoire de réconciliation avec l'idée de mortalité reste-t-elle encore à écrire ? Ce but de convertir notre esprit conscient pour qu'il puisse faire face à son opposé, à l'impossible représentation de sa propre inexistence paraît plus facile que profond sur notre condition humaine. La morale de la mortalité est déjà ancienne quand Ulysse refuse le don de Circé ou Calypso, ou quand Pindare dit "<a href="https://anniceris.blogspot.com/2020/11/corps-sepulcres-blanchis-signes.html">Μή, φίλα ψυχά, βίον ἀθάνατον σπεῦδε, τὰν δ’ ἔμπρακτον ἄντλεῖ μαχανάν.</a>" (<i>Ne te soucie pas, ma chère âme, de la vie immortelle mais épuise le possible</i>). Il se peut qu'il n'y ait rien de mieux à dire sur la mortalité (et surtout que toute cette <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/The_Fable_of_the_Dragon-Tyrant">propagande transhumaniste</a> actuelle soit simplement infantile). </p><p>Mais hélas, je ne crois pas avoir lu cette jolie bd tirer d'autre chose que ce charme face à la désynchronisation du récit. Des années ou même des décennies s'écoulent parfois entre chaque réapparition de Laila et Darius vieillit. Darius Shah est vu avec plusieurs coupes dans sa vie et il défend l'ardeur du désir de rester en vie. Laila ne semble en revanche qu'animée par le désir de retrouver cette ombre qui aurait dû lui être fatale, mais je ne vois pas quelle leçon la Mort est censée en tirer. Quand on fait un récit initiatique avec une divinité, on ne comprend pas pourquoi ce dieu devrait <i>évoluer </i>s'il reste divin. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-33959511394252825542023-06-14T10:25:00.005+02:002023-06-15T22:36:27.823+02:00John Romita Sr (1930-2023)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3Av31njeFU7ieYtUzz_v-IyHCJ3-CcPhICBAPNYsVjIXA5VqCgPk-9oGGbGlqipLv83oT-KpLYRGWzxofBJiC4snsIygRDIyqwQ3LQXWZqA-aQcjU079lyw8B1GzwcGJBb0aT-v9_TbNRocz5akISQBmQuYbhGbHGdc9p1dePyp4tlMTgGUxkT908/s980/CA_RomitaSelfPortrain1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="653" data-original-width="980" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3Av31njeFU7ieYtUzz_v-IyHCJ3-CcPhICBAPNYsVjIXA5VqCgPk-9oGGbGlqipLv83oT-KpLYRGWzxofBJiC4snsIygRDIyqwQ3LQXWZqA-aQcjU079lyw8B1GzwcGJBb0aT-v9_TbNRocz5akISQBmQuYbhGbHGdc9p1dePyp4tlMTgGUxkT908/w400-h266/CA_RomitaSelfPortrain1.jpg" width="400" /></a></div><br /><p></p><p>Les comics Marvel chez Kirby ou Ditko doivent en grande partie leur identité aux <a href="https://anniceris.blogspot.com/2019/12/la-geole-et-le-monstre.html">comics de <i>Monstres</i></a>. Leurs super-héros comme la Chose, Hulk ou même Spider-Man furent la suite des histoires de Monstres des années 1950 sur la marginalité et le sentiment d'exclusion. Mais après que Ditko au style si enfiévré et expressionniste eut claqué la porte en août 1966, c'est le style de John Romita Senior (dont on vient d'apprendre le décès à 93 ans) qui allait imprimer une autre influence. </p><p>John Romita s'était formé dans les comics de <i><b>Romance </b></i>(notamment chez DC), aux formes féminines plus érotisées. Il allait arrondir les formes et intégrer une part de tension et des cauchemars baroques ditkoesques à un nouveau style plus serein ou plus "classique". Son Peter Parker restait certes tourmenté et plein de <i>pathos</i>, mais en ayant fini sa phase d'adolescence. La <i>Romance </i>a aussi du <i>pathos </i>mais ce n'est pas le même <i>pathos</i>, on passe de l'exclusion sociale presque sacrificielle au drame intime et plus inter-personnel. Le Parker de Ditko était un adolescent binoclard, émacié et dégingandé, parfois assez irritable, voire violent, et celui de Romita était un étudiant bien plus souriant et séduisant, plus à l'aise et il avait droit à une vie sentimentale plus attirante. </p><p>Il est vraisemblable que les deux artistes projetaient une part de leur propre identité comme on le voit dans l'autoportrait que fait Romita ci-dessus. Alors que Ditko avait été vite en conflit avec Stan Lee, Romita s'entendit bien mieux avec Lee et fit vivre Spider-Man quasiment tout seul pendant 7 ans, de 1966 (le n°39) à 1973 (le n°119, dernier numéro régulier même s'il revint sporadiquement par la suite). Cette entente entre Romita et Lee est d'ailleurs une objection à l'argument des partisans de Kirby & Ditko qui réduiraient énormément l'importance de ce scénariste : les histoires et surtout les dialogues n'avaient pas tellement évolué après le départ de Ditko. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7otobQrQFc4jkCPyTYEHGzH3jR7xmoqWQIzIEKgvC7II97PdM1GB0WLdwIjp6g0gbGp7XSTCA9yscBLcjlDLUVvP6cG6z7l3lLAAFL3P4JQvkvjaBCwvHli6IOj46wEFZTgpH3V7C-Eqh-3IHaH6Nx6sXGNUa8F6Pv3zQHHQDNFROn1P3s__PYx0u/s499/61mw8WI5i8L._SX385_BO1,204,203,200_.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="387" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7otobQrQFc4jkCPyTYEHGzH3jR7xmoqWQIzIEKgvC7II97PdM1GB0WLdwIjp6g0gbGp7XSTCA9yscBLcjlDLUVvP6cG6z7l3lLAAFL3P4JQvkvjaBCwvHli6IOj46wEFZTgpH3V7C-Eqh-3IHaH6Nx6sXGNUa8F6Pv3zQHHQDNFROn1P3s__PYx0u/w310-h400/61mw8WI5i8L._SX385_BO1,204,203,200_.jpg" width="310" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTDFXRG58S10P1U6L0pPWQAkuskwmV_mcygqXP0On1H6AB9OaMqLUFHf_zXe6sby2LgGF3VU8yAUKQiDciuXpS77TdBXkdVjROHlVDfSxrwmYm-uYmQCZIPpkv6lSs0z82AvPqKhO8o8b0cmrFCIYf14TiG3t5RWz2AWJL4PM4Xdub430Q4Y7MA-rK/s1542/mmt2E.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1542" height="234" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTDFXRG58S10P1U6L0pPWQAkuskwmV_mcygqXP0On1H6AB9OaMqLUFHf_zXe6sby2LgGF3VU8yAUKQiDciuXpS77TdBXkdVjROHlVDfSxrwmYm-uYmQCZIPpkv6lSs0z82AvPqKhO8o8b0cmrFCIYf14TiG3t5RWz2AWJL4PM4Xdub430Q4Y7MA-rK/w400-h234/mmt2E.jpg" width="400" /></a></div><p><br /></p><p>Une des marques de l'immense talent de John Romita était que cela semblait si léger et facile, et que c'est son Spider-Man qui est resté la figure emblématique de Marvel quelles que soient les métamorphoses chez d'autres dessinateurs. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbnLrbIV6W55D95K7IJUFKv_h6RjSQZMR0sLdVAGuJ861R5i1wvI4gQW7-G6JN_lKkASWV7VyTmZ83EeRl_CWYJc4B3RGP0-qa1SQ0vG78F4GD6riWRq0ldu1oXrJHa2P290jiMKujMtoeErJanTg8D9Txv--IoRrIl45liq02qmtkl9TWPzTLXFml/s582/354042012_4566080900282674_5147049097734397698_n.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="335" data-original-width="582" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbnLrbIV6W55D95K7IJUFKv_h6RjSQZMR0sLdVAGuJ861R5i1wvI4gQW7-G6JN_lKkASWV7VyTmZ83EeRl_CWYJc4B3RGP0-qa1SQ0vG78F4GD6riWRq0ldu1oXrJHa2P290jiMKujMtoeErJanTg8D9Txv--IoRrIl45liq02qmtkl9TWPzTLXFml/w400-h230/354042012_4566080900282674_5147049097734397698_n.jpg" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">(image prise sur le facebook de Ph. Touboul)</div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-30632826834903887672023-06-05T23:15:00.000+02:002023-06-05T23:15:23.496+02:00Edge of Chaos 1-3 (1983-1984)<p><a href="https://www.tcj.com/shades-of-gray-the-life-and-death-of-the-oft-overlooked-master/">Gray Morrow</a> (1934-2001) était un dessinateur avec une carrière variée qui fit aussi bien depuis 1959 des couvertures de romans de SF (il a gagné 3 Hugo comme artiste 3 ans de suite en 66-68), des adaptations de classiques littéraires, des reprises de comic strips (de Tarzan, Flash Gordon ou Buck Rogers à Prince Valiant - il a même fait un strip adaptant <i>Sword of Shannara</i> dès 78 !), des comics mainstream chez DC et Marvel, de l'horreur en N&B, de la bd érotique (chez <i>Playboy </i>ou <i>Penthouse</i>), du dessin animé avec Bakshi, des travaux indépendants pour adultes comme <i>witzend </i>avec Wally Wood ou chez <i>Heavy Metal</i> (1978-1982). </p><p>Il s'est suicidé (comme son ami Wally Wood vingt ans avant), par arme à feu à 67 ans quand les tremblements de ses mains causés par la maladie de Parkinson l'empêchèrent de continuer à dessiner. </p><p>Dans <i>Heavy Metal</i>, Morrow écrivait et dessinait lui-même les aventures d'un héros avec un court bouc noir (un mélange de l'auteur et d'Errol Flynn), nommé <b>Orion</b> (il en avait créé les bases dès une courte histoire dans <i>witzend</i>). C'était une bd de <i>sword & sorcery</i> (avec des influences du <i>Warlord </i>de Mike Grell de 1975, des innombrables John Carter, des comics de <i>blackploitation </i>et de <i>kung fu</i> des années 70). L'heroic fantasy n'a jamais été un genre aussi populaire dans les <i>comics </i>que dans les romans mais c'était assez important dans la bd indépendante. Morrow mit plusieurs années (entre des boulots mieux rémunérés) pour finir sa série en 60 pages sur Orion. Son héros spadassin flamboyant doit affronter plusieurs sorciers qui veulent lui prendre son épée magique nommée <i>Thorbolt</i>, qui est aussi la clef pour ouvrir les 7 portails. </p><p>Après la conclusion difficile d'Orion, Gray Morrow propose en 1983 <i><b>Edge of Chaos</b></i> chez Pacific Comics (qui avait le grand avantage de laisser les droits aux créateurs). L'auteur complet y fait tout, le scénario, le dessin, l'encrage, le coloriage. Hélas, le style ne reste pas très consistant en partie pour des raisons techniques (chacun des trois numéros est imprimé sur des papiers distincts) et Morrow semble se désintéresser du 3e numéro. </p><p>L'aventurier <b>Eric Cleese</b>, le héros de <i>Edge of Chaos</i> au nom si curieusement <i>MontyPythonesque</i>, ressemble un peu à cet Orion au point que j'ai d'abord cru à une sorte de suite non-officielle chez un autre éditeur et sous un nouveau nom. Mais son apparence tient cette fois plus de Steve Reeves en Hercule que d'Errol Flynn (<i>Eric</i>-<i>Cleese</i> est censé être l'inspirateur futur du mythe d'<b><i>Héra</i></b>-<b><i>clès</i></b>). Cleese tombe amoureux de la déesse Diana, comme le personnage mythologique du géant Orion. Peut-être y a-t-il aussi chez Morrow un vague hommage aux jeux mythologiques à la Von Däniken de Jack Kirby dix ans avant. Et comme chez Wally Wood, les femmes ont tendance à perdre vite leurs vêtements. </p><p>Dans <b><i>Edge of Chaos</i></b>, les Dieux grecs (mais peut-être aussi d'autres panthéons, on voit passer un Anubis) sont des extraterrestres tombés sur Terre dans la Haute Antiquité (sur "Atlantis"). Ils se sont séparés en plusieurs groupes : le capitaine <b>Zeus </b>veut rétablir le contact avec leur planète d'origine et ceux-ci exigent que les Olympiens mettent fin à leurs interférences nombreuses sur l'Humanité et qu'ils réparent les modifications qu'ils ont causées. <b>Moloch </b>au contraire, qui cherche vainement à ressusciter sa femme <b>Althéa</b>, a formé de nombreux mutants et des disciples sorciers sur cette terre d'<b>Atlantis</b>. Moloch est en guerre ouverte contre Zeus mais aussi contre <b>Orcus</b>, le maître des Morts et amant éconduit d'Althéa qui n'a fourni à Moloch que des androïdes pour remplacer la défunte et qui refuse de la faire revivre. </p><p>Zeus veut lutter contre Moloch sans intervenir directement (en partie parce que tous ses agents ont déjà échoué). Il déclenche un paradoxe temporel en faisant venir un Humain, Eric Cleese, et en lui donnant une superforce et quasi-invulnérabilité. Cleese ne sera aidé au début que de <b>Deona la Chasseresse</b>, qui partage ses sentiments. La mythologie grecque n'est guère qu'une vague toile de fond comme ce monde est une superposition de clichés de fantasy. Atlantis est pleine d'innombrables espèces de mutants et hybrides, bêtes intelligentes, centaures, satyres, dryades, elfes, gnomes. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmBQtj9vyZQjgSd8mY4FaAg3Nsf7PTP5h-Moi7e42WvIeorpvS1yeunAW-CL0V1Nf10J-xvivXxM0obDyB8KQS8XMfpwkKoD-uCiz5eBIMh36FYXEGAD_MdRq2bm0g56p2Csf6mpvYKoSnFZ0GS45mfzhvuIeXPq_EoS9Rd8gCtfUxxpkerXj4Vdjk/s1089/ericleese.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="881" data-original-width="1089" height="324" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmBQtj9vyZQjgSd8mY4FaAg3Nsf7PTP5h-Moi7e42WvIeorpvS1yeunAW-CL0V1Nf10J-xvivXxM0obDyB8KQS8XMfpwkKoD-uCiz5eBIMh36FYXEGAD_MdRq2bm0g56p2Csf6mpvYKoSnFZ0GS45mfzhvuIeXPq_EoS9Rd8gCtfUxxpkerXj4Vdjk/w400-h324/ericleese.jpg" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Une des meilleures idées est que Cleese a vite deux acolytes d'espèces différentes, <b>Slag </b>un Néanderthalien stoïque et <b>Flan</b>, un Mandrill hyperloquace qui évoquerait plus des <i>picaros </i>de Jack Vance par son style volubile. Ce fripon alcoolique de Flan risque un peu de voler la vedette à Cleese, qui reste assez plat malgré ses tentatives d'humour. </p><p>Cleese les aide contre la Sorcière <b>Circé </b>("Zersa Hill-Hag"), disciple de Moloch, et celle-ci tente de le tuer avec l'aide d'un Cyclope puis avec une Tunique de Nessus, une sorte de peau-vampire. Ce mélange des mythes d'Ulysse et Héraclès est assez réussi (et Circé semble aussi absorber le personnage d'Athéna comme elle a une chouette robotique, comme dans <i>Clash of Titans</i>). </p><p>Hélas, la fin devient bâclée. Orcus lance ses légions de morts-vivants contre son rival Moloch. Circé se transforme pour faire croire qu'elle est Althéa ressuscitée, pour mieux assassiner son ancien maître Moloch. Celui-ci veut déclencher un cataclysme pour détruire Atlantis et la fin est une reprise directe des <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Worlds_in_Collision">théories fumeuses vélikovskyennes</a> : la catastrophe crée à la fois la Lune (Diana) et la planète Vénus (Zeus décide de la nommer ainsi à cause du triangle amoureux entre Orcus, Moloch et Althea). Les Olympiens survivants décident de repartir de la Terre (y compris Deona) et Zeus propose à Cleese de le ramener à son époque, mais Eric Cleese annonce qu'il va rester vivre dans ce monde antédiluvien, ce qui suggère que Morrow n'aurait peut-être pas renoncé à le réutiliser un jour. </p><p>Malgré la fin décevante et les problèmes d'impression des couleurs, ce comic avait le mérite de laisser Morrow se défouler et quelques cases suggèrent ce qu'il aurait pu faire dans un cadre avec plus de temps pour dessiner. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-61522274393307126092023-05-20T21:51:00.001+02:002023-05-20T21:51:25.908+02:00The Manhattan Projects (2012-2015)<p>Une raison pour laquelle je censure mes critiques de <i>comics </i>est qu'un jugement n'est pas très intéressant si vous vous rendez compte des limites de vos critères, de votre faiblesse connaissance de certains genres ou de votre manque d'ouverture d'esprit. Il est très plaisant dans la lecture de changer d'avis sur un genre mais c'est une expérience rare. Je reste borné dans mes goûts et je ne suis donc pas compétent pour toutes les bandes dessinées fondées sur l'horreur ou la violence qui suscitent des émotions auxquelles je suis peu sensible. </p><p>Pourtant, j'aurais voulu aimer <b><i>Manhattan Projects</i></b> écrit par le grand scénariste Jonathan Hickman et dessiné par Nick Pitarra (dans un style qui évoque souvent Frank Quitely). </p><p>C'est une uchronie satirique parfois très ingénieuse comme on peut s'y attendre d'un auteur aussi malin que Hickman. Mais toute cette ironie me semble ternie par ces dégoulinements de tripes, cette atmosphère cynique et ces massacres de psychotiques. Je veux bien croire que c'est de l'infantilisme manichéen de ma part mais ce genre de défoulement sadique m'ennuie trop pour que je puisse apprécier. </p><p>Hickman a l'air amusé à l'idée de ne pas idéaliser des nouveaux héros modernes que sont Einstein et Feynman et je m'étonne à quel point ce genre de provocations ou profanations me gêne un peu. Pourquoi écrire une histoire sur Einstein si c'est pour en faire un alcoolique cynique meurtrier qui aurait pu s'appeler n'importe quoi d'autre ? Qu'arrive-t-il à la fiction si elle craint d'être kitsch ou naïve dès qu'il n'y aurait pas ce trouble où tout le monde devient amoral ? </p><p>L'histoire parallèle du Projet Manhattan à Los Alamos a les déviations suivantes dans les savants : <b>Enrico Fermi</b> est en fait un espion extraterrestre (ce qui est une jolie inversion du Paradoxe de Fermi !), <b>Robert Oppenheimer</b> a été remplacé par son jumeau maléfique, un psychopathe cannibale qui avale les personnalités de ceux qu'il dévore (ce qui me paraît complètement gratuit), <b>Albert Einstein </b>a réussi à ouvrir un portail dimensionnel et a été remplacé par un double amoral, Albrecht Einstein (le thème du double commence à se répéter, c'est même là que cela a "<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumping_the_shark"><i>sauté</i> par-dessus le requin</a>" pour moi), <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Harry_Daghlian">Harry Daghlian</a> (un des rares personnages un peu sympathiques) a été transformé en un zombie radioactif (qui semble clairement être un clin d'oeil à Dr Manhattan dans <i>Watchmen</i>), le jeune <b>Richard Feynman</b> est hypernarcissique mais a un peu plus de scrupules moraux que les autres et enfin, comme on pouvait s'y attendre, <b>Werner von Braun</b> est un cyborg absolument pas repenti de son nazisme (mais avouons que dans une fiction où Einstein est antipathique, on n'escomptait pas que von Braun ait de la complexité). </p><p>Les hommes politiques sont bien sûr encore plus caricaturaux. Tous les Présidents sont tarés à divers degrés : FDR a été transformé en une IA à sa mort en 1944 et c'est lui qui fait Hiroshima contre la volonté de son successeur, Truman est un sectateur obsédé sexuel, tout comme JFK (j'ai dû rater des épisodes, je ne me souviens pas si on voit Eisenhower), Lyndon B. Johnson est un cowboy meurtrier... Très vite, l'uchronie dévie vers la place que la Terre peut prendre dans le grand jeu martial entre les puissances intergalactiques (ce qui veut dire uniquement des pages et pages de génocides divers de formes innombrables). La Guerre froide terrienne devient vite un détail par rapport à toutes les théories du complot où les Savants et les ETs sont les seuls moteurs de l'histoire. N'aurait-il pas été plus intéressant que Fermi (l'espion polymorphe à la Skrull) soit plus ambigu et sympathique ? Pourquoi une histoire ne doit-elle avoir que des degrés de salauds ? On s'y attend chez Mark Millar ou chez Garth Ennis mais je croyais Jonathan Hickman plus nuancé, plus subtil et plus "empathique". </p><p>A la fin de la série, une courte mini-série, <i>The Sun Beyond the Stars</i>, a presque failli susciter de l'intérêt avec les aventures spatiales de <b>Yuri Gagarin</b> et de la chienne <b>Laika </b>(qui n'est pas morte et a été mutée en une humanoïde canine intelligente). Il y avait quelque chose qui aurait pu devenir plus optimiste et drôle mais bien entendu cela ne dure pas longtemps comme la tonalité générale de la série ne permettrait pas que Gagarine et Laïka deviennent simplement Valérian & Laureline, ou <a href="https://anniceris.blogspot.com/2016/01/orbital-de-sylvain-runberg-et-serge.html">Caleb & Mezoké</a>... Et le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cosmo_the_Spacedog">chien russe Cosmo</a> dans les <i>Guardians of the Galaxy</i> occupe peut-être déjà trop directement la place que pourrait prendre Laïka dans un comic book mainstream. </p><p>Une fiction doit aussi nous apprendre ce qu'on ignorait qu'on aimerait lire. De ce point de vue, c'est une trouvaille. Je ne savais pas à quel point j'aurais aimé lire plus d'aventures de Gagarine et Laika, mais dans un cadre différent qui aurait pu être une parodie de la propagande soviétique sans ce nihilisme. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-26657376403289728812023-05-04T13:10:00.013+02:002023-05-05T19:01:48.628+02:00Occire Shakespeare<p>J'ai été un peu déçu par cette série même si j'en admire certains aspects. </p><p><b><i>Kill Shakespeare</i></b> écrit par Anthony Del Col et Connor McCreary est devenu une expérience multimédia avec à l'origine une série en comics, un roman, une adaptation au théâtre et même <a href="https://boardgamegeek.com/boardgame/149112/kill-shakespeare">un jeu de plateau</a> (où on joue Hamlet, Juliet, Othello, Falstaff et Viola). </p><p>La première série limitée était parue en 12 numéros (deux volumes de TPB) en 2010-2011 et on revient plus pour les dialogues pseudo-shakespeariens des scénaristes Del Col & McCreary (je ne suis pas compétent pour juger à quel point ils massacrent les <i>pentamètres iambiques</i> dans leurs réécritures des vers les plus célèbres) que pour les dessins par A. Belanger. Belanger s'améliore par la suite mais son style est assez cartoony parfois, avec des personnages trapus qui me font presque penser à Pirlouit dans la BD francobelge (ce qui est embêtant dans une tragédie). Mais j'aime bien les couvertures par Kagan McLeod... De manière générale, je trouve les dialogues plus intéressants que les intrigues. </p><p>Dans ce premier arc, <b>Hamlet </b>sort soudain de sa tragédie en accompagnant Rosenkranz & Guildenstern (qui ne le trahissent pas). La bifurcation commence parce que Hamlet va vraiment achever son voyage vers l'Angleterre au lieu d'être détourné par des pirates qui le ramènent au Danemark au début de l'Acte V. Il se retrouve alors accueilli dans une Angleterre parallèle où règne <b>Richard III</b> allié à <b>Lady McBeth</b> (veuve, elle a acquis des pouvoirs magiques des <b>Trois Sorcières</b>) et à <b>Iago</b>. Richard III a déjà vaincu le <b>Roi Lear</b>. Ils tentent de manipuler Hamlet pour qu'il tue le créateur "Will", qui possède la Plume magique qui lui a permis de créer tout cet univers et qui pourrait, selon eux, ressusciter l'ancien Roi de Danemark (voire Polonius que Hamlet a tué par accident). Ils lui donnent aussi une Dague maudite (la Dague de <b>Brutus </b>qui assassina César) qui doit tuer Will même si Hamlet venait à changer d'avis en le rencontrant. Mais Hamlet finit par rencontrer les rebelles menés par <b>Juliet Capulet</b> (qui croit Romeo mort) avec l'aide d'<b>Othello</b>, <b>Falstaff </b>et des fées de <i>Songe d'une Nuit d'été</i>. Il tombe amoureux de Juliet, rejoint la cause des Enfants de Will et retrouve le Créateur, Will, artiste désabusé et alcoolique qui ne semble pas prêt à les aider. </p><p>J'ai trouvé le rythme de ce premier cycle assez peu satisfaisant. Le milieu est trop lent (avec une "<i>Pièce dans la Pièce</i>" en reprise de <i>Hamlet</i>, où Hamlet et Juliet montent une pièce alors qu'ils sont censés préparer la guerre contre Richard III) et la fin est trop prévisible (si ce n'est que je n'avais pas prévu que <b>Romeo Montague</b> reviendrait sous une forme héroïque mais accepterait si aisément au début que Juliet lui préfère maintenant le Prince de Danemark). </p><p>Le premier arc se basait plus sur les <i>tragédies </i>les plus célèbres (en dehors de Falstaff, qui est aussi dans une comédie). La suite va plus vers des <i>comédies </i>réinterprétées de manière plus mélodramatique. </p><p>Le second arc est une mini-série plus courte, <i>The Tide of Blood</i> (2013) où les héros (Hamlet, Romeo, Juliet, Othello) se retrouvent naufragés sur l'Île maudite de <b>Prospero</b>, <b>Caliban </b>et <b>Sycorax</b> dans <i>La Tempête</i>, manipulés par l'étrange <b>Miranda </b>et Lady McBeth (que je trouve parfois difficiles à distinguer dans le dessin). La tragédie se déplace de la politique vers le triangle amoureux entre Hamlet, Juliet et Romeo. L'avantage est qu'on a enfin une sorte de "tragédie" à la fin (mais en partie gâchée par des conventions de comics) mais je n'accroche pas aux personnages tels qu'ils sont réécrits et ils deviennent parfois assez incompréhensibles, notamment Miranda. La métaphore où Prospero dit que l'art de l'écriture est supérieur à toute sa magie mais que le <i>dessin </i>peut bouleverser <i>l'écriture </i>me paraît assez mal maîtrisée si les auteurs voulaient soudain inclure une "<i>BD dans la BD</i>". </p><p>Le 3e arc (volume 4), <i>The Mask of Night</i> (2015), serait une réécriture de <i>The Twelfth Night</i> après <i>La Tempête</i>, mais plus une parodie des BD de pirates que la comédie romantique (rappelons qu'au tout début, Hamlet aurait dû être sauvé par les pirates). Dans la pièce, <b>Viola </b>naufragée en Illyrie se fait passer pour un homme, <b>Cesario</b>, et entre dans un triangle amoureux, alors que son frère jumeau <b>Sebastian </b>devient un pirate. Ici, Viola (dont je vois très mal le rapport avec l'autre Viola) est devenue une pirate et une maîtresse du noble pirate masqué Cesario. Ils luttent contre la flotte de <b>Titus Andronicus</b> (qui dans cette version est devenu un monstre cannibale allié à Richard III ???). Mais je n'ai pas compris qui était cette version de Cesario. Il ne semble pas être Antonio (le pirate ami de Sebastian). Est-ce simplement le <b>Duc Orsino</b> d'Illyrie (dont Viola est tombée amoureuse quand elle était Cesario) ? Est-ce une fausse piste avec un personnage d'une autre pièce ? Pourquoi Viola est-elle si cynique dans cette version ? Le fait que certains personnage soient si difficiles à distinguer est un problème pour les scènes dramatiques de reconnaissance. <b>Feste</b>, le Bouffon de <i>la Nuit des Rois</i>, a l'air de devoir jouer un nouveau rôle sinistre en remplaçant Iago du premier arc ou plutôt les Trois Sorcières comme un choeur trop bien informé. </p><p>Dans le 5e TPB, <i>Juliet: The Past is Prologue</i>, 2017, dessiné par Corin Howell, on revient<i> </i>sur le personnage de Juliet Capulet et on voit comment elle est passée de veuve de Romeo à chef de la rébellion. L'adversaire est ici le <b>Duc de Cornwall</b> (qui a trahi son beau-père le Roi Lear et est devenu un lieutenant de Richard III). Cornwall fait assassiner la mère de Juliet s'est remariée et son nouveau mari, le marchand <b>Shylock</b>, parce qu'ils finançaient la rébellion. Juliet trouve le mercenaire Othello et <b>Imogène </b>(la princesse injustement accusée dans <i>Cymbeline</i>). Je m'attendais à trouver dans la Vérone de Juliet un cross-over avec<i> The Two Gentlemen of Verona</i> (qui ressemble à certains des thèmes de <i>The Twelfth Night</i> puisque Julia s'est déguisée en Sebastian pour suivre Proteus qu'elle aime) mais en dehors d'un jeune rebelle qui s'appelle "Valentine" comme l'ami de Proteus, il n'y a pas d'allusion, il me semble. </p><p>Ce volume comprend aussi une suite des aventures de <b>Viola </b>après les événement du volume 4. Elle est sauvée par <b>Perdita </b>(qui dans <i>The Winter's Tale</i> est une princesse abandonnée par son père et élevée par des ours puis des bergers) et elle retrouve son jumeau Sebastian (en revanche, cette version de Perdita n'est pas fiancée à Florizel, le prince de Bohème et a été changée en une sorte d'alchimiste). </p><p>L'histoire n'est visiblement pas encore terminée malgré cette interruption de 5 ans. Pour l'instant, on peut imaginer encore une fois une fin tragique dans le triangle Hamlet-Juliet-Romeo (où Romeo remplacerait <b>Laertes</b>) mais je ne devine pas quel rôle vont jouer Viola ou cet énigmatique bouffon Feste. </p><p>Les personnages féminins comme Juliet et Viola acquièrent beaucoup plus d'autonomie et de force dramatique mais elles risquent aussi de devenir assez méconnaissables tant elles se sont éloignées du personnage original de la pièce (alors que Hamlet ou Othello demeurent très similaires à leur rôle habituel). Lady McBeth, elle, est plus reconnaissable mais elle est un peu caricaturale dans son rôle d'archi-némesis de la série. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-52913333625213383402023-02-02T23:24:00.000+01:002023-02-02T23:24:27.336+01:00Bon, finalement, juste les 12 premiers épisodes de Space Ranger alors.... Oui, vous aviez deviné que <a href="https://anniceris.blogspot.com/2023/01/pourquoi-je-ne-ferai-probablement-pas.html">ma dénonciation n'était que prétérition</a>. <br /><br /><b>Space Ranger</b> est construit sur le modèle du <i>Lone Ranger</i> (créé en 1933), mélange de sheriff texan et de héros masqué à identité secrète. Ricky Starr est un super-capitaliste, fils de Thaddeus Starr, un magnat d'Allied Solar dans le système solaire du XXIIe siècle. Comme tous les Scarlet Pimpernel ou Zorro, il cache son héroïsme à son père (et il est parfois impliqué que son père n'est pas enthousiasmé par l'indolence de son héritier) mais la petite différence est qu'il n'a pas seulement Bernardo / Kato / Alfred, mais sa fiancée/secrétaire <b>Myra Mason</b> (un peu comme Pepper Potts pour Tony Stark). Cette Myra a le même nom et prénom que la petite amie du Dr Midnite (tuée par un tueur en série après la 2e Guerre mondiale, dans <i>JSA </i>#40). Comme les comics détestent les coïncidences, il doit y avoir une connexion ou un paradoxe temporel entre les deux Myra. Une autre ressemblance avec Tony Stark/ Iron Man est l'importance des gadgets : Starr n'a pas de pouvoirs mais il a des douzaines d'armes et même (dans <i>Tales of the Unexpected</i> 46) un arsenal de divers costumes dans sa base secrète sur un astéroïde où il cache aussi son vaisseau, <i>Solar King</i>. Il collabore avec la Patrouille spatiale malgré son statut de vigilante caché (les héros sous le Comic Code Authorrity des années 50 sont des figures de l'ordre proche des autorités, c'est Edgar Hoover qui avait demandé à ce que cela reste le cas) mais il faut alors supposer qu'il n'a pas envie de partager ses inventions avec elle car sinon il perdrait sa singularité. <br /><br /><div><div>Cryll l'extraterrestre polymorphe rosâtre qui accompagne le Space Ranger (comme l'Indien Tonto pour Lone Ranger) ressemble un peu à Otho l'androïde plastique de Captain Future mais il annonce surtout le petit Proty (qu'Edmond Hamilton créera 6 ans plus tard dans <i>Adventure Comics</i> #308 (mai 1963). Il incarne un <i>comic relief</i> mais n'est pas qu'un faire-valoir comme il est plutôt courageux et très efficace comme la faune extraterrestre lui permet d'obtenir presque tous les pouvoirs possibles. Il dit dans les premiers épisodes qu'il est devenu l'ami fidèle après avoir été sauvé par le Space Ranger mais il semblerait que d'autres histoires aient inversé ce scénario et que ce soit lui qui l'ait sauvé. </div><div><br /></div><div>La série jouit d'une grande continuité artistique : c'est <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Bob_Brown_(comics)">Bob Brown</a> (1915-1977) qui dessina presque toute la série avec <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Jim_Mooney">Jim Mooney</a> (1919-2008). En revanche, on ignore quelle est la part respective de Gardner Fox et Edmund Hamilton dans les premiers épisodes (ou d'autres scénaristes de DC Comics). </div><div><br /></div><div>Le Space Ranger n'est pas réapparu tel quel dans les comics récents mais dans la série <i>Justice League Odyssey</i> #15-25 (<b>2020</b>) créée par Dan Abnett, on découvre une nouvelle version, une certaine "<i>Gamma Knife</i>". Elle tire son nom d'une sorte de super-scalpel laser et se présente comme <b><a href="https://dc.fandom.com/wiki/Suzi_Starr_(Prime_Earth)">Suzi Starr</a></b>, fille de Ric Starr. Dernière des Space Rangers créés par son père, elle a voyagé dans le temps en aidant l'étrange Epoch Lord of Time (qui a l'air complètement déphasé et incohérent) et aide les membres de la Ligue de Justice à lutter contre Darkseid. Elle est entourée de plusieurs Drones intelligents (un peu comme le nouveau Mr Terrific mais ce sont des débris de son ancien robot modifié par Epoch) mais il n'y a pas de trace de Cryll... Elle est finalement détruite dans un paradoxe temporel complexe. <br /><p> <i><b>Showcase</b> </i>15, août 1958 <br />"The Great Plutonium Plot" Jarko le pirate <b>jovien </b>et Gurph le pirate <b>martien </b>volent du plutonium sur Venus et sur la Lune. Ricky Starr fait exprès de se faire voler son plutonium pour suivre la piste des pirates avec des traces d'audium qui émet des vibrations. Il retourne sur son astéroïde avec Cryll, son ami polymorphe qu'il a sauvé sur <b>Pluton</b>. Il trouve leur chef humain Zandor, sur <b>Ganymède</b>, qui avait besoin de voler tout ce plutonium pour faire fonctionner son téléporteur qui lui permettrait de voler ensuite toutes les ressources n'importe où. </p><p>"The Robot Planet" Rick, Myra et Cryll partent vers <b>Sirius </b>parce que des machines gravitationnelles venues de cette étoile (<i>α Canis Majoris</i>, à 8,6 années-lumière) déstabilisent tout le système solaire. Elles sont contrôlées par le Cerveau et ses robots qui ont asservi la population des Shans, revenus à un niveau technologique primitif. Après avoir essayé divers rayons, Rick trouve le moyen de détruire le Cerveau et de délivrer la planète de Sirius. </p><p><i><b>Showcase</b></i> 16, septembre 1958<br />"Secret of the Space Monster" Rick découvre que des Korthiens (de longs avians bleus venus de <b>Procyon</b>, <i>α Canis Minoris</i> est à 11,5 années-lumière) utilisent des illusions de monstres spatiaux pour détourner les vaisseaux près de leur base sur <b>Ganymède </b>(encore !). Ce sont des rebelles contre le gouvernement korthien et Rick vient sur Korth pour les dénoncer (comment a-t-il deviné que leur rébellion est illégitime ?) mais il est capturé par le ministre qui soutient l'insurrection et qui veut utiliser les illusions pour faire un coup d'Etat. Rick s'évade avec l'aide de Cryll (en "félin <b>neptunien</b>" qui peut dévorer du métal) et sauve le gouvernement khortien en leur révélant le subterfuge. Cet épisode ressemble beaucoup trop au précédent. </p><p>"Riddle of the Lost Race" Des bandits (dont un insectoïde <b>Plutonien</b>) attaquent le Musée de l'espace et volent un ancien livre trouvé sur <b>Mars</b>. Rick, déguisé en chasseur <b>Mercurien</b>, espionnent les bandits et les suit dans la Vallée des Glaces sur <b>Saturne</b> où se trouve un peuple primitif et des ruines d'un peuple ancien qui permettrait de déchiffrer la carte au trésor du livre. Puis le Plutonien part voler le Joyau sacré des <b>Vénusiens</b> qui doit servir de clef pour le trésor, qui se trouve dans le Sphinx <b>mercurien</b>. (je crois donc compter 5 planètes différentes dans cette histoire). Dans cet épisode, Myra Mason n'est pas qu'une assistante et est même assez efficace, ce qui sera hélas souvent oublié par la suite. </p><p><i>Tales of the Unexpected</i> #40, août 1959</p><p>"Last Days of the Planet Mars" Zike, un savant fou <b>martien</b>, s'est enfui de l'astéroïde prison et a promis de détruire sa planète natale. Rick poursuit un de ses hommes de main (l'un d'eux ressemble au <b>Plutonien </b>insectoïde de l'épisode précédent) jusqu'à <b>Jupiter </b>et crée une illusion pour faire croire à Zike qu'il a détruit la vraie Mars. </p><i>Tales of the Unexpected</i> #41 sept. 1959 <div>"The Destroyers From The Stars"</div><div>Rick poursuit des extraterrestres (petites créatures bleues) qui cherchent sur <b>Ganymède </b>(c'est la 3e fois) des restes d'un ordinateur des Grands Anciens. Il arrive à les faire arrêter avec l'aide de leur propre peuple mais l'ordinateur du peuple perdu est détruit dans le combat et ses secrets disparaissent avec lui. Ces histoires se répètent beaucoup, non ? </div><div><br /><i>Tales of the Unexpected</i> #42 octobre 1959 </div><div>The Secret of the Martian Helmet</div><div>Pour capturer un groupe (interplanétaire) de pirates qui utilisent une arme dangereuse volée à la compagnie <i>Allied Solar</i> de son père, Rick fait croire qu'il a pu faire fonctionner l'antique Casque du Héros <b>martien </b>Kolan Varr qui donnerait des pouvoirs psis. Rick prétend qu'il en tire des pouvoirs télékinésiques. Les Pirates viennent voler le casque et c'était le vrai but de Rick pour les faire arrêter dans leur base cachée sur <b>Venus</b>. Un (léger) intérêt de cet épisode est que c'est la première fois qu'on représente une vie quotidienne de la Fédération solaire avec des espèces mélangées dans les différentes classes de la vie sociale comme des journalistes ou des membres de la Patrouille Spatiale. </div><div><br /></div><i>Tales of the Unexpected</i> #43
Nov., 1959 <div>Riddle of the Burning Treasures</div><div>Solan de <b>Titan </b>fait voler plusieurs reliques : le Livre des <b>Martiens </b>bleus de Walleron, l'épée de Tartaron de <b>Venus </b>et le collier de la Reine Cléon de <b>Jupiter </b>et fait croire à chaque fois que les objets ont été détruits à cause de Ricky. C'est la première fois qu'on voit les <b>Vénusiennes</b>, des piscoïdes aux écailles de couleur aubergine/prune alors que le dessinateur Jim Mooney a l'air de surtout dessiner des <b>Mercuriens </b>à la peau verte et des <b>Martiens </b>à la peau rouge. </div><div><br /></div><i>Tales of the Unexpected</i> #44 Dec., 1959 <div>The Menace of the Alien Indians</div><div>Un épisode qui serait assez "problématique" aujourd'hui dans les clichés de Western. Un peuple venu du système <b>Procyon </b>(mais différent des Korthiens vus dans <i>Showcase </i>16) a absorbé les coutumes des Premières nations nord-américaines et attaquent le système solaire pour réunir des ressources pour l'armement. Space Ranger découvre leur village sur <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rhea_(moon)" style="font-weight: bold;">Rhea</a>, lune de <b>Saturne </b>et les pillards de ressources sont arrêtés par d'autres tribus de Procyon. </div><div><br /></div><i>Tales of the Unexpected</i> #45 janvier 1960 <div>The Army of Interplanetary Beasts</div><div>Space Ranger lutte contre Zakk Tor, un extraterrestre (caché sur <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Io_(moon)">Io</a>, lune de Jupiter) qui contrôle toute une ménagerie de créatures aux pouvoirs divers : Dragons Griffus <b>Uraniens</b>, Oiseaux Messagers <b>Martiens</b>, Oiseau Géant Jovien, Ours Energétiques <b>Vénusien</b>, Lapins Somnifères <b>Martiens</b>, plus un Singe Télépathique <b>Mercurien</b>... Un indice qui peut faire penser que l'histoire est d'Edmond Hamilton est qu'il a utilisé un concept très proche de ce dresseur d'animaux à superpouvoirs avec le <i>Monster Master</i> contre la Légion des Superhéros dans <i>Adventure Comics</i> 309, juin 1963. </div><div><br /></div><div><i>Tales of the Unexpected</i> #46
février 1960 </div><div>The Challenge of the Alien Champion</div><div>Space Ranger est enlevé sur <b>Uranus </b>par des aliens venus d'un autre monde, Illyrion. Zak Tal, partisan de la guerre contre la Terre, veut le forcer à se battre en duel contre son champion, Kragon. Il le bat avec l'aide de Cryll. Les Illyrions ressemblent un peu à des hérissons avec leurs piquants mais aussi à l'étrange gorille-robot dans <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Robot_Monster">Robot Monster</a></i>, nanar de 1953. </div></div></div><div><br /></div><div><i>Tales of the Unexpected</i> #47, mars 1960</div><div>The Invasion of the Jewel-Men</div><div>Un cristal extraterrestre géant tombé sur <b>Mars </b>produit des hommes de cristal indestructibles pour piller des ressources qui lui permettent d'en fabriquer encore plus. Space Ranger découvre que certaines vibrations peuvent les détruire mais c'est Cryll à nouveau qui le sauve en se transformant en "<i>vibrodeer</i>" <b>saturnien</b>. </div><div><br /></div><i>Tales of the Unexpected</i> #48 avril 1960 <div>The Beast from the Invisible World</div><div>Un monstre géant invisible désintègre les usines d'Allied Solar sur Terre et menace New Chicago. Space Ranger échoue à le vaincre mais est aidé par des policiers invisibles venus du monde d'Ulix dans une autre dimension. C'est en voulant éliminer la créature qu'ils l'ont envoyée dans notre dimension où ils ne peuvent être présents que sous une forme invisible. Une variation sur <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Forbidden_Planet">Forbidden Planet</a></i> (1956). </div><div>'Dans ce même numéro, en dehors de Space Ranger, une inversion pas mal du thème des Skrulls et qui évoque peut-être Martian Manhunter créé en 1955 : Throg un alien naufragé sur Terre (qui a le pouvoir de créer des vibrations qui détruisent le métal) se bat contre son frère Xiarg avant de le convaincre d'aider les humains aussi. </div><div><br /><i>Tales of the Unexpected</i> #49 mai1960 </div><div>The Alien Wizard</div><div>Zastro, un criminel <b>mercurien</b> à la peau verte vient voler dans la Bibliothèque solaire un plan pour trouver le livre secret du sorcier Ptark sur <b>Uranus</b> et ensuite les ingrédients qu'on trouve sur <b>Jupiter</b>. La sorcellerie a l'air de créer surtout des illusions. Le livre de Ptark est détruit à la fin. Cryll se transforme en divers animaux dont un singe télépathique <b>mercurien</b>, un rare exemple de <i>continuité </i>comme il avait déjà utilisé cette forme dans le #45. </div><div><br /><i>Tales of the Unexpected</i> #50 juin 1960 </div><div>Menace of the Sun-Creature</div><div>Explorant le système <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Achernar">Achernar </a>(Alpha Eridani, 139 années-lumière), Space Ranger aide la police alien à combattre un monstre solaire qui dévore l'énergie. </div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-8679281206644013732023-01-25T22:51:00.002+01:002023-01-26T00:12:04.868+01:00Pourquoi je ne ferai probablement pas de résumé de Space Ranger<p><b>Space Ranger</b> fut aussi créé par Edmond Hamilton comme <a href="https://anniceris.blogspot.com/2023/01/chris-kl-99.html">Chris KL-99</a> (en s'inspirant trèèès directement de Lucky Starr d'Asimov, qui était lui-même une parodie du <i>Lone Ranger</i>, un cowboy à travers notre système solaire) mais il ne resta pas durablement et comme les scénarios ne sont pas signés, on ignore quelles histoires seraient vraiment de lui. </p><p>Une différence entre Lucky Starr et Ricky Starr est que le premier avait reçu un masque d'anciens Martiens qui pouvait le faire passer inaperçu alors que la visière de Ricky Starr ne semblait servir à rien d'intéressant. Un détail bizarre est que sa petite amie et secrétaire (au XXIIe siècle) a le même nom et prénom que la petite amie du Dr Midnite (en 1942...). </p><p>La plupart des histoires furent écrites par Gardner Fox puis par Bob Haney (qui est quand même un des pires scénaristes de DC des années 60) ou par Arnold Drake, qui est certes meilleur mais qui a déclaré à quel point il haïssait ce personnage quand DC lui demandait d'écrire la suite de ses aventures. </p><p>Drake raconte dans cette <a href="http://www.sequentialtart.com/archive/jan00/drake.shtml">interview de 1999</a> que les scénaristes de DC se disputaient pour ne pas être forcés de faire Space Ranger. </p><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><p><b>Arnold Drake</b> : Space Ranger was funny: none of the writers liked the character. So you did Space Ranger as a kind of punishment. </p><p><b>Sequential Tart</b>: What didn't they like about it? </p><p><b>Arnold Drake</b>: Cornball. Space Ranger had an alien pet which we thought was very cornball, too. So I had a little song I made up. Whenever it was my turn to do Space Ranger, I'd sit down at the typewriter and I would sing, " <i>Spaaaace Ranger, I hate you. Spaaace Ranger, you're miiiine.</i>" </p></blockquote><p>Cela ne me donne pas tellement envie, quel que soit mon kitsch ou mon goût pour les histoires où le système solaire est habitable, de me plonger dans les 42 numéros de <i>Tales of the Unexpected</i> (même si la partie anthologie de nouvelles sans personnages récurrents a parfois des histoires vraiment charmantes). </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-52857399365161042732023-01-24T23:38:00.015+01:002023-01-27T00:13:47.622+01:00Chris KL-99<p>J'ai déjà parlé plusieurs fois de <a href="https://anniceris.blogspot.com/2012/08/des-astres-errants-et-leurs-doubles.html">ma</a> tendresse <a href="https://anniceris.blogspot.com/2007/11/les-rois-des-toiles.html">pour </a><b>Edmond Hamilton</b> (1904-1977), un auteur des <i>pulps </i>qui fut un des fondateurs du <i>Space Opera</i> (avec son <i><a href="https://anniceris.blogspot.com/2011/07/quelques-etapes-sur-le-space-opera.html">Crashing Suns</a></i>, dès <b>1928</b>). Après avoir créé le super-héros de sf <b>Captain Future</b> en <b>1940</b>, (en cours de traduction française par Pierre-Paul Durastanti aux éditions du Bélial), Edmond Hamilton passa aux <i>comic books</i> où il devint un des principaux scénaristes de Superman et de la <i>Légion des super-héros</i> des années 1950 au début des années 1960. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia8U8XrW1xvPpMkPlgDZWN6YUvFn7TjbXrJ6-eO3UUb-Xs5t1E-Ol3DvBttuVoHvnq3A0lReFIn2ThYXeUhs88XngAHsVr1SdZVjfEYLK95H1j41YZuJ0pQtV6vSvXl9wQfQyOVwfmvVE3fmbQv7q6gPoQkobmKVP22UUx0cFYBjXxoEwfUbTTfNrT/s690/chriskl99.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="677" data-original-width="690" height="393" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia8U8XrW1xvPpMkPlgDZWN6YUvFn7TjbXrJ6-eO3UUb-Xs5t1E-Ol3DvBttuVoHvnq3A0lReFIn2ThYXeUhs88XngAHsVr1SdZVjfEYLK95H1j41YZuJ0pQtV6vSvXl9wQfQyOVwfmvVE3fmbQv7q6gPoQkobmKVP22UUx0cFYBjXxoEwfUbTTfNrT/w400-h393/chriskl99.jpg" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p>En <b>septembre 1950</b>, Hamilton crée pour DC Comics un personnage dans le premier numéro du nouveau magazine d'anthologie <b><i>Strange Adventures</i></b>, <b>Chris KL-99</b>. Il n'écrira que <b>8 épisodes</b> (dans les numéros 1, 2, 3, 5, 7, 9, 11 et enfin le n°15 en <b>décembre 1951</b>) et le personnage tombera à peu près dans les limbes de l'oubli à part une brève apparition 35 ans après aux côtés de Superman dans <i>DC Comics Presents</i> 78 (février <b>1985</b>) ou un <i>retcon/reboot </i>discutable de son passé dans <i>Secret Origins</i> 43 (<b>1989</b>). Par rapport à d'autres personnages récurrents comme Adam Strange (l'imitation de John Carter par Gardner Fox), <a href="https://anniceris.blogspot.com/2015/02/captain-comet.html">Captain Comet</a> (le superhéros mutant de John Broome) ou Space Ranger (un autre super-héros du futur de Hamilton inspiré du Lucky Starr d'Isaac Asimov), Chris KL-99 resta donc très peu populaire alors que je le trouve sur certains points plus original. </p><p>Chris KL-99 est souvent présenté comme une nouvelle version de <b>Captain Future</b> (alias Curtis Newton, que Hamilton avait essayé de relancer dans une douzaine de numéros de <i>Startling Stories</i> après la Guerre). Comme ce dernier, Chris a trois partenaires pas totalement "humains" : Curtis Newton a <b>Otho </b>l'androïde (<i>Mala</i> dans l'<i>anime</i>), <b>Grag </b>le Robot et <b>Simon Wright</b> le Cerveau dans une Cuve, Chris KL-99 a deux extraterrestres humanoïdes, <b>Jero </b>le savant Vénusien (petit reptilien aquatique), <b>Halk </b>le gigantesque aventurier Martien rouge (qui a même droit à des origines dans le n°9 "The Exile of Space") et <b>Loopy </b>un "<i>chien-caméléon</i>" qui change de couleurs selon ses émotions (bleu pour peur, blanc pour fierté...). Ils partagent tous les trois un vaisseau décrit comme "minuscule" (<i>tiny rocketship</i>), le <i>Pioneer</i> (le vaisseau de Newton s'appelle le <i>Comet</i>). L'autre point commun avec Captain Future est que Newton cherchait à venger ses parents assassinés et que Chris enquête pour les retrouver dans les premiers épisodes (ce qu'il ne racontera que dans le n°7 sur ses origines). </p><p>Les héros de <i>comics </i>de Hamilton tendent à être encore plus "sf <i>molle</i>" que ses romans de <i>Space Opera</i> habituels (ce qui n'est pas peu dire). Une autre différence est que Captain Future est plutôt un justicier du système solaire alors que Chris KL-99 n'est pas censé être un justicier mais un <b><u><span style="color: red;">explorateur</span></u></b>, un éclaireur obsédé uniquement par l'idée de répertorier de nouvelles planètes loin de notre système (voir les <a href="https://anniceris.blogspot.com/2012/02/la-cartocratie.html">beaux textes d'Apollonios de Rhodes ou de Sénèque</a> sur l'ouverture des horizons). Il lutte certes contre des dangers et des tyrans (pas tellement contre des envahisseurs extérieurs) mais sa motivation première reste la découverte, l'extension des cartes pour recouvrir le monde connu et réduire les zones obscures. </p><p>Et là où Chris est encore assez moderne est dans une idée simple de "<i>Prime Directive</i>" de <i>Star Trek</i> avant la lettre : alors qu'il fut nommé en l'honneur de "<b>Christophe Colomb</b>", il en incarne l'<i>idéal opposé</i> de cet impérialiste esclavagiste comme il passe une partie de son temps à vouloir défendre les habitants indigènes de tout pillage ou déprédation. Il n'<i>explore</i> pas pour <i>exploiter & exterminer</i> mais pour préserver les mondes contre des colons moins respectueux que lui (même s'il faut reconnaître que l'interférence réapparaît quand il aide les populations contre leurs propres dirigeants). Ce n'est pas encore un thème aussi éculé qu'aujourd'hui et les autres séries de SF de cette époque avaient plus d'invasions d'extraterrestres au lieu de protection contre la colonisation. On sait que c'est la période où le genre dominant du <i>Western </i>va finir par se retourner contre son propre mythe de la Frontière (ce qui va finir par le faire disparaître de la représentation américaine la décennie suivante). </p><p><b><u>Résumé des 8 épisodes</u></b></p><i>
Strange Adventures</i> #1 (septembre 1950): "<b>The Menace of the Green Nebula</b>!"<div>Dessins de Howard Sherman (1909-1993)</div><div>Chris KL-99 vit au <b>XXIe</b> siècle (Space Ranger sera reculé, lui, au XXIIe siècle) et est le premier Terrien <i>né dans l'espace</i> dans un vol entre la Terre et Mars. Il a été nommé Chris en hommage à <b>Colomb </b>et 99 comme un titre honorifique car il obtint un record 99% sur son score de cadet de l'Académie spatiale. Il cherche des planètes habitables et cartographie dans le système Alto une planète hyper-magnétique et un monde aquatique peuplé de phoques humanoïdes. Il fait d'ailleurs remarquer que la Terre aussi a été recouverte par les océans au XXe siècle. Cela me semble être une allusion à une autre histoire dans le même magazine, "<i>The Second Deluge</i>" de son collègue <b>Gardner Fox</b> où un savant a déclenché un déluge qui a recouvert la Terre en 1971 suite à une tentative de lutter contre la sécheresse (ou alors c'est un paradoxe temporel et Hamilton est en train de faire un <i>cross-over</i> avec <i>la Cité des eaux mouvantes</i> dans Valérian et Laureline...). Une des scènes récurrentes de la série est le fait que Chris aime disposer des modèles en 3D anti-gravité des systèmes solaires qu'il a explorés dans le Grand Cartulaire de <i>The Hall of Worlds</i>. Jan Varden, un autre explorateur, tend alors un piège à Chris. Il envoie une sonde téléguidée dans la Nébuleuse Verte avec un faux message d'appel à l'aide pour que Chris se sente obligé d'entrer dans cette zone dangereuse. Même Chris n'a pas osé y aller à cause des périls de la zone, des tourbillons et des formes de vie électriques (appelées des "<i>Electrae</i>" dans l'épisode de <i>Strange Adventures</i> n°9). Le <i>Pioneer </i>réussit à passer sans savoir qu'il ouvre ainsi la voie au vaisseau de Jan Varden, venu piller le radium du Monde de la Nébuleuse. Les habitants de ce monde se nourrissent de radium et Chris réussit à communiquer avec eux avec un traducteur télépathique. Il comprend alors la supercherie de Varden et le fait arrêter. Le monde des hommes de radium est déclaré hors-limites. </div><div><br /><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #2 (novembre 1950): "<b>The World of Giant Robots</b>!" </div><div>Chris, Halk et Jero visitent un monde de plantes géantes et un monde désynchronisé où les habitants vivent au ralenti. Puis ils arrivent dans un monde où un savant nommé Karath a construit des <i>Mechas </i>géants pour réparer la planète qui menaçait d'être détruite par son activité volcanique (idée à laquelle n'avait pas pensé Jor-El pour Krypton !). La population a fui dans l'espace le temps que les Méchas re-"<i>terraforment</i>" leur planète, mais Zuur, un tyran, a pris le contrôle de ces Robots géants pour asservir sa population quand elle reviendra de son exil. Grâce à Loopy, Chris détourne l'attention des Robots et reprend le contrôle d'assez de machines pour vaincre les troupes de Zuur. La population revient et Zuur est arrêté. </div><div><br /></div><div>La manière dont les robots sont dessinés (avec à la place de la tête des sphères transparentes de pilotage qui font penser à des distributeurs de bonbons) rappellent la forme des robots hostiles de <b>Computo </b>dans l'histoire que Hamilton fera plus tard pour la Légion des superhéros (<i>Adventure Comics</i> 340, janvier 1966). </div><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #3 (décembre 1950): "<b>The Metal World</b>!"</div><div>Le trio d'explorateurs survolent un monde avec des forêts de cristal et un monde creux habité sous une apparence désertique. Mais ils sont rappelés et trouvent un monde "nomade" (<i>Gypsy World</i>) dont les habitants pillent les métaux à travers l'espace connu. Leur monde a en effet perdu tout son métal face à une forme de vie <i>metallivore </i>qui a détruit toute leur civilisation (je crois me souvenir qu'il y avait aussi des metallivores dans un épisode de <i>Captain Flam</i>). Chris les aide à capturer une planète inhabitée riche en métal mais qui était trop proche d'un soleil rouge. Le monde nomade repart en emportant la planète de métal avec eux et en rendant les ressources qu'ils avaient volées. </div><div><br /></div><div>Un des défauts de cette série est la réticence de Hamilton à donner des noms propres. Il cite cependant un monde dans cet épisode Quorat le Monde du Brouillard sans visibilité. </div><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #5 (février 1951): "<b>The World Inside the Atom</b>!" </div><div>Le Bureau de la Science a capté un message d'appel à l'aide venu de la planète "<b>Ruun</b>". Chris découvre que Ruun est un monde dans un atome (la nouvelle "<i>The Girl in the Golden Atom</i>" de <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Ray_Cummings">Ray Cummings</a> date de 1919 mais Cummings l'avait déjà adaptée pour Timely dans <i>Captain America</i>) et il miniaturise son équipe pour y aller. A l'intérieur de ce micro-monde, Chris utilise la différence d'échelle pour se dissimuler et il libère le savant qui a créé un nouveau soleil nucléaire artificiel pour remplacer l'étoile mourante. Le savant a été remplacé par son frère jumeau qui veut utiliser ce soleil artificiel pour prendre le pouvoir (oui, Hamilton réutilise encore un scénario <i><a href="https://anniceris.blogspot.com/2012/08/des-astres-errants-et-leurs-doubles.html">ruritanien </a></i>qu'il reprend aussi dans <i>The Star Kings</i>). Chris réussit à rallumer le soleil et sauver Ruun. Il découvre que le temps relatif de Ruun ne s'écoule pas au même rythme que dans notre "macro-vers" (et cela est déjà évoqué dans le roman de Cummings aussi). Au lieu de mettre une maquette ou une simulation de ce monde dans le Musée de ses trophées, il y met l'atome lui-même. </div><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #7 (avril 1951): "<b>The Lost Earthmen</b>!"</div><div>Dessins Carmine Infantino<br />L'épisode sur les origines de Chris KL-99 change de ton et devient soudain bien plus sombre. Chris semblait auparavant seulement enthousiaste et presque naïf dans son désir de collectionner les mondes à explorer alors qu'il est décrit maintenant comme un homme obsédé, isolé, habité par ce désir infini d'exploration. Même son équipage se pose des questions sur sa recherche insatiable de nouveaux mondes à cartographier. En fait, le vrai but de Chris n'était pas que la découverte mais retrouver ses parents disparus, explorateurs comme lui. Jon ST-94 et son épouse étaient partis il y a 20 ans dans leur vaisseau, <i>The Starfarer</i>. Chris retrouve enfin leur trace dans un monde où un phénomène nommé le "<i>courant d'éther</i>" a créé un cimetière d'épaves (j'ignore pourquoi Hamilton feint encore de croire à l'éther un demi-siècle après Michelson-Morley et Einstein mais je soupçonne une nostalgie pour ce terme poétique). Ses parents sont morts mais Chris sauve les autres survivants de l'équipage face aux astéroïdes (qui détruisent la sépulture de ses parents et la change en une nouvelle étoile, un "bûcher funéraire"). Revenu sur Terre, il veut abandonner l'exploration jusqu'à ce qu'il trouve un message de ses parents défunts lui demandant de continuer sa quête, "tant que l'humanité n'aura pas trouvé tous les secrets de l'univers". </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKuk6qNSRp_OPAu61Qk8jzOofn7hoqCtzn4etn0bkzZdaqBWv5gFXyzCzf6sAgGI2sfYC0gcS55Jwy6nymM3EQjLwtXsTGEHPBLCIgwBiTanSJR0TqcYxq0SYQ4NU_FL8dgpPhSTw3_KvNBwITKMfhMua0OKNUDRz7PYNpP86k2QWwJ4Nf7gBPCkSr/s774/chrispyre.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="337" data-original-width="774" height="174" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKuk6qNSRp_OPAu61Qk8jzOofn7hoqCtzn4etn0bkzZdaqBWv5gFXyzCzf6sAgGI2sfYC0gcS55Jwy6nymM3EQjLwtXsTGEHPBLCIgwBiTanSJR0TqcYxq0SYQ4NU_FL8dgpPhSTw3_KvNBwITKMfhMua0OKNUDRz7PYNpP86k2QWwJ4Nf7gBPCkSr/w400-h174/chrispyre.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #9 (juin 1951): "<b>The Exile of Space</b>"</div><div>Dessins Murphy Anderson</div><div>Alors que le <i>Pioneer </i>suit une comète dans l'espace pour répondre à un appel à l'aide et suivre les traces de cristal énergétique, <b>Halk </b>le Martien raconte ses origines. Il avait tenté d'augmenter la puissance d'un cristal d'énergie qui alimentait le pompage des canaux martiens. Son expérience échoua et sans cette source, la planète se dessécha. Halk partit alors en exil pour expier sa faute. </div><div>L'équipage arrive dans une planète lointaine où un tyran utilise un réseau de satellites cristaux d'énergie pour dominer la planète (on reconnaît le même thème que dans l'épisode du n°2 et du n°5, un tyran fondant ses pouvoirs sur un avantage technologique). Chris aide les indigènes à se révolter en détruisant certains des cristaux. Halk peut enfin rapporter un cristal pour réparer sa faute sur Mars mais il décide de continuer à voyager avec Chris même si son exil a pris fin. </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxh5E0W88eDHkWzV3caBi4Vju2rfoHpAiKtR47gdMKrRpfg2w5blIWTCW_GyzfHZ-4uTOtuIwsi5FUrri3ZKcFgb5fxVu88Vjtt9LDDH8Q59asF94a9CaQQlttg6Mg48Z0eDwwHjIgtofBS5NCBOUJSAWPaYp47zfA9d0B6ccPd77rEqMOeMeQMycv/s564/chrisKL3Muskteers.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="522" data-original-width="564" height="370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxh5E0W88eDHkWzV3caBi4Vju2rfoHpAiKtR47gdMKrRpfg2w5blIWTCW_GyzfHZ-4uTOtuIwsi5FUrri3ZKcFgb5fxVu88Vjtt9LDDH8Q59asF94a9CaQQlttg6Mg48Z0eDwwHjIgtofBS5NCBOUJSAWPaYp47zfA9d0B6ccPd77rEqMOeMeQMycv/w400-h370/chrisKL3Muskteers.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div> </div><div><i>Strange Adventures</i> #11 (août 1951): "<b>The Missing Moon</b>!"</div><div>Chris découvre que la Terre avait jadis deux lunes et que l'une d'elles fut perdue dans l'espace par le recul d'une arme qui avait détruit leurs rivaux sur l'autre Lune. Il retrouve la lune errante et la sauve de la percussion avec un astre, en réutilisant les mêmes armes qui avaient envoyé le satellite dans le vide. </div><div><br /></div><div>Ce genre d'histoire de grandes catastrophes cosmogoniques semblait plus occuper la sf des années 30 mais le livre de Velikovsky, <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Worlds_in_Collision">Worlds in Collision</a></i>, venait à peine de sortir en 1950. Hamilton aimait utiliser des données astronomiques assez périmées : il y a encore une planète Vulcain dans Captain Future alors que cette planète fictive avait été réfutée depuis le début du siècle. Voir aussi ces <a href="https://anniceris.blogspot.com/2011/07/quelques-etapes-sur-le-space-opera.html">étapes dans l'histoire du Space Opera</a>. </div><div><br /></div><div><i>Strange Adventures</i> #15 (décembre 1951): "<b>The Rival Columbus of Space</b>!"</div><div>Dessin Carmine Infantino</div><div>Shan Kar arrive de la planète Zor et devient un rival de Chris pour explorer une nébuleuse obscure. Chris n'a révélé à personne qu'il y est déjà allé. La planète contient des joyaux mais aussi un effet qui rend gigantesques ceux qui y atterrissent. Shan Kar devient un géant qui ne peut plus entrer dans son vaisseau et est bloqué dans la planète. Chris doit y sauver Shan Kar en utilisant un scaphandre qui lui permet de garder sa taille et de guérir son rival. (Dans <i>Star Kings</i>, l'ennemi cynique de l'Empire Galactique s'appelle Shor Kan). </div><div><br /></div><div>Ces deux derniers épisodes ne sont pas très réussis, ce qui laisse penser que Hamilton commençait à se désintéresser de son personnage. Cela explique peut-être pourquoi la série fut si courte. Je pense que le <i>Strange Adventures</i> n°7 sur les origines de Chris reste l'un des meilleurs tant il présente bien l'opposition entre lui et les héros traditionnels. </div><div><br /></div><div><b><i>Goodbye, Columbus</i></b></div><div><br /></div><div>La version de Chris KL-99 dans <i>Secret Origins</i> 43 (<b>1989</b>), écrit par <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Joey_Cavalieri">Joey Cavalieri</a> est en rupture nette avec les origines qu'on trouvait dans <i>Strange Adventures</i> n°7. Cette fois, son vrai nom est plus simplement "Chris "Columbus" Ambler". Le nom "<b>KL</b>" n'a plus rien à voir avec "<i>Columbus</i>" et vient d'un peuple extraterrestre, les 98 <i>K'Ls</i>, qui a envoyé ses connaissances dans le cerveau de Chris quand il était encore enfant, ce qui fait de lui le "99e K'L", occupé par les données de ces <i>Aliens </i>en lui. Les K'Ls l'avaient choisi parce qu'il était plus ouvert et réceptif à la nouveauté de leurs messages. </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX0mPdL9uvbwtpCCOCI_DDmj4q56sDxcXkKjgjpCyX1Cw659Ft3kwtMwqjzTXg6Pcj5_u8rAeiLiYISrF1dDyYSKs5LzkgvbGJut7xGOMtbZPHZ71E5mJ9DQXDE5V9KO63kso81R7aM0LpAGdJ4nEdvfGZA0e-U4Gexe_bnjepd1-NLQNlO1Nhd2Sl/s1074/KL.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="598" data-original-width="1074" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX0mPdL9uvbwtpCCOCI_DDmj4q56sDxcXkKjgjpCyX1Cw659Ft3kwtMwqjzTXg6Pcj5_u8rAeiLiYISrF1dDyYSKs5LzkgvbGJut7xGOMtbZPHZ71E5mJ9DQXDE5V9KO63kso81R7aM0LpAGdJ4nEdvfGZA0e-U4Gexe_bnjepd1-NLQNlO1Nhd2Sl/w400-h223/KL.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>C'est plus intriguant sans doute et ce changement sur son baptême rend Chris bien plus inhumain, comme un Superman inversé adopté par les dieux étrangers. Peut-être que les scénaristes modernes trouvent ces noms alphanumériques à la Zamyatine trop datés ou ridicules (de même que Kal-El devait s'appeler "Kal-L" à l'origine). </div><div><br /></div><div>Chris est toujours le premier Terrien né dans l'espace (comme Virginia Dare fut la première Britannique née en Amérique) et il fit l'objet d'une propagande à ce sujet depuis sa naissance avant d'être enlevé et éduqué par le peuple télépathique des K'L's. </div><div><br /></div><div>Mais cette version de KL très xénophile qui prend parti pour ses mentors extraterrestres contre les Humains qui ont voulu les éliminer, et même contre ses parents génétiques doit en fait plus tenir de Valentine Michael Smith dans <i>Stranger in a Strange Land</i> (1961) de Robert Heinlein, plus que de l'explorateur originel d'Edmond Hamilton. Le Chris originel pouvait défendre les droits des Aliens mais cette seconde version semble devenu aussi misanthrope que Gulliver quand il revient de chez les <i>Houyhnhnm</i>. L'explorateur est devenu étranger à son monde de naissance. </div><div><br /></div></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-7575897150037942002022-11-27T22:18:00.003+01:002022-11-27T22:18:43.838+01:00Une encyclopédie sur Namor The Submariner<p> Wow, je ne me souviens pas avoir lu une entrée de blog qui soit <a href="https://unspoiledcomics.wordpress.com/2022/10/28/ecologeek69-1-namor-the-submariner/">l'équivalent d'un livre entier sur le superhéros fondateur de l'univers Timely/Marvel, Submariner</a> (par Sim Theury, qui est aussi au <a href="https://cabinetcuriositesmarvel.wordpress.com/author/simtheury/">Cabinet des Curiosités Marvel</a>). </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-68011600134950246122022-11-17T23:37:00.003+01:002022-11-17T23:37:56.028+01:00Judge Dredd: America<p><i>Judge Dredd: America</i> est un album qui contient des histoires de John Wagner avec un <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Democracy_(Judge_Dredd_storyline)">thème politique</a> de 1986 (<a href="https://judgedredd.fandom.com/wiki/Letter_from_a_Democrat">Letter from a Democrat</a>, 1986, <a href="https://judgedredd.fandom.com/wiki/Revolution">Revolution</a>, 1987, Politics d'Alan Grant) à 1990 (l'histoire éponyme), 1991 (<i>The Devil You Know</i>, <i>Twilight's Last Gleaming</i>, de Garth Ennis). </p><p>Judge Dredd est un des personnages les plus ambigus de toute la littérature populaire puisqu'il a été créé par des "punks" qui voulaient se moquer du flic et que depuis des décennies il finit par héroïser vraiment le policier "sévère mais juste". </p><p>Cela illustre le risque fréquent du mouvement punk d'aller de l'anarchisme vers un nihilisme plus compatible avec l'extrême droite (qui comprend quoi que ce soit à l'itinéraire chaotique de ce pauvre John Lydon, qui a rejoint Trump ?). </p><p>Cette série politique avait commencé par une volonté de John Wagner de rappeler aux lecteurs plus brutalement le problème du personnage qui est soudain montré comme un véritable fasciste. Non seulement il réprime un mouvement démocratique mais il le fait en transgressant les lois communes alors qu'il semblait auparavant brutal mais rigidement orthodoxe dans son application des lois draconiennes de son univers dystopique. On avait l'impression que Wagner craignait soudain que son ironie soit devenue trop invisible pour de nombreux lecteurs. </p><p>Je trouve cependant qu'il y va un peu lourdement (et notamment sans doute quand c'est Alan Grant qui l'écrit). Judge Dredd est d'habitude le symbole même du <i>Lawfut Neutral</i> et il bascule dans le <i>Neutral Evil</i>, prêt à déformer la Loi au nom d'un "Ordre" despotique. Il y a une histoire où Dredd organise même un faux mouvement d'extrême droite ("<i>Les Fils de la Dame de Fer</i>"...) qui le dépasserait pour mieux se justifier et se débarrasser de ses adversaires démocrates. </p><p><i>America </i>est un roman où Dredd apparaît à peine et John Wagner a dit que c'était son histoire favorite. L'héroïne est une militante démocrate qui est prête à aller vers la violence contre la tyrannie des Juges mais le narrateur est son ami craintif et socialement intégré qui ne partage pas sa flamme politique. C'est une tragédie mélancolique où ce narrateur se perd complètement dans sa recherche d'authenticité. </p><p>Puis la compilation s'arrête dans une conclusion que je n'aime pas particulièrement. </p><p>Un des procédés pour réhabiliter Dredd est de le mettre face à des Juges "ripous" qui veulent l'assassiner, et de le présenter soudain comme un rempart contre les excès de son propre mouvement (de même que Dirty Harry avait tenté de nuancer un peu son éloge du vigilantisme dans le second opus avec <i>Magnum Force</i>). </p><p>La satire sur le fascisme de Dredd est inversée en une fable misanthrope par Garth Ennis. </p><p>Dredd propose un référendum sur le retour à la démocratie et la majorité des citoyens de Mega-City ne comprend même pas les enjeux (ils n'arrivent même pas à voter du tout) et finit par acclamer massivement le maintien du "Pouvoir Judiciaire" (la concentration des pouvoirs par ces policiers qui ont de droit les pleins pouvoirs avec peu de contrôle externe en dehors d'un vague service de "police des polices", le SJS, qui fut d'ailleurs parfois assez corrompu du temps du Juge Caligula). </p><p>Le problème de cette fin est que John Wagner me semble avoir reculé sur son ironie du début. Il humanise tant Dredd à la fin des années 1980 qu'il semble prendre son parti. L'histoire de Garth Ennis finit même par ridiculiser tout le mouvement démocratique comme une rêverie de "Belles Âmes" idéalistes face au chaos hobbesien de Mega-City. La conclusion gâche donc l'avertissement contre le fascisme : le peuple est si aliéné qu'il finit en le soutenant et en renonçant à tout idéal "utopique" d'un peu de démocratie formelle. </p><p>Certains lecteurs trouvent ce cynisme final intéressant mais je ne comprends pas l'intérêt de dénoncer le fascisme et de conclure que le peuple est tellement stupide qu'il mérite et désire le fascisme, voire que dans un tel état de nature, il n'y aurait aucune autre solution tant qu'on a au moins un individu aussi "honnête" que Judge Dredd. Alan Moore peut paraître naïf dans son anarchisme mais je ne pense pas qu'on puisse accuser <i>Watchmen </i>d'avoir finir par rendre le fascisme amoral du Comedian ou du fascisme doctrinaire de Rorschach aussi "sympathique" (malgré toute l'erreur de lecture des fans de Rorschach). </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-82436285312339992132022-07-06T21:39:00.002+02:002022-07-06T21:39:46.469+02:00La catharsis et la psychose dans les comics<p>Une des raisons pour lesquelles nos critères de goût sont si relatifs est qu'ils évoluent à partir des hasards et des circonstances. Selon l'ordre contingent de succession des oeuvres qu'on rencontre, le surprenant de l'un devient une platitude pour l'autre, le frisson de l'un devient le lieu commun dès que le contexte a changé. </p><p>Et ici en l'occurrence, je crois que des types de protagonistes ou antagonistes "fous" qui sont censés causer de l'<b><i>empathie</i></b> peuvent devenir un obstacle à toute "<i><b>catharsis</b></i>" de la fiction à force d'être trop utilisée. La contradiction de la <i>psychose </i>est qu'elle doit pousser à éprouver de la <i>pitié </i>envers le personnage mais elle retire aussi une partie de <i>l'identification </i>envers les personnages dans les fictions populaires récentes et dans les <i>comic books</i> dans la distance entre la folie et la "normalité". C'est la même contradiction dans tout "<i>bouc-émissaire</i>" (φαρμακός) dont parlait Northrop Frye dans l'<i>Anatomie de la Critique</i>, compassion ambiguë accompagnée de rejet et de distance. </p><p>Comme je ne connais rien aux débats sur l'esthétique et la réception des fictions, je vais enfoncer des portes ouvertes ou être déjà dépassé mais je trouve assez plausible une sorte d'évolution de ce genre dans les protagonistes des fictions (évolution que j'ai trouvée la première fois, si je me souviens bien, dans un article dans <i>Esprit </i>sur <i>Les Bienveillantes</i> de Jonathan Littell ?) : </p><p><b>1. Dieux. 2 Héros. 3 Humains. 4 Martyrs. 5 Anti-Héros. 6 Fous.</b> </p><p>L'épique était passé du divin au héros dès la naissance de la littérature et il devient de plus en plus difficile de mettre en scène des dieux (même s'il en reste des traces dans le fantastique, chez Neil Gaiman par exemple qui aime jouer sur le sublime de Divinités complètement inhumaines sans être des monstres lovecraftiens). </p><p>Le romanesque est passé du <b>héros </b>à <b>l'humain </b>ou aux <b>victimes</b>, sources d'empathie. Le héros était trop suspect, il cachait quelque chose. La victime était plus "pure". </p><p>Mais la fiction contemporaine se méfie tant du mythe du héros et même d'une supposée innocence de la victime qu'on est passé (peut-être temporairement) au <b>anti-héros</b>, au Bourreau et ensuite au <b>psychopathe</b>, au tueur en série ou au personnage à identité dissociée. </p><p>Le <i>Fou </i>est en un sens à la fois anti-héros <i>et </i>victime, suffisamment actif pour ne pas être seulement victime et suffisamment irresponsable pour ne pas assumer toutes les conséquences de ses actions. Ce sont les tréfonds biographiques de l'histoire individuelle qui remplacent maintenant le Destin. Il n'y a plus de Démon et plus que de la psychologie, une succession de causes à la place du choix de son caractère. Notre horizon métaphysique est notre mélancolie face à la facticité de notre Moi empirique. </p><p>On regrettait le manichéisme des antagonistes de fictions populaires et on les juge psychologiquement trop simplistes, trop prévisibles, trop ennuyeux ou trop mélodramatiques. On ne veut plus de "banalité du mal" au sens d'un intérêt jugé trop trivial. Il faut à présent soit un <i>Anti-Héros</i> (depuis l'époque romantique et le beau ténébreux byronien) soit, de plus en plus, quelqu'un qui incarne une sorte de victime de son propre mal, l'Insensé, capable d'aller encore plus loin dans le mal tout en jouissant le bénéfice d'une sorte d'innocence car il n'est pas jugé comme le vrai auteur de son mal. </p><p><b>Samuel Butler </b>avait annoncé dans sa satire <i>Erewhon </i>(1872) une société où le déterminisme scientifique nous conduirait à renverser la distinction entre le mal moral et le mal physique, entre le crime volontaire et la maladie qu'on subit. Mais Butler avait-il deviné que son humour toucherait si juste ? On a des idées un peu confuses où on croit à la fois au libre arbitre et à des formes de déterminismes par les privations et traumatismes enfantins mais cette part de psychologisme a enflé dans la fiction du XXe siècle. On était censé s'effrayer de Norman Bates dans <i>Psycho </i>mais il devint ensuite le centre de plusieurs suites et plusieurs films d'horreur se sont inversés du frisson des transgressions vers l'effroi devant les traumas du criminel. Fantomas nous paraît trop froid dans sa malfaisance et on veut le passé torturé d'un Dantès. </p><p>Je trouve les protagonistes tueurs en série très ennuyeux parce que ce type de catharsis ambiguë me répugne mais il paraît clair que ce n'est pas le cas de la plupart en ce moment, c'est devenu un modèle de plus en plus influent dans la fiction de série comme dans <i>Dexter </i>(8 saisons, 2006-2013), <i>Hannibal </i>(2013-2015), ou récemment<i> Born to kill</i> (2017) ou <i>You </i>(3 saisons pour l'instant, 2018-). Le protagoniste tueur permet de jouer sur deux tableaux : le public se décharge en même temps de son ressentiment, de sa haine, de son désir sadique et non plus seulement de sa pitié, il veut être à la fois le bourreau, ressentir <i>l'angoisse </i>face à cette part en lui et avoir peur <i>pour lui</i> qu'il ne se fasse capturer, tout en se rassurant qu'il mérite de l'être. </p><p>Si on reprend des modèles antiques des tragédies qui ont servi à former les concepts de <i>catharsis </i>dans l'empathie de réception, on admirait le courage d'Antigone, on pleurait pour l'innocence de victimes du destin comme Iphigénie et à présent le vrai modèle moderne serait plus la folie d'Ajax ou peut-être de Médée (mais cette dernière garde une conscience du mal radical). </p><p>Le personnage de <b>Batman </b>résume bien cette évolution, du héros simple de <i>pulp </i>à la victime de son ressentiment, enfermé dans son passé, puis vers un miroir de plus en plus redondant du Joker en psychopathe. Le <b>Joker </b>devient donc le centre et soit il n'est plus qu'un dieu du Chaos qui semble transcender le bien et le mal, soit on va s'attarder sur son individualité pour en faire la source de catharsis en clown triste. On voit des adolescents ou jeunes hommes s'identifier à l'anomie nihiliste du Joker plus qu'au fantasme fascisant habituel de la puissance ou de la vengeance du Vigilante. Des histoires où Batman <b>n'est pas</b> dans une relation de dépendance ou de complémentarité pathologique avec le Joker redeviennent plus frappantes. <b>Two-Face</b> était un personnage assez original à sa création en 1942 alors que les personnalités multiples sont maintenant devenues un cliché répétitif. </p><p>J'ai déjà parlé des difficultés que les scénaristes ont pour traiter un <a href="https://anniceris.blogspot.com/2011/10/un-superman-pour-chaque-saison.html">personnage sans <i><b>hubris </b></i>comme Superman</a>. Et je pense que Wonder Woman est un peu dans la même situation que Superman : ils ne savent pas la rendre intéressante sans vouloir en faire avant tout une guerrière agressive et perdre son idéalisme jugé trop angélique et ennuyeux. Ses ennemis psychopathes finissent donc toujours par l'éclipser. Le <i>run </i>récent de Mariko Tamaki (<i>Wonder Woman</i> #759-769 en 2020-2021) était plus dans la tête d'une enfant psychopathe (<i>Liar Liar</i>) pouvant contrôler l'esprit des autres et WW n'y était plus qu'une thérapeute un peu impuissante face à cette folie, ce qui répète sa relation à d'autres personnalités multiples dans sa série, de Cheetah à Silver Swan. </p><p>On peut citer d'autres exemples de ce centre de la Folie par rapport aux antagonistes traditionnels. Dans les X-Men, une fois que <b>Magneto </b>est devenu <a href="https://anniceris.blogspot.com/2019/12/les-x-men-de-hickman-episodes-1-3.html">un vilain plus ambigu </a>et que Claremont a fait du chantage émotionnel en en faisant une victime du Génocide au lieu d'être un Génocideur, c'est le personnage du Professeur <b>Xavier </b>qui est devenu son principal adversaire avec des personnalités multiples. <b>Hulk </b>avait une double personnalité depuis le début en imitation de Jekyll et Hyde, mais ensuite un de ses principaux ennemis était une version alternative de lui-même (Maestro). </p><p>Dans les films de <i>Spider-Man</i>, les scénaristes n'avaient pas pu s'empêcher d'ajouter encore des antagonistes avec des personnalités multiples (Dr Octopus et pas seulement Green Goblin ou le Lizard). Dans les comics en revanche, Dr Octopus (dont le nom même de pieuvre devrait être une métaphore pour l'unité de la volonté en-deçà de la multiplicité des affects) est resté plus "rationnel" mais est devenu un anti-héros ambigu qui sert à montrer les bons côtés de Spider-Man par ses méthodes expéditives. </p><p>Un ennemi simplement immoral mais <i>rationnel </i>en deviendrait presque plus rafraîchissant à présent. Il y a eu des cas depuis <b>Ozymandias </b>et on peut penser que le calcul utilitariste demeurera une source d'histoire chez certains personnages. Dans les <i>Fantastic Four</i>, par exemple, il y eut certes des histoires sur la possession de l'Invisible en fantasme sur l'<i>hystérie</i> (de même pour la possession du <i>Phénix Noir</i> ou de la <i>Sorcière Rouge</i> où on rejoue à chaque fois l'extime <i>shakti </i>de la Déesse terrible) mais globalement, Reed Richards demeure plutôt un <i>excès </i>de rationalité, tempérée par son affection pour la famille et pour l'ancrage émotionnel des autres personnages plus humains. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-50012113347054234842022-02-01T00:55:00.001+01:002022-02-01T00:55:13.953+01:00Frisano & Romita<p>Je continue la lecture de vieux Spider-Man. J'ai beaucoup d'affection pour <b>Jean Frisano</b> (1927-1987), qui réalisa tant de couvertures mythiques de <i>Strange</i>, mais il est difficile d'éviter parfois un certain aspect statique dans sa peinture. Sa version de la mort de Gwen Stacy (<i>Strange</i> n°105, 1978) est plus désincarnée, distante ou dépassionnée, moins expressive que celle de <b>John Romita, Sr</b> (<i>Amazing Spider-Man</i> n°122, 1973). L'absence de mélodrame des bulles en couverture donne en revanche plus de gravité car la première était trop surchargée. La comparaison est intéressante dans la rhétorique des angles de vue. Les deux plans sont inversés : le Green Goblin revient à l'assaut alors que le Bouffon Vert semble plutôt tournoyer en ricanant. Dans le premier, Spider-Man menace et appelle à la vengeance alors que dans le second l'Araignée semble sous le choc ou désemparé. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh_jQtUjtnjpJetPSTExEoFabt2wYQ-n4V3vuzBjmBzC16ktG05NSESn8Eug25izCULnMUdCbpe0TZ9eyZxqOchJzinuPACAgjIj3zHGXeEnrxN-4e22eZNH7TqYDIiela4wpp5epIq2WS8no-7hFWzIuFwlO8kuSXcAUWCyc6D80ZW4bFiCEzj9gTM=s2800" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2800" data-original-width="1844" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh_jQtUjtnjpJetPSTExEoFabt2wYQ-n4V3vuzBjmBzC16ktG05NSESn8Eug25izCULnMUdCbpe0TZ9eyZxqOchJzinuPACAgjIj3zHGXeEnrxN-4e22eZNH7TqYDIiela4wpp5epIq2WS8no-7hFWzIuFwlO8kuSXcAUWCyc6D80ZW4bFiCEzj9gTM=w264-h400" width="264" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg5UmvQReRdK-u6fDLH4w9yDI9iX5NPYFfamy5ZmNoVFTI0dRW6qpqK1kuPF4gGvgLER6cLRMq-1NFnZsHBPWVyHBf1V-ZDTCgoVh4hvEhwrxYP5k8hpNMnT45V24QKKB8A0KtkZ6F7J4VRb4msszVHnlWg0Upu3_uKwjiUwN4iM9mkXNxCLh7cgTz8=s913" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="913" data-original-width="650" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg5UmvQReRdK-u6fDLH4w9yDI9iX5NPYFfamy5ZmNoVFTI0dRW6qpqK1kuPF4gGvgLER6cLRMq-1NFnZsHBPWVyHBf1V-ZDTCgoVh4hvEhwrxYP5k8hpNMnT45V24QKKB8A0KtkZ6F7J4VRb4msszVHnlWg0Upu3_uKwjiUwN4iM9mkXNxCLh7cgTz8=w285-h400" width="285" /></a></div><p><br /></p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-43421133137554473492022-01-11T23:28:00.002+01:002022-01-12T00:01:01.380+01:00Black Hammer ; LSHJe lis surtout des <i>comics </i>quand je les traduis pour mon fils, qui a l'air peu intéressé par la VF des vieux <i>Strange</i>. <div><br /></div><div>En ce moment, comme il est dans une phase <i>Spider-Man</i> depuis le très réussi <i>No Way Home</i> (même si les comics ont été supplantés par des mangas comme <i>Fairy Tail</i> ou <i>MyHeroAcademy</i>), il m'a demandé de lui lire <i><b>Spider-Man 2099</b></i> (parce qu'il préfère son costume avec un <i>Jolly Roger</i> mexicain à celui de Spider-Man ordinaire). Je n'apprécie pas particulièrement comme le <i>cyberpunk </i>des années 1990 me paraît très mal vieilli et que j'ai peu de goût pour des scénarios de <b>Peter David</b> (malgré son humour) ou des dessins <i>très</i> 1990 de <b>Rick Leonardi</b>. Au début, je trouvais même que Leonardi n'avait pas nettement l'air plus doué que Liefeld pour dessiner des anatomies ou des décors, mais c'est quand même meilleur, il sait parfois jouer sur des ombres, presque à la Gene Colan. <div><br /></div><div>En dehors de cela, je lis aussi de vieux numéros de <i><b>Black Hammer</b></i> de <b>Jeff Lemire</b> et <b>Dean Ormston</b> (Dark Horse). C'est du comic de superhéros déconstruit ou métatextuel, avec les codes graphiques de Vertigo, mais avec des variations graphiques selon les personnages. On retrouve en effet plusieurs personnages "archétypaux" qui représentent différents "Genres" de comics : le vigilant sans pouvoir de l'Âge d'Or, la fille magique qui se transforme (mais dans le sens inverse, sa personne réelle vieillit et c'est son <i>alter ego</i> qui reste bloquée au stade de petite fille physiquement), un Martien de <i>planetary romance</i> barsoomienne (en hommage au Martian Manhunter et à Burroughs), la narratrice de comics d'<i>horreur</i> inspirée de Madame Xanadu, un héros de <i>science fiction spatiale</i> dans le genre de Captain Future ou Adam Strange et un superhéros dans un style plus Kirbyesque qui fait penser à Thor, le Marteau Noir du titre. Tous ces personnages sont prisonniers dans un épisodes de <i>Twilight Zone</i>, dans des Limbes d'une petite ville américaine isolée et prosaïque, avec tous les clichés sur la petite ville qui cache un secret (je me demande si <i>WandaVision</i> a pu être influencé par les révélations de certains épisodes). La métaphore auto-référentielle peut devenir un peu trop lourde comme dans un comic de Grant Morrison quand les personnages entrevoient qu'ils ne sont que des fictions dans le cerveau de Jeff Lemire. L'épuisement de l'auto-référence n'est pas encore démodé dans les veines explorées par les auteurs. Agréable si vous aimez un des genres, parfois surprenant et drôle mais aussi dans un ton le plus souvent élégiaque ou lugubre. </div><div><br /></div><div>Comme fan de la Legion des Super-héros, j'ai aussi tenté <b><i>Justice League vs The Legion of Superheroes</i></b> n°1 de <b>Brian Bendis</b> et <b>Scott Godlewski</b>. Le rythme est toujours aussi piano. Brian Bendis aime toujours écrire dans ce style si... si... aéré... qui me fait penser à une succession de quelques tranches de vie, d'ambiances presque contemplatives : la Légion discute au XXXIe siècle, un membre disparaît, on la retrouve au XXIe siècle mais vieillie. Voilà, vous avez tout lu. Non, vous n'avez pas sauté de pages. 18 pages avec juste quelques impressions diffuses, plus que des informations. Certes, si vous connaissez des détails sur la Légion, cela peut donner un peu de profondeur à cette succession un peu vide. Dans la vieille histoire <i>The Great Darkness Saga</i> de <b>1982</b> (qui avait tant marqué parce qu'on n'avait pas encore été blasé sur les grands cross-overs avec des douzaines de personnages), on avait un <i>paradoxe temporel</i> sur des Jumeaux (sans trop gâcher l'intrigue de cet épisode classique où la gémellité est dissimulée, des Jumeaux étaient séparés et un des Jumeaux était envoyé dans le passé en modifiant rétroactivement toute l'histoire passée de la Légion). Ici, on a une inversion de cette histoire puisque Triplicate Girl perd une de ses "triples" qui est renvoyée dans le passé mais n'a plus le même âge quand elle est retrouvée par ses deux autres doubles. Mais cela doit moins avoir d'effet d'émotion si on n'a pas ce point de comparaison. En fait, mon reproche sur Bendis reste le même. Je n'ose pas le critiquer trop car en tant que fans de la Légion, on est censé signer une sorte de pacte mais je ne pense pas qu'il réussisse à attirer beaucoup de nouveaux lecteurs avec sa méthode de lancer quelques références cryptiques allusives de ce genre sans du tout les clarifier. Je n'ai toujours pas compris ce que devait être la révélation sur la <i>Lanterne d'Or</i> et peut-être que ce sera plus surprenant que ce à quoi je m'attends. </div><div><br /></div><div>(Excusez-moi, mon deuil pour la mort stupide des Bogdanoff me rend un peu obsédé par ces histoires de paradoxes de Jumeaux)</div></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-35989677396758447122021-12-11T23:18:00.001+01:002021-12-11T23:18:37.219+01:00Wonder Woman Art Nouveau<p>Je crois que George Pérez fut le premier à faire WW en personnage d'Art Nouveau sur la couverture de <i>Wonder Woman (vol. 2) Annual </i>1 (1987) ? </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhipd01L0tEwv9i3A3wVTR0dlgJbkURt7HEJ7LEH8kWtYOuYMbodw55s2aYIDrpBraZj0JCkwoYH6f7rerThUQt3X0Lz46GG2w94-ABEbUEbXlKfpSpEmgM-gH7T6YnLyatKYoCt7dZJMPD_YYBKb3xGH7fcSiaf8UMsCsZJvknmu-yyTGHt9UDsQ0q=s618" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="618" data-original-width="400" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhipd01L0tEwv9i3A3wVTR0dlgJbkURt7HEJ7LEH8kWtYOuYMbodw55s2aYIDrpBraZj0JCkwoYH6f7rerThUQt3X0Lz46GG2w94-ABEbUEbXlKfpSpEmgM-gH7T6YnLyatKYoCt7dZJMPD_YYBKb3xGH7fcSiaf8UMsCsZJvknmu-yyTGHt9UDsQ0q=w259-h400" width="259" /></a></div><br /><p>Mais c'est devenu beaucoup plus courant et il y a de nombreuses autres WW ou Athéna dans le style de Mucha comme <a href="http://mungolovescandy.blogspot.com/2012/01/warner-bros-dc-commission.html">celle-ci de Dan Shearn</a>. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiQFowzxXzDc40IPzU_fAJxuMRiSvPxFCu5-2J3BdTJVkMFvvtSJzERBZjqOdSK0Ilk--XLJ9oKnLqiNmHFpsPv2ZQk0HUCkS_OxkGsE-rzjragrEMOY1ryHREjgbysX4Zz0oWaaTy9wJoPSkNmDyvYaPSmpLPUCUSXG3Jd0X0Wx93uexyTzMcn-bwq=s1459" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1459" data-original-width="571" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiQFowzxXzDc40IPzU_fAJxuMRiSvPxFCu5-2J3BdTJVkMFvvtSJzERBZjqOdSK0Ilk--XLJ9oKnLqiNmHFpsPv2ZQk0HUCkS_OxkGsE-rzjragrEMOY1ryHREjgbysX4Zz0oWaaTy9wJoPSkNmDyvYaPSmpLPUCUSXG3Jd0X0Wx93uexyTzMcn-bwq=w250-h640" width="250" /></a></div><br /><p><a href="http://www.joshuamiddleton.com/">Joshuah Middleton</a> (qui réalise les couvertures alternatives pour WW en ce moment) s'en est fait aussi une spécialité ces derniers temps. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj4naRQmV7gXwhSFx97qK5XnJ6Un4I6PkHsYzDrKiD5hy0zWRjD0e8nRNkKk2DLRdn73DQ4aadL2SDlUsZ_GUerLMRqK4E7LkaSRX_iVR1i6SXCm1v6Q5XeCDf-WNCdcORX50RRES9emkN5-_1NSrWbD-rCp6L6BhVNmVdCJKWGH7-OAuVglgp4Pfi7=s1063" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1063" data-original-width="700" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj4naRQmV7gXwhSFx97qK5XnJ6Un4I6PkHsYzDrKiD5hy0zWRjD0e8nRNkKk2DLRdn73DQ4aadL2SDlUsZ_GUerLMRqK4E7LkaSRX_iVR1i6SXCm1v6Q5XeCDf-WNCdcORX50RRES9emkN5-_1NSrWbD-rCp6L6BhVNmVdCJKWGH7-OAuVglgp4Pfi7=w264-h400" width="264" /></a></div></div><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgMU52gifnnDitMGayb-NRCRKXjpWcDJUNH9NIxu17nhzGovpb1tERtR_8owSal9TGb7jRYVEqIfn8G8_Mwq4A4_KMWIKWcd67vB0AUSqccgzDTltZLHvpgUrSLvDmShoicyfzp7CDDL87hjficvO899C24OSSKpb1E3eXo0QPgq_FYeFXMkCZM9mK4=s2048" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1333" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgMU52gifnnDitMGayb-NRCRKXjpWcDJUNH9NIxu17nhzGovpb1tERtR_8owSal9TGb7jRYVEqIfn8G8_Mwq4A4_KMWIKWcd67vB0AUSqccgzDTltZLHvpgUrSLvDmShoicyfzp7CDDL87hjficvO899C24OSSKpb1E3eXo0QPgq_FYeFXMkCZM9mK4=w260-h400" width="260" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEibRhxDSQoqrJi3ShcjM5Z9l6Dfuz38fIzzj_VflC8bmWZsxw4JjhNx4xfL0kjwxU3LD3LD2E337caR4GAd_EYAmC6VzDPuLOrULyMWWCm3NMKxSfKh_JkqEM-kU5h-xRUeeiN2B7Unu_t-lMP-b7oNffFgjAqwHy5t2bKQAhTFYO52IgbnTTVM9G4c=s984" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="984" data-original-width="640" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEibRhxDSQoqrJi3ShcjM5Z9l6Dfuz38fIzzj_VflC8bmWZsxw4JjhNx4xfL0kjwxU3LD3LD2E337caR4GAd_EYAmC6VzDPuLOrULyMWWCm3NMKxSfKh_JkqEM-kU5h-xRUeeiN2B7Unu_t-lMP-b7oNffFgjAqwHy5t2bKQAhTFYO52IgbnTTVM9G4c=w260-h400" width="260" /></a></div><b><i>Promethea </i></b>aussi avait joué sur ces références, par exemple dans la couverture du <a href="https://dc.fandom.com/wiki/Promethea_Vol_1_23">n°23</a>. Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-2691064769756861642021-12-10T00:19:00.002+01:002021-12-10T00:27:14.299+01:00Wonder Woman Historia - The Amazons<p> <b><i>Wonder Woman Historia: The Amazons</i></b>, Book One (<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Kelly_Sue_DeConnick">Kelly Sue DeConnick</a> & <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Phil_Jimenez">Phil Jimenez</a>), <i>Interdit aux moins de 17 ans</i> (!)</p><p>Cette série limitée sur les origines des Amazones est sans doute le meilleur titre jamais réalisé par DC sur Wonder Woman. Oui, meilleur que <i>The Hiketeia</i>. Certes quand même pas meilleur que <i>Promethea </i>si on la considère comme une version alternative de WW par Alan Moore. </p><p>Pourquoi est-ce si réussi ? </p><p><b>Phil Jimenez</b> (qui fut aussi le scénariste et dessinateur de WW en <b>2000-2003</b>) a souvent été sous-estimé comme un sous-<b>George Pérez</b> (en peut-être un peu plus rigide parfois dans ses anatomies) parce que c'était ainsi qu'il se présentait lui-même comme le continuateur ou le porteur de flammes de ce style de comics américain. Mais ici, il a ajouté une influence plus complexe encore qui me rappelle d'ailleurs le psychédélisme druilletien qu'a fait <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Liam_Sharp">Liam Sharp</a> sur <i>Green Lantern</i> ces dernières années ou ses jeux sur les graphismes celtiques à la Jim Fitzpatrick dans la série limitée <i>The Brave & the Bold: Batman & Wonder Woman</i>. </p><p>George Pérez adorait dessiner les Olympiens mais en dehors de quelques perspectives Escheresques sur l'Olympe, ils demeuraient très anthropomorphiques et Jimenez a souvent été fidèle à ce modèle. Mais ici, peut-être en partie inspirés par <a href="https://anniceris.blogspot.com/2013/05/comics-wonder-woman-19.html">les réinventions "totémiques"</a> par <b>Brian Azzarello & Cliff Chiang</b> il y a une douzaine d'années) la scénariste <b>Kelly Sue DeConnick</b> et lui ont choisi des représentations bien plus inhumaines des Olympiens qui feraient passer les Célestes de <b>Kirby </b>pour de simples cosmonautes. Ils deviennent des formes transcendantes plus "sublimes" ou effrayantes. </p><p>Voici par exemple, rien que pour prendre les premières pages au début, les Déesses <b>Hestia</b>, <b>Artemis</b>, <b>Hécate</b>, <b>Aphrodite </b>et <b>Athéna</b> : <br /><br /><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjicep3AEWHJ4gaPwmaoBPhhB6jdug0an6LWSxoi0LF8Y3tfF5Cr50RKxfAwUGSIG6f_B_8-o37W5dvRajgxWYhCZ69mhjYFv0eW8KZlX0BCJ_UX3jhpMiv3VIav1pgDyJIUHwNONiZHzSdoqifPmy-7Kv6FcIeMaX3KtaysS6NHlT2wJLRz4mrBjD4=s1465" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="791" data-original-width="1465" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjicep3AEWHJ4gaPwmaoBPhhB6jdug0an6LWSxoi0LF8Y3tfF5Cr50RKxfAwUGSIG6f_B_8-o37W5dvRajgxWYhCZ69mhjYFv0eW8KZlX0BCJ_UX3jhpMiv3VIav1pgDyJIUHwNONiZHzSdoqifPmy-7Kv6FcIeMaX3KtaysS6NHlT2wJLRz4mrBjD4=w640-h346" width="640" /></a></div><div style="text-align: center;"><i>(cliquez pour voir en entier)</i></div><p><b>Aphrodite </b>en Vénus de Willendorf ruisselle du sang d'Ouranos, la géométrie des Trois Têtes de <b>Hécate</b> est déjà non-euclidienne et <b>Athéna </b>a rarement été aussi inquiétante en panoplie spectrale désincarnée, une <i>égide </i>sans visage. </p><p>Mais c'est sans doute <b>Héra</b> en déesse recouverte des Yeux d'Argos et de Plumes de Paon qui est la plus réussie. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgcOalybgqfIYJsZ00eNBpUhEpbfhah6KaqHLFYeteVzcC_7_O5aCMsmkorGCn_Iuuv4kvHtuQhY0wzsvfu3CXq8hC0no6rpIjYl4cucp-uDZXzPMx5K1jdN-UxMfqLxGQIbGAyfmFObEn8HMJuA109yASigbZ7XqFAUb5kaN5c3OJsDEcCBs5HIMrx=s1417" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="943" data-original-width="1417" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgcOalybgqfIYJsZ00eNBpUhEpbfhah6KaqHLFYeteVzcC_7_O5aCMsmkorGCn_Iuuv4kvHtuQhY0wzsvfu3CXq8hC0no6rpIjYl4cucp-uDZXzPMx5K1jdN-UxMfqLxGQIbGAyfmFObEn8HMJuA109yASigbZ7XqFAUb5kaN5c3OJsDEcCBs5HIMrx=w400-h266" width="400" /></a></div><div><br /></div>Les Amazones des mythes semblaient plutôt adorer le sauvage <b>Arès</b>. La version de <b>William Moulton Marston</b> quand il a créé <i>Wonder Woman</i> en <b>1940</b> (en utilisant ses fantasmes érotiques sado-masochistes sur le bondage et le pouvoir féminin) avait inversé les Amazones en fidèles d'<b>Aphrodite</b>, "<i>guerrières de l'amour</i>" (et Mars devenait leur principal adversaire au contraire). <div>George Pérez avait retiré tout ce culte de Vénus dans sa version, en faisant des Amazones les adoratrices des Déesses grecques en général et Phil Jimenez était allé encore plus loin <i>Wonder Woman</i>, vol. 2, #164–188 (<b>2001–2003</b>) en changeant leur panthéon en celui de Déesses de plusieurs mythologies mondiales à la fois, Athéna mais aussi Ishtar, Isis, Neith, Sekhmet ou d'autres. <div><br /></div><div>Ici, DeConnick privilégie Héra à la place d'Athéna mais c'est comme figure de la Royauté féminine, de la <i>Shakti</i>, comme La Déesse et contre-pouvoir à Zeus (qui devient ici un étrange <b>Zeus-Ammon</b> bélier qui ne cesse d'osciller entre ses diverses métamorphoses en Taureau, en Aigle ou en Cygne). </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhSR3FcMrH_Cu7NgJx9QbtuiM-fYVBPHh3RyzafcPJsStx41WQNiTC8besZB0kT3hZh9q8cIK4LOzdOLN_1g5gr-mspUVJdM0RU1-uFLz-BkY6vjNpJYIoAqizK9shrH0_0NhcM8sLg_WBuMk9pkMGin9mzJKvfm-J_jJae6pb6ZtdHLfPk-Cjb--tc=s1479" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="619" data-original-width="1479" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhSR3FcMrH_Cu7NgJx9QbtuiM-fYVBPHh3RyzafcPJsStx41WQNiTC8besZB0kT3hZh9q8cIK4LOzdOLN_1g5gr-mspUVJdM0RU1-uFLz-BkY6vjNpJYIoAqizK9shrH0_0NhcM8sLg_WBuMk9pkMGin9mzJKvfm-J_jJae6pb6ZtdHLfPk-Cjb--tc=w640-h268" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>Pérez avait commencé sa version de <i>WW</i> en disant que <b>Hippolyte </b>n'avait pas <i>créé </i>le souffle de vie de la <b>Pandore</b>-Diana mais que les enveloppes des Amazones gardaient les âmes des femmes persécutées et assassinées par l'histoire du Patriarcat. Ici, l'idée est développée avec des tribus d'Amazones différenciées selon les diverses déesses et des âmes de petites filles dans les Limbes de Héra. Et c'est la première fois qu'on développe autant les Amazones pour qu'elles ne servent pas seulement d'arrière-fond pour Diana. <br /><div><p>Je n'avais pas vraiment apprécié la bd de s<i>exploitation</i> à la Tarantino dans <a href="https://anniceris.blogspot.com/2021/11/loracle-6-10.html">l'Amazone d'<i>Oracle</i> n°9</a>. Mais ici le thème de la violence patriarcale me paraît globalement mieux fait, même si c'est avec la même amertume et la même cruauté. C'est sans doute une des meilleures bd sur l'Antiquité que j'ai lues depuis la fabuleuse déconstruction du mythe spartiate dans <i>Three </i>(2014) de <b>Kieron Gillen</b><i> </i>ou la dramatisation de la guerre de Troie dans <i>Age of Bronze</i>. </p></div></div></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-50296121032041755472021-12-08T16:44:00.014+01:002021-12-08T21:46:52.263+01:00George Pérez by George Pérez<p>Un des jeux auto-référentiels des comics est que les auteurs se mettent souvent en scène à l'intérieur des histoires. <b>George Pérez</b> existe donc à la fois sur <b>Terre-616</b> (la Terre Marvel) et sur <b>Terre-1</b> (la Terre standard de DC avant la Crise - comme le fait remarquer <a href="https://twitter.com/chris_ryall/status/1468361691326869504">Chris Ryall</a>). </p><p>Il apparaît pour la première fois dès ses débuts dans les comics, dans un titre noir & blanc, <a href="https://marvel.fandom.com/wiki/Deadly_Hands_of_Kung_Fu_Vol_1_19"><i>Deadly Hands of Kung-Fu</i> n°19</a> (décembre 1975), écrit par <b>Bill Mantlo</b>. Pérez, né à New York d'une famille porto-ricaine, y crée dans cet épisode (avec <b>Yvette Pérez</b> mise en co-autrice et <b>Karen Mantlo</b> en lettreuse) <i>the White Tiger</i>, un superhéros porto-ricain. </p><p>Un an après, dans <a href="https://marvel.fandom.com/wiki/Fantastic_Four_Vol_1_176"><i>Fantastic Four</i> n°176</a> (novembre 1976, écrit par <b>Roy Thomas</b>), il apparaît dans une histoire parodique où <i>Impossible Man</i> vient visiter les studios Marvel et exige de <b>Stan Lee</b> d'avoir son propre titre. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgFO13TiK2mt1q19NaXqc80VteKoqMQNakt8nieh9SbBshdOLyt3ov1e5yIF4A5xL1MIVEY1_DkLfSWxGimdyV4gtEgioAlDhg2guSMFWJW1lZvKIqn7rI4XqNXYCHz7phA7P_hG9yvI9pq5gpdvju5YRtg3-J7ebamFgzX8_EdqNwxgQQ19al21m1z=s1079" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="821" data-original-width="1079" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgFO13TiK2mt1q19NaXqc80VteKoqMQNakt8nieh9SbBshdOLyt3ov1e5yIF4A5xL1MIVEY1_DkLfSWxGimdyV4gtEgioAlDhg2guSMFWJW1lZvKIqn7rI4XqNXYCHz7phA7P_hG9yvI9pq5gpdvju5YRtg3-J7ebamFgzX8_EdqNwxgQQ19al21m1z=w400-h304" width="400" /></a></div><br /><p>Perez avait 22 ans en <b>1976</b> et il se dessine encore lui-même (avec encrage de Joe Sinnott) comme le "jeune homme générique" de Marvel. On dirait qu'il a la même tête que Rick Jones par exemple, alors que les autres membres de Marvel sont bien plus caricaturés. </p><p>Voici une photo de lui de 1977. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEja4vi_jR2PeDRtBk-YfHZwt3_4nT96vSSHD1WvkjzUKjIt2CCG1BeMLEuv97wyuepQbj_85A3vDZw8IF6EODOiYPbpEjLcHH2S5q0CbPwlfyYTpaQYKHj_NiN5LgB8-WdTvHxpTWWAr5s1Cu9LFDk7d8cdjH_y3te7eO0dXhdMz28w87oYpD_UVyGQ=s545" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="545" data-original-width="527" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEja4vi_jR2PeDRtBk-YfHZwt3_4nT96vSSHD1WvkjzUKjIt2CCG1BeMLEuv97wyuepQbj_85A3vDZw8IF6EODOiYPbpEjLcHH2S5q0CbPwlfyYTpaQYKHj_NiN5LgB8-WdTvHxpTWWAr5s1Cu9LFDk7d8cdjH_y3te7eO0dXhdMz28w87oYpD_UVyGQ=w386-h400" width="386" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Il se remettra en scène quatre ans après dans <i><a href="https://marvel.fandom.com/wiki/Marvel_Two-In-One_Vol_1_60">Marvel Two-In-One n°60</a></i> (février 1980), où il assiste avec son scénariste <b>Mark Gruenwald</b> au buffet de l'exposition des statues d'Alicia Masters (avec à nouveau <i>Impossible Man</i>). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjyF2qeJ_waXPLDAiurqkCEVW_Up7ABFOYLURBfXlXpltAkmSCOfCijKTTmXTp_FDjSbhKFWROkPJTnNPuyNjz_RPxJ572iVfY1fko-1gVdgHKkWTgluWxD7DI15IAV3JXp_G8ZuJO2ccYyr3CyRNp4-5FuGLql6QvTf-lpV7XtTaooRKeIgdLuYXnm=s841" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="841" data-original-width="555" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjyF2qeJ_waXPLDAiurqkCEVW_Up7ABFOYLURBfXlXpltAkmSCOfCijKTTmXTp_FDjSbhKFWROkPJTnNPuyNjz_RPxJ572iVfY1fko-1gVdgHKkWTgluWxD7DI15IAV3JXp_G8ZuJO2ccYyr3CyRNp4-5FuGLql6QvTf-lpV7XtTaooRKeIgdLuYXnm=w422-h640" width="422" /></a></div><br /><p>Le style de Pérez (encré par Gene Day) a beaucoup changé et ses traits (à 26 ans) sont bien plus reconnaissables. Il se représente en train de dessiner <i>the Thing</i> qui est à côté de lui. </p><p>Deux ans plus tard, Pérez est passé chez DC et son style a encore évolué avec la série qui va lui donner le plus de succès. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-CE1UoBlLgOFyHi3TCeiVXod3phylEiv-5c-slNYQTxGZQpdnr0xES2M6GhRMqVzlkG7K-qOsyPPh5emXDpjeTh6SrLbOdfytUBw1CiEvOC5FGzqNvtjaFsg1CpaaEVlIx40SxyjONBY2ngwR3KOjvCWoX31cSV5ET6pPIjwhVlsvFwWeU1Sv8znl=s555" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="555" data-original-width="425" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-CE1UoBlLgOFyHi3TCeiVXod3phylEiv-5c-slNYQTxGZQpdnr0xES2M6GhRMqVzlkG7K-qOsyPPh5emXDpjeTh6SrLbOdfytUBw1CiEvOC5FGzqNvtjaFsg1CpaaEVlIx40SxyjONBY2ngwR3KOjvCWoX31cSV5ET6pPIjwhVlsvFwWeU1Sv8znl=w306-h400" width="306" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Dans <i><a href="https://dc.fandom.com/wiki/New_Teen_Titans_Vol_1_20">New Teen Titans n°20</a></i> (juin 1982, "<i>A Titanic Tale of Titans'Tomfoolery</i>"), le couple réapparaît dans une histoire parodique où le Professeur Igor Igorigorigorivich téléporte le George Perez et le Marv Wolfman de <b>Terre-Prime</b> (la Terre banale sans superhéros qui est censée être le double de la nôtre) pour leur prendre les secrets des Titans. Wolfman, terrorisé, se prépare à tout révéler au savant fou de <b>Terre-Un</b> et Pérez est représenté dans une relation conflictuelle avec son scénariste. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiwi5FalbTE2K4GRGX5FCmidwD-9Cv6MeH4CK8CzmNQeDdqOfzoQL9e9xNkoCuqu9ukzHy-DYPHzDPFZBTOgf2pQLGoKB6cdYq1gi2byk7VgYMeakOalcWNujygetZBZwmgpz5jZwmWG967gX1ltz0Uf1sVEeyyVVYDdRke9o_8tGdWEOJb3ErrsBve=s444" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="408" data-original-width="444" height="368" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiwi5FalbTE2K4GRGX5FCmidwD-9Cv6MeH4CK8CzmNQeDdqOfzoQL9e9xNkoCuqu9ukzHy-DYPHzDPFZBTOgf2pQLGoKB6cdYq1gi2byk7VgYMeakOalcWNujygetZBZwmgpz5jZwmWG967gX1ltz0Uf1sVEeyyVVYDdRke9o_8tGdWEOJb3ErrsBve=w400-h368" width="400" /></a></div><br /><p>Il n'a plus de barbe mais se dessine plus comme une sorte d'Elvis Presley vers la fin, avec de l'embonpoint et comme le faire-valoir sérieux de Wolfman. </p><p>A ma connaissance, il ne s'est plus dessiné à nouveau chez DC (je vérifierai quand même s'il est dans les invités du mariage de Donna et Terry dans <a href="https://dc.fandom.com/wiki/Tales_of_the_Teen_Titans_Vol_1_50"><i>Tales of the New Teen Titans</i> n°50</a> mais il y dessine à nouveau Marv Wolfman en tout cas). </p><p>Il est sur la couverture de <i>Comics Interview</i> n°50 en janvier 1987 (avec White Tiger à l'arrière). <br /><br /><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgGzFOmtlj7bDcSHuHcU0-nTXvnxx2ZjAjEt_eGBB8Tf_-6Ry_LsImFNdFgwZEQyDqgqcBr9d08B2T3OoyYmeh_oJyiXPcdOikzzs7vsg3IPDX_6sJaa-uO_YxAck5jtoQad-X9wNnABQUdPA0kwS1y7lpVJZGWPEmqr9Y0ejF5iuA0EZl_UBsqKa-a=s809" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="809" data-original-width="550" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgGzFOmtlj7bDcSHuHcU0-nTXvnxx2ZjAjEt_eGBB8Tf_-6Ry_LsImFNdFgwZEQyDqgqcBr9d08B2T3OoyYmeh_oJyiXPcdOikzzs7vsg3IPDX_6sJaa-uO_YxAck5jtoQad-X9wNnABQUdPA0kwS1y7lpVJZGWPEmqr9Y0ejF5iuA0EZl_UBsqKa-a=w273-h400" width="273" /></a></div><br /><p>A son retour chez Marvel, il apparaît à nouveau dans<i> </i><a href="https://marvel.fandom.com/wiki/Avengers_Vol_3_14"><i>Avengers</i> (vol.3) 14) n°14</a> (<b>1999</b>) avec le scénariste <b>Kurt Busiek</b>. Cette fois, on est dans un jeu métaréférentiel plus proche de <i>She-Hulk</i> et Pérez est mis à côté des cases qu'il est en train de dessiner. Il finit l'épisode en regrettant de ne pas pouvoir dessiner <i>The Beast</i> plus souvent. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgW77bJrUVk2p4R2G3TYAW9Z2Z6BTRmK3lvo1PUk84N-OvrP6gWIqJagzfERig7nlJmc8xhmWMBva4gCAcNbxaD3oLNiETa6MoiblLajII-5mMsBYraJGCKKab4YZuudx2lkt6JXfrm1yaR8P66AuouaoW1xqVaURpwKs94A-KKATQnEvsvyiePHw1M=s1915" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="755" data-original-width="1915" height="253" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgW77bJrUVk2p4R2G3TYAW9Z2Z6BTRmK3lvo1PUk84N-OvrP6gWIqJagzfERig7nlJmc8xhmWMBva4gCAcNbxaD3oLNiETa6MoiblLajII-5mMsBYraJGCKKab4YZuudx2lkt6JXfrm1yaR8P66AuouaoW1xqVaURpwKs94A-KKATQnEvsvyiePHw1M=w640-h253" width="640" /></a></div><br /><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdJ4Iurqoym7k-z2YexqFZCGu_rcPYsIjwFeuppHrvWQeBTVM17wglZc5_aAVIFVD1vYgg_PsUjYPqgKvBFSF2xmlPkbTGyhdF8xxN9KENtblO5HcbIcZvlW-dZKH_LSRnvVlUVe-7kGU/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="988" data-original-width="600" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdJ4Iurqoym7k-z2YexqFZCGu_rcPYsIjwFeuppHrvWQeBTVM17wglZc5_aAVIFVD1vYgg_PsUjYPqgKvBFSF2xmlPkbTGyhdF8xxN9KENtblO5HcbIcZvlW-dZKH_LSRnvVlUVe-7kGU/w389-h640/image.png" width="389" /></a></div><br /><br /><p></p><p>En 2015, le dessin animé <i>Teen Titans Go!</i> a fait un hommage dans un épisode qui s'appelle juste "<i>Marv Wolfman & George Perez</i>" (Saison 7, épisode 7) où les deux créateurs tentent de "réinventer" leurs personnages. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhPj2i5S6MWMhJcFtAeNWmFCIWa91TqstiwBSUqg7MWC9UkOUkLAogQALZlGShIDUTQIkuimuoKa5vbAG_FcUnW3bnQQVEm996yjYnNVotL1JZhOyMQnB3NaJCn2959DamrYu1KPujxSl7cFnVfJjRaRHPnTlkvzDNK-0QDXoB4_RNmKyhvqfCmVoq7=s696" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="392" data-original-width="696" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhPj2i5S6MWMhJcFtAeNWmFCIWa91TqstiwBSUqg7MWC9UkOUkLAogQALZlGShIDUTQIkuimuoKa5vbAG_FcUnW3bnQQVEm996yjYnNVotL1JZhOyMQnB3NaJCn2959DamrYu1KPujxSl7cFnVfJjRaRHPnTlkvzDNK-0QDXoB4_RNmKyhvqfCmVoq7=w400-h225" width="400" /></a></div><p></p><p><br /></p><p>Le dernier comic qu'a fait George Perez en 2021 fut pour Marvel en reprenant une ultime fois en un cercle <a href="https://twitter.com/TomBrevoort/status/1468378704476839942/photo/1">White Tiger</a>, le premier personnage qu'il avait créé en 1975 avec ce malheureux Bill Mantlo (qui vit toujours paralysé depuis des décennies après avoir été renversé par une voiture). </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-73739268376578396552021-12-07T22:46:00.004+01:002021-12-07T23:07:40.596+01:00George Pérez<p><b>George Pérez</b>, 67 ans, l'un de mes dessinateurs de comic books favoris avec Brian Bolland, Alan Davis, José-Luis Garcia-Lopez ou Bob McLeod, et qui avait pris sa retraite cet été, vient d'annoncer que son cancer au pancréas n'était pas opérable et qu'il allait bientôt mourir. </p><p>Un des talents si reconnaissables de Perez et qui le rendait si bien adapté à ce genre d'art graphique, était son goût pour des scènes de foules différenciées où on pouvait reconnaître un personnage rien qu'à quelques détails de la silhouette, les titres épiques d'équipes de superhéros de toutes les couleurs (même si ces dernières années, cela finissait par devenir une caricature où les éditeurs semblaient vouloir le forcer à multiplier des scènes de masses). </p><p>Il commença notamment sur les Quatre Fantastiques ou les Avengers mais ne devint vraiment une star qu'avec les <i>New Teen Titans</i> (et je pense qu'il faisait plus, avec les encrages de Romeo Tanghal, que les scénarios de Marv Wolfman pour faire de ce titre le best-seller de DC à cette période) et sa propre récréation de <i>Wonder Woman</i>. </p><p>Quand j'étais enfant et que j'ai commencé à m'intéresser à autre chose qu'aux titres Marvel traduits en français, je me souviens que c'était cette double page du magazine <i>DC Comics Presents</i> (peu de temps avant <i>Crisis of Infinite Earths)</i> qui m'avait fait prendre conscience du charme particulier du multivers DC, son côté plus hétéroclite ou bigarré que celui auquel j'était habitué, peut-être à cause de Hoppy the Marvel Bunny, les Metal Men ou la Time Bubble de la Légion du XXXe siècle. C'est paru dans <i>DC Comics Presents</i> n°38 (1981). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhyxR60WtJAiJWoUoOOj7ScBtiBXU10qLuXN0I952CAlqdflYj_QVTSUvmt1M0XtJgWttiv5YYC1CrW44IZ3-6U8xvjRx9jm3ilABs8UMp4CvC3s0pDwAAgkA3lZ7Zyh_z7DOb6VzmuZX7lx6q4ksxa7sxTXwCe6w1rHrhhPxb97QJe5lEDeDN5c8RL=s1152" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="805" data-original-width="1152" height="447" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhyxR60WtJAiJWoUoOOj7ScBtiBXU10qLuXN0I952CAlqdflYj_QVTSUvmt1M0XtJgWttiv5YYC1CrW44IZ3-6U8xvjRx9jm3ilABs8UMp4CvC3s0pDwAAgkA3lZ7Zyh_z7DOb6VzmuZX7lx6q4ksxa7sxTXwCe6w1rHrhhPxb97QJe5lEDeDN5c8RL=w640-h447" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Le dessin devait représenter tous les personnages rencontrés par Superman dans ses team-ups dans les 36 premiers épisodes. On y voit même le jeune Superboy (#14) mais pas encore le Superman de Terre-2 (que Superman rencontrera dans <i>DC Comics Presents Annual</i> n°1). Pérez a oublié deux personnages, Aquaman et Red Tornado. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJk1NjDLqFw4K5pfQCJk9WKR-YiErqrTMye7SHD08LDB38-lLv39XOVbtiMkf7KdhcI_nkzJXydAZBO6drVZt8eDMMgqDnJgGXLy7i2C4ayAh_dfRsAD6AElhyhh0fdBl8ZBk2D1mwjxw/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="889" data-original-width="1280" height="444" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJk1NjDLqFw4K5pfQCJk9WKR-YiErqrTMye7SHD08LDB38-lLv39XOVbtiMkf7KdhcI_nkzJXydAZBO6drVZt8eDMMgqDnJgGXLy7i2C4ayAh_dfRsAD6AElhyhh0fdBl8ZBk2D1mwjxw/w640-h444/image.png" width="640" /></a></div><br /><br /></div>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2956815603489372083.post-71343266713844429992021-07-23T15:56:00.002+02:002021-07-23T16:13:27.968+02:00Autres arthuriana<p> * <i><b>Cursed</b> </i>était une série Netflix (et un projet de romans illustrés) par <b>Frank Miller </b>et <b>Tom Wheeler</b> (scénariste et producteurs de films plutôt pour enfants). Il n'y aura pas de seconde saison alors que la série s'arrête en plein suspense et je vais donc annoncer plusieurs <b>SPOILERS</b>. Dans cette version, à une époque médiévale peu déterminée (on mentionne la chute de l'Empire romain mais aussi de manière confuse Charlemagne dans un épisode), les Humains persécutent les divers <i>Faes </i>qui vivent avec eux. Certains sont plus proches d'hommes-bêtes mais d'autres peuvent paraître presque indiscernables des Humains en dehors de certains liens parfois avec des forces élémentaires de la nature. <b>Merlin </b>est un <i>Fae </i>qui joue un rôle ambigu puisqu'il a perdu ses pouvoirs et veut manipuler les pouvoirs terrestres humains. L'héroïne de l'histoire est une <i>fae </i><b>Nimue</b>, qui a hérité de l'ancienne <i>Epée de puissance</i> des anciens Rois Faes (et dont on apprendra ensuite qu'elle est une fille illégitime de Merlin). Le roi <b>Uther</b>, un peu dépassé et en conflit avec une mère castratrice, laisse un Ordre de chevaliers nommés les <i>Paladins Rouges</i> de l'Eglise catholique massacrer les Faes et faire régner la terreur. Nimue, dont la famille a été massacrée par les Paladins Rouges et le <i>Moine Pleureur</i> (<b>Lancelot</b>, qui a le don de détecter les <i>Faes</i>), va s'allier avec deux humains, le soldat Arthur et sa soeur la sorcière Morgane, pour apporter l'<i>Epée de puissance</i> à Merlin et tenter de sauver le plus de <i>Faes </i>possible. Mais certains des Faes, comme <b>Gauvain </b><i>le Chevalier Vert</i>, se méfient de la duplicité de Merlin et Merlin croit qu'il vaudrait mieux détruire l'Epée maudite que de la laisser tomber dans les mains d'Uther ou pire encore, de l'Eglise. Le début est très lent mais le rythme commence à prendre à la fin notamment grâce à des intrigues politiques qui deviennent plus compliquées quand Nimue est prise en tenaille entre divers choix stratégique possible et où elle décide de se proclamer Reine des <i>Faes</i>. On sent une influence de <i>Game of Thrones</i> quand on découvre qu'Uther n'est pas non plus l'héritier légitime mais que le cousin <b>Cumber </b>(mélange de <b>Lot </b>d'Orcanie et de <b>Leodagan </b>de Carmélide) serait en fait potentiellement encore pire qu'Uther bien que plus "légitime" comme Pendragon. Le discours païen anti-chrétien est presque encore plus lourd que dans <i>Mists of Avalon</i>, ce qui a dû contribuer à l'échec de la série et on y reconnaît des touches de Frank Miller. Certains des vilains de l'Eglise sont trop caricaturaux mais la petite fille humaine rendue folle d'intolérance par la haine et l'Inquisition est une adversaire inquiétante. Je présume que la sauvage raider viking <i>Lance Rouge</i>, la fille rebelle de Cumber (et une inversion de Cordelia face à Lear / Cymbeline ?), serait en fait devenue <b>Guenièvre </b>et c'est une des versions les plus réussies de ce personnage. Le Lancelot ne commence à devenir intéressant que dans les tout derniers épisodes. </p><p>* <b><i>Grimm Fairy Tale : Age of Camelot</i></b>. A éviter, c'est très ennuyeux et sans intérêt, une des séries arthuriennes les plus médiocres en ce moment. A notre époque, le sorcier malfaisant <b>Merlin</b>, frère mais aussi ennemi du démoniaque <b>Mordred </b>Empereur du Tarot, veut retrouver le Graal pour recréer l'ordre oppressant de son Camelot avec ses agents, <b>Morgane</b>, <b>Baba Yaga</b> et plusieurs chevaliers morts-vivants (dont <b>Arthur</b>). Une flopée de jeunes filles très peu vêtues avec des épées (dont une sorte de valkyrie à demi-nue nommée <b>Black Knight</b>, des versions féminines de Robin Hood et de D'Artagnan) tentent d'arrêter les deux frères ennemis en même temps. Cet éditeur de comics, Zenescope, ne vaut guère que pour ses "<i>cheesecakes</i>" de guerrières en bikini mais le thème arthurien en reste à un Seigneur maléfique assez générique en dehors de l'inversion. Mais l'idée de laisser tomber le triangle habituel Arthur-Guenièvre-Lancelot pour un triangle Merlin-Morgane-Mordred est un rare élément de décalage dans cette arthuriade inversée (l'arthuriade inversée est devenue un nouveau cliché). Il y a aussi un "<b>Obéron</b>" allié à Merlin mais c'est un Humain, une version maléfique de <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Tam_Lin">Tam Lin</a> en Nain commandant des Trolls, alors que <b>Puck </b>est au contraire un Fae héroïque qui lutte contre cet Obéron. </p><p>* <i><b>Kaamelot </b></i>: Je vais quand même sans doute aller voir le Premier Volet d'Alexandre Astier bien que je n'aie pas complètement accroché au mélange des genres original de cette série (ni d'un point de vue humoristique ni du point de vue dramatique). Je reconnais ne pas être du tout compétent pour en parler (à chaque fois que je suis tombé sur un épisode, c'était juste Arthur qui roulait des yeux devant la stupidité de Perceval). D'après le peu que j'ai compris de quelques saisons de cette série (et j'ai dû rater beaucoup d'éléments), <b>Arthur </b>n'a jamais aimé <b>Guenièvre </b>et il l'a trompée avec d'autres, dont l'épouse de <b>Caradoc </b>(choix qui doit plus renvoyer à Caradoc <i>Père </i>qu'à Caradoc <i>Fils </i>dans la légende traditionnelle où le Roi Caradoc Père a été cocufié par un Enchanteur). Arthur est complètement dépressif dans la conscience de ses échecs, dans son refus de sa <i>Destinée</i> et d'<i>Excalibur</i> et dans son obsession sur le fait de ne pas pouvoir (croit-il) engendrer une vraie lignée. <b>Lancelot </b>(est-il lié à la Dame du Lac dans cette version ?) est bien plus directement opposé à Arthur (mystique et amoureux de Guenièvre, il a même détruit la Table Ronde et créé son propre Ordre) et le personnage de <b>Méléagant </b>a l'air d'être un être surnaturel ambigu qui manipule Lancelot contre Arthur pour des raisons que je crois encore inconnues. Cet Arthur, choisi par Merlin, est censé servir des "Anciens Dieux" mais il est plus un personnage moderne existentialiste et mélancolique, un individu condamné à l'isolement, qu'un Roi épique (même si on peut s'attendre à une retombée dans une structure où le Refus de l'Aventure est suivi de l'Acceptation ?). Il y a un mélange de la version traditionnelle où Arthur est en fait vraiment le fils d'Uther Pendragon et d'une version plus pseudo-historique où il est en fait Artorius, un agent élevé dans l'Empire romain en train de s'écrouler. </p>Phersvhttp://www.blogger.com/profile/10962408594713963134noreply@blogger.com6