lundi 17 décembre 2007

Comics de la semaine (12/12/2007)



Tiens, aucun éditeur indépendant cette semaine, désolé.


  • DC

    • Booster Gold #5
      Booster Gold voyage dans le passé à l'époque de l'album d'Alan Moore et Brian Bolland, The Killing Joke (1988, une des rares oeuvres d'Alan Moore que je n'aime pas), prétendument pour sauver Barbara Gordon (Batgirl) de l'attaque qui l'a laissée paraplégique.

      Et là, Booster Gold découvre soudain qu'il est impossible de changer le passé.

      Cela me paraît être un problème énorme.

      Désolé, ça fait marotte de Geek, mais chacun a son propre seuil de non-crédibilité.

      J'ai pourtant personnellement tendance à préférer les histoires où on ne peut pas changer le passé. C'était ainsi que fonctionnait l'univers DC de l'Age d'Argent. Superman ne pouvait pas sauver Krypton. C'est sans doute la théorie la plus cohérente pour ne pas avoir de dilemmes moraux inextricables.

      Mais depuis la Crise des Terres infinies de 1986, où le Spectre a modifié le Big Bang pour recréer l'univers DC, on sait que le passé peut être modifié - le crossover avait d'ailleurs une théorie temporelle particulièrement absurde puisque la Crise se déroulait "simultanément" à travers plusieurs époques, la Vague d'Antimatière attaquant à la fois le XXe et le XXXe siècle.

      Une quantité incroyables d'histoires dépend de ce fait. Les vilains DC passent même leur temps à modifier le passé pour créer des versions alternatives. Non seulement on peut changer le passé, mais ça n'arrête pas ! Dans la série même de Booster Gold, on dit qu'ils agissent pour empêcher les autres de changer le passé ! Si c'est impossible, à quoi servirait-il ?? Et soudain, Geoff Johns change la règle, sans aucune explication logique.

      J'ai beau préférer la théorie de l'immuabilité du passé, elle ne peut plus être cohérente dans l'état actuel de l'univers DC, qui utilise la théorie inconsistante du passé altérable. J'en ai vraiment assez que Johns piétine tout le temps ainsi la cohérence de son univers de manière arbitraire. Il doit bien être conscient des conséquences absurdes que cela aurait pour toutes ses histoires. On sait bien qu'ils vont continuer à écrire des histoires où le passé peut être changé. Décréter soudain que ce n'est pas possible seulement pour Barbara Gordon est complètement ad hoc. Or le principe d'un Univers de comics, c'est la continuité.

      Et non, je ne dis pas ça seulement parce que la vraie Batgirl (pas l'abominable ninja en latex SM actuelle qui résume si bien l'horreur grim & gritty depuis 20 ans) me manquerait. Je souhaite aussi que Barry Allen reste mort ou que Barbara Gordon reste Oracle, mais il n'est pas possible de dire qu'il y a une loi cosmique particulière dans ce cas-là et pas dans d'autres. Certes, la fin revient contredire cette nouvelle loi mais c'est encore pire.

      Les dessins de Dan Jurgens et Norm Rapmund sont en revanche un bel hommage à l'album original de Brian Bolland. Un très bel épisode avec la très regrettée Batgirl, mais une idée arbitraire et qui n'a aucun sens.
    • Captain Carrot and the Final Ark! #3/3
      Quelle déception. On a vraiment l'impression que les scénaristes improvisaient leur histoire. Ils ne retombent pas bien sur leurs pieds. Les animaux de cartoons de Terre-26 (Terre-C, on apprend aussi que Terre-C- existe toujours) s'enfuient d'une fonte des Pôles vers la Terre classiques mais passent par un Boom Tube des Nouveaux Dieux qui les adaptent aux lois de la nature de l'univers normal. Cela les retransforme tous non en personnages de cartoons, mais en animaux normaux mais intelligents. Je suppose que cela ne durera pas et qu'ils reviendront vers leur Terre et leur forme anthropomorphique mais quel est l'intérêt de ce gag ? Ou bien veulent-ils en fait faire un lien entre ces animaux et ceux du Grand Desastre de Kamandi qui s'annoncent ?

      Tout cela serait pardonnable, si c'était drôle. Mais franchement, quelle que soit la qualité des dessins, on ne rit pas et la fin donne une impression d'être bâclée rapidement.
    • Green Lantern Corps #18 (Partie X), Green Lantern #25 (Partie XI), Tales of the Green Lantern Corps: Ion #1, Green Lantern Corps #19 (Epilogue).
      C'est la fin de la guerre entre le Corps des Green Lanterns et tous leurs ennemis conjurés dans le Corps de Sinestro. C'est aussi le plus grand changement dans l'histoire des Green Lanterns avec l'annonce d'une nouvelle prophétie sans précédent : il y aura en tout 7 Corps, qui correspondent à sept couleurs et sept émotions fondamentales des êtres conscients : Lanterne Verte (Volonté), Jaune (Peur), Violette (Amour), Rouge (Haine), Indigo (Compassion), Orange (Cupidité), Bleue (Espérance). Je ne suis pas vraiment enthousiasmé par l'idée mais Geoff Johns essaye de la placer depuis plusieurs années, depuis qu'il a fait de la Vulnérabilité au jaune l'incarnation de la Peur. La diférence entre Volonté et Espérance, ou entre Amour et Compassion ne m'apparaît pas assez claire pour en faire des variables fondamentales. Les Gardiens se sont adaptés au combat contre le Corps des Lanternes Jaunes de Sinestro en abandonnant le principe de non-violence, ce qui déclenche la scission d'une paire de Gardiens qui vont créer les Lanternes Bleues.

      L'Anti-Monitor se fait vaincre beaucoup trop facilement - alors que je ne comprends pas vraiment l'omnipotence de Superman-Prime. L'arrivée d'une Huitième Lanterne, la Lanterne Noire, était assez prévisible. Il peut s'agit d'un nouvel aspect de Nekron ou d'Entropy (Krona).

      GLC 18 a juste un long combat du nouveau Ion, le Daxamite, qui sert de métaphore sur la xénophobie. L'essentiel se passe dans GL 25, les autres n'étant que des épilogues.
    • Salvation Run #1/7
      DC copie sur le voisin. Marvel a eu un énorme succès avec leur série récente où Hulk était exilé par les superhéros sur une planète lointaine et revenait avec une armée pour se venger. Ici, un groupe considérable de supervilains (j'en compte 28) a été téléporté sur une planète prison. Le nombre important signifie qu'on va avoir une sorte de Lord of the Flies avec pas mal d'éliminations des vilains les plus obscurs comme d'habitude. Les vilains sont surtout des ennemis de Flash puisqu'ils viennent d'assassiner Flash IV (Abra Kadabra, Captain Cold, Heatwave, Mirror Master, Weather Wizard), les Fatal Five et quelques ennemis de Batman (Joker, Clayface, Mr Freeze). Un des personnages que je ne comprends pas est Effigy (quel nom idiot pour un personnage qui a des pouvoirs thermiques...). Ne peut-il pas voyager dans l'espace ?? N'est-ce pas typiquement le genre de personnages qu'on ne peut pas envoyer comme prisonnier dans une planète-prison sans gardiens puisqu'il lui suffit de s'envoler ???

      J'hésite à continuer. J'aime bien le concept d'une bd sur des vilains entre eux. Mais d'un autre côté, il y a le Joker dedans. Lire ses dialogues censés être drôles est pour moi comme entendre un grincement de craie sur un mur. Je n'aime pas Batman mais je me demande si ma haine du Joker n'est pas une des causes principales. Je déteste le fait que l'univers DC nous le fasse tout le temps subir comme leur vilain principal alors qu'il n'a aucun intérêt à part de se déguiser en clown et de ricaner bêtement.
    • Wonder Woman #15
      Une bonne histoire où la nouvelle scénariste Gail Simone arrive à jouer sur la corde mythique du personnage, qui est l'aspect qui me semble le plus intéressant et le plus sacrifié par certains autres auteurs.

      L'île des Amazones va être attaquée par une bande de mercenaires et un des secrets d'une faction extrémiste est découvert : Myrto, Charis, Philomèle et Alcyoné, quatre Amazones qui vont remplacer le rôle de Shim'Tar ou de la guerrière Artemis.

      Wonder Woman cherche à négocier avec divers Dieux dont Odin, Raijin (pourquoi pas plutôt Amaterasu ?), Bastet (on imaginerait plutôt Isis, mais Bastet a joué un rôle dans la recréation de Themyscira), le Mage Shazam, et finalement le dieu polynésien des cieux Kāne Milohai (appelé "Kane Miohai"), pour un moyen de retourner sur Themyscira. J'aime aussi beaucoup l'utilisation que Diana fait de son lasso de vérité. Cela fait très longtemps que c'est un élément de base du personnage et pourtant personne ne l'avait aussi bien utilisé que dans cette scène où elle dévoile la vraie vie intérieure de sa cible.

  • Marvel

    • Fantastic Four #552
      Ah, voilà qui est mieux. Je m'étais laissé prendre au piège la dernière fois et croyais vraiment qu'ils allaient faire de Reed un monstre amoral et froid - après tout, c'est bien ce qu'ils ont en partie fait pendant Civil War où il a créé le Goulag extra-dimensionnel et un clone cyborg de Thor. Mais on revient à la normale avec un épisode très traditionnel qui consiste surtout en La Chose, toujours très humain dans les dessins de Paul Pelletier, tapant pendant plusieurs pages sur Dr Doom. Pas très innovant mais pas désagréable, et une façon habile d'essayer d'adoucir les mauvaises impressions laissées par Civil War ou Illuminati.
    • New Warriors #5
      Bof. C'est tout ce qu'ils ont trouvé, refaire une équipe d'adolescents qui se font massacrer pour répéter à nouveau que la Loi d'immatriculation d'Iron Man pouvait se justifier ? Un peu décevant.
    • Nova #9
      Nova continue son enquête au bord de l'Univers, à l'intérieur d'un crâne de Dieu mort. Le personnage de Cosmo, le chien russe puissant psi, était amusant mais l'histoire me laissait un peu froid. Le seul intérêt est de voir progresser le Virus de la Technarchie qui risque de reprendre le contrôle de Nova.
    • Spider-Girl (vol. 2) #15
      Ce numéro spécial de 38 pages est le 10e anniversaire de Spider-Girl, créée dans What If? #105 (1998). Cela fait donc dix ans que la fille future de Peter Parker nous présente son propre coin de l'univers Marvel régi par Tom DeFalco ("Terre-982"). Le style de Spider-Girl est particulier. Il tente d'être plus naïf et plus traditionnel que les comics actuels, mais il renvoie en même temps trop à d'anciennes histoires de Spider-Man pour être complètement accessible par de jeunes lectrices. Les histoires reposent souvent sur des questions de généalogie assez peu excitantes : de quel personnage des anciennes histoires de Spider-Man tel ou tel personnage va-t-il être le fils ou la fille ? Le prétexte pour cet histoire d'anniversaire est la lutte entre deux vilains, Hobgoblin et Black Tarentula, lutte dans laquelle May Parker est mêlée sans vraiment le comprendre. Il y a de nombreuses scènes où elle semble d'ailleurs exagérément naïve - notamment quand le successeur de Doc Strange, Doc Magus, lui offre son aide. On voit passer dans l'épisode tous les personnages principaux de l'univers Marvel 25 ans dans le futur, les Fantastic Five (qui sont une version alternative reposant sur l'époque où Tom DeFalco était le scénariste des Fantastic Four) et les Avengers Next. Mais si on le prend comme une présentation express de l'univers MC2, c'est assez bien fait.
    • X-Men: Die By the Sword #5/5
      Une assez bonne surprise. Depuis une vingtaine d'années, Chris Claremont tente de revenir à l'époque où il était le scénariste le plus adulé du grand public avant de devenir quasiment le symbole de l'outrage du temps. Il fait ici une reprise assez directe de thèmes d'Alan Moore sur Captain Britain vers 1980 et sur la brillante série Excalibur de Claremont et Alan Davis vers 1989. La surprise vient du dessinateur Juan Santacruz, qui réussit de manière assez bluffante à imiter le style d'Alan Davis - on peut même soupçonner parfois des copies assez directes et cela donne l'impression d'un collage de dessins de Davis.

      L'histoire - au titre au marketing un peu trompeur puisqu'il ne s'agit pas vraiment des X-Men - est un crossover de l'équipe actuelle d'Excalibur et des Exiles (dont je ne m'étais pas rendu compte à quel point ils étaient aussi des reprises de concepts d'Excalibur, ces équipes sont vraiment faites pour un crossover !). C'est le retour de tous les concepts de Captain Britain. Jim Jaspers, l'omnipotent Premier ministre fou qui était une parodie de Margaret Thatcher, et l'omnipotente machine à tuer Fury reviennent pour affronter la déesse Roma, gardienne de l'Omnivers, et son armée de Captain Britains de diverses Terres parallèles. Le dieu Merlyn, le père de Roma, qu'on a déjà vu mourir plusieurs fois, est lui aussi de retour pour détrôner sa fille.

      Ce n'est pas très original mais c'est quand même agréable. Le problème des vilains omnipotents est que leur menace est inversement proportionnelle à la quantité de leurs apparitions. Galactus est devenu une plaisanterie. Jim Jaspers et The Fury sont en train de le devenir aussi : vous ne pouvez plus craindre des vilains omnipotents quand ils passent leurs temps à se faire battre. Je pensais que Claremont s'en tirerait plutôt en "annulant" les omnipotents entre eux, peut-être avec Jamie Braddock (le frère maléfique de Captain Britain) en plus, qu'il a certes déjà trop utilisé.
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