dimanche 13 janvier 2008
Bonne humeur
Un week-end très calme pour une fois où je n'ai plus trop de travail en retard à rattraper - fini en seulement trente heures de correction mon travail (j'en ai encore pour seulement trois heures aujourd'hui je pense).
Je suis enfin retourné au cinéma, pour voir avec ma soeur The Golden Compass et j'ai été agréablement surpris par rapport aux critiques très négatives. Le film a des défauts, le début est sans doute trop dense et les diverses intrigues (enlèvement des enfants par les Gobblers, allusions aux Sorcières et aux Panserbjørne, et exploration de l'Arctique et des autres mondes par Lord Asriel) semblent un peu trop hétérogènes mais même quelqu'un qui n'a pas lu les romans peut entrer dans l'histoire (le roman a été très simplifié et la chute surprise horrible du premier volume a été reportée au film suivant). Je crois que le film souffre vraiment d'un simple effet de fatigue face au genre de l'epic fantasy. Il est meilleur que l'apologétique Narnia et pourtant les critiques ne cessent de dire que ce n'est qu'un sous-Narnia.
Une des réussites est l'atmosphère particulière de la Terre parallèle de Lyra. On a toujours l'impression d'un monde qui pourrait être le nôtre mais en même temps de petits détails steampunk rappellent que c'est un autre. Et j'ai une règle simple pour juger de la qualité d'un film : elle est proportionnelle au nombre de zeppelins. Pas de doute, c'est donc un bon film.
Un défaut de la source originale dans le roman de Pullman est la caricature un peu lourde de la religion. Je suis aussi anti-religieux qu'un voltairien moyen mais l'inversion romantique blakienne (ou gnostique) ne me convainc pas plus : l'Autorité (Dieu) et son Magisterium veulent faire régner l'ordre et détruire le libre-arbitre en détruisant le Péché originel (The Dust) alors que les Anges rebelles défendent la sortie de l'innocence et la liberté (symbolisée par l'infinité du Multivers). Les officiels de l'Eglise y sont presque plus ridicules dans leur uniforme totalitaire que les complots jésuites chez Eugène Sue.
Un paradoxe est que Pullman veut inverser les clichés de la fantasy. Au lieu de venger ses parents, de les sauver ou de se réconcilier avec eux, la petite Lyra doit en fait grandir pour s'affranchir de ses parents. Mais il garde un cliché central du genre : celui du vrai Prince légitime chassé par le méchant Usurpateur. Le panserbjørn Iorek Byrnison est un peu traditionnel comme ancien héros déchu qui va récupérer son trône de Svalbard (même si sa férocité le rend un peu plus ambigu : dans le roman il n'a pas été banni seulement pour des raisons d'usurpation mais parce qu'il avait tué un ours).
Sinon, j'ai passé le test pour identifier son "Daemon" (qui est quand même le côté le plus mignon de tout l'univers de Pullman) et la mienne est une Souris (les propriétés me semblent complètement contradictoires : solitaire mais aimant rencontrer des gens, humble mais sûre d'elle-même).
J'ai aussi reçu de ma petite soeur mes cadeaux Noël qui venaient de ma wishlist. J'ai eu deux romans de M.A.R. Barker, le créateur de Tékumel, qui sont complètement introuvables en France et un livre du philosophe Robert Kane (l'un des meilleurs défenseurs de la métaphysique du libre-arbitre, même si je ne suis pas convaincu). Je craignais qu'un cadeau choisi par le récipiendaire atténue l'effet de surprise mais en choisissant des livres qui viennent de loin cela m'a fait encore plus plaisir qu'une visite en librairie.
Le seul ennui de Tékumel est que comme c'est un monde très inspiré de certains aspects des mythologies indiennes, il risque de concurrencer un peu dans mon attention mon projet sur Bharatavastra/Mahalîlâ.
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