lundi 25 février 2008

Le droit de ne pas avoir d'opinion




J'ai dû entrer dans des listings d'instituts de sondages, ils n'arrêtent pas de m'appeler. Il était assez satisfaisant d'avoir pu contribuer de la manière la plus négative que je le pouvais à l'opinion sur la politique actuelle (car je crains que le Nouveau Mème "c'est sa personnalité qui est critiquée mais non sa politique" ne finisse par faire des ravages). En revanche, l'un des questionnaires refusait les Sans Opinion, même quand je le demandais explicitement.

L'une des choses où je me sens le plus hésitant en ce moment est le Kosovo.

D'un côté, la Serbie oppressait clairement les Albanais depuis au moins 1989 et l'indépendance était devenue inévitable, soutenue par une large majorité de la population.

De l'autre, le Kosovo n'est pas un Etat (contrairement au Monténégro qui a pris son indépendance en juin 2006) mais une région de Serbie, rien n'empêcherait alors les Serbes de Bosnie-Herzégovine (Republika Srpska de Banja-Luka) et de Croatie (Republika Srpska Krajina) de se réclamer du même précédent pour demander leur indépendance (ou bien pourquoi pas, les Serbes du Kosovo), et cela entérine le nettoyage ethnique inversé fait par les Kosovars de l'UPK contre les Serbes.

Comme le dit bien Charles Crawford, ancien ambassadeur britannique en Yougoslavie, on n'a pas lutté contre une Grande Serbie pour ouvrir la voie à une Grande Albanie (mais Crawford ajoute avec une franchise peu diplomatique sur un support aussi consensuel que Radio Free Europe, que les Serbes ont ensuite montré par leur comportement qu'ils méritaient souvent ce qui leur arrivait).

La meilleure solution eût été une réconciliation des communautés en un Kosovo autonome. Mais cela n'était pas possible et on doit donc se plier à une mauvaise solution inévitable.

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