mercredi 28 mai 2008

La menace martyre



Finalement, l'Algérie n'a pas eu besoin de la victoire du FIS ou du GIA pour dériver de plus en plus vers un régime de théocratie qui bafoue les principes universels de la liberté de conscience.

Hier, la communauté chrétienne tout entière attendait avec inquiétude le dénouement du procès de cette femme de 36 ans, accusée de «pratique sans autorisation d’un culte non musulman».

Le 29 mars, Habiba Kouider, convertie au christianisme il y a quatre ans, est arrêtée par des gendarmes dans le bus qui la ramène d’Oran à son domicile de Tiaret. Ils découvrent en sa possession une douzaine d’exemplaires de la Bible.


Il sera intéressant de voir comment l'ami de Ben Ali et de Ratzinger réagit face à cette persécution franche des futurs nouveaux martyrs des terres d'Islam.

Yade a eu un argument bizarre.

"Le christianisme ne menace pas l'islam en Algérie", a estimé Mme Yade. "Les chrétiens en Algérie sont 1% de la population, c'est-à-dire à peu près 11.500 personnes, 32 églises par rapport à 32.000 mosquées, donc je ne pense pas qu'il y ait une menace religieuse".


Mais est-ce la question à poser, même rhétoriquement ?

Même si le christianisme ou le zoroastrisme en venait à "menacer" démographiquement l'Islam qui les persécute, ce ne pourrait être une justification pour cette politique ignoble et on montre une faiblesse indigne et complice en utilisant ces expressions. Il y a bien une menace réelle mais elle vient de la majorité pour une femme parce qu'elle a des exemplaires d'un ouvrage (elle est passible de 2 à 5 ans de prison).

3 commentaires:

  1. Pas besoin d'aller en Algérie : as-tu vu cette décision du TGI de Lille donnant raison à un mari qui s'estimait trompé sur « la qualité » de sa femme qui n'était plus vierge sa nuit de noces ?

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  2. Sans vouloir défendre la décision (pourquoi accepter l'annulation et pas faire simplement un divorce ?), on rend aussi service à l'épouse en ne la laissant pas avec un abruti.

    Et je présume qu'un homme laïc aurait pu avoir les mêmes exigences.

    Libé rapporte :
    Des jugements précédents ont déjà retenu cet article de loi (le 180 du code civil), par exemple quand un époux a ignoré que son conjoint était divorcé ou prostitué, lorsqu’il s’est trompé sur son état mental ou son aptitude à avoir des relations sexuelles normales, note la revue Dalloz.

    Mais ils ajoutent que cela peut avoir des effets pervers en augmentant les opérations chirurgicales de réparation de l'hymen.

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  3. Sauf qu'elle a dû subir pas mal de pressions pour accepter « d'avouer » et de reconnaître devant le juge qu'elle avait menti...

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