jeudi 3 juillet 2008

Contes du Vampire (4)



  • Quatrième conte : Comment Vīravara se sacrifia pour son roi, qui le rendit ensuite à la vie

    Le grand et juste Roi Śūdraka règnait sur la cité de Śobhāvatī (qu'on identifie avec Niglihawa, à côté de Lumbini, aux bord de l'Himalaya au Népal). Il avait un garde brâhmane nommé Vīravara, qui était un modèle de loyauté. Un jour, Vīravara rencontra la Déesse Terre qui lui annonça que le Roi était destiné à mourir bientôt sauf si du moins Vīravara acceptait de sacrifier son propre fils Sattvavara à la Grande Déesse Caṇḍi (la Terrible Kālī) à la place de son monarque. Le fidèle Vīravara accepta, son épouse Dharmavatī fit de même et même le jeune Sattvavara consentit au sacrifice pour le bien du Royaume. Quand il fut immolé, tout le reste de la famille de Vīravara décida de l'accompagner dans le bucher. Mais quand le grand Roi Śūdraka découvrit ce sacrifice, il demanda à la Grande Déesse d'accepter sa tête en échange de la résurrection des loyaux brâhmanes. La Terrible Kālī fit alors revenir à la vie tous les sacrifiés et ne demanda pas la tête du Roi. Śūdraka offrit alors au Garde du corps fidèle un royaume et il en fit son égal.

    L'énigme du Vetāla-Narrateur est donc de savoir qui fut le plus courageux parmi tous ces gens.

    La réponse du roi Trivikramasena / Vikramaditya (qui inverse en quelque sorte celle du Premier conte sur le dharma du Roi) est que c'était Śūdraka, car la famille bien née de Vīravara n'avait fait que son devoir, alors que le grand Roi Śūdraka était allé bien au-delà de ce qu'on exigeait de lui en se sacrifiant pour son garde.


  • Un point essentiel du mythe que je ne comprends pas bien est pourquoi le Garde du corps est de classe sacerdotale brāhmaṇa et non pas de classe guerrière kṣatriya. Certes, seul un brâhmane peut pratiquer les rites du sacrifice, mais en ce cas, pourquoi est-il un "Garde du corps" et décrit comme une sentinelle martiale ?
    On remarque l'opposition totale entre l'épouse Dharmavatī (qui est presque enthousiaste dans son soutien au sacrifice) et le thème traditionnel de Sarah ou Clytemnestre qui refusent le sacrifice exigé par leur mari.

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