vendredi 1 août 2008

Les Tiers-Partis face à D&D4



(Voir l'article précédent. Résumé : La 4e édition de D&D a abandonné l'Open Game License et son copyleft trop généreux, et a proposé une nouvelle license de copyright plus restrictive, la Game System License.)

Quelques compagnies ont finalement annoncé qu'elles acceptaient la nouvelle GSL :

  • Goodman Games semble adopter la GSL mais continuer certains produits pour AD&D 1e édition (qui a été converti en un jeu OGL appelé OSRIC).
  • Mongoose abandonnera tous ses vieux OGL (leurs anciens produits seront distribués gratuitement sur OGL Wiki et développera un nouvel univers, plus "militariste", Wraith Recon (où on joue des commandos spécialisés dans un royaume fantastique). Le développement est nettement moins ambitieux que pour l'OGL où Mongoose avait inondé le marché de produits de qualité... heu... inégale.
  • Redbrick (qui a repris le jeu Earthdawn) va adapter cet univers pour D&D4, Age of Legend, ce qui est un développement original puisque certains voyaient des influences d'Earthdawn sur D&D4 (notamment la notion de background comme une série de "Points of Light" dans un univers non-civilisé).
  • Inner Circle Games sortira l'univers, "Violet Dawn / Avadnu" (qui avait déjà commencé avec l'OGL).
  • Dias Ex Machina lance le monde d'Amethyst, qui ressemble un peu à Shadowrun sans le cyberpunk, un monde contemporain où les races fantastiques et la magie sont réapparus.


  • Certains ont annoncé qu'ils ne reprendraient pas la GSL :

  • Bien sûr Paizo, qui va sortir Pathfinder, un clone de l'OGL, pour rester éditeur d'un jeu compatible avec D&D 3 / 3.5 et être à la pointe de la Contre-Révolution contre la 4e édition.
  • Green Ronin va (si j'ai bien compris) en rester à leur propre version de l'OGL, True20. Il a l'explication la plus franche de leur raison pour refuser la License.
  • Necromancer Games va rejoindre la révolte de Paizo et continuer l'OGL.


  • Enfin, Kenzer (éditeurs de l'univers de Kalamar) a choisi une troisième voie plus audacieuse, sortir un supplément explicitement compatible avec la 4e édition mais sans signer la GSL, ce qui pourrait donner un procès intéressant : le président David Kenzer est un avocat spécialisé dans les questions de propriétés intellectuelles, et il doit donc savoir ce qu'il fait. Si Kenzer l'emporte ou n'est pas poursuivi, cela devrait décourager encore plus les éditeurs de rejoindre la License officielle (tout en contibuant paradoxalement à la domination de la 4e édition).

    La 3e édition et son OGL avait permis à D&D de dominer encore plus nettement le marché au début des années 2000. La 4e est un succès commercial (le jeu se vendrait encore mieux que D&D3 d'après les rumeurs) mais a l'effet inverse à moyen terme, en rompant trop nettement avec la 3e et en augmentant l'émiettement de l'espace des jeux de rôle. La place de Paizo/Necromancer/Green Ronin va rester très marginale mais elle est significative. L'avenir le plus probable est que Wizards va réviser sa GSL et que les rebelles comme Kenzer et Necromancer rejoindront Goodman Games et Mongoose.

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