mardi 26 août 2008

Loi de Kassovitz



Je n'aurais pas été tenté par Babylon AD d'après l'ex-deleuzien devenu croisé occidentaliste taré Dantec, mais il est quand même amusant de lire ce désaveu complet du film par son réalisateur Matthieu K. (qui n'a même pas eu le courage, l'intégrité ou l'élégance de signer "Alan Smithee", ou "Thomas Lee").



"I'm very unhappy with the film," he says. "I never had a chance to do one scene the way it was written or the way I wanted it to be. The script wasn't respected. Bad producers, bad partners, it was a terrible experience."


Mais il continuera à faire l'éloge du cinéma américain dans ses interviews ici, contre ces sales films français trop intimistes.


"The scope of the original book was quite amazing," says Kassovitz. "The author was very much into geopolitics and how the world is going to evolve. He saw that as wars evolve, it won't be just about territories any more, but money-driven politics. As a director it's something that's very attractive to do."


Les guerres vont être dirigées par l'argent et non plus par les territoires ? C'est follement original, Dantec doit être un génie versé en géopolitique pour avoir découvert une telle banalité cyberpunk. K. est vraiment notre Clausewitz.

But according to Kassovitz, Babylon A.D. fails to deliver any of these messages. "It's pure violence and stupidity," he admits. "The movie is supposed to teach us that the education of our children will mean the future of our planet.


Oh, non, les enfants sont le futur et l'éducation les influence.

Dantec a dû lire Spinoza et Deleuze au moins pour arriver à ça.


All the action scenes had a goal: They were supposed to be driven by either a metaphysical point of view or experience for the characters... instead parts of the movie are like a bad episode of 24."


Qui aurait pu croire qu'un film de la Fox de plus pourrait avoir l'air d'un mauvais thriller de plus et pas d'un drame métaphysique ?

Je passe sur le reste. Diesel qui dit que la Guerre en Géorgie montre l'actualité du film qui parle de "frontière" (quelle idée révolutionnaire ! jamais les films de la Guerre Froide n'auraient osé parler d'une telle question qu'un Mur ou une frontière). Kassovitz qui dit qu'on lui a coupé un quart d'heure et qu'on ne comprend plus rien (alors qu'il était très fier de dire qu'il avait coupé toutes les explications dans le "métaphysique" les Rivières pourpres, 2000). Puis (sans doute jaloux de son ami Louis Leterrier) il commente avant tout les entrées du film comme critère qu'il a accompli ce but "métaphysique"...

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