lundi 13 octobre 2008

Exultation de Schadenfreude



National Review (d'après Bloomberg, en réagissant sur le Prix Nobel d'économie de Paul Krugman :

``Paul Krugman the economist died a long time ago; the man named Paul Krugman is a public intellectual,'' Luskin, a contributing editor for National Review Online, said in an interview. ``He is not in the same category as John Maynard Keynes, he is in the same category as Oprah Winfrey. To give it to him is to dishonor the Nobel Prize.''


Il répète la même idée sur une remise "posthume" sur son sinistre blog obsessionnel (alors qu'il prétendait auparavant que les travaux de Krugman étaient de "second ordre").

Voir cet abruti de Donald Luskin, le "Stalker en Chef" anti-Krugman, écumer de rage, est la meilleure nouvelle de la semaine (oh, Luskin est connu pour faire des procès à ceux qui utilisent le terme "stalker", comme il le tenta avec Atrios).

En 2003, le New Yorker avait un texte hilarant sur la haine délirante de Luskin.

Quand Luskin avait rencontré Krugman à une signature, voilà ce qu'il avait écrit sur son blog avec un sens de l'hyperbole qui échappe à celui du ridicule :

I have looked evil in the face.
I’ve been in the same room with it.
I don’t know how else to describe my feelings now except to say that I feel unclean, and I’m having to fight being afraid.


Personnellement, j'aurais plus peur d'une personne capable de confondre un prof d'économie assez centriste avec Satan ou Staline...

Mais imaginez ce que ça doit faire d'être Luskin : consacrer toute sa vie à poursuivre cet éditorialiste et à détruire la réputation d'un professeur d'économie et découvrir que son Nemesis obtient la récompense la plus célèbre de toute la planète.

Un peu comme si le Capitaine Ahab découvrait que Moby Dick lui avait non seulement échappé mais était devenu l'armateur possédant son navire le Pequod et avait épousé sa femme. Je suis sûr qu'on pourrait alimenter toute l'Islande avec l'énergie fournie par l'explosion de sa tête.


  • Add.

    Bien sûr, Krugman reçoit le prix pour son travail universitaire accompli bien avant son engagement anti-Bush des années 2000. Mais en considérant les Prix Nobel récents de la Paix (Carter en 2002, El Baradei en 2005, Gore en 2007) qui semblaient tous se résumer à un "flipping the bird" à l'Administration, on ne peut pas exclure un sous-titre politique (même si la Banque de Suède et l'Académie suédoise des sciences ne sont peut-être pas exactement la même chose que ces gauchistes norvégiens, on ne peut s'empêcher en pleine Crise annoncée par Cassandre Krugman de voir un message).

    Tim F. résume bien le courage isolé de Krugman vers 2001, quand il était presque la seule partie lisible dans le New York Times avec Bob Herbert.

    I remember the ridicule that Krugman dealt with when he remained skeptical through 9/11 and the Iraq war hysteria. He stuck to his guns when colleagues like Tom Friedman chased around the Sunday shows with their nose up the President’s ass, a point that only underlines the difference between Krugman’s intellectual temperament and the more ordinary minds with whom he shares a printed page.

    Although the award recognizes work in a field completely separate from American politics, I doubt that the committee missed Krugman’s tendency to stake bold and, ultimately, accurate positions there as well.


  • Add.

    Une explication des travaux de Krugman sur le Commerce International, en comparaison avec l'Avantage comparatif de Ricardo.

    Consider the simplest model (based on Krugman 1979). In this model there are two countries. In each country, consumers have a preference for variety but there is a tradeoff between variety and cost, consumers want variety but since there are economies of scale - a firm's unit costs fall as it produces more - more variety means higher prices. Preferences for variety push in the direction of more variety, economies of scale push in the direction of less. So suppose that without trade country 1 produces varieties A,B,C and country two produces varieties X,Y,Z. In every other respect the countries are identical so there are no traditional comparative advantage reasons for trade.

    Nevertheless, if trade is possible it is welfare enhancing. With trade the scale of production can increase which reduces costs and prices. Notice, however, that something interesting happens. The number of world varieties will decrease even as the number of varieties available to each consumer increases. That is, with trade production will concentrate in say A,B,X,Y so each consumer has increased choice even as world variety declines.


  • Memeorandum, l'agrégateur de blogs qui penche plutôt à droite a des liens mais rien de très amusant (en gros, les Républicains se hâtent de dire que "certes, Krugman fut naguère un grand économiste dans un lointain passé mais...", ce qui est un peu décevant).

    Ah, il y a quand même cette réaction d'un prof d'économie à Frostburg dans Forbes.

    This is not as tragic a moment in western civilization as the sacking of Constantinople in 1453 or the Bolshevik Revolution of 1917, but it suffices as one of those sad moments we will regret over time.


    Oui, presque la chute de Byzance, mais pas tout à fait. C'est cet esprit de mesure qui le fait critiquer un ton trop virulent de Krugman.

    Puis il dit que c'est un "commissaire socialiste" (ce qui fera rire tous ceux qui lisaient ses articles très libre-échangistes dans Business Week) et que le problème de l'Administration Bush était qu'elle était trop socialiste aussi. En gros, tout être qui ne vit pas sur une île déserte ou dans une dystopie Randite doit être trop socialiste.

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    Une application facile de ses théories sur le commerce : l'explication de la nourriture dégoutante des Britanniques
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