lundi 20 octobre 2008
La fin du financement public en politique
publius donne des arguments pour se féliciter des fonds énormes d'Obama par rapport à McCain. Son argument est que comme les sommes viennent d'un nombre considérable de donateurs (aucun ne peut donner plus que 2300$ directement), cela ne donne pas le pouvoir à un lobby particulier.
Il est clair qu'il a un avantage sur les fonds que McCain peut utiliser. Déjà en 2007 Obama avait levé 340 millions de dollars, Hillary Clinton 287 millions, McCain 167 millions. En 2008, Obama a pu lever 600 millions de dollars alors que McCain n'a reçu qu'une avance de 85 millions de la Federal Election Commission.
Depuis le 19 juin 2008, Obama a annoncé qu'il renonçait au financement public, le premier candidat majeur depuis l'instauration du système il y a 32 ans à le faire (Ross Perot l'avait déjà fait en 1992, bien sûr). Il a déclaré que le système de financement public serait trop contraignant et finirait donc par le défavoriser par rapport à McCain. On a donc le paradoxe du candidat de droite remboursé par l'Etat (même si les groupes dits "527" levaient déjà des fonds hors des restrictions) et du candidat de gauche qui s'appuie sur des donateurs privés.
Mais quand je lis les Américains démocrates s'enthousiasmer pour les succès des fonds d'Obama, je me demande toujours si l'héritage ne sera pas finalement dangereux et si les plus ploutocrates ne finiront pas par tirer avantage de cette victoire financière d'Obama. Les Républicains seront encore moins enclins qu'avant d'accepter de la transparence comme la Loi dite Feingold-McCain. Le candidat républicain de 2012 aura beau jeu de modifier les règles de financement fédéral et il n'est pas sûr que le Parti démocrate n'ait pas plus tard à regretter cette stratégie.
La Federal Election Commission avait été créée à l'origine en 1975 pour réagir face aux manoeuvres commises par le Comité de réélection de Nixon. La victoire d'Obama ne défait-elle pas ce processus de dénixonisation ?
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