jeudi 6 novembre 2008

Meae Culpae



Je vais peut-être arrêter un peu de parler de politique à nouveau maintenant que je suis rassuré (et pour ne pas faire trop mentir mon pacte que ce blog était consacré aux jeux de rôles et aux comics).

En gros, je me suis complètement trompé sur tout, à part la nullité de Sarah Palin, mais bon, ça c'est manifeste pour tout le monde sauf sur les franges de NRO/TheCorner.

J'avais regardé le discours de 2004 d'Obama sans enthousiasme. J'en parle à l'époque et je trouve sa rhétorique religieuse peu intéressante alors que les Américains (comme Sâle Bête), eux, ont tout de suite perçu son Charisme.

Puis en novembre 2004, je dis qu'Obama n'a guère de mérite à avoir gagné contre Alan Keyes dans l'Illinois et que les Américains s'illusionnent en y voyant un sauveur.

Encore en février 2007, je n'y crois pas du tout :

Obama a beau être éloquent et charismatique, il est sans doute trop tôt et même les éloges dont il fait l'objet sonnent plus comme de l'étonnement que comme un vrai soutien réaliste.


Et je trouve John Edwards un choix plus réaliste parce que je reste dans le cliché clintonien qu'il faut un Démocrate populiste du Sud. Quand on sait à quel point sa campagne a été un désastre et à quel point on doit se féliciter qu'il n'ait pas été choisi, c'est une erreur totale.

Même après sa victoire contre Clinton, je continue à dire que Clinton aurait été meilleure. Ah ah ah.

Je crois même avoir dit que Biden ne serait pas pris à cause de toutes ses gaffes, ah ah.

Mon raisonnement était que seul Obama aurait pu, parmi les candidats sérieux, échouer après 8 ans de Bush, et que seul McCain pouvait, parmi les Républicains, réussir à prétendre se distancer de cet héritage.

En fait, ce fut le contraire : McCain s'embourba dans un ultra-bushisme pour conquérir la base qui ne l'aimait pas et la stratégie de mobilisation des jeunes et des minorités fut cette fois un vrai succès.

De plus, je me montrais dogmatiquement sceptique contre les sondages par superstition alors que 538 a été spectaculairement précis, comme mes commentateurs me le disaient.

Bon, ben voilà, hein, je crois vraiment qu'il faut que je me limite à parler de domaines où j'entends quelque chose. C'est-à-dire en gros seulement les jeux de rôle de 1973-1980 et l'histoire compliquée de la Justice Society of America.

Add. Zut, on va croire que j'ai tout plagié sur David Kurtz, on a quasiment les mêmes erreurs !

Des nouvelles sportives we can believe in

J'avais aussi tort de dire que cela pouvait dépasser la "politique de l'identité". Le vrai changement n'est pas qu'il soit noir mais qu'il soit le premier Président Geek. D'ailleurs, je lui trouve quelque chose de Monsieur Spock dans son flegme impressionnant (et il est vraiment un Trekkie).

7 commentaires:

  1. spéciale dédicace!
    http://xkcd.com/500/

    Elias

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  2. Ah non vous êtes fou ! Les Econoclastes dans leur bouquin expliquent pourquoi les spécialistes d'un domaine ne doivent jamais être trop écoutés. Mais précisément, il faut que vous continuiez à parler de politique américaine, vous resterez alors pour nous comme une boussole qui indiquerait toujours le sud ! (plaisanterie toute amicale bien entendu)

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  3. Ah, la blague d'xkcd n'est pas si loin.

    J'avais pensé à un moment reprendre une personnalité d'Usrehp qui soutiendrait que McCain voulait intentionnellement perdre (d'où sa campagne si mauvaise, ses choix curieux, ses gaffes) pour se venger du Parti républicain. Mais je craignais que cela devienne vite répétitif.

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  4. Prétendre (même pour rire) que McCain voulait perdre, je ne suis pas certain que s'aurait été une erreur parce que, au fond, il tenait sans doute plus à rester maverick/inconséquent qu'à devenir président.

    En tout cas,j'ai trouvé qu'il avait l'air soulagé d'avoir perdu. C'est ce que semble penser aussi Roger Cohen dans le NYT :

    "Gracious in defeat, McCain seemed almost relieved, free to return to himself and escape the rabid fringes of Republicanism."

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  5. C'est un personnage difficile à cerner. Il est assez intelligent pour être parfois effaré par son Parti (notamment au début du mandat de Bush quand il l'attaquait sur de nombreux sujets comme les impôts, la torture, les cellules-souche, le réchauffement climatique, etc.) mais en même temps assez cynique pour dire n'importe quoi (défendre le drapeau de la Confédération puis dire candidement que c'était immonde de le faire, critiquer Bush parce qu'il parlait devant la Bob Jones University, puis y aller aussi, attaquer violemment Rumsfeld sur la question de la torture et finalement faire un compromis).

    Il avait le choix entre rester un "maverick" (et alors il n'aurait sans doute pas mobilisé sa base, ce qui aurait donné le résultat de Bush I en 92) ou alors tenter de rester à droite même après les Primaires (mais il perdait alors les avantages de sa position de "maverick"). C'était un slalom dangereux et il ne pouvait pas le réussir sans donner cette impression de flip-flopping inconsistant et sans honneur.

    En un sens, même son discours si "honorable" d'unité avait quelque chose d'insolent en rappelant qu'il n'avait jamais cru complètement à ce qu'il devait dire contre son adversaire (même s'il laissait l'essentiel du sâle boulot à Sarah Palin, conformément à une coutume qui veut que le co-listier puisse être plus aggressif).

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  6. je suis très déçu par votre manque de clairvoyance, je me demande si je ne vais pas me mettre à lire le Point plutôt que votre blog

    http://www.bakchich.info/article5734.html

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  7. Quelle clairvoyance !

    Curieusement, il avait été bien plus prudent sur Kerry.

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