vendredi 26 décembre 2008

Comics de fin 2008



Pire qu'un geek, un geek qui croit utile de donner ses opinions sur Internet. C'est l'occasion de faire un bilan du medium des comic-books américains sur l'année 2008.

La chute des ventes n'a pas été encore aussi brutale qu'on le craignait et comme on l'annonce depuis plusieurs années - même si la récession et le déclin des comic-books par rapport au Manga continue de manière inexorable.

Marvel Comics, qui est le Leader devant DC Comics depuis au moins les années 70, a à nouveau accru sa distance par rapport à son grand rival, mais DC continue de mieux s'en sortir dans le domaine plus dispendieux des "romans graphiques" (réimpressions de Watchmen) et paperbacks (notamment grâce à Vertigo qui édite Fables et les réimpressions de Sandman).

Du point de vue créatif, le Genre des superhéros est toujours aussi dominant dans le Medium en Amérique du Nord.

Marvel a réussi des "cross-overs" qui semblaient un peu plus accessibles et intéressants que ceux de DC, même si l'exécution était assez décevante. Le scénariste Brian Bendis est celui qui dirige l'arrière-fond des intrigues depuis 2004. Bendis a su renouveler un peu les comics Marvel, même s'il est parfois inégal et que son rythme narratif lent ("décompressé" comme il dit) et incohérent me semble un vrai handicap. Cette année, le cross-over principal était Secret Invasion et le concept de départ était intéressant (même si DC avait déjà fait la même chose en 1988) : une infiltration de la Terre Marvel par des doppelgängers polymorphes et indécelables. Mais ensuite, le concept a plus servi à resserer les titres qu'à donner de bonnes histoires. Bendis a certes pris le temps de développer de manière un peu plus complexe ses envahisseurs, mais après des épisodes répétitifs sur le thème paranoïaque de l'Infiltration, la conclusion fut bâclée et sans intérêt : une héroïne mourut pour rien, d'autres ressuscitèrent pour rien et l'Univers Marvel est désormais sous le contrôle d'un savant fou qui a sauvé la Terre de l'Invasion et est devenu plus populaire que les héros. Non, on ne croit pas une minute à ce nouveau truc pour produire "angst" et "grittiness", les deux facettes du mélodrame marvélien. Les X-Men en revanche semblent peut-être sortir avec Matt Fraction et Ed Brubaker d'une longue phase où Marvel n'avait pas su gérer le départ de Grant Morrison. Spider-Man a eu certaines de ses meilleures histoires depuis des années, grâce à Dan Slott (même si la rupture récente de continuité où ils ont annulé son mariage était sans doute inutile pour faire ces bonnes histoires).

DC s'enfonce dans une narration qui porte plus sur la structure de sa cosmologie fictionnelle que sur des récits proprement dits. On rejoue sans cesse des scènes primitives en revenant en gros aux personnages classiques des années 60 avec un peu plus de violence gratuite. L'événement de l'année, Final Crisis de Grant Morrison, est à peu près incompréhensible. Il y a une évolution démographique : les comics ne sont plus lus par des enfants mais par des quadras régressifs et DC cultive ces régressions obsessionnelles. La direction de l'univers par Dan DiDio semble contestée même au-delà des fans caricaturaux dans mon genre. Et on annonce encore une résurrection monstrueusement stupide et vaine avec le retour du second Flash, dont le décès en 1985 avait été considéré comme une des pierres de touche de la modernisation de l'Univers DC. Le remplacement de Bruce Wayne par plusieurs prétendants au titre de Batman pour 2009 est une ressucée exacte de la "mort" de Superman en 1992-1993, suivant la recette du New Coke : on retire le "produit" original (car les personnages sont des "produits") pour quelques temps puis on attend que la nostalgie s'installe pour le faire revenir. Un rare point positif a été le succès grandissant de Green Lantern, qui commence à devenir l'un des titres phares.

J'aurais du mal à donner les meilleurs histoires de 2008. Ce site a interrogé une cinquantaine d'artistes indépendants, qui citent donc surtout des titres "indépendants" (mais aussi le surévalué All-Star Superman de Grant Morrison, qui ne me semble pas avoir apporté grand-chose dans son remake des histoires de l'Âge d'Argent).

Mes favoris seraient chez DC Green Lantern Corps (malgré des dessins inégaux), la mini-série Legion 3 (mais c'est vraiment parce que mon plaisir de fan est souvent proportionnel au nombre de personnages et il est difficile de faire mieux qu'un cross-over entre les trois éditions de la Légion des superhéros, avec une distribution d'environ 90 personnages !) et surtout via sa marque Wildstorm/ABC la seconde saison de Top Ten par les artistes Cannon & Ha, qui partaient pourtant avec un handicap en prenant la suite d'une excellente première saison par Alan Moore (et ensuite par l'auteur de Science-fiction Paul Di Filippo). Il y a eu aussi Army@Love de Rick Veitch (même si les derniers épisodes ont été rattrapés par un cynisme total).

Chez Marvel, il y a eu notamment Invincible Iron Man de Matt Fraction, qui réussit à humaniser le personnage tant décrié tout en réadaptant le film récent, et Amazing Spider-Man de Dan Slott, qui refait un peu les histoires classiques mais de manière assez distrayante pour qu'on ne puisse lui reprocher cet "hommage". Une mention aussi pour la mini-série Clan Destine d'Alan Davis au début de l'année, certes pas très originale, mais ces personnages sont tellement rares que c'est toujours un plaisir.

Maintenant, de brèves "capsules" :

  • Le Multivers DC

    • Ambus Bug #5/6
      Ce titre de Keith Giffen est vraiment de plus en plus curieux. Toute l'histoire est maintenant centrée sur des blagues contre Dan Didio, l'éditeur en chef de DC. C'est un peu le principe de base d'Ambush Bug que de faire des plaisanteries méta-référentielles mais ici, quel que soit l'humour de Didio et la parodie de la nerdrage, on ne peut s'empêcher que penser que les blagues visent un peu trop juste et dénoncent vraiment de manière acide la mégalomanie de Didio et l'évolution du Multivers, de plus en plus inutilement complexe et de plus en plus violent. On a donc une bd humoristique sur le fait que l'éditeur publie de moins en moins d'humour, et en plus une bd de Giffen sur le fait que certains apports de Giffen à DC ont été effacés par Didio. Parfois, l'ironie d'un texte est au troisième degré et il feint même d'être ironique... C

    • Batman #683 "Last Rites"
      Non, il ne meurt toujours pas, pff.
      24 pages de Morrison pour entrer dans l'inconscient de Batman, qui répète qu'il se sent coupable pour la mort de ses parents, de ses ribambelles de Robins etc. Non, c'est pas vrai ? Il ne l'a jamais dit, ça, merci Morrison.

      Bon, il y a quelques flashbacks et rêves qui sont supportables l'espace d'une case. C

    • Booster Gold #15
      Je ne sais si c'est parce que j'aime bien les voyages dans le temps que j'aime bien ce titre ou à cause de mon goût pour ce thème que le manque de logique m'agace tant. Je sais bien qu'il y a quelque chose d'absurde à demander de la logique dans un titre de superhéros mais le thème du voyage dans le temps a la particularité d'être plus fragile qu'un autre en cas de charabia absurde. C'est le cas ici, il faut plus lire la bd comme une suite de vignettes ou de sketchs sans queue ni tête. Parfois le passé est modifiable, parfois non, et il n'y a aucune explication. B-

    • the Brave & the Bold #20
      Green Lantern et Phantom Stranger enquêtent sur une autre planète où un tueur fanatique utilise une plante mortelle. Ce ne serait pas si mal, si cela ne ressemblait pas un peu trop à l'intrigue récente dans Green Lantern Corps. B-

    • Final Crisis #5/7
      Illisible si vous n'êtes pas fan de Kamandi: Last Boy on Earth et New Gods de Jack Kirby (ce qui n'est pas mon cas). Darkseid revient dans un nouveau corps et une partie de la Terre est transformée dans l'univers post-apocalyptique de Kamandi. En revanche, j'imagine que si ces histoires ont bercé votre enfance comme celle de Morrison, cela doit être touchant. C'est représentatif de toute une évolution de cet éditeur où l'intérêt repose sur la nostalgie et les échos plus que sur la valeur intrinsèque. B-

    • Green Lantern Corps #31
      Je ne sais comment évaluer ce comic. Je dirais que l'auteur a réussi ce qu'il cherchait à faire, écrire une histoire vraiment effrayante (c'est même la première fois que j'éprouve cette émotion dans ce titre, peut-être grâce au contraste au côté un peu enfantin de tout le reste du thème des Star Sapphires roses). Mais d'un autre côté, ce n'est pas vraiment ce que je recherche. Donc A si vous voulez un titre qui mélange sf et horreur mais B si cela ne vous attire pas comme moi.

    • Justice League of America #27
      En 1993, pour attirer un "public des minorités" (c'est-à-dire essentiellement africain-américain même s'il y avait d'autres "tokens"), DC avait essayé une expérience en créant un nouvel univers, Milestone (ou "Dakotaverse" car les histoires se passaient dans une cité imaginaire nommée Dakota City), mais dès 1996, l'éditeur arrêta ces séries. Le Dakotaverse est ici relancé mais non pas dans une Terre parallèle du Multivers, il est directement intégré dans la Terre standard DC (ce qui aura le désavantage de "diluer" un personnage comme Icon, qui était le Superman du Dakotaverse). Le scénariste actuel de JLA, Dwayne McDuffie, est aussi un des fondateurs et dirigeants de Milestone Media, et il utilise donc ce titre pour faire revivre les personnages qui étaient dans les limbes depuis une douzaine d'années. Bof. B-

    • Justice Society of America #21
      C'est la fin de la "Tentation de Saint Antoine". Les héros ont été divisés par l'omnipotence de Gog mais ils refusent finalement de lui prêter allégeance. Oh, il y a deux scènes ridicules bien téléphonées qui ne servent qu'à expliquer comment l'Avenir vu dans la mini-série Kingdom Come se produit. Geoff Johns a toujours un problème d'écriture : il a une idée parfois intéressante de la scène vers laquelle il veut aller mais en suite il impose de manière trop simpliste le moyen d'y parvenir, sans souci d'une construction narrative un peu satisfaisante. C'est un défaut fréquent dans ce Genre des superhéros où tout peut être altéré de manière arbitraire et où l'univers n'a finalement pas de "lois" stables. B-

    • Reign in Hell 6/8
      Keith Giffen applique une recette ancienne (qu'il a pris aussi dans Annihilation chez Marvel pour les personnages de space opera) : prendre tous les personnages d'un recoin particulier de l'univers fictif (ici, tous les personnages DC ayant un rapport avec la magie) et faire une histoire-prétexte pour les tisser ensemble. Le lien est la Guerre en Enfer. Néron (le suzerain en titre) se fait détrôner par Satanus (le rebelle venu du Purgatoire). L'ennui est que certains passages sont un peu prosaïques et qu'on a parfois l'impression que cela pourrait être aussi bien un pays fictif d'Amérique du Sud avec des dictateurs humains, et non en Enfer. Le père de Zatanna est mort et on retrouve en Enfer non seulement le personnage oublié de Yellow Peri mais aussi Fallen Angel, une des versions de Supergirl qui a été annulée récemment de la continuité par un retour proche de la version des années 60. B

    • Tangent: Superman's Reign #10/12
      Le Superman de la Terre 9 continue son invasion de la Terre et il reste encore deux numéros pour que les héros de la Terre DC non seulement le renvoie mais puisse aussi libérer leurs homologues de Terre "Tangente". Bizarrement, les personnages Tangent m'intéressaient en fait plus avant cette mini-série trop prévisible qui était censée régénérer cette continuité. C

    • Terra #4/4
      Ah, enfin un petit air frais dans l'univers DC devenu si sombre. Terra, relancée ici par le couple du scénariste Palmiotti et de sa femme Amanda Conner au dessin, est une anomalie à notre époque avec un titre qui aurait pu être écrit dans les années 60 tant c'est gentillet. Terra (III) vient de Strata, une civilisation souterraine multiraciale, et peut contrôler la gravité et les minéraux. La mini-série sert surtout à lui donner des origines (pour la distinguer des autres héroïnes précédentes du même nom, la soeur de Geo-Force, la lier à Power Girl et lui donner un ennemi qui soit son double inversé. Mais ce qui est touchant est la légéreté de tout cela, enfin une histoire d'un idéalisme naïf (Terra semble aussi démésurément altruiste que le Kal-El des années 60). B+

    • Wonder Woman #27
      Wonder Woman a plusieurs problèmes. Premièrement, il n'y a quasiment jamais eu de bonnes histoires dont elle soit l'héroïne (sauf peut-être Hiketeia de Greg Rucka), ce qui lui donne la réputation d'héroïne ennuyeuse et de troisième roue du carrosse DC. Le personnage est un peu fossilisé par sa notoriété : trop célèbre pour être transformée mais pas assez populaire pour être un succès. Chaque nouveau scénariste tente donc de la remodeler par touches de manière souvent contradictoire. Les Dieux grecs reviennent à nouveau (après avoir été vaincus par Darkseid) et ils sont très différents des versions précédentes. Athéna (qui avait détrôné Zeus du temps de Greg Rucka) est maintenant mourante et Zeus a décidé de recréer les Amazones dans une nouvelle version : au lieu des Guerrières Immortelles, exilées depuis l'époque d'Héraclès, il ferait leur île avec des Mortelles fanatisées et il leur donnerait une nouvelle Championne pour remplacer Diana, L'Olympienne. Cela ne me paraît pas une très bonne idée (surtout que dans deux ans, j'imagine, on retournera à l'ancienne version des Amazones).
      En revanche, Gail Simone (qui expose ses plans dans cette interview) a un concept qui pourrait être plus prometteur en centrant l'intrigue sur le Lasso de Wonder Woman. Le Lasso est un objet qui pour l'instant n'est presque qu'un gag risible sur le bondage, puisqu'il contraint toute personne à dire la Vérité. Simone veut au contraire en faire une Relique métaphorique bien plus inquiétante, qui permettrait à son possesseur de lier et dévoiler toute vérité. La monstrueuse Génocide vainc Diana et lui prend le Lasso, qu'elle se fait ensuite greffer et entrelacer dans la chair, dans une image très gore de son fanatisme. Au moins, on a enfin l'impression que Simone sait où elle veut aller, après plusieurs numéros décevants. B


  • Editeurs indépendants & autres continuités


    • Army@Love Vol.2 #5
      Les personnages apprennent que les mélodies rocks qu'ils écoutaient depuis le début sont en fait un Virus artificiel quantique développé qui doit effacer leur réalité (qui n'était qu'une "copie de sauvegarde" quantique enregistrée par un autre univers). Oui, la parodie de la politique en Irak me semble compromise par ces "hauts concepts" à la Philip K. Dick (si Veitch ne se drogue pas, il le simule très bien). On a quand même un peu le soupçon qu'il ne sait pas comment sortir des intrigues posées depuis le début et que cela part dans le n'importe quoi baroque. B

    • Beanworld Holiday Special

      Beanworld par Larry Marder est un exemple de BD qui serait assez classique en France et une vraie exception dans les comic-books américains. C'est une histoire (créée en 1985) entre enfance et nonsense, sur des haricots et pois intelligents qui vivent en se nourrissant de soupe dans laquelle ils doivent nager. Cela ressemblerait un peu à un mélange du Concombre Masqué (en moins drôle, quand même), des Schtroumpfs (la communauté des haricots personnalisés) et de Barbapapa (les dessins avec plan en coupe des strates sous le sol). Le dessin très géométrique fait un peu penser aux vieux Krazy Kat, aux Shadocks ou aux dessins animés Fleischer dans son abstraction. C'est pas mal mais Marder (qui ne vit plus des comics et n'avait plus fait vivre ses haricots depuis quinze ans) sort en moyenne une page par décennie. Un reprint des vieux Tales of the Beanworld d'Eclipse Comics doit paraître en 2009 chez Dark Horse. B+

    • Ex Machina #40
      Oh, L'Episode Avec la Mise en Abyme. Une histoire de Brian Vaughan où Brian Vaughan vient voir son personnage Mitchell Hundred (fan de comics mainstream, mais pas de Vaughan) pour lui demander de pouvoir écrire l'adaptation de ses aventures. Entre l'auto-parodie et le commentaire sur l'état des comics. Vaughan peut décidément tout se permettre, cela réussit à ne pas sembler ridicule. B+

    • Noble Causes #38
      Un épisode sur Rusty, l'humain condamné à vivre dans un corps de robot. Pour une fois, le personnage réussit enfin à devenir sympathique en changeant son attitude. Au lieu de se plaindre comme tous les Quasimodos et Pharmakoï depuis La Chose, il inverse le cliché en en rajoutant dans le stoïcisme, ce qui me semble plus efficace. Il n'empêche que ce n'est pas très original. B

    • Phonogram: The Singles Club #1/7

      Dans l'univers de Phonogram (où la musique est une forme de magie) après la première mini-série centrée sur la Déesse de la Britpop, on retrouve la charmante et écervelée Penny B., phonomancienne spécialisée dans la Dance Music (ce qui n'est vraiment pas évident à rendre dans un medium statique). Les dessins (qui sont cette fois en couleurs) de McKelvie sont d'une élégance et d'une sobriété à pleurer. Comme d'habitude, je comprends une référence du scénariste Gillen sur 100 (heureusement qu'il y a de nombreuses annotations en fin de volume). Si même un sourd ignorant de la musique et allergique à la critique de rock comme moi peut apprécier ce titre, je n'ose imaginer ce que ressentirait le public visé des vrais amateurs. A

    • Rex Mundi #15
      On s'approche du Climax, dans ce monde parallèle qui a été un peu gâché par le livre très similaire de Dan Brown. Julien (pâle héros dont on devine qu'il doit être le descendant de Jésus) est capturé et révèle tout sous la torture au nouveau dictateur mérovingien-fasciste de France, le Prince de Lorraine. Sa femme Geneviève et Isabelle la fille du Prince se rebellent contre lui et on a à nouveau un changement brusque de ton. Alors que la magie était pour l'instant relativement discrète, Arvid Nelson passe soudain à des scènes d'action où la princesse Isabelle peut voler en lançant des éclairs. C'est un peu inattendu et on se dit que les règles de magie semblent un peu contradictoires. Comme toujours, l'arrière-fond n'est pas sans intérêt mais la structure narrative est trop heurtée. B-

    • Savage Dragon #143
      Enfin les divers personnages éparpillés depuis une quarantaine d'épisodes se retrouvent réunis, grâce à Angel qui convainc Mr Glum. Le Dragon apprend donc enfin la vérité, non seulement sa femme Jennifer est morte depuis longtemps mais c'était la pauvre Angel, sa propre fille qui l'avait tuée par mégarde. C'est du grand mélodrame. B+

    • The Sword #13
      Après avoir tué Zakros, Dara Brighton repart à la recherche du second des demi-dieux qu'elle veut assassiner, Knossos. Et je commence à perdre tout intérêt pour cette bd qui n'est qu'un prétexte pour faire se succéder des scènes de mutilations, hémorragies abondantes et décapitations. J'ai mis du temps à comprendre que les frères Luna sont avant tout des fans de gore de série Z et que je n'ai rien à attendre de la série. C

    • Top Ten (vol.2) #3
      Kathy a convaincu son mari d'essayer une thérapie des "Origines Secrètes" dans un gag sur les superhéros qui ne cessent de découvrir de nouvelles Origines secrètes. Dans quelle autre bd la thérapie de couple pourrait-elle reposer sur un livre nommé Men Are Wavicles, Women are Macroscopic Quantum Systems ? A



  • Univers Marvel


    • Secret Invasion #8/8
      Comment ne pas écrire un feuilleton périodique : ne faites pas traîner les événements pendant 7 épisodes où il ne se passe strictement rien pour bâcler ensuite de manière elliptique la conclusion, M. Bendis.
      La Guêpe meurt et des tas de héros enlevés par les Skrulls reviennent, ce qui est l'occasion de les faire ressusciter stupidement. Avait-on vraiment besoin du retour de Mockingbird, le plagiat éhonté de Black Canary chez Marvel ?? Oh, non, encore Elektra ?? Mais elle n'est pas déjà morte une douzaine de fois ???? Ensuite, Bendis explique que Tony Stark a été décrédibilisé par l'Invasion qu'il n'avait su empêcher. Stark perd son poste de directeur du Department of Homeland Security et le milliardaire criminel Norman Osborn en sort (sans qu'on comprenne vraiment pourquoi) comme le nouveau héros du public (bien qu'il n'en ait pas nettement fait plus que les héros). Les humains normaux de l'Univers Marvel doivent vraiment être encore plus débiles que des électeurs de Bush, c'est la seule explication (mais après tout dans l'univers DC, Lex Luthor avait bien réussi à se faire élire Président vers 2000). C'est le début du nouveau cross-over : Dark Reign. Pendant un an, le savant fou Norman Osborn a accès au contrôle des USA et la Terre Marvel va donc s'enfoncer dans une "dystopie" (avant la libération prévisible pour 2010). C+

    • Secret Invasion: Dark Reign
      23 pages de transition où Norman Osborn réunit un groupe qu'on appelle les "Dark Illuminati" et qui doit l'aider à diriger l'univers Marvel. Le groupe compte Doctor Doom, Namor, Loki (curieusement incarné en femme ici), the Hood et de manière plus étrange Emma Frost, qui semblait pourtant avoir évolué en tant que co-dirigeante des X-men. Osborn annonce qu'il a un atout secret d'importance, capable d'impressionner même Loki et l'orgueilleux Dr Doom. Le problème de cette histoire vient surtout des dessins d'Alex Maleev. Il a pu montrer du talent ailleurs mais ces pages sont abominablement mal dessinées, aucun personnage n'est ressemblant, notamment pas Osborn ou Namor, au point qu'on ne pourrait pas les reconnaître s'ils n'étaient pas nommés. Le reste est composé de pubs qu'on retrouve ensuite plus longues dans Dark Reign: New Nation. B-

    • The Mighty Avengers #20
      Epilogue à l'Invasion Secrète. Le vrai Henry Pym, remplacé depuis plusieurs années par un Skrull, revient et tout l'épisode sert de funérailles à Janet Van Dyne, la Guêpe. Cela pèse des tonnes et ces 22 pages ne servent qu'à montrer Pym s'apitoyer sur son sort. Cela marcherait si on ne savait pas que la Guêpe va ressusciter dans un délai assez bref, comme d'habitude. Bendis en profite pour résumer en quelques cases silencieuses les évolutions récentes de l'univers Marvel dont il a été le principal architecte : la disparition du gène Mutant, la Guerre civile sur la Loi d'Immatriculation des superhéros, l'assassinat de Captain America, l'invasion par Hulk et enfin l'Invasion skrull. Un peu vide, comme souvent avec Bendis. B-

    • Secret Invasion: Requiem
      Tout un épisode de plus sur la mort de la Guêpe, avec une réimpression de ses origines (Tales to Astonish #44, 1963) et de l'épisode tristement célèbre où Henry Pym, qui avait perdu la raison, la frappa (Avengers #213, 1981). A la fin, une surprise, Pym (qui a déjà changé de pseudonymes de nombreuses fois, se faisant appeler Ant-Man, puis Giant-Man, puis Goliath, puis Yellowjacket) décide comme hommage à son ex-femme de reprendre son nom de The Wasp. Mais il y a trois pages qui justifient l'achat de ce numéro, avec une reproduction des douzaines de costumes différents que la Guêpe avait pu porter depuis 35 ans (un des concepts originaux de ce personnage étant qu'elle était la seule à changer de costume comme d'autres changent de vêtements). B

    • Dark Reign: New Nation
      Juste une publicité avec des prologues aux nouveaux titres de l'univers Marvel sous le règne de Norman Obsorn. Il y a quelques pages inutiles de Bendis qui nous rappellent qu'il aime bien le "Dur" qu'est Nick Fury (qui va mener la Résistance à Osborn, les Secret Warriors, comme il l'avait déjà fait contre les Skrulls), une histoire sans intérêt sur War Machine qui rappelle hélas l'obsession des années 90 pour les cyborgs, une suite de gags où le Skrull Kill Crew fait ce pour quoi ils sont faits, tuer des Skrulls, et quelques pages où Hawkeye et Mockingbird parlent pour ne rien dire (si ce n'est que Mockingbird se demande si elle est une Skrull, la réponse est hélas négative). Mais heureusement, il y a Agents of ATLAS de Jeff Parker, reprise de personnages oubliés de Marvel dans les années 50, ici recyclés en une organisation secrète qui est prête à former une sorte de complot criminel pour être plus efficace contre Obsorn. Cela sauve ces 39 pages de pub. B

    • Captain Britain and MI13 #8
      L'équipe du MI13 (aidée de Blade le Tueur de Vampires) est soumise à la tentation et avant la fin, un des membres cède et trahit l'équipe. A présent que les décès n'ont plus de portée dramatique dans les univers fictifs puisqu'ils sont toujours annulés par une résurrection, les retournements et coups de théâtre de ce genre sont la seule manière de surprendre. B

    • Hulk (vol. 3) #9
      La série porte depuis le début du volume 3 sur deux Hulks distincts : le Hulk vert "classique" incarné par le Dr Banner, dont l'identité est toujours aussi fragile et changeante, et le Hulk rouge, un autre mutant aux rayons Gamma, qui est malveillant et intelligent. Pour lutter contre le "Rulk" (Red Hulk), la cousine de Banner She-Hulk a réuni l'équipe des Lady Liberators (qu'elle a reformée dans She-Hulk pour envahir une sorte d'équivalent de l'Iran). L'équipe est composée de plusieurs superhéroïnes de l'univers Marvel, ici Invisible Woman, Storm (elle n'est pas occupée à San Francisco ou au Wakanda ?), Valkyrie, Thundra, Tigra, Hellcat, Spider-Woman (est-elle la non-Skrull ? la chronologie paraît floue si Ms Marvel est encore du côté du pouvoir) et Black Widow (avec des dessins de Frank Cho, qui est toujours présent quand il s'agit de Cheesecakes). Malgré mes réserves sur le scénariste Jeph Loeb, les dialogues sont très amusants (quand Black Widow et Spider-Woman comparent leurs perceptions de leur ex, Tony Stark). L'idée d'un Hulk comme un vrai criminel, et non pas seulement un "anti-héros" comme avant redonne du suspense dans la série. La bd ne se prend pas très au sérieux et le Rulk va créer une équipe des "Offenders" comme double inversé des Defenders de Hulk. Hulk est actuellement depuis sa relance en janvier 2008 le titre régulier qui se vend le mieux chez Marvel avec les titres Avengers (environ 100 000 exemplaires). B

    • Invincible Iron Man #8
      Il y a quelques personnages comme Iron Man qui vont gagner énormément dans le retournement de Dark Reign. Au lieu d'être l'incarnation honnie du Gouvernement depuis la fin de la Guerre Civile, Tony Stark perd toutes ses prérogatives face à Norman Obsorn et doit lui confier les fichiers EDVIGE de l'Immatriculation des superhéros ainsi que l'ex-S.H.I.E.L.D. rebaptisé H.A.M.M.E.R. C'est un revirement complet puisque l'homme du statu quo devient donc le rebelle contre l'autorité. Dans le contexte actuel où les oeuvres populaires valorisent toujours plus ce genre de figure de l'Individu contre l'Etat, cela pourrait enfin rendre sa popularité à Stark. B+

    • Ms. Marvel #34
      C'est le même principe que pour Iron Man. Ms Marvel souffait depuis quelques années d'être devenue la représentante du gouvernement et elle devient maintenant une agent secrète luttant elle aussi contre Osborn. L'histoire suit les événements du Ms. Marvel Annual #1 de novembre dernier où Spider-Man l'avait aidée contre une série d'androïdes et robots à l'intelligence uploadée sur l'Internet. En passant, Spider-Man flirte avec Ms Marvel, ce qui montre quand même un avantage au fait d'avoir annulé son mariage et de l'avoir rendu à nouveau célibataire. Carol Danvers n'a pas eu une vie sentimentale très intéressante depuis longtemps, à part une aventure avec Stark (mais la moitié de l'univers Marvel a déjà couché avec Stark, cf. Hulk supra). B+

    • Nova #20
      Le problème de cette série a toujours été le personnage de Richard Rider, porteur actuel des pouvoirs de Nova. Rider avait été créé comme une inversion de l'adolescent Peter Parker et il était donc un jeune crétin moyen au lieu d'être un Nerd surdoué comme la plupart des autres personnages de comics. Les limitations intellectuelles du personnage deviennent encore plus manifestes dès qu'on voit d'autres Novas, plus compétents et plus malins que le héros. J'aime bien le scénario d'Abnett & Lanning et le concept général des Novae mais ils n'ont pas réussi à me faire m'attacher au personnage de Rider depuis deux ans. Au contraire, même le personnage arrogant de Robbie Rider (le petit frère nerd qui se fait recruter) me semble finalement plus intéressant. B-
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