vendredi 30 janvier 2009

Une apologie pour Iggy



Glen Pearson, député libéral de l'Ontario, et qui avait soutenu Stéphane Dion, défend clairement la décision d'Iggy de ne pas voter la censure du gouvernement Harper au nom de l'unité canadienne, ce qui rappelle à quelle point les angoisses sécessionnistes continuent d'influencer les décisions :

[Michael Ignatieff] argued that if he brought down the government by voting down the budget, certain short-term goals would be achieved. We would be government. He would be Prime Minister. We would be able to more correctly invest those kind of monies. All of this is true.

Then he challenged us to think of a larger dynamic, one that eventually won the day. A coalition, he offered, would be the final nail in the coffin for any hopes of national unity. The West would want out. Quebec would be an unknown factor. And Canadians as a whole, excepting those constituency groups that would have been served by the coalition, would be ushered into an era of great national uncertainty again. The markets, so requiring of stability right now, would respond with alarm and alacrity.


En un sens, c'est plutôt Harper qui met en danger cette unité fédérale par ses attaques anti-québecoises.

Mais si les Libéraux doivent laisser le pouvoir de crainte d'alimenter la sécession de l'Alberta ou bien de paraître trop indulgent avec le Québec, pourquoi avoir évoqué la Coalition ? Tous ces arguments, y compris la récession, étaient connus avant. La Coalition avait de réels désavantages mais moins que cette indécision d'Ignatieff (qui exige comme seule condition que la majorité conservatrice fasse des "rapports périodiques sur la situation économique"...).

Mais les Libéraux n'étaient pas vraiment sincères dans leur soutien à la Coalition, à part peut-être Dion. Ils ne s'en servaient que comme un bluff contre Harper et ils sont ensuite vite cédé dès qu'il a lancé l'attaque contre le Bloc. A l'inverse, il était étonnant que le NDP de Layton et le Bloc québecois de Duceppe ait ainsi été prêts à une telle alliance alors qu'il n'y a pas si longtemps ils jugeaient presque que les Libéraux et les Tories étaient bonnets blancs/ blancs bonnets.

Le bon côté de toute cette affaire est que Harper a pour l'instant dû faire des compromis. En revanche, on peut craindre que l'opposition soit durablement affaiblie et fragmentée.

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