dimanche 15 mars 2009
Gratuité
Je vais aller à l'expo sur la bd au Louvre avec Armide en nocturne.
J'ai été invité hier par des élèves membres d'un groupe à une compétition au Gibus (on devait voter à mains levées dans le cadre du concours de festivals Emergenza). Les chansons en français étaient assez rares. J'aurais probablement des acouphènes si je savais ce que c'est au juste que des acouphènes.
Le gagnant fut Dizstil, en effet assez doué pour un jeune groupe amateur, mais j'aimais bien aussi le groupe indie The Prozac Vs Heroin Loaded Band qui fut largement battu.
On m'invite à des protestations contre Hadopi en rejoignant le Réseau des Pirates. Ce Blog peut oser critiquer des cibles faciles comme Badinguet mais je ne suis pas assez audacieux pour avouer aux internautes et à tous mes amis partisans de la gratuité que je ne comprends pas bien les arguments contre la répression du téléchargement illégal. Je ne moralise pas, je transgresse des centaines de copyright, copie-colle des images, des textes et regarde des films en streaming illégal, mais le fait ne fait pas le droit et je ne crois pas que ma kleptomanie puisse justifier une critique du vol. Je comprends vaguement qu'il y a un risque sur la vie privée si on inspecte les flux mais en même temps, je ne suis pas sûr de comprendre si le libertarianisme spontané des usagers de la Toile n'est pas simplement un paradoxe du passager clandestin. J'espère que des formes de copyleft s'appliqueront dans les périodiques scientifiques ou pour la recherche (qui ne cherche pas de gains monétaires) mais je ne sais pas comment éviter le copyright dans l'économie du divertissement (à moins de remettre en cause le fait que cela puisse entrer dans l'économie). Dans le cas de la musique, je crois qu'elle pourrait bien survivre dans la gratuité (quand je vois la quantité incroyable de groupes amateurs), mais ce n'est pas vrai pour le cinéma (cf. aussi Hugues, Standblog).
Il y a surtout un risque de grand n'importe quoi dans la recherche et l'identification des IP... et l'abonné qui reçoit (mais sans accusé de réception) un mail ne peut pas contester, joie, bonheur et libertés publiques.
RépondreSupprimerJe crois comprendre que c'est surtout inapplicable comme dispositif.
D'accord, mais si c'est inapplicable (parce que les IP ne seraient pas des preuves suffisantes, c'est ça ?) et si on admet que le chargement illégal risque de nuire aux créateurs, il faudra sans doute quand même réprimer par un biais ou un autre - même si on donne la carotte en proposant de rendre plus facile le téléchargement ou la copie légale.
RépondreSupprimerLa seule solution viable est une "license globale" d'une part, sous une forme ou une autre, avec ce caveat qu'il faudrait veiller que ces revenus n'aillent pas tous dans les poches de Johnny au motif qu'il vend plus de disques que les autres.
RépondreSupprimerEt une offre légale sans DRM (y compris pour la video), facile d'usage et à un prix correct de l'autre.
HADOPI ne peut servir qu'à repérer les téléchargements illégaux par P2P où l'adresse IP de l'internaute apparaît parmi les membres de "l'essain". Le streaming, les transferts en http, voire en https (et tous les protocoles sécurisés en ssl), lui échappe entièrement. Autrement dit seuls les utilisateurs les moins avertis seront pris.
Sauf si l'on pique ton IP, ou que PirateBay la génére automatiquement pour couvrir des téléchargements de leurs torrents (ce qu'ils font déjà de façon aléatoire, mais ils ont prévenu qu'ils injecteraient des milliers d'adresses françaises dans le système si la loi passe). Bref, c'est là le vrai danger de cette loi: les "faux positifs".
> Kyrnos, je présume.
RépondreSupprimerS'il y a vraiment une autre solution avec une license globale, d'accord.
Je ne savais pas à quel point HADOPI ne pouvait en fait frapper qu'une part si restreinte avec les P2P (et encore, j'imagine, sans doute certains).
Alors les acouphènes, c'est plein de petites choses, mais en gros c'est un sifflement ininterrompu que tu gardes dans l'oreille après avoir écouté Ministry à fond pendant deux heures. Ça ne s'arrête pas nécessairement. Le mien a mis une semaine, j'étais quasi-traumatisé. Mon iPod est bridé à 50%.
RépondreSupprimerHors-sujet : qu'est-ce qu'il est bon, quand même.
Sur Obama et AIG, je me suis amusé à regarder CNBC quelques heures hier soir et c'était fascinant, je comprends enfin la furie de Stewart. Santelli donne envie d'entrer au NPA.
RépondreSupprimerAlors que même Kristol (Kristol !!) est contre le bonus, CNBC était clairement sur une position : "Ce Tyran Chaveziste Obama est en train de violer l'Etat de droit, les contrats des assureurs financiers d'AIG sont SACRES !"
Comme dit Greenwald, les conservateurs ne disaient curieusement pas la même chose quand il s'agissait de sacrifier les contrats de travail des ouvriers de l'automobile dans le bail-out de l'industrie...
Le plus amusant pour moi : hier soir, on m'a montré la dernière pub de Nike avec des hommes et des femmes célèbres (enfin je crois) qui courent dans tous les sens (très original, je sais).
RépondreSupprimerL'un des coureurs arbore un joli t-shirt AIG--ce qui m'a fait réaliser à quel point la crise est sérieuse pour les USA, étant donné que le corporate success n'est pas seulement le moteur de leur économie ou même de leur logement, mais fait également partie intégrante de leurs repères culturels.
Les conséquences symboliques de la crise (Kristol, bordel !) sont assez hallucinantes. Il y a enfin un sentiment de classe aux USA, mais c'est pas vraiment la Révolution Verte ou le soulèvement des moujiks : c'est le premier centile de la société, appuyée par une clique médiatique, qui le premier aura exprimé très fort son envie de ne pas faire partie du reste de la politeia. Cruelles Amériques ! Et pendant ce temps, au Salvador…