Les critiques de Watchmen arrivent et sont relativement favorables (76% au Tomatometer, 60% en ne comptant que les critiques les plus importants, même si c'est loin du quasi-100% qu'avait eu The Dark Knight).
Mais Anthony Lane du New Yorker prend de son temps pour nous expliquer qu'il n'a pas de temps à perdre avec toute cette vulgarité - même s'il gâche la fin du film avec une agressivité un peu suspecte, en donnant le nom du coupable.
The world of the graphic novel is a curious one. For every masterwork, such as “Persepolis” or “Maus,” there seem to be shelves of cod mythology and rainy dystopias, patrolled by rock-jawed heroes and their melon-breasted sidekicks.
Traduction : hé, je suis cool, regardez, je préfère Satrapi à Alan Moore.
Oh, et qu'est-ce qu'une mythologie de morue ? Non, sérieusement, j'aimerais comprendre.
Whether his fellow-Watchmen have true superpowers, as opposed to a pathological bent for fisticuffs, I never quite worked out
Traduction : j'ai dormi pendant tout le film.
“Watchmen,” like “V for Vendetta,” harbors ambitions of political satire, and, to be fair, it should meet the needs of any leering nineteen-year-old who believes that America is ruled by the military-industrial complex, and whose deepest fear—deeper even than that of meeting a woman who requests intelligent conversation—is that the Warren Commission may have been right all along.
Heureusement que la sophistication et les cheap shots de Lane nous protègent de conspirationnistes puceaux.
Et nul ne va prétendre que Snyder soit subtil.
The problem is that Snyder, following Moore, is so insanely aroused by the look of vengeance, and by the stylized application of physical power, that the film ends up twice as fascistic as the forces it wishes to lampoon.
Sur ce point, je suis d'accord avec Lane. L'ironie anarchiste a été à double tranchant. Il y a vraiment de nombreux lecteurs, une majorité même, qui prennent la leçon du livre comme l'éloge du psychopathe Rorschach et c'est en effet un échec esthétique cinglant que l'oeuvre ouvre ainsi la voie à une interprétation majoritaire aussi opposée à l'intention de l'auteur.
Cela sera encore pire avec les gros sabots assez infantiles et fétichistes de Snyder. L'héroïsation de Rorschach est une faute prévisible, même s'il faut vraiment mal lire pour y voir plus un exutoire cathartique de violence qu'une source de pathétique. Rorschach est un raté exigent et jusqu'au-boutiste, qui peut fasciner par sa radicalité (Fiat Justitia, Pereat Mundus) mais c'est un "raté" quand même.
You want to hear Moore’s attempt at urban jeremiad? “This awful city, it screams like an abattoir full of retarded children.” That line from the book may be meant as a punky retread of James Ellroy, but it sounds to me like a writer trying much, much too hard
Oui, le journal de Rorschach est caricatural, mais c'est une parodie du monologue de tous les dingues depuis Taxi Driver. Un critique cinéma - même s'il n'aime que Satrapi et Spiegelman - comme Lane doit quand même s'en rendre compte. Attribuer à un auteur les défauts de discours d'un personnage psychopathe est curieux. Toutes choses égales par ailleurs, il croit aussi que Nabokov est Humbert Humbert ?
Les critiques de Lane sont extraordinaires !! Surtout celles du dernier Star Wars et surtout, surtout celle de Quantum of Solace.
RépondreSupprimerIl ne résistera jamais à un bon mot :-)
Je continue à trouver cette prétendue critique consternante, malgré tout mon goût pour la mauvaise foi.
RépondreSupprimerOn peut reprocher bien des choses à ce film violent et parfois vulgaire mais dire simplement que les fans ont peur de parler aux femmes est presque un signe d'une étrange inquiétude de sa part, on dirait la phrase typique des jocks.
Un critique qui raconte ainsi la conclusion d'une enquête policière ne mérite pas qu'on le lise. C'est vraiment la seule chose qu'on attend de lui.