dimanche 15 mars 2009

Technopolisme et industrie du divertissement



Un argument pour dire que Huxley a été plus pertinent pour l'évolution de nos sociétés que la critique du totalitarisme d'Orwell :

"What Orwell feared were those who would ban books. What Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who wanted to read one.
Orwell feared those who would deprive us information. Huxley feared those who would give us so much that we would be reduced to passivity and egoism.
Orwell feared that the truth would be concealed from us. Huxley feared the truth would be drowned in a sea of irrelevance.
Orwell feared we would become a captive culture. Huxley feared we would become a trivial culture, preoccupied with some equivalent of the feelies, the orgy porgy, and the centrifugal bumblepuppy."


Neil Postman (1931-2003), Conférence de 1984 sur Orwell, reprise dans Amusing Ourselves to Death, 1985 - sa critique de la technique et des médias après la modernité émancipatrice semble assez arendtienne (même si son humanisme est peut-être plus conservateur).

Je n'arriverais pas à traduire la fin avec le vocabulaire de Brave New World, 1932 : les feelies sont des films de divertissement (plus ou moins en réalité virtuelle), plutôt pornographiques, l'orgy porgy est une cérémonie pseudoreligieuse où les classes dominantes prennent des psychotropes (le "Soma") et ont des orgies sexuelles sans émotions (cela a pu résonner dans les années 70 mais cela a mal vieilli), le Centrifugal bumble-puppy est un jeu sportif auquel s'adonnent les enfants du Meilleur des Mondes.

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