On me demande de lire un texte à un mariage religieux (en l'occurrence catholique) et j'ai décidé de ne pas jouer un Monsieur Homais ou un Vampire outragé pour une fois. Oui, je manque complètement d'intégrité.
Le texte n'est pas très original et j'imagine que c'est même un des lieux communs des mariages chrétiens avec ce verset de l'Epitre aux Hébreux 13 ; 1-6 (une lettre en grec dont on ignore le vrai auteur mais dont même les Pères de l'Eglise reconnaissaient que cela ne devait pas être Paul de Tarse en raison des différences de style).
Voilà le passage originel :
Ἡ φιλαδελφία μενέτω.
τῆς φιλοξενίας μὴ ἐπιλανθάνεσθε, διὰ ταύτης γὰρ ἔλαθόν τινες ξενίσαντες ἀγγέλους.
μιμνῄσκεσθε τῶν δεσμίων ὡς συνδεδεμένοι, τῶν κακουχουμένων ὡς καὶ αὐτοὶ ὄντες ἐν σώματι.
Τίμιος ὁ γάμος ἐν πᾶσιν καὶ ἡ κοίτη ἀμίαντος, πόρνους γὰρ καὶ μοιχοὺς κρινεῖ ὁ θεός.
Ἀφιλάργυρος ὁ τρόπος, ἀρκούμενοι τοῖς παροῦσιν. αὐτὸς γὰρ εἴρηκεν, Οὐ μή σε ἀνῶ οὐδ᾽ οὐ μή σε ἐγκαταλίπω,
ὥστε θαρροῦντας ἡμᾶς λέγειν,
Κύριος ἐμοὶ βοηθός,
[καὶ] οὐ φοβηθήσομαι,
τί ποιήσει μοι ἄνθρωπος;
Voilà la traduction de la Vulgate :
Avec Charité et Hospitalité, on perd un jeu de mot plus joli en grec avec φιλαδελφία (aimer ses frères) et φιλοξενία (aimer l'étranger).
Traduction de M. Lemaistre de Sacy. Je souligne les parties retirées dans la version que je dois lire.
Et la traduction qu'on me demande de lire (qui n'est ni Segond, ni la Bible de Jérusalem) :
Sans vouloir faire trop de mauvais esprit, c'est intéressant que les prêtres français choisissent ce texte mais censurent la fonction essentielle qui est le passage "πόρνους γὰρ καὶ μοιχοὺς κρινεῖ ὁ θεός" ("Dieu juge fornicateurs & adultères").
Le texte n'est pas très original et j'imagine que c'est même un des lieux communs des mariages chrétiens avec ce verset de l'Epitre aux Hébreux 13 ; 1-6 (une lettre en grec dont on ignore le vrai auteur mais dont même les Pères de l'Eglise reconnaissaient que cela ne devait pas être Paul de Tarse en raison des différences de style).
Voilà le passage originel :
Ἡ φιλαδελφία μενέτω.
τῆς φιλοξενίας μὴ ἐπιλανθάνεσθε, διὰ ταύτης γὰρ ἔλαθόν τινες ξενίσαντες ἀγγέλους.
μιμνῄσκεσθε τῶν δεσμίων ὡς συνδεδεμένοι, τῶν κακουχουμένων ὡς καὶ αὐτοὶ ὄντες ἐν σώματι.
Τίμιος ὁ γάμος ἐν πᾶσιν καὶ ἡ κοίτη ἀμίαντος, πόρνους γὰρ καὶ μοιχοὺς κρινεῖ ὁ θεός.
Ἀφιλάργυρος ὁ τρόπος, ἀρκούμενοι τοῖς παροῦσιν. αὐτὸς γὰρ εἴρηκεν, Οὐ μή σε ἀνῶ οὐδ᾽ οὐ μή σε ἐγκαταλίπω,
ὥστε θαρροῦντας ἡμᾶς λέγειν,
Κύριος ἐμοὶ βοηθός,
[καὶ] οὐ φοβηθήσομαι,
τί ποιήσει μοι ἄνθρωπος;
Voilà la traduction de la Vulgate :
1 Caritas fraternitatis maneat 2 hospitalitatem nolite oblivisci per hanc enim latuerunt quidam angelis hospitio receptis 3 mementote vinctorum tamquam simul vincti et laborantium tamquam et ipsi in corpore morantes 4 honorabile conubium in omnibus et torus inmaculatus fornicatores enim et adulteros iudicabit Deus 5 sint mores sine avaritia contenti praesentibus ipse enim dixit "non te deseram neque derelinquam" 6 ita ut confidenter dicamus Dominus mihi adiutor non timebo quid faciat mihi homo
Avec Charité et Hospitalité, on perd un jeu de mot plus joli en grec avec φιλαδελφία (aimer ses frères) et φιλοξενία (aimer l'étranger).
Traduction de M. Lemaistre de Sacy. Je souligne les parties retirées dans la version que je dois lire.
1 Conservez toujours la charité envers vos frères.
2 Ne négligez pas d’exercer l’hospitalité: car c’est en a pratiquant que quelques-uns ont reçu pour hôtes des anges, sans le savoir.
3 Souvenez-vous de ceux qui sont dans les chaînes, comme si vous étiez vous-mêmes enchaînés avec eux; et de ceux qui sont affligés, comme étant vous-mêmes dans un corps mortel.
4 Que le mariage soit traité de tous avec honnêteté, et que le lit nuptial soit sans tache: car Dieu condamnera les fornicateurs et les adultères.
5 Que votre vie soit exempte d’avarice: soyez contents de ce que vous avez, puisque Dieu dit lui-même: "Je ne vous laisserai point, et ne vous abandonnerai point".
6 C’est pourquoi nous disons avec confiance: Le Seigneur est mon secours; je ne craindrai point ce que les hommes pourront me faire.
Et la traduction qu'on me demande de lire (qui n'est ni Segond, ni la Bible de Jérusalem) :
1 Persévérez dans l'amour fraternel.
2 N'oubliez pas l'hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges.
3 Souvenez-vous de ceux qui sont en prison, car vous partagez leur épreuve.
Souvenez-vous de ceux qui sont maltraités, car vous aussi, vous avez un corps.
4 Que le mariage soit respecté par tous, que l'union conjugale ne soit pas profanée.
5 Que votre vie ne soie pas menée par l'amour de l'argent : contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu lui-même a dit :
"jamais je ne te lâcherai, jamais je ne t'abandonnerai".
6 C'est pourquoi nous pouvons dire en toute assurance : le Seigneur est mon secours, je n'ai rien à craindre !
Sans vouloir faire trop de mauvais esprit, c'est intéressant que les prêtres français choisissent ce texte mais censurent la fonction essentielle qui est le passage "πόρνους γὰρ καὶ μοιχοὺς κρινεῖ ὁ θεός" ("Dieu juge fornicateurs & adultères").
Sauf erreur de ma part, ce n'est pas la première fois (que tu fais passer l'amitié devant tes convictions dans de pareilles circonstances) ;-)
RépondreSupprimerC'est agréable de pouvoir lire un texte et d'être presque écouté pour une fois...
RépondreSupprimerL'autre fois, je ne me souviens plus quelle part c'était dans l'Ancien Testament, Adam et Eve ? On aurait dû demander à pouvoir le dire en dans la version des Septante. :)
Là, la fonction est vraiment plus "pastorale" avec des passages où "Dieu est mon secours".
Le 3e verset est assez joli. Le second en revanche est un peu faible : soyez hospitaliers mais pas parce que c'est bien de l'être, seulement parce que Lot de Sodome avait accueilli des Messagers célestes en Genèse 19.