mercredi 8 juillet 2009

Galimafrée



  • Tout ce qu'une Incarnation d'un être omniscient aurait pu apporter

  • Un lac de feu au Turkménistan, qui brulerait depuis une trentaine d'années, Derweze, la Porte des Enfers...

  • La phase post-philosophique de la culture : la National Endowment for the Humanities appelle à traiter des questions qu'elle appelle "enduring" (par exemple "qu'est ce que la justice ?", "qu'est-ce que le bonheur ?" ou "y a-t-il des principes moraux universels") et précise que c'est une question "pré-disciplinaire" qui ne doit pas être traitée "philosophiquement" (l'expression n'apparaît qu'une fois sous la forme : "cela ne doit pas soutenir un point de vue politique ou philosophique).

    On nous avait déjà parlé de l'inter-disciplinaire ou du trans-disciplinaire comme le sommet du jargon pour avoir des crédits mais le "pré-disciplinaire" pour remplacer le vieux mot si désuet et étroit de "philosophie" est une innnovation fascinante.

  • Marwa al-Sharabi était une Egyptienne de 32 ans en Allemagne qui a été insultée et harcelée par un Allemand d'origine russe, qui a lancé des insultes contre elle et la religion musulmane. Elle a gagné son procès pour injures mais il a fait appel et pendant l'audience (il n'y avait que peu de sécurité comme c'était du "civil"), il l'a poignardée et assassinée en plein tribunal. Elle était enceinte. Depuis, il y a des émeutes anti-allemandes en Egypte et on l'appelle la Martyr du Voile. Elle devient ainsi le symbole de cette poussée de haine anti-Islam qui dans le cas de ce Russe était peut-être aussi plus simplement de la xénophobie.

  • Bernard Chazelle a un dialogue avec lui-même sur la Burqa et le Niqab. Bien que lui-même hostile à l'interdiction (il pense que la burqa ou le niqab disparaîtra en Occident assez rapidement par la pression même d'une société libérale de l'espace public), il critique certains des arguments utilisés par ceux qui trouvent l'interdiction liberticide.

    But when I hear a "multiculturalist" argument why we shouldn't worry about the burqa, then I suspect that class self-interest is at work, and I am rarely disappointed.

    This is from someone named Jill on a blog called "Feministe." About the burqa, she writes:


    Empowering women doesn’t come from limiting what women can and cannot wear in public. It comes in part from giving women — all women — wide access to the public sphere.

    But to deny women access to the public sphere is the very purpose of the burqa. So, Jill is really saying:


    Empowering women doesn’t come from denying them the possibility of being denied wide access to the public sphere. It comes in part from giving women — all women — wide access to the public sphere.

    See if you can make any sense of that statement. What I see is class interest disguised as cosmopolitan humanism.



  • De même (et bien que je pense que l'interdiction du niqab ne soit pas possible en raison de principes de liberté des adultes consentants, de même qu'il faut accepter des colliers de chien SM ou gothiques), il y a quelques mauvais arguments que j'entends souvent.
    (a) C'est un coup politique de Badinguet et ce n'est pas la priorité actuelle de la société française. Oui, c'est indéniable, il s'en fiche de l'émancipation de la femme, et il est pitoyable qu'il n'ait rien trouvé d'autre pour son discours creux. Mais cela ne change rien au débat, commencé par un député communiste et qui se poserait même si nous n'avions pas un Président démagogue. Cette réponse consiste à refuser la question comme déjà trop gênante.
    (b) "un gouvernement ne doit pas s'occuper des vêtements." Il le fait dans le sens inverse au nom de "conventions des bonnes moeurs" dans l'espace public (cf. en droit américain la notion si floue des community standards). Si une mairie peut interdire les seins nus, cela peut lui permettre d'interdire des voiles intègraux.
    Mais là où cela deviendra ridicule sera le vague de la frontière entre le niqab de ninja (où on voit encore les yeux mais pas la bouche) et d'autres tissus proches.



  • Puisqu'on parle d'Invisibilité, via Quiggin, l'Invisible Library recense les Livres fictifs, ceux qui n'existent qu'à l'intérieur d'autres livres. Le cas du Necronomicon est compliqué comme il a été créé comme un simple nom par Lovecraft mais qu'ensuite plusieurs personnes ont réalisé des "faux" Necronomicons (en incluant toutes les rares "citations" inventées par Lovecraft) et que beaucoup de lecteurs croient maintenant que Lovecraft faisait référence à ces prophéties rédigées rétroactivement.
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