mercredi 16 septembre 2009

Les Conseils avisés d'Iznogoud le Fébrile



D'après le Canard enchaîné d'aujourd'hui, Notre Président Bien-Aimé (Loué Soit Son Nom) a des réserves sur la politique suivie par le Chef d'Etat Usonien B.H. Obama :

La méthode qu'il emploie n'est pas la bonne : il ne doit pas se contenter de faire passer une réforme à la fois. Quand elle sera passée, il sera épuisé.


La seconde proposition n'est pas absurde. Le Président américain gardera un certain pouvoir d'initiative dans les débats discutés mais il commence à perdre une partie de son "capital politique" (pour parler comme G.W. Bush en 2004) et il pourrait très bien devenir une sorte de Canard boîteux prématuré si sa réforme de la santé ne passait pas du tout (on suppose qu'une forme ou une autre passera bien) et surtout si la Récession Greenspan-Bernanke durait plus longtemps que prévu en novembre 2010, lors des élections de mi-mandat.

En revanche, il est amusant de voir le premier conseil qui sonne comme une projection de la part de quelqu'un qui, comme on le sait, ne lit pas l'anglais et doit avoir une connaissance très lointaine des débats usoniens actuels. De nombreux commentateurs (surtout conservateurs comme David Broder et David Brooks) reprochaient au contraire à Obama (à tort, je crois) de vouloir faire passer trop de réformes à la fois.

Une des nombreuses choses que je ne comprends d'ailleurs pas dans la politique américaine est le pouvoir réel de la Présidence Impériale américaine - en dehors des vétos.

Il est clair que Notre Hyperpotentat Omniscient est en fait bien plus "puissant" avec ses godillots UMP (pardon, ce sont peut-être plutôt des tongs) qu'il méprise ouvertement que les Présidents américains qui échouent souvent à contrôler les parlementaires du Parti qui est censé les soutenir.

Bush, juste après avoir gagné en 2004, a échoué complètement à faire passer sa "Société de la Propriété" (slogan pour la privatisation accrue des comptes individuels de retraite). Il est vrai que s'attaquer ainsi aux retraites aurait été suicidaire pour le GOP.

Obama, bien qu'il l'ait clairement annoncé pendant la Campagne et qu'il ait une solide majorité, semble à avoir du mal à faire passer une réforme qui aurait pu être assez populaire, et qui a même obtenu le consentement éclairé des lobbies médicaux, pharmaceutiques et de certaines assurances.

En revanche, il est difficile de comparer les pouvoirs des Lobbies financiers ou industriels dans les deux pays, puisque notre Czarillion aussi devance leurs désirs quand il ne joue pas périodiquement le rôle de l'indignation.

4 commentaires:

  1. Ouch. He wears the heels in the family...

    En revanche, en parlant de Napoleon Complex, ils perpétue le mythe adoré des Anglophones selon lequel Bonaparte était un nain alors qu'il aurait mesuré 1,68m.

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  2. Pour l'instant il n'y a pas photo sur les résultats sur promesse de campagne entre Sarko et Obama.
    Sarko est un "doer" mais pas un intellectuel.
    Obama est un PR (Public Relation) mais pas un décisionnaire.

    Il faudrait qu'Obama ait plus de personnes telles qu'Hillary Clinton pour l'épauler et lui expliquer ce qu'il faut dire, avec la capacité politique de lui apporter des idées de changements et de les mener à bien.
    Une fois qu'Obama a un message à défendre; le côté lisse et bien éduqué d'Harvard fait alors des merveilles à la télévision américaine. Costume impeccable, dents blanches, le public boit alors les chapelets de mensonge politique comme du petit lait.

    L'erreur d'Obama sur la réforme du Healthcare System est de ne pas avoir sorti dès le départ 4 ou 5 principes directeurs pour cadrer le débat. Il a préféré laisser réfléchir le Congrès avec l'espoir de débaucher des députés républicains au centre pour obtenir une réforme consensuelle.
    Bon, les députés républicains l'ont piégé sur le coup et ont profité de cette indécision originelle (pas de cadrage) pour développer des rumeurs dans tous les sens.

    On en est encore là, plusieurs mois après, c'est à dire ne pas savoir exactement ce que cette réforme apportera, si elle sera "croupion" ou "respectable" ou "fabuleuse".
    Aucune question n'est tranchée, car à présent, les "liberals" ayant senti que ce Président n'avait pas fait preuve de leadership (très important pour la culture américaine) ils le marquent à la culotte sur sa gauche.

    Sinon, que pouvez-vous reprocher au GOP ? de faire de l'opposition ? pauvre petit Obama plongé dans la tourment dépocratique.
    Sarkozy aussi a été traité de tous les noms, a vu toutes les caricatures défiler, a été habillé par Plantu en costume Nazi (manifestement, cela ne vous choque pas autant qu'avec Obama, mais je comprends que vous ayez des biais personnels). Cela ne l'empêche pas de continuer d'avancer et d'obtenir des succès politiques.

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  3. > Thierry Lhôte
    Oui, Obama a peut-être manqué de leadership face aux Démocrates - mais à mon avis plutôt face à l'aile droite de la Chambre des Représentants.

    Sa stratégie - rappelée là comme inversion de Carter et Clinton - s'est retournée contre lui car il est en danger de "carterisation" (i.e. le manque de "leadership").

    Sur la comparaison Obama-Sarkozy, je ne comprends pas pourquoi des analyses différentes sont des "biais" idéologiques.

    Obama, soutenu par une partie des milieux d'affaires aussi, a fait campagne pour lutter contre le dysfonctionnement majeur de la société américaine, qui est la santé. S'il réussit, il diminuera une des injustices majeures du système.
    Sarkozy sert les milieux d'affaires de manière différente en accroissant les dysfonctionnements et les injustices du système dans son budget et toutes les prébendes (voir encore le cadeau à Proglio qui se préparerait, voir la prétendue lutte contre les régimes spéciaux qui coûtera plus chère au budget qu'auparavant).

    Les deux semblent peu actifs face aux banques mais la différence est qu'actuellement Sarkozy fait un peu semblant de s'énerver sur quelques symboles comme les bonus.

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