jeudi 12 novembre 2009

Num custos fratris mei sum ego ?



James K. Galbraith est un des fils du célèbre économiste de Kennedy John K. Galbraith et il vient de sortir The Predator State, où il dénonce le faux libéralisme qui cache l'oligarchie :
Predation has become the dominant feature — a system wherein the rich have come to feast on decaying systems built for the middle class.


Et l'ennui est que ce pillage semble décrire de manière assez directe son grand-frère, l'ambassadeur Peter W. Galbraith, qui défendait l'invasion de l'Irak, puis la partition du pays selon trois zones ethniques (thèse assez à la mode du néo-con Michael O'Hanlon au démocrate Leslie Gelb) et l'indépendance du Kurdistan.

Peter Galbraith, qui travaillait comme conseiller pour les Kurdes des provinces du Nord de l'Irak, aurait reçu des centaines de millions de dollars d'intérêts pétroliers au Kurdistan. Marié à une Norvégienne, Peter Galbraith aurait en fait travaillé aussi pour une compagnie pétrolière nordique et c'est d'ailleurs la presse scandinave qui a révélé l'affaire.

Add.
En France, à une échelle moins dramatique que pour la Guerre en Irak, c'est Jean Gadrey d'Alternatives économiques qui a révélé les relations entre des économistes comme Christian de Boissieu, Jean-Hervé Lorenzi, qui prétendent donner des conseils économiques au gouvernement tout en étant membres de divers Conseils d'administration.

(les passages d'Audiard sur le MRP travaillant pour une banque Rothschild ou sur la colonisation sont un peu limite)

2 commentaires:

  1. Pour moi le meilleur passage est quand même celui des poissons volants...

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  2. Idéologiquement, c'est un scénario très curieux par nos deux anars de droite Michel Audiard et le scénario de Simenon. Le film est de 1961 (le roman de Simenon était publié en 1958) et sa dénonciation de l'oligarchie de la IIIe et de la IVe République semble donc gaulliste.

    Emile Beaufort est un vieux Président de la IIIe qui avait tenté un plan d'union européenne qui soit une union des nations et non une union libérale, entre les deux Guerres et qui s'est ensuite retiré à Colombey. Le jeu sarcastique de Jean Gabin serait plus proche de Clémenceau.

    Le mélange du contexte gaulliste et de la IIIe République rend les choses un peu floues. On a donc l'impression d'un "Rad-soc" plutôt centriste qui dénonce les valeurs de la finance et il serait donc une sorte de héros parlementaire et pourtant proto-gaulliste, un parlementaire charismatique pour anti-parlementaristes. Ce pourrait être aussi un peu une mosaïque d'un Pierre Mendès France (rigueur financière) et de De Gaulle (le côté Cincinnatus de la IVe), mais je crois que je projette un peu.

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