dimanche 6 juin 2010

Deux jeux de société coopératifs



Voir le portrait des jeux coopératifs purs que fait le créateur de jeu Bruno Faidutti. Les jeux coopératifs purs ne supposent pas seulement que certains joueurs coopèrent contre d'autres ou bien qu'ils coopèrent tout en cherchant à dépasser les autres (comme le jeu Republic of Rome, où je n'ai jamais réussi à sauver Rome contre Carthage dans le scénario des Guerres Puniques malgré le fait que nos Sénateurs ne se tiraient absolument pas dans les jambes). Il s'agit seulement de réussir à gagner contre le jeu lui-même.

  • Nous avons fait une partie de Pandémie (jeu canadien de Matt Leacock, 2008), où tous les joueurs sont alliés pour essayer d'empêcher l'expansion de plusieurs foyers épidémiques. Au début, on tire au hasard plusieurs épidémies à travers le monde et les joueurs, qui ont chacun une capacité spéciale, doivent chercher à combiner leurs stratégies de manière optimale pour éradiquer les épidémies en un nombre limité de tours. Il y a des options plus complexes dont l'une sort même du jeu coopératif en introduisant en plus un joueur "bio-terroriste" qui cherche à faire gagner une épidémie avant de se faire capturer par les autres.

    C'est un jeu de gestion de ressources car les cartes de villes peuvent permettre soit de se déplacer plus vite vers les centres de contamination, soit d'être utilisées pour trouver le remède au virus. Il faut donc à chaque fois faire un choix rapide pour savoir si on aura le temps d'accumuler les combinaisons de ressources à temps pour trouver le remède avant que tout le monde ne perde.

    Le matériel est austère et "sobre", dans le genre jeu de société à l'allemande, et il n'est pas toujours vraiment évident de gagner sans certaines capacités (comme le Médecin tout simplement). Mais l'aspect angoissant de course contre la montre est bien rendu (et cela devait être encore plus tendu pendant notre phase de paranoïa collective sur H3N1 en 2009).




  • Ghost Stories (du très doué Antoine Bauza, qui a aussi développé les premiers jeux de rôle pour enfants, Contes Ensorcelés)est un peu le contraire du point de vue de la présentation, avec du matériel magnifique et très varié (fantômes et moines, statuettes du Bouddha, jeton Tao, mantra d'exorcisme, etc).

    On joue des Moines comme dans les films de Hong Kong Chinese Ghost Story et on doit exorciser plusieurs spectres qui viennent hanter dans un village et qui annonce le retour d'un spectre-démon bien plus puissant, Wu Feng. Les quatre moines (Bleu, Rouge, Jaune, Vert) ont chacun leurs propres capacités et les fantômes sont joués uniquement par les règles de tirages de cartes (lors de la phase dite "Yin", la phase "Yang" étant celle du joueur qui doit réagir face à ces fantômes).


    Le jeu m'a paru très difficile car nous avons tous perdu assez vite devant l'invasion des fantômes, sans même que le dangereux Wu Feng n'ait le temps d'arriver. Je recommande donc d'utiliser votre Qi (Force vitale) et surtout votre Tao sans l'économiser.

    Une originalité est qu'il est possible d'y jouer à moins que 4 et même en Solo (avec quelques aménagements pour donner une chance aux Moines). Le jeu est très séduisant et il y a plusieurs trouvailles qui permettent de s'immerger dans le thème du jeu (alors qu'au contraire les jeux de société allemands, si fonctionnels, me semblent souvent trop abstraits dans leur traitement de leur prétendu "thème").

    Add. D'après des commentaires sur Boardgamegeek, il serait assez normal de perdre les 4-5 premières fois qu'on joue à Ghost Stories le temps de s'adapter.
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