J'ai beau toujours supposer le pire sur notre Président actuel, si on m'avait dit en 2007 que trois ans après la France serait au ban des nations et plus honnie que l'Italie de Berlusconi ou l'Autriche du temps du gouvernement de Wolfgang Schlüssel, j'aurais eu du mal à le croire. Un journaliste faisait remarquer que la procédure qui va être lancée contre la France avait été proposée à l'origine par Jacques Chirac en partie contre les idées politiques de Haider en Autriche.
On ne saurait reprocher à ce gouvernement sa timidité. Quand ils s'attaquent au "droit-de-l'hommisme" comme ils disent, ils le font de manière décomplexée en s'attaquant directement à l'Article I sur les principes fondamentaux.
Certes, la chrétienne-démocrate Viviane Reding (Parti populaire européen, le même que l'UMP) a commis une faute de goût en glissant de la Déportation vers le souvenir d'Hitler. Il y a certes eu pire depuis 1945 sur le territoire européen, du moins hors des frontières de l'Union, et Sarkozy n'est pas encore au niveau d'un nettoyage ethnique des Balkans.
Mais l'indignation de Reding paraît quand même moins ridicule et puérile que notre Chef de l'Etat répondant avec son élégance coutumière "Vous n'avez qu'à les prendre au Luxembourg si vous les aimez tant, ces Roms".
On se demande parfois si, en dehors de sa rouerie de manoeuvres et intrigues pour flatter l'électorat lepeniste, cet individu est capable de dépasser le niveau d'une cour de récréation. L'idée que la Commissaire européenne aux Droits de l'Homme ne représente pas le pays d'où elle vient mais une fonction européenne lui échappe manifestement.
Par ailleurs, je crois que Mme Penchard n'a pas plus sa place au gouvernement que M. Woerth, même si elle est bien adaptée dans un gouvernement de l'arbitraire et du favoritisme.
Add. (Via PHNK) Pierre Lellouche est tellement abruti qu'on ne peut qu'obéir à la loi de Godwin là :
"La France est un grand pays souverain. On n'est pas à l'école. Nous appliquons notre loi", a-t-il martelé en réponse à des questions sur les réactions européennes. "Je n'ai pas l'intention d'être traité, au nom de la France, comme un petit garçon", a-t-il ajouté.
Oui, oui, on reconnaît Joseph Goebbels : "Messieurs, "Charbonnier est Maître chez soi". Nous sommes un État souverain. (...) Nous faisons ce que nous voulons de nos socialistes, de nos pacifistes et de nos Juifs, et nous n’avons à subir de contrôle ni de l’Humanité, ni de la SDN ! " - Kouchner, dans une autre vie, et les partisans du droit d'ingérence citent à l'envi cet épisode célèbre.
Lellouche est vraiment d'une sottise qui donne le vertige. Il aurait pu retourner certaines critiques Godwinesques sans tomber lui-même dans du Goebbels, c'est un peu le B.A.BA de la diplomatie (et je ne parle même pas de ses remarques simplement fausses contre la Commission européenne ou de l'insulte grotesque de sub-post-gaullisme quand il dit que la France est un "Grand Pays" qui n'est donc pas soumis aux mêmes principes juridiques universels que les "Petits Pays").
Nommer un Néo-Con imcompétent à un poste diplomatique finit toujours par se voir. S'il continue ainsi, il va dégénérer en John Bolton.
Ce qui est dramatique, c'est qu'il colporte ses paradigmes de nain chaotic evil jusque chez ses adversaires: on doit se souvenir du populisme abruti auquel la bonne fée poitevine s'adonna en 2007.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu l'intégralité de l'intervention de Mme Reding. N'ayant qu'entendu un propos (qui pouvait être tronqué) sur France-Info puis lu quelques articles de presse.
RépondreSupprimerCependant, aucun des articles lu ne permet de dire que Mme Reding aurait comparé la France de Sarkozy au IIIème Reich.
Elle a affirmé que la circulaire dévoilée récemment prouvait que la France pratiquait un ciblage ethnique dans ses priorité de démantèlements... et qu'elle n'aurait jamais imaginé qu'un tel ciblage soit pratiqué en Europe après l'expérience de la seconde guerre mondiale.
Il ne s'agit donc clairement pas de dire que le traitement des Roms aujourd'hui est équivalent au traitement des juifs par Hitler, mais que vu le poids de cet épisode dans notre histoire, il est proprement hallucinant qu'une note faisant du ciblage ethnique puisse voir le jour dans une administration européenne.
Je suis épaté de la vitesse à laquelle les gens appellent comparaison le simple fait d'évoquer le souvenir de la seconde guerre mondiale dans un discours.
(je ne parle pas de ce billet, mais de la défense française qui a été largement reprise par la presse sans que jamais personne ne la corrige)
Le soir de l'élection de Sarkozy, ma copine allait vraiment très mal. J'avais essayé de lui remonter le moral : "ça va aller. Ca ne sera sans doute pas aussi horrible que ce qu'on imagine..." etc.
RépondreSupprimerLa suite m'a rapidement montré le contraire.
Mais ce qui est fort, c'est que même en le haïssant depuis le début, et alors même que cela n'a fait qu'empirer avec le temps, Sarkozy trouve encore le moyen d'accélérer dans ce qu'il a de plus détestable, et même de faire des pointes de vitesse par rapport à son accélération !
Je pense qu'on peut dire que le mal que fait Sarkozy augmente de façon exponentielle. Donc dans 2 semaines environ la France déclarera la guerre à l'Iran pour faire oublier un scandale quelconque.
Ensuite ça sera dur de faire mieux sans utiliser l'arme nucléaire.
> Anonyme
RépondreSupprimerCertains dérapages de l'ancienne Leader de l'Opposition sont aussi quand même de sa responsabilité mais il y a peut-être en effet un mimétisme.
C'est pourquoi je regrette tant que Manuel Valls n'ait pas pris un poste d'ouverture car il me paraît aussi dans cette imitation du Président.
> JaK
Oui, je suis allé un peu vite.
Elle a seulement dit : "J'ai été personnellement choquée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un Etat membre uniquement parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la seconde guerre mondiale."
La phrase n'est pas un amalgame complet avec les déportations nazies. Elle sait bien que des expulsions avec somme d'argent (même si elles discriminent sur une base ethnique) n'ont pas le même statut que vers des camps de concentration ou des camps d'extermination.
Mais je crois qu'elle a eu raison de préciser qu'elle n'entendait pas dire que c'était la même chose qu'Hitler.
> Joe Staline
J'espère que les médias nous préviendraient s'il était un cocaïnomane hystérique par exemple.
Qui sait, avec son incohérence habituelle, il va peut-être vouloir maintenant faire un effet d'affichage moins extrême pour rétablir un peu l'équilibre.
D'après le Canard, il aurait dit à Hortefeux que le but est seulement "d'attirer les Lepénistes sans trop faire leur politique" quand même.
Pour l'Iran et les éventuelles menaces de faucons, je suis heureux que le Congrès US n'ait pas trop de pouvoir car avec la majorité de fous furieux qui va être élue dans quelques semaines en Novembre, il y a du souci à se faire.
Etonnant que tu parles de coke, j'avais justement essayé de modifier mon message pour remplacer "un scandale quelconque" par "une vidéo de Sarkozy qui sniffe de la cocaïne" (mais en fait on ne peut pas modifier les commentaires après publication).
RépondreSupprimerDingue.
Manuel Valls... moi, c'est la "révélation" de Kouchner en ministre ouvert qui m'avait réjoui, tant son humanisme composé de sacs de riz anticipait déjà le conservatisme compassionnel de Bush Sr. Les Nouveaux Philosophes pouvaient se réjouir de voir ce spectaculaire aux affaires.
RépondreSupprimerImaginons une uchronie qui verrait Brauman à sa place.
Quant aux reps, ils sembleraient débordés par leurs tea-partists à l'occasion des primaires. Je ne crois pas que ça changera grand-chose.
Je crois qu'il y a pire encore avec la prise de position de G. Collomb, ci-devant maire de Lyon et "socialiste": http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gNozRIj5GTxsvWOBXwlbPkq0c5wA
RépondreSupprimerJe pense avoir atteint le stade où pas une seule connaissance dans mon entourage (pourtant statistiquement composé de quelques sarkozystes) n'oserait se réclamer d'avoir voté pour lui, sinon par pure provocation ou esprit de contradiction.
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