Mais il a au contraire suffisamment d'esprit de contradiction pour dénoncer l'idéologie de la connexion dans la Toile numérique, disant que le plus grand nombre de ces connexions devient inversement proportionnel avec l'intensité de l'action qu'on est prêts à entreprendre réellement avec ses "liens". La connaissance diffuse ne sert plus à agir mais à rendre l'action elle-même plus diffuse :
It is simply a form of organizing which favors the weak-tie connections that give us access to information over the strong-tie connections that help us persevere in the face of danger. It shifts our energies from organizations that promote strategic and disciplined activity and toward those which promote resilience and adaptability.
It makes it easier for activists to express themselves, and harder for that expression to have any impact.
The instruments of social media are well suited to making the existing social order more efficient. They are not a natural enemy of the status quo.
Le paradoxe est en fait assez banal (le critique Neil Postman le disait il y a 20 ans). Gladwell décrit quelques cas concrets d'organisation (droits civiques, mouvements en Moldavie) et son argument paraît assez plausible (notamment quand il dit qu'on n'imagine pas des amis gauchistes se radicaliser dans les années 70 vers les Brigades rouges en utilisant Facebook, qui est fait pour un consensus assez mou où vous communiquez aussi avec de simples connaissances voire des membres de votre famille).
Mais le problème est que c'est justement le style particulier de Gladwell que de faire passer n'importe quelle conclusion ou cliché comme une sorte de truisme refoulé mais "inévitable".
On peut ne pas partager l'évangélisme naïf sur certains réseaux un peu vides comme Twitter (utile pour dire ce qu'a déchiré votre chat aujourd'hui) sans penser qu'un groupe de militants plus proches et actifs pourrait quand même se servir d'outils techniques équivalents.
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