Tolkien, en Pré-Raphaélite tardif, s'en servait surtout comme un vecteur pour le romantisme technophobe (lire là-dessus la parodie technophile pro-Mordor, Le dernier porteur de l'Anneau par le Tolkiénien russe Cyrille Youryevitch Eskov) rêvant une épopée édulcorée pour Catholiques britanniques (en gros, des idéaux de Beowulf mais en une version plus puritaine sans risque de tension sexuelle). Howard s'en servait comme une exaltation (proto-fasciste) de la force vitale contre la décadence civilisée (mais il est trop nihiliste pour croire qu'on pourrait l'éviter). Mièville s'en sert pour faire de la parodie marxiste qui m'intéresse assez peu. Mais que signifient ces subversions du Genre épique de la "romance" pour nous quatre siècles après Don Quichotte, un ou deux siècles après "l'Âge du Roman" ? Pouvons-nous y trouver autre chose qu'un genre d'escapisme parmi d'autres ? Bakker parle du goût cosmologique ou mythopoétique (ce qui chez les Geeks devient cette obsession sur les détails du monde fictif, mais j'ai des doutes).
lundi 18 avril 2011
Miscellanées
Tolkien, en Pré-Raphaélite tardif, s'en servait surtout comme un vecteur pour le romantisme technophobe (lire là-dessus la parodie technophile pro-Mordor, Le dernier porteur de l'Anneau par le Tolkiénien russe Cyrille Youryevitch Eskov) rêvant une épopée édulcorée pour Catholiques britanniques (en gros, des idéaux de Beowulf mais en une version plus puritaine sans risque de tension sexuelle). Howard s'en servait comme une exaltation (proto-fasciste) de la force vitale contre la décadence civilisée (mais il est trop nihiliste pour croire qu'on pourrait l'éviter). Mièville s'en sert pour faire de la parodie marxiste qui m'intéresse assez peu. Mais que signifient ces subversions du Genre épique de la "romance" pour nous quatre siècles après Don Quichotte, un ou deux siècles après "l'Âge du Roman" ? Pouvons-nous y trouver autre chose qu'un genre d'escapisme parmi d'autres ? Bakker parle du goût cosmologique ou mythopoétique (ce qui chez les Geeks devient cette obsession sur les détails du monde fictif, mais j'ai des doutes).
La lecture de son blog aide peut être à comprendre une partie de l'agacement de certains Grrrmrmrmphiles. Il y donne l'impression assez nette de se pignoler pas mal - c'est un peu calmé depuis qu'il a annoncé sa date.
RépondreSupprimerLe Yeskov a l'air excellent.
En un sens, je trouve certaines attentes de Martin plutôt raffraichissantes : s'il se fichait vraiment des fans comme ils le croient, il aurait déjà sorti dix volumes écrits par des Ghostwriters au lieu de se bloquer sur certaines scènes qu'il dit avoir réécrit plusieurs fois.
RépondreSupprimerIl espère vraiment retomber sur ses pas sans faire un "Lost" et une conclusion décevante et il semble s'être un peu coincé dans certaines intrigues.
Les Grumblers lui reprochaient de faire des choses comme des jeux de figurines par exemple. Mais il est possible que cela contribue à alimenter ensuite certaines scènes plus détaillés.
> Le Yeskov a l'air excellent.
J'aime bien le détail qu'il a commencé par critiquer la géographie physique de la Terre du Milieu parce qu'en tant que naturaliste scientifique (Eskov est paléontologue arachnologiste), il la jugeait moins cohérente que la structure des langues elfiques.