lundi 18 avril 2011

Miscellanées


  • Scott Adams, l'auteur de Dilbert (une sorte d'expérience éditoriale pour savoir pendant combien de temps on peut recycler le même gag sans que les journaux s'en rendent compte), vient sur un forum Metafilter pour dire sous un pseudonyme à ses détracteurs qu'il est un Génie certifié et qu'il se soucie donc peu de leurs critiques d'intelligences négligeables.

  • GRR Martin n'y est pour rien mais ses prétendus "fans" sont vraiment des enfants gâtés pires encore que ceux d'Harry Potter (voir aussi la version taiwanaise). Je me demande s'il y a un forum de personnes exigeant que Heidegger finisse la deuxième partie promise d'Être et Temps ou que Jules Vuillemin sorte Philosophie de l'Algèbre volume II.

  • Il y a deux mois, sur un des sites de propagande palinienne de Breitbart, qui est à la Culture ce que le fils Kadhafi est au despote éclairé, un type a écrit un de ces millièmes articles si innovateurs sur la guerre culturelle dénonçant la fantasy contemporaine comme une trahison "nihiliste" et de l'Entartete Kunst qui prouverait l'Untergang des Abendlandes(regardez ce qu'il me fait faire, je m'auto-godwine). Cela serait sans doute absolument passionnant pour ses millions de fans qui doivent tous être des sockpuppets de sa maman si certaines des réponses comme celle de R. Scott Bakker (qui, contrairement au troll réactionnaire, a vraiment étudié Nietzsche et a des idées un peu plus intéressantes sur ce que peut être le "nihilisme") ou Joe Abercrombie n'étaient finalement pas plus intéressantes en se demandant ce que peut apporter la fantasy pour nous au XXIe siècle.

    Tolkien, en Pré-Raphaélite tardif, s'en servait surtout comme un vecteur pour le romantisme technophobe (lire là-dessus la parodie technophile pro-Mordor, Le dernier porteur de l'Anneau par le Tolkiénien russe Cyrille Youryevitch Eskov) rêvant une épopée édulcorée pour Catholiques britanniques (en gros, des idéaux de Beowulf mais en une version plus puritaine sans risque de tension sexuelle). Howard s'en servait comme une exaltation (proto-fasciste) de la force vitale contre la décadence civilisée (mais il est trop nihiliste pour croire qu'on pourrait l'éviter). Mièville s'en sert pour faire de la parodie marxiste qui m'intéresse assez peu. Mais que signifient ces subversions du Genre épique de la "romance" pour nous quatre siècles après Don Quichotte, un ou deux siècles après "l'Âge du Roman" ? Pouvons-nous y trouver autre chose qu'un genre d'escapisme parmi d'autres ? Bakker parle du goût cosmologique ou mythopoétique (ce qui chez les Geeks devient cette obsession sur les détails du monde fictif, mais j'ai des doutes).

  • SLYT: Cette araignée sauteuse, dite "araignée-paon" montre encore la sélection sexuelle avec son paravent or, sinople et argent.
  • 2 commentaires:

    1. La lecture de son blog aide peut être à comprendre une partie de l'agacement de certains Grrrmrmrmphiles. Il y donne l'impression assez nette de se pignoler pas mal - c'est un peu calmé depuis qu'il a annoncé sa date.

      Le Yeskov a l'air excellent.

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    2. En un sens, je trouve certaines attentes de Martin plutôt raffraichissantes : s'il se fichait vraiment des fans comme ils le croient, il aurait déjà sorti dix volumes écrits par des Ghostwriters au lieu de se bloquer sur certaines scènes qu'il dit avoir réécrit plusieurs fois.

      Il espère vraiment retomber sur ses pas sans faire un "Lost" et une conclusion décevante et il semble s'être un peu coincé dans certaines intrigues.

      Les Grumblers lui reprochaient de faire des choses comme des jeux de figurines par exemple. Mais il est possible que cela contribue à alimenter ensuite certaines scènes plus détaillés.

      > Le Yeskov a l'air excellent.

      J'aime bien le détail qu'il a commencé par critiquer la géographie physique de la Terre du Milieu parce qu'en tant que naturaliste scientifique (Eskov est paléontologue arachnologiste), il la jugeait moins cohérente que la structure des langues elfiques.

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