Je ne suis vraiment pas convaincu pour l'instant qu'on puisse vraiment en faire quelque chose dans la collection "--- And Philosophy" de chez Blackwell (qui a trop tendance à se servir des sujets comme simple prétextes d'illustrations des mêmes notions) mais il y a désormais un volume prévu sur D&D.
Il sera dirigé par Christopher Robichaud, qui travaille en philo politique et a déjà contribué aux Superheroes and Philosophy, Supervillains and Philosophy, Batman and Philosophy, Iron Man and Philosophy, X-Men and Philosophy, Spider-Man and Philosophy, Superman and Philosophy, Watchmen and Philosophy, The Avengers and Philosophy, Heroes and Philosophy, True Blood and Philosophy et Game of Thrones and Philosophy. On annonce aussi un The Big Bang Theory and Philosophy sur le sitcom.
Les sujets proposés comme exemples sur D&D ne me donneraient pas très envie, à part à la rigueur celui sur la polymorphie (mais c'est parce que j'aime bien les expériences de pensée sur l'identité personnelle et la causalité) :
How much of our moral character is in our control? A look at Drizzt Do’Urden in The Forgotten Realms; Environmental ethics and Dark Sun: What’s so wrong about defiling magic?; Sturm Brightblade and the nature of honor in Dragonlance; Goldmoon and the role of faith and ministry in Dragonlance; Evil and corruption in Ravenloft; The morality of punishment in Ravenloft; Planescape: The metaphysics of The Great Wheel; Can we know the future? The metaphysics and epistemology of divination spells; Polymorphing and personal identity: Did my character survive being changed into a frog?; Animal rights: Is it ethical to summon intelligent animals to fight on our side?; Psionics and the philosophy of mind; Necromancy: What’s wrong about using the dead?; Are dragons persons?; Do demons and devils have free will?; What is it like to be a beholder? Philosophy of perception and the Dungeons & Dragons bestiary; I pull out my longsword and attack! When is violence a morally acceptable solution?; Plundering Castle Greyhawk: Property rights and ruins; Roll your save: Objective versus subjective probability in Dungeons & Dragons; Collaborative storytelling and the philosophy of fiction in Dungeons & Dragons; Buxom barbarians: The portrayal of women in Dungeons & Dragons; Lawful good vs. chaotic evil: the moral spectrum in Dungeons & Dragons; Kill the wizard: Spellcasters and the morality of power; The paladin's dilemma: When should the rule of law be respected and when should it be resisted?; Okay, so you all meet at a tavern one day. Adventuring parties and the nature of group cohesion; My god is better than your god: Polite and impolite disagreement in a world of many deities.
Add.
Zack propose une différence philosophique entre ce qu'il appelle le "DIY" D&D (en gros, le D&D Old School où chacun "bricole" sa propre version idiosyncratique en s'inspirant de plusieurs pratiques) et la vague dominante des Jeux "Indépendants". La plupart des jeux de cette nouvelle vague (qu'ils soient narrativistes ou pas) donnent une fonction à l'individu à partir du groupe, de la société fictive ou du contexte pré-supposé par le jeu, alors que le personnage pícaro d'un D&D "classique" n'a rien d'un Héros qui accomplit une "Essence Épique" ou une Fatalité transcendante, il choisit et détermine ses propres règles par sa liberté. D'où l'idée selon Zack que D&D serait une sorte de drame existentialiste d'une liberté individuelle inconditionnée qui doit créer de nouvelles possibilités alors que les autres jeux seraient plus insérée dans un post-modernisme où des structures collectives conditionnent des possibilités topiques. La préférence dominante pour les secondes ne montreraient alors pas une sorte de progrès de raffinement culturel mais plutôt une récupération par des normes narratives qui pèsent sur nos goûts et la manière dont nous aimons des histoires. L'apparente naïveté du pícaro serait alors une divergence de philosophie.
Même un jeu très "narrativiste" comme Heroquest est capable d'une "réappropriation" créative et individualiste qui cherche à "bricoler", mais le défaut d'un monde trop bien réussi comme Glorantha est qu'il peut devenir étouffant dans sa profondeur (et c'est aussi en partie ce que dit Imaginos quand il dit qu'un contexte "dispersif" finit par devenir une fin en soi au-delà du jeu immersif).
Mouais. Les mondes de D&D sont souvent manichéens et pleins de clichés. Un Glorantha and Philosophy serait bien plus intéressant !
RépondreSupprimerOui, Glorantha pousse à des questions d'ontologie vraiment bizarres par sa théorie du Rituel comme reenactment. Le mythe y est à la fois la source de vérité, une sorte d'essence intemporelle et en même temps un accident modifiable par l'action des individus (la quête).
RépondreSupprimerLa liste de diffusion gloranthienne est toujours pleine de débats pour savoir si le concept de Réalité Objective a encore un sens dans une théorie aussi "idéaliste".
J'aime bien l'idée d'un "Réalisme à Variables Cachées" en-deçà des divers aspects et métaphores du mythe : c'est un fait "objectif" que le Soleil s'est arrêté en 375 ST sur Glorantha, même si on a des mythes contradictoires sur ce que cela a signifié réellement (même l'Aurore a été greggée comme un fait très relatif).