Moi qui étais allergique aux jeux non-de-rôle jusqu'à une date récente avant mon essai de 7 Wonders, je commence à évoluer. Je n'ai toujours pas commencé à peindre Dreadfleet, et j'ai donc regardé un peu les jeux chez Starplayer (en achetant le supplément Même pas peur pour Small World rien que pour les plateaux de rangement).
Olympos a été créé par le même auteur que Small World, Philippe Keyaerts, et il semble plus concurrencer le terrain de 7 Wonders et Cyclades. Là aussi il faut faire des sacrifices aux Dieux grecs (comme dans Cyclades) et là aussi on peut gagner des points si sa Civilisation construit des "Merveilles" (comme dans 7 Wonders). Le matériel a l'air un peu moins beau que les figurines sur Cyclades, mais au moins la carte est légèrement plus pseudo-grecque (avec un archipel de l'Atlantide ajouté en plus au sud de la Crète). Les illustrations par l'éditeur Arnaud Demaegd sont intéressantes mais il est difficile de rivaliser avec celles de Miguel Coimbra (qui a réalisé à la fois Cyclades et 7 Wonders). Il n'est pas aussi rapide que 7 Wonders mais reste relativement court pour un jeu de ce type, à peine plus qu'une heure.
Thirty Year War (2000) serait peut-être le meilleur du point de vue historique, mais sans doute introuvable et de toute manière injouable et trop long (4 heures).
Il y a donc l'autre extrême moins simulationniste, un célèbre jeu allemand (un des très rares wargames allemands puisque le genre a été peu prisé par les familles), Wallenstein (2002). La carte (d'une austérité très protestante) n'a que 5 zones, Brandebourg, Saxe, Kurpfalz (Palatinat), Bavière et Autriche. Oui, pas de Royaume de Bohême. Mais les Meeples de bois si fonctionnels des jeux allemands m'arrêtent un peu. Même pour Olympos, d'ailleurs ; je suis encore plus superficiel en jeu de plateau que dans le reste.
Cela m'a conduit à regarder un peu la vague actuelle des jeux sur l'unification du Japon.
Il y a donc le célèbre Monster Game américain Shogun (Milton Bradley, 1986) déjà cité, rebaptisé ensuite Samurai Swords (1995) puis maintenant Ikusa (Avalon Hill/Hasbro). Il est superbe pour la quantité de matériel mais sans doute trop long et archaïque pour y jouer vraiment (contrairement à la réédition chez Edge de Conquest of the Empire en 2005 qui avait au moins ajouté une version réactualisée des règles en se fondant sur le mécanisme de Struggle of Empires de Martin Wallace).
A l'opposé, le jeu allemand Samurai (1998) de Reiner Knizia est un jeu de placement assez abstrait et dont le rapport au thème est, comme d'habitude, un peu vague, malgré la carte du Japon, qui pourrait presque être un go-ban.
Les Français ont répondu à ce thème japonais par plusieurs jeux entre ces deux extrêmes.
Le plus ancien et plus proche du Shogun américain est paraît-il injouable, buggué, interminable et ennuyeux : Samurai & Katana (Tilsit, 1999). Les évaluations sur le site Tric Trac ont l'air dévastatrices. Dommage, les pions étaient jolis et on peut le trouver moins cher comme beaucoup de gens veulent s'en débarrasser.
Récemment, Bruno Cathala (l'auteur de Cyclades) a sorti avec Serge Laget Senji (2008), qui a l'air vraiment très bien dans l'atmosphère mais assez complexe. Une des idées originales est d'utiliser parmi les multiples systèmes du jeu les cartes de hanafuda, le genre de petit détail qui peut dépayser (même si ces hanafuda ne remontent pas aussi loin que cette période, peu importe). Cela exige paraît-il un jeu d'alliance à 4-6 joueurs pour être optimal.
Cédric Lefebvre a sorti l'an dernier Shitenno (Ludonaute, 2011), qui a l'air astucieux dans son système mais sans doute trop abstrait pour mes goûts. Il a donné des Designer's notes fascinantes où on voit comment les règles (l'idée d'une gestion de ressources où ce sont les joueurs à tour de rôle qui les donnent aux autres au lieu d'aller les prendre) ont évolué en cherchant ensuite un thème. Voir la vidéo d'explication des règles.
Le jeu n'utilise pas de plan du Japon mais des pistes plus abstraites et depuis le jeu de cartes 7 Wonders, je me rends compte que j'aime bien des jeux sans réel "plateau". Cela permet plus d'aisance autour de la table de jeu, s'il n'y a pas trop de pions partout.
30 years war est un wargame donc 4h c'est assez court. Je crois que le jeu est donné comme buggé pourr l'avantage conféré à une des deux parties, mais ses partisans défendent son caractère justement chaotique qui ne développe aucun front à proprement parler.
RépondreSupprimerSamurai et K: j'ai essayé de convaincre un ami possesseur du jeu de son caractère ennuyeux et inepte (du jeu bien sûr) à l'image de sa carte.
Olympos m'est apparu comme un jeu de conquête/occupation de territoires, sans dés (à la Diplomacy); les Merveilles sont des excuses. La parenté avec 7W me semble lointaine ;)
RépondreSupprimerJ'ai gardé un bon souvenir de S&K, si on se souvient que c'est un Risk amélioré. Mais il a des mécanismes intelligents - par exemple utiliser les teppo (arquebusiers) est efficace, mais déshonorable. ;) Et il faut gérer ses cartes et éviter les attaques à tout va, si on ne veut pas se retrouver fort dépourvu lors des contre-attaques. :) - oui la carte est laide; le jeu a fait son âge; faudrait que je m'intéresse aux productions modernes, tiens... ;)
> Anonyme
RépondreSupprimerDepuis des parties d'Imperium Romanum (le jeu qui m'a fait le plus rêver avant) où on abandonnait au bout de quelques tours après avoir mis une heure de mise en place, je me méfie un peu des Monster Games : il faut une rigueur ordonnée et une patience que je n'ai pas pour y jouer.
Mais le thème m'attirerait plus qu'un World in Flames ou qu'un Grand Illusion.
La carte de S&K a l'air en effet assez... heu... imaginative.
> Rappar
Olympos a de bonnes critiques comme un Civilization relativement rapide.
Senji a l'air d'avoir profondément révisé S&K avec de nombreux mécanismes mais en gardant l'idée de l'Honneur comme points de victoire, je crois (mais cela doit aussi se trouver dans d'autres jeux japonais de la liste). Senji a failli se dérouler sur Rokugan, le monde du jeu de rôle L5R, à la place du Japon.
Bonjour!
RépondreSupprimerJe ne suis pas vraiment d'accord avec ta façon de noter/classer les jeux. Rien de vaniteux dans mes propos, uniquement une différence de points de vue.
En effet, tu te base finalement sur deux éléments pour faire ton "classement". Les commentaires des autres joueurs et la durée de jeu.
C'est à dire:
Concernant la durée de jeu. A la base, un jeu de plateau "populaire" (Monopoli, bonne paie, etc) a pour objectif d'ocupper un après midi. Donc quelques heures.
Hors les jeux de plateau fait pour ne durer qu'1H/1H30, sont d'après moi un genre récent. En effet, c'est seulement après qu'un public de coktails games fut officiellement "découvers" que ces jeux de plateau courts ont été démocratisés.
De ce fait, on pourrait plutot classer les jeux de plateau en trois catégories:
-court (< à 1h30)
-moyen (< à 4h et > à 1h30)
-long (> à 4h)
C'est important, car si avant la catégorie "moyenne" avait plus de fans (ou en tout cas se vendaient mieux), la tendance s'inverse en faveur des jeux plus courts (Suffit de voir les étagère toujours plus remplis et nombreuses de cocktails games alors que les jeux "moyens" perdent du terrain et qu'on ne voit plus de jeux longs sur les étagères).
Donc, quand on aime les jeux courts et qu'on les compare à des jeux moyens, forcément, le temps de jeu par lui même est un obstacle. Ne faisant pas de ce jeu un jeu mauvais, mais un jeu qui ne nous intéresse pas.
Et on arrive sur les commentaires à propos de ces jeux. Généralement, en gardant à l'esprit la durée de jeu, on se rend compte que beaucoup d'avis négatifs viennent tout simplement du temps de jeu. Car un même mécanisme loué dans un jeu court est souvent pointé du doigt dans un jeu plus long.
Tout ca pour dire que la durée de jeu est un des critères les plus important, avant meme le theme ou les mécaniques en place. Du coup, si Risk ou un de ses clones est un monster game pour toi, ne joue jamais à Twilight Imperium!