vendredi 20 janvier 2012

La fin de "4% de l'Internet"


Megaupload, le célèbre site de téléchargement, avait son siège à Hong Kong et en Nouvelle-Zélande mais leurs serveurs étaient distribué à travers le monde, dont 525 serveurs rien qu'en Virginie (voir aussi l'article d'OWNI). Il a quand même été bloqué par le FBI dans une investigation internationale (avec les polices de Hong Kong, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d'Allemagne, du Canada et des Philippines).

Le fondateur, le pirate allemand millionnaire Kim "Dotcom" Schmitz a été arrêté avec plusieurs autres employés en Nouvelle-Zélande pour fraude au copyright. 50 millions de dollars ont été saisis. A l'annonce de l'arrestation de Julius Bencko, le "designer graphique" slovaque du site, l'Internet a été surpris d'apprendre qu'ils avaient un designer graphique.

L'Inde avait déjà interdit l'an dernier sur son territoire Megaupload, RapidShare, MediaFire et d'autres sites suite à des plaintes de producteurs de Bollywood. Les MegaUploaders auraient peut-être dû se convertir au "kopimisme" pour plaider la liberté de culte.

En décembre dernier, Megaupload avait mis une vidéo musicale publicitaire avec plusieurs chanteurs volontaires et Universal avait protesté contre cette promotion de leur pire ennemi par certains de ses propres artistes. Le PDG de la compagnie était supposé être le DJ Kasseem Dean dit "Swizz Beatz", époux de la chanteuse Alicia Keys. La publicité a-t-elle contribué à hâter cette inculpation ?

Avant de faire de Kim "Dotcom" une sorte de "héros" de la "liberté de pirater", il faut rappeler que cet entrepreneur avait dénoncé auprès de PayPal certains de ses concurrents, Fileserve.com, Videobb.com, Filesonic.com, Wupload.com, Uploadstation.com, en disant qu'ils cultivaient beaucoup plus de violations du copyright que Megaupload.

Add. Numerama dit qu'Universal Music avait envisagé un rapprochement avec MegaUpload.

J'ai du mal à comprendre que certains "Anonymous" veuillent ainsi se méprendre sur le site, qui n'a strictement rien d'un WikiLeaks :

Ils montrent aussi qu'en 2006 et 2007, MegaVideo s'était monté en repompant le contenu de YouTube, Kim Dotcom souhaitant dupliquer toutes les vidéos pour ensuite les exploiter commercialement.

6 commentaires:

  1. Quel curieux jeu de dupes !

    Très très étrange effectivement de défendre un bon gros business comme Megaupload en prenant comme valeur "la liberté d'Internet"....

    Il reste que la justification du camps d'en face (la perte de vitesse de l'industrie du disque)pour multiplier les procédures légales pour barrer la route aux "partageurs" est tout aussi étrange puisque même s'il s'agit d'un pari, je ne pense pas que le partage sur Internet en soit la cause.

    De mon point de vue, fort égoïste, j'ai ce qu'il me faut à la médiathèque qui recèle les trésors du passé (combien de vie pour découvrir toutes les pépites qui s'y nichent ?) et n'utilise pas les sites de partage, mais il faudrait tout de même qu'un jour s'impose à l'industrie de la culture la voix de la raison si elle veut survivre au lieu de donner cet odieux spectacle d'un boulimique qui se gave à mort en pensant se rendre plus fort... Ou encore mieux que les artistes se prennent en main pour s'organiser autrement que dans de vilaines structures qui gavent les têtes d'affiches en millions dépensés en promo.

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  2. Mais de quels artistes parle t-on ?
    Hollywood et le jeu video souffrent du piratage mais pas de sorte à leur faire perdre une marge bénéficiaire conséquente (toujours le marché intérieur US). Quant aux musiciens... déjà que le mécanisme redistributeur de la sacem favorise les gros aux dépens des petits, oui, ils ont dû abandonner tout espoir de rémunération de leur production, hors les circuits des tournées.

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  3. Je suis bien d'accord avec vous, sauf dans le cas de pépites du passé innaccessibles (épuisés, disparus...) qu'il est sympa de redécouvrir au hasard de blogs amateurs qui les déposent sur ce type d'hébergeur.
    Megaupload, c'est l'arbre qui cache la forêt !

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  4. Oui, je crois qu'on doit en effet distinguer le fait anecdotique de Megaupload lui-même (et ses dirigeants peu sympathiques)et une action si symbolique d'une autorité "administrative" qui utilise une loi contre la pègre organisée pour hâter les procédures (même si j'imagine qu'ils vont avoir droit à un procès ensuite et sans doute plus équitable que les conditions actuelles de Bradley Manning).

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  5. Alors que ce n'est pas comme si la parole du FBI était au-dessus de tous soupçons, tandis que les utilisations licites de MegaUpload sont frappées comme les illicites...

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