mercredi 29 février 2012
"En cas d'échec, vous n'entendrez plus parler de moi"
Aujourd'hui, au printemps 2022, alors que la Commission parlementaire du Président Baroin enquête sur les meilleures stratégies d'extradition pour récupérer l'ancien Président déchu Jean-François Copé, toujours en fuite en Colombie après ses détournements de fonds, c'est peut-être une bonne occasion de revenir sur le discret ancien Chef de l'Etat, le Père N.S., O.P. qui fut Président pendant cinq ans, de 2007 à 2012.
Suite à sa défaite dès le premier tour, le Père N.S. refusa finalement tout livre de témoignage. "J'ai changé. Non, vraiment, cette fois. Je suis opposé à tout ce tapage permanent et à une précipitation préjudiciable pour notre pays", déclare-t-il à l'époque dans sa retraite dans le monastère de la Grande Chartreuse.
Alors que son ancienne épouse, Carla Gingrich-Bieber, étonne la planète en le quittant pour un ancien politicien américain discrédité de Géorgie, celui qu'on avait si souvent surnommé le "Président du Peuple" décide de se ressourcer.
Il entre dans l'Ordre mendiant des Prêcheurs en 2013. "Pour moi, la règle de Saint Dominique, c'est aussi l'idée de l'enseignement en plus de celle de la Contemplation, pas celle d'inquisition. Cela ne signifie pas qu'il faille hiérarchiser pour autant un enseignant et un prêtre. Tout ce discours affairé sur le prétendu pragmatisme nous conduisait vers l'abîme."
Il donne aujourd'hui des cours d'alphabétisation et de français, en suivant plusieurs enfants Rroms déscolarisés à travers plusieurs écoles provisoires. "Vous ne pouvez pas imaginer le gravité des discriminations dont les nomades sont encore victimes en Europe", murmure-t-il, encore tourmenté par sa vie passée et par les textes de Guaino de sinistre mémoire.
Ancien avocat, le Père prêcheur défend aussi les droits de ces réfugiés en 2018 quand la Ministre de l'Intérieur Marine Le Pen lance les "Lois de Narbonne" sur les Reconduites à la Frontière et que Patrick Buisson réclame dans le Figaro-Rivarol la "Purification ethnique de ces Camps illégaux".
L'Ordre dominicain laisse quand même le Père N.S. participer avec constance aux réunions du Conseil constitutionnel. Il y observe d'ailleurs une règle de réserve absolue, ne participe pas aux censures des lois qu'il avait fait voter et ne critiquera jamais son successeur François Hollande. Il n'accepte de ne parler que de questions formelles.
"Ces questions constitutionnelles peuvent avoir l'air austères ou abstraites mais elles touchent directement les vies de nos concitoyens, déclare-t-il en confidence en 2015, "J'avais compris après mon expérience que le pouvoir exécutif dérivait vers une monarchie irresponsable et dangereuse. Il n'est pas bon de laisser trop de pouvoirs dans les mains d'un seul, aussi bien intentionné soit-il, et c'est pourquoi j'ai défendu devant nos pairs les lois de réformes constitutionnelles de notre VIe République."
Toujours modeste, il n'insiste pas sur le fait que c'est grâce à cette révision de l'immunité présidentielle et de l'indépendance de la justice que les poursuites purent être ouvertes contre son autre successeur Jean-François Copé quand on découvrit ses trafics d'armes et d'organes.
"Je n'allais quand même pas aller pantoufler dans le privé. Cela serait contraire à la dignité et à tout sens élémentaire de l'Etat. Imagine-t-on le Président de la République en plein conflit d'intérêt chez Halliburton, au Groupe Carlyle ou chez Gazprom pour quelques avantages matériels éphémères ?", dit-il comme si c'était une évidence.
Il voit toujours une partie de sa famille, comme son fils, Jean S., qui vient de renoncer à toute carrière politique après son Agrégation de Droit. "Une fois que je m'y suis vraiment mis, aux études, j'ai trouvé cela finalement plus passionnant que le reste", reconnaît le Professeur de Droit public qui se consacre aujourd'hui à l'ONG Juristes Sans Frontières.
"Je trouve sain que Jean ait trouvé une voie où le soupçon de népotisme ne le poursuivrait plus autant. Il ne serait pas séant de confondre démocratie et oligarchie héréditaire. Notre République repose aussi sur nos sens des devoirs et sur une conscience de ce qu'elle exige", avoue l'ancien Chef de l'Etat.
Dans son ancienne équipe, il ne revoit plus grand monde. Brice Hortefeux travaille au HCR. Jean-Louis Borloo dirige la section française des A.A. Nadine Morano est entrée à l'Académie Française suite à son grand cycle poétique et elle fut accueillie par un vibrant discours (qu'on dit plagié) par l'Académicien Patrick Poivre. Eric Besson a pris la nationalité tunisienne et se bat pour la démocratie dans son nouveau pays d'adoption.
"Avez-vous des regrets ?"
"Oui, bien entendu. J'ai la nausée quand j'entends les déclarations récentes de M. Frédéric Lefebvre dans son parti de la Nouvelle Alliance Nationale. Je me demande pourquoi il est le seul à ne pas avoir changé. Si seulement je pouvais annuler ces cinq ans de Présidence et une carrière politique fondée sur la brigue personnelle et la division de nos frères humains. Il m'a fallu l'épreuve du négatif pour le comprendre. Je ne me reconnais vraiment plus dans les folies que ce Président pouvait commettre. Vous imaginez, une franchise médicale pour les plus pauvres ? Comment a-t-on pu laisser faire ?"
Nous le laissons prendre un avion pour Budapest où le Père N.S. participe à la mise en place de la nouvelle Constitution démocratique après la Révolution récente.
Il espère pouvoir y servir à quelque chose, même s'il ne parle pas la langue locale. Il se peut qu'il doive alors se servir de sa nouvelle passion, la langue latine dont il veut faire une langue auxiliaire pour l'Europe. "Et dire que j'avais pu dire que le Latin n'avait plus à être enseigné", plaisante le Père Prêcheur.
Excellent mais peu crédible.
RépondreSupprimerOK, Copé serait inculpé seulement pour trafic d'armes, le trafic d'organes c'est un peu poussé. :)
RépondreSupprimerJ'y suis allé trop lourdement sur Nadine Morano pour qu'on ne s'imagine pas que je voulais faire un éloge des Dominicains.
Amen.
RépondreSupprimerEt personne n'a remarqué ce miracle pentecôtiste ? :)
J'ai l'impression que la présidence de FH n'a pas dû très bien se passer pour que Copé lui succède (et après Baroin) !
RépondreSupprimerLe pays reste de droite même dans ces utopies, c'est désespérant.
RépondreSupprimer(En revanche, Baroin n'est peut-être que Président pendant l'intérim de la destitution de Copé - Fillon ou Bertrand seraient plus vraisemblables mais ils m'ennuient trop).
Surtout, il y a plus de Schadenfreude à imaginer Copé Président en fuite qu'à rêver que Hollande soit élu Grand Schtroumpf des Etats-Providence-Unis Sociaux-Démocrates de Canadeurope.
J'ai dû aussi retirer la mention que l'ancien chef du FMI recevait un Hot d'Or pour sa reconversion cinématographique dans la série des Aventures de Priape.
Donc Baroin sera président d'un sénat repassé à droite (décidément) en 2022.
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