2002
Daniel Gluckstein 0,47 % + Robert Hue 3,37% + Olivier Besancenot 4,25% + Arlette Laguiller 5,72% = 13,81%
(Je ne compte pas JP Chevénement, 5,33%, comme extrême-gauche, et bien entendu encore moins Taubira)
2007
Gérard Schivardi 0,34% + José Bové 1,32% + Arlette Laguillier 1,33% + Marie-George Buffet 1,93% + Olivier Besancenot 4,08% = 9%
(Je compte José Bové dans l'extrême gauche et non pas seulement l'écologie à l'époque, comme son mouvement s'appelait Collectif national d’initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche)
2012
Nathalie Arthaud 0,56% + Philippe Poutou 1,15 % + Jean-Luc Mélenchon 11,10 % = 12,81%
(Je ne compte pas Jacques Cheminade, l'obscur larouchiste à 0,25 %)
Mélenchon a fait mieux que prévu au départ (même s'il a fait moins bien que certains sondages plus récents) mais cela semble en partie une revanche de l'aile gauche (du molletisme) sur le trotskisme de 2002 (où les trois trostkistes unis faisaient environ 10,5% et où le PCF était encore à 3%).
2002
Bruno Mégret 2,34% + Jean-Marie Le Pen 16,86% = 19,2%
(Je ne compte pas les Chasseurs)
2012
Marine Le Pen 17,9%
Elle fait 0,1 point de plus que son père au second tour de 2002.
Voir aussi le tableau des résultats du FN aux Présidentielles qui reste relativement stable depuis 1988, de 15% à 19%.
NS se plaint de n'avoir droit qu'à un seul débat au lieu des trois qu'il avait tenté d'imposer. Mais il faut lui rappeler (comme le fait Humour de droite) que Jean-Marie Le Pen n'avait eu droit à aucun débat en 2002, lui.
Ce que nous rejetons tant dans sa gesticulation si incohérente sur tous les sujets, c'est en partie notre propre manque de constance et le fait que nous redoutons de "mériter" (si cela avait un sens) à notre plus grande honte un tel "représentant" de nos travers.
Sur les progrès de Le Pen, même si son score est préoccupant, tout se passe comme si les compteurs s'étaient arrêtés à la publication de l'estimation Ipsos de dimanche dernier où elle faisait 20%. Les commentaires sont fondés sur cette annonce qui ne s'est pas réalisée (n'oublions pas qu'elle a bénéficié en plus de deux campagnes : la sienne et celle de NS/Buisson).
RépondreSupprimerAvec ces effets d'annonce des sondages et projections, la crainte pour le 2nd tour c'est que si Hollande réalise un score d'environ 50,5/51% on parlera d'échec.
Moi aussi je lis le Gébé, dont les idées ne sont pas plus surprenantes que le reste de sa production. C'est courageux de la part de l'éditeur de ressortir ça, parce que j'ai presque eu honte de moi en l'achetant, connaissant la teneur farfelue de l'utopie qu'il y décrit. Un auteur de Charlie Hebdo qui croit au père noËl, c'est rare.
RépondreSupprimerMerci pour le résumé sur la constance des pourcentages.
> Anonyme
RépondreSupprimerOui, même en cas de victoire de Hollande, je m'attends en effet à une soirée qui tente de relativiser en disant que les sondages se sont trompés et que c'était finalement beaucoup plus près qu'on ne l'avait dit. Il suffit de voir leur mauvaise foi quand ils répètent que les sondages disaient encore que Le Pen serait devant Sarkozy.
Vous vous souvenez de l'énervement de Sarkozy au premier tour de 1995 quand il s'était insurgé contre les sondeurs parce que Balladur n'avait en réalité eu que 2,3 points de moins que Chirac (18,58% contre 20,84%) alors que les derniers sondages parlaient d'un écart 16/24.
> John Warsen
Ah, mais j'aime beaucoup cet utopisme en même temps. Surtout que Gébé s'amuse toujours à désamorcer la naïveté en réinjectant un peu de doute et d'ironie à chaque fois.
> Sarkophobie. Bien sûr que le N. Sarkozy n'est pas responsable de la crise; c'est indéniable. D'où viendrait cette image? Peut-être parce que, au lieu de reconnaître avec modestie son impuissance (il paraît que c'est une personne modeste ;)) et d'appeler à la solidarité nationale en attendant que l'orage passe, il se présente comme responsable de tout, exagérant son importance internationale et ses capacités, p.ex. en expliquant qu'il n'y a plus de paradis fiscaux...
RépondreSupprimerLes problèmes des Français ne viennent pas de la xéno-islamo-phobie sarkozienne, mais celle-ci ne règlent en rien les premiers. Sarkozy avait tenté quelque temps de se taire et de prendre une posture présidentielle "sage", mais le besoin de parler, d'occuper l'espace et le temps, est revenu...
Il me semble alors que la gesticulation improductive et la stratégie de l'écran de fumée finissent par se voir, et produisent le ras-le-bol...
Par exemple, "la viande hallal" a fait long feu. Le Canard explique que Sarkozy a lu un sondage moyennant quoi une majorité de sondés souhaitait savoir ce qu'ils mangent, et Sarkozy a interprété de travers, en affirmant que "la viande hallal est le principal sujet de préoccupation des Français"...
Donc, tout en ne pouvant pas être le bouc-émissaire de l'environnement économique, Sarkozy ne me semble tout simplement pas à la hauteur. Hollande ne me semble pas meilleur, mais il a eu bien raison de se présenter comme "normal"... du coup il pourra moins décevoir.
Le Petit Journal montrait ainsi des manifestant CGT du 1er mai, déterminés à voter Hollande de 6, mais répondant par de grands silences quand on leur demandait de citer une qualité de François Hollande...
Je ne crois pas que Sarkozy soit réduisible au cliché du "Ploutocrate" - pour l'instant -, parce qu'il montre beaucoup plus de facettes que cela ; mais plus le temps passera, plus le regard de l'Histoire sera simplificateur (il n'y a qu'à voir comment on réduit Giscard d'Estaing au "Ringard qui joue de l'accordéon")...
Ceci étant, on ne peut détacher les gestes caricaturaux de la manière de penser : p.ex les "raffarinades" exprimaient un souci de trouver la formule pour présenter les choses. L'activisme réactionnel de Sarkozy montre un souci de jouer sur la mémoire à court-terme des Français, et traduit une absence de recul et de vision long-terme. Si on enlève ses phrases inouïes, que reste-t-il?
> Ce que nous rejetons ...c'est en partie notre propre manque de constance
L'humain cherche des boucs-émissaires, et de nos jours c'est les pouvoirs publics. Quand il y a une catastrophe naturelle, ce n'est plus la faute au Destin, à Dieu, ou des roux; c'est parce que les pouvoirs publics ne l'ont pas assez prévenue, que les communes ont laissé bâtir sur des terrains inondables, etc. Donc, Sarkozy n'est pas plus la projection des défauts des Français que les autres élus.
Par contre, il a bien été élu sur son image de "self-made man" dynamique ayant réussi à l'américaine, ses promesses sur le pouvoir d'achat, et l'aspect "diva" de S. Royal...