jeudi 26 septembre 2013

Psychogéographie, Poléomancie et Oniromancie à Paris


Même si on n'est pas fan du Mythe lovecraftien, cette nouvelle idée de supplément par Robin Laws où on joue des Flâneurs Urbains & Poètes d'Avant-garde luttant dans le paysage onirique de Paris, selon les techniques de "Dérives" de la "psychogéographie" des Lettristes et Situationnistes devrait attirer tout amateur de cette ville. Au lieu de passer dans les Contrées des Rêves créées par Lovecraft, on perturbe les barrières entre la Ville rêvée et la Ville éveillée. Voir ce site sur le Paris bretonien, et il y en a d'autres sur le Paris de Debord.



Dreamhounds of Paris

System: Trail of Cthulhu
Author: Robin D. Laws
Description:
Dreamhounds of Paris is the Dreamlands book for people who hate the Dreamlands. The players are prominent surrealists, their rivals, and occult adversaries, fighting to control the Dreamlands and thus alter human consciousness. The fractious, iconoclastic surrealists were the premiere troublemakers of the intellectual scene of 1930s Paris. Andre Breton, their ideological enforcer, considered the movement not an art or avant garde pursuit, but an exercise in literally changing the human spirit. The exploration of dreams was but one part of this quasi-mystical pursuit. In Dreamhounds of Paris, top surrealists–but never the hyper-rational Breton himself–not only discover a way of breaking through to the Dreamlands by randomly walking the streets of the city. They discover that their powerful imaginations allow them to reshape its oneric geography. Soon the Dreamlands look more like something envisioned by Lautreamont than Dunsany–then they’re overrun by melting watches, ants streaming from giant hands, and bowler-hatted men whose faces can never be seen.


Le titre Dreamhounds of Paris joue allusivement avec le supplément précédent par Kenneth Hite, Bookhounds of London. Robin Laws était déjà un des plus grands auteurs de jeu de rôle mais avec cette idée (et pour imitier l'esthétique de Deleuze, il est rare de trouver des Idées en Jeu de rôle), il commence à passer dans le Panthéon des Alan Moore.

J'imagine qu'on pourrait facilement changer la période. A la place du Surréalisme des années 30, on pourrait avoir les Nuits Parisiennes de Restif de la Bretonne en pleine Révolution, les flâneries modernes de Baudelaire entre la Seconde République et le Second Empire, ou bien rejouer une autre version de Mai 68 avec des Situationnistes qui ressembleraient à des complots invisibles de Grant Morrison.

7 commentaires:

  1. Effectivement ça a l'air très intéressant, mais peut-être davantage à lire qu'à jouer, non ? (c'est le défaut de bcp de suppléments de jdr récents)

    Personnellement je joue aux jdr pour me distraire, voire pour me cultiver en me distrayant, mais certainement pas pour partager mon goût pour le chapitre VII de la Société du spectacle avec d'autres personnes.

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    1. Je comprends les réserves mais là, je trouve que cela peut rester vraiment ludique - ce qui est d'ailleurs le talent de Laws. Au lieu d'inventer de faux complots dans les vraies Catacombes, la magie surréaliste peut transformer les Catacombes, la Tour Saint-Jacques ou les Buttes-Chaumont en un lieu qui rivaliserait avec n'importe quel Mégadonjon...

      Certes, je ne crois pas trouver assez d'idées pour une campagne et cela doit s'user assez vite. Il y aura au moins quelques scénarios dans le supplément, pas seulement une Grande Idée inapplicable.

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  2. Mmmh, en y réfléchissant "Poléomancie" n'est pas le bon terme, comme "polis" est plus la communauté politique que la Ville (qui doit être plutôt le mot archaïque "astu", "Astyomancie").

    Unknown Armies utilisait, je crois, le mot "Urbanomancy" mais cela mélange du grec et du latin.

    Et j'aime beaucoup un des concepts (piqué, je crois, à Warren Ellis) du jeu de superhéros Mutants & Masterminds où on pouvait jouer des "Elémentaires d'une Ville" (par exemple, l'incarnation de New York).

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    1. Dans la religion populaire chinoise, le dieu de la ville peut s'exprimer par l'intermédiaire d'un médium.

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  3. Ca rappelle la Megapolismancie de Thibaud de Castries, ouvrage maudit entre tous auquel est confronté le héros du roman de Fritz Leiber, Notre Dame des Ténèbres.
    La ville générant des "entités paramentales" extrêmement dangereuses, à cause de l'influence des matériaux modernes comme l'acier, le verre, le béton...

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  4. Flûte, Notre-Dame des Ténèbres est, je crois, le seul roman de Leiber que je n'ai pas lu! J'ai dû rater quelque chose de pas mal, là.

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  5. L'idée de l'art qui modifie littéralement le monde - au point d'en être une magie - me rappelle cette idée de campagne où les surréalistes menacent de détruire le monde avec leurs "expériences" : la Belle Epoqualypse :)

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