dimanche 8 octobre 2017

Tales of the Arabian Nights


J'ai reçu ce célèbre jeu de société d'Eric Goldberg (Tales of the Arabian Nights, 2e édition 2009) pour mon anniversaire le mois dernier et nous avons fait une première partie de test. Comme le jeu a la réputation d'être très long, nous avons réduit la durée (il fallait atteindre 7 points de Destinée + 7 points d'Histoire au lieu de 10/10, mais cela a quand même duré au moins 2h30 à deux !). On a joué sans Quête initiale, mais là, c'est seulement par oubli ou mauvaise lecture des règles et non pour accélérer le jeu.

Le capitaine Sindbad a eu plutôt de la chance. Il a exploré l'Afrique jusqu'à Tombouctou (mais sans pouvoir trouver la voie vers la Cité d'Airain). Il devint pieux après une expérience avec une Tempête magique dans le désert et tomba sur un Efrit à Alexandrie qui lui a appris la Magie tout en lui octroyant l'avantage Respecté (qui permet de retirer un jet de dé dans une rencontre).
Après avoir trouvé un trésor fabuleux dans un tunnel chez les Infidèles Roumi, Sindbad a décidé de rentrer à Bagdad une première fois (même s'il lui manquait encore un point de Destinée pour atteindre son objectif).
Et là, nouvelle chance : il trouve un trésor, le Cheval d'Ebène, qui lui permet de se déplacer où il veut sur la carte.

Pendant ce temps, mon propre personnage, le guerrier/érudit Ali Baba, qui avait pourtant la compétence "Chanceux" ne s'en sortait pas aussi bien. Après une mésaventure avec un Prince qui avait acheté une fausse carte au trésor, il avait gagné le désavantage Envieux (qui oblige le personnage à voler ceux qu'il croise dès qu'il en l'occasion). Arrivé en Inde, il vola un Prophète et se fit battre (Statut : Blessé) et jeter dans une geôle (Statut : Emprisonné - carte qui est d'ailleurs un peu "bugguée" dans la version française avec une incohérence de traduction pour les réactions de type K, et qui est connue pour trop bloquer le jeu). Il passa au moins 6 tours à tenter en vain de s'évader, de cajoler ou de soudoyer ses geôliers mais ne pouvait en fait qu'écouter les gardiens lui raconter des histoires.

Finalement, Sindbad vint généreusement le délivrer de sa prison en Inde (Compétence Dérober).

Ali Baba voulut le remercier avec de l'argent mais Sindbad était déjà parvenu au maximum (Richesse fabuleuse). Ali Baba repartit vers la côte indienne, trouva comme trésor une peau de serpent guérisseuse (ce trésor lui permit enfin de se débarrasser de son désavantage Envieux) et finit par séduire une Princesse emprisonnée qu'il épousa (mais le jeu se termina avant qu'on sache ce qu'il arriverait de leurs enfants.

Sindbad trouva un Singe sans poils (qui est un Efrit métamorphosé) qui lui permit (grâce à sa Piété) d'arriver au Tombeau de Salomon. Il n'osa pas voler l'Anneau sur le corps momifié du Roi Salomon et se contenta de lire les signes du Sceau énumérant les Vrais Noms des Djinns mais perdit la raison comme il n'avait pas la compétence Sagesse.
Grâce à l'avantage Respecté, il retira le dé du Destin devant le Sceau (on décida que cela comptait comme une rencontre) et put repartir avec des points de Destinée mais sans devenir Dément (statut qui peut se perdre dès qu'on apprend une nouvelle Compétence).

Sindbad revint aussitôt une seconde fois à Bagdad en ayant gagné suffisamment de points de Destinée et gagna donc facilement le jeu alors qu'Ali Baba (qui était certes à peu près aussi arrivé au même total de points d'Histoire et de Destinée) était encore aux Indes orientales à s'occuper de ses noces avec une Princesse.

Bilan

Cette partie test illustre bien les mérites et les défauts de ce jeu. Certains joueurs peuvent se retrouver bloqués (la carte Changement de sexe est particulièrement handicappante comme on ne peut pas gagner tant qu'on n'est pas revenu à son sexe initial). C'est un gros problème si un des joueurs à votre table s'ennuie en ayant l'impression de n'avoir même pas pu vraiment jouer. D'autres joueurs peuvent au contraire avoir des aventures épiques, mais cela peut parfois ne faire qu'augmenter la frustration des autres.

Le jeu des Mille et une nuits est essentiellement une immense table de rencontres aléatoires. Il faut être prêt à savourer l'expérience d'une fatalité arbitraire et toute-puissante. Ce qui est certes une excellente simulation de certaines des histoires de ce cycle.

J'aime bien certaines des variantes qui augmentent le thème et atténue un peu la difficulté des "statuts" bloquants (je pense sérieusement à ajouter au moins une carte pour supprimer les pires statuts). Le site officiel a une variante qui transforme plus nettement le jeu en un jeu narratif où les joueurs sont récompensés s'ils interprètent créativement les résultats des tables aléatoires. Boardgamegeek a environ 50 récits de parties qui permettent de voir les problèmes récurrents dans le déséquilibre des histoires.

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