Cela fait maintenant 8 ans que j'ai créé mon compte Twitter et je dois reconnaître que ce petit outil a joué un rôle un peu envahissant et donc pas toujours très positif. Je lisais bien plus la presse directement avant de suivre les chambres d'écho de Twitter par exemple. C'est devenu une mauvaise habitude que de prendre un réseau social comme principal "filtre" d'information et je le regrette. Twitter fonctionne par un effet d'amplification où on est tous poussés à parler des mêmes choses. Au lieu d'indiquer les tendances (trending topics) des sujets des autres, on aimerait presque un push sur des types de sujets moins abordés ou au moins en évitant les répétitions.
Alors que je croyais mon ton relativement diplomatique et peu trollesque, j'ai été "bloqué" par de nombreuses personnes, dont un ancien Ministre de l'éducation nationale et ex-spécialiste de Fichte devenu escroc médiatique (oui, le "philosophe" qui dit que les maths ne servent à rien), et une personne trans parce que je disais que j'aimais bien Father Ted, Black Books et IT Crowd (certes, l'auteur irlandais de ces comédies est devenu un TERF un peu obsessionnel il est vrai).
Je faisais environ 30 notes par mois sur ce Blog avant Twitter et plutôt 4 par mois depuis, en partie parce que ce "micro-blogging" a rendu inutiles beaucoup de liens. En gros, la politique (ou l'actualité en général) a migré sur Twitter et le blog s'est encore plus concentré qu'avant sur les rares sujets où je pense avoir un peu de compétence, Comics & jeu de rôle (ou parfois un peu de mythologie).
Add. Le philosophe et informaticien Enrico Panai fait remarquer dans cette interview sur notre saturation d'information que la forme lapidaire de Gazouillis contraint à un contenu soit ironique soit insultant.
Media theorist and cultural critic Neil Postman argues in his prophetic book Amusing Ourselves to Death (1985), that TV had habituated us to visual entertainment “measured out in spoonfuls of time". Has information twisted itself to accommodate spectacle?
Twitter is the most visible example of how Postman's prophecy was correct. At the beginning, with only 140 characters in his Tweets it was not possible to develop a speech, but only to use irony. Unfortunately, not everyone knew how to use humour, so the other side of the coin was insult and hatred.
One could think of updating the title in Amusing (and offending) Ourselves to Death.
Un des effets pervers est en effet non pas seulement le circuit de la récompense par le Like mais l'habitude à l'Indignation immédiate où souvent on ne prend plus la peine de vérifier si le tweet est un faux ou s'il peut y avoir une explication ou justification raisonnable. Et oui, je n'ai pas pris assez de précaution et j'ai déjà re-tweeté sans lire tout l'article et en me contentant du titre. Les médias sont déformés par le "hameçon à clic" (aussi appelé plus vulgairement "putaclic").
Bah, je crois donc que je vais continuer à me tenir à bonne distance de Twitter et à prendre régulièrement connaissance des nouveautés de chez Anniceris
RépondreSupprimer(bon anniversaire quand même à votre petit oiseau!).
C'est une addiction peu défendable, Twitter (et je ne pense pas que Facebook ait eu ce genre d'effet). Je crois que je n'arriverais pas facilement à m'en passer après 8 ans de mauvaise habitude. Mais dans la majorité des cas, en dehors de quelques auteurs que j'aime bien pouvoir lire sur Twitter et qui ne bloguaient pas (Andreas, par exemple), c'est quand même globalement inutile.
RépondreSupprimerAllez, un peu de positivité ! Grâce à Twitter, j'ai pu faire la connaissance (virtuelle) d'un groupe de Britanniques gloranthaphiles avec qui je suis devenu réellement ami, surtout en ces temps de confinement où nous pratiquons des rencontres en ligne hors jeu, juste pour discuter.
RépondreSupprimerComme ces personnes évitent FB, ce n'est vraiment que par l'intermédiaire de Twitter que j'ai pu faire leur connaissance.
Oui, moi aussi, j'apprécie beaucoup de gens que je n'ai connus que sur Twitter. Mais les effets pervers sont aussi assez nombreux (même si c'est un des défauts de Twitter que de se plaindre sans cesse de Twitter).
RépondreSupprimerAh, c'est plutôt honorable d'avoir été bloqué par l'ex-ministre. Sa sortie sur les maths, que j'avais loupée, me fait immédiatement penser à une phrase de Dummett -- que je n'arrive pas du tout à retrouver -- disant, dans mon souvenir : "A un philosophe qui ne s'intéresse pas à la logique, je ne vois pas quoi dire, à part de changer de métier". Certes, Dummett parlait de logique et pas de maths, bien sûr -- mais je suis prêt à croire que Ferry inclut la logique (ou du moins toutes les parties de la logique qu'il jugerait inutilement "techniques") dans son souverain mépris...
RépondreSupprimerJe me suis toujours beaucoup méfié de Twitter, mais il y a des gens que je suis surpris d'y retrouver et qui, c'est vrai, parviennent tout de même à faire passer des choses intéressantes (Robert MacFarlane, par exemple).
Bon, et puisque tu fais allusion aux sujets que tu réserves au blog... à quand le prochain post sur la mythologie?
Sur Ferry : je crois que sa phrase devait être "Ce n'est pas grave si on fait moins de maths au lycée, cela ne leur servira pas dans la vie quotidienne". C'est assez ironique de la part d'un prof de philosophie car on ne voit pas trop dans ce cas ce à quoi leur servirait l'histoire de la philosophie "dans leur vie quotidienne".
RépondreSupprimerJ'aimerais bien me souvenir pourquoi il m'a bloqué mais je ne me rappelle plus du tout. Une allusion à ses cours non-dispensés ?
Un compte twitter sur lequel j'apprends pas mal de choses en économie est celui d'Alexandre Delaigue (qui bloguait aussi sur econoclaste - à ne pas confondre avec leseconoclastes d'extrême droite). Je ne suis pas toujours d'accord politiquement mais c'est toujours très instructif.
La mythologie, oui, cela fait longtemps.