Je n'ai pas vu la plupart des films Marvel. Je suis fan de superhéros mais pas tellement de cinéma de superhéros et j'aurais du mal à justifier pourquoi mais je trouve les superhéros plus plats quand ils sont retranscrits sur écran...
Mais comme Vision est l'un de mes personnages préférés, j'ai quand même regardé cette nouvelle mini-série de Marvel pour la télévision. C'est assez incompréhensible si vous n'avez pas vu les derniers films Avengers et sans doute aussi quelques autres comme Captain Marvel (pour Monica Rambeau). Au fil des années, le Marvel Cinematic Universe a accumulé pas mal d'intrigues.
Le scénariste Tom King avait sorti en 2016 une mini-série en 12 numéros sur la Vision, une tragédie d'horreur où l'androïde était consumé par son désir d'humanité et par son échec sanglant où disparaît presque toute sa famille (heu... spoiler alert, pardon). La sorcière Agatha y apparaît, mais comme narratrice et oracle de la catastrophe, pas comme antagoniste. Une des originalités était que l'angoisse métaphysique de l'androïde était représentée par le problème mathématique P vs NP.
La série télé sur Disney+, drame d'action simulant au début une sit-com avec une inquiétante étrangeté, est centrée sur Wanda, la Sorcière écarlate et la Vision n'y est plus qu'un faire-valoir qui ne sert qu'à se faire ressusciter et à s'angoisser de n'être qu'une marionnette de Wanda. Agatha y est dans un rôle différent du comic, plus proche de celui de son fils Scratch. (En passant, une idée dans certains comics Ultimate était que HYDRA était à l'origine liée à une Hydre démoniaque et pas au nazisme et cela pourrait être assez facilement lié à ces Sorcières).
La série est plus une idée de mise en scène post-moderne et auto-référentielle sur l'aliénation féminine où Wanda récapitule l'image de la femme dans les comédies télévisées depuis les années 1950, de la Ménagère refoulant ses soucis à la Névrosée dévastée.
La plupart des idées de Steve Englehart dans sa vieille mini-série de 1986 que Tom King avait pu utiliser (comme le fait que la Vision souffre de n'être qu'un jumeau psychique de Wonder Man) ne sont bien sûr pas présentes et cette Wanda créée par HYDRA n'a plus grand-chose à voir avec la Mutante fille de Magneto. Les enfants de Wanda, Billy & Tommy, sont assez proches de la version actuelle des comics, Wiccan et Speed.
L'histoire, passée l'originalité de cette mise en abyme, est assez quelconque et doit servir ensuite à conduire au film Dr Strange 2.
Cette série est donc surestimée? J'ai eu l'occasion de consulter le comic donc la série s'inspire et j'ai trouvé ça très médiocre. Steve Engleheart n'a vraiment pas écrit de grandes intrigues. Y compris sa saga de la madonne céleste, complétement tarabiscotée.
RépondreSupprimerLa série est surprenante au début et il y a des éléments assez originaux avec cet effet "meta" où la série se moque des conventions de télévision de chaque époque. Mais quand on résume l'intrigue, c'est finalement assez basique pour 10 épisodes (surtout qu'on croit au départ que cela va être une tragédie à la Dark Phoenix).
RépondreSupprimerEnglehart a en effet des scénarios bizarres, qui ne retombent pas toujours très bien sur leurs pattes et je reconnais que j'ai des biais dans mon affection. J'aime beaucoup sa forme très reconnaissable de mythologie (alors que Steve Gerber, que j'aimais beaucoup, a moins bien vieilli pour moi et je n'y vois plus qu'une misanthropie assez lourde).
La série Vision & La sorcière rouge d'Englehart avait introduit l'idée d'une vie commune quotidienne en banlieue et un rythme assez lent où c'était des tranches de vie au fil de toute une année. La série télé a ajouté le côté plus inquiétant en plus de la vie de banlieue, un peu Twilight Zone où la Sorcière rouge se comporte au début comme l'antagoniste.
Un comic book qui n'a pas influencé cette série TV, me semble-t-il, est la série Scarlet Witch (2015) de James Robinson et Marco Rudy. C'était plutôt pas mal (et Marco Rudy y est excellent). Wanda y est plus une Zatanna ou une version féminine de Dr Strange, enquêtrice du paranormal féminin, agente de la déesse Hécate.