dimanche 4 novembre 2007

La critique chaplinienne de la technique



Modern Times de Chaplin a sans doute plus fait que tout Hegel, Bergson ou Heidegger comme critique de la mécanisation de la vie moderne. Qui ne pense pas à ce film dès qu'il imagine le travail à la chaîne ?

Mais Chaplin avait eu une sorte d'argument un peu plus élaboré pendant le célèbre dernier discours utopiste de la fin du Great Dictator (1940), qui aurait été écrit après la chute de la France.




Le discours est retranscrit .

Machinery that gives abundance has left us in want.
Our knowledge has made us cynical, our cleverness hard and unkind.
We think too much and feel too little.
More than machinery, we need humanity.
More than cleverness, we need kindness and gentleness.
Without these qualities, life will be violent and all will be lost.

The aeroplane and the radio have brought us closer together.
The very nature of these inventions cries out for the goodness in men, cries out for universal brotherhood for the unity of us all.


L'argument est donc que le machinisme n'est pas décrit comme moralement neutre ou indifférent (ce que j'aurais plutôt tendance à dire) mais au contraire (comme dans le progressisme technophile de Marx) comme une contradiction : la technique devrait avoir pour fin le rapprochement de l'humanité dans la Mondialisation et elle devient au contraire sa propre fin ou le moyen pour plus d'asservissement et d'aliénation.

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