J'ai prétendu l'autre jour que M. le Président ne supprimait la publicité sur le service public que pour renvoyer l'ascenseur à TF1 qui l'a tant aidé. En y réfléchissant, c'est plus compliqué.
- 1 On supprime la publicité sur France 2/3/4/5/RFO (tiens, pas LCP/Sénat) et on crée la "taxe" sur les revenus publicitaires du service privé.
- 2 TF1 peut augmenter ses tarifs publicitaires. Ses bénéfices explosent.
- 3 Le secteur publicitaire se plaint de ne plus avoir autant de débouchés.
- 4 Le gouvernement réagit en augmentant la quantité de publicités à laquelle TF1 a droit, ce qui compense largement la taxe sur ses revenus.
- 5 Le nouveau cahier des charges du service public exige des conditions difficiles (dont une discussion au coin du feu avec le Président chaque semaine non comptée sur le temps de parole du gouvernement).
- 6 L'audience du service public baisse et le gouvernement refuse d'augmenter la redevance, en raison de la "pression fiscale".
- 7 Le gouvernement dit que devant la baisse de l'audience qui prouve que le service public est "déconnecté", et la Nécessaire Lutte Contre les Déficits, il n'a pas le choix mais doit privatiser une partie de ces chaînes. Après tout, il y a déjà Arte et LCP pour le service public.
- 8 France 2 est offerte à Matra-Lagardère ou à Havas (Bolloré). D'autres groupes se divisent les régions de France 3 (comme Thatcher l'avait fait pour ITV), ce qui permet de saupoudrer les cadeaux à diverses entreprises (ClearChannel, etc).
Voilà, c'est donc la preuve que j'avais tort : ce n'est pas que pour plaire au groupe Bougyes. Il y a Lagardère aussi.
Le sarkozysme n'est pas une idéologie. Le sarkozysme, c'est le vol. C'est un pur et simple pillage du pays, au profit des complices et des ploutocrates. Chirac se servait au passage mais voulait surtout conserver le pouvoir comme seule fin. Le kleptocrate au pouvoir ne veut que se servir, et il se fiche que cela se voit.
EDIT : Le Canard enchaîné du 16 janvier réfute mon argument pour la privatisation de France 2 : TF1 et M6 sont contre. Effectivement, le valet au pouvoir ne peut pas servir tous ses complices à la fois.
Et moi qui pensais que c'était dans le but d'arrêter la course à la médiocrité qu'entraîne la concurrence entre France 2 et TF1 ! ;-)
RépondreSupprimerTon interprétation ne paraît malheureusement pas trop forcée.
Certes, ce n'est pour l'instant qu'un procès d'intention, mais je crois qu'on a passé le cap où on pourrait se fier à un "principe de charité" ou lui accorder le bénéfice du doute (surtout qu'Albanel militait au contraire pour plus de publicité sur le service public, c'est quand même 70% des revenus du service public, comme en Espagne).
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