mardi 29 juillet 2008

Get in touch with the silence within



Je viens d'aller donner mes plaquettes à l'Hopital Saint-Louis (sans doute le seul endroit au monde, à part ma librairie de comic books, où les gens ont l'air vraiment contents de me voir). Les pays de culture catholique doivent inconsciemment ressentir une joie de substitut sacrificiel.

J'avais apporté mon propre DVD parce que j'ai un peu épuisé ceux qu'ils fournissent pendant les 85 minutes du don (mon choix n'était pas excellent comme je voyais le pauvre petit fonctionnaire à la vie ratée mourir lentement en découvrant qu'il n'y aurait aucune rédemption - sauf le petit parc public qu'il va laisser mais c'est dans la deuxième heure alors que le don était déjà fini).

A un moment, un homme a appelé et a insulté l'infirmière parce qu'il était séropositif et ne pouvait pas donner son sang. Sans doute un cas typique de deuxième stade de Kübler-Ross, où on déplace son propre déni en révolte vide contre le reste de l'univers.

Une autre "patiente" avait laissé dans le "livre d'Or" (devenu cahier de doléances) d'autres insultes parce qu'elle avait attendu une heure pour faire son don.

Le médecin chef du service parlait avec un fort accent indochinois et je feignais de sourire en ne comprenant pas la moitié de ses propos. Il a commencé à me parlet des querelles épistémologiques sur les "pancréatites", je crois (en gros, pendant ses examens, il devait feindre qu'il y avait un consensus sur le sujet alors que la Faculté de Lyon enseignait une chose différente de celle de Lille).

Dernière journée avec Miss Myosotis avant qu'elle ne parte. Je pense que quelles que soient l'amitié ou l'affection qu'elle peut avoir pour moi, le moindre soupçon d'autres passions chez elle à mon égard semble bien tari et je crois être quelque part entre le 3e et 5e stade de ce petit deuil.

6 commentaires:

  1. > Une autre patiente avait laissé dans le livre des insultes parce qu'elle avait attendu une heure pour faire son don.

    "patiente", le mot m'a d'abord semblé inopportun mais si, après 1h on doit pouvoir parler de patience...

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  2. Une intempérante bénévole alors ?

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  3. Moi, je n'ai pas le droit de donner mon sang parce que je vivais en Angleterre pendant les années de vaches folles (à moins que les choses ne se soient assouplies. Il y a longtemps que je ne me suis pas renseigné).

    Ce qui m'a toujours laissé songeur : comment font les hôpitaux anglais pour faire de la collecte de sang s'ils refusent les dons des gens qui vivaient en Angleterre pendant les années de vaches folles ?

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  4. Tous les Anglais vont déjà mourir de ESB de toute façon, donc ils ne sont pas à ça près.

    Oui, les conditions sont strictes. On ne peut même pas donner si on a fait un détartrage dans les derniers jours par exemple.

    http://www.dondusang.net/rewrite/article/44/puis-je-donner/indications-/-contre-indications/indications-/-contre-indications.htm?idRubrique=36

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  5. Moi c'est un peu comme Hugues, je ne peux pas donner mon sang aux Etats-Unis parce que j'ai vécu en Europe pendant les années de la vache folle. Cela laisse un peu songeur quand même...

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  6. Un effet prévisible des affaires du sang contaminé doit être un excès dans le Principe de Précaution à présent. Mais j'imagine qu'ils ont les moyens de tester les dons, non ? Ou cela coûterait-il trop cher de le faire à chaque fois ?

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