lundi 2 février 2009

Final Crisis #7/7



La mini-série Final Crisis de Grant Morrison est terminée et la réception est dans l'ensemble assez mitigée, se résumant à "On ne comprend rien". Ce qui entraîne des défenses contre le philistinisme des lecteurs, puis des attaques outragées contre le snobisme des critiques, comme d'habitude.

Malgré toute mon hostilité à l'anti-intellectualisme, je dois dire que je me range aussi dans cette catégorie de ceux qui ne comprennent pas. J'ai beau voir (je crois) les métaphores, les symboles et allégories "méta-référentielles" (une histoire sur la notion d'histoire et de narration), je ne crois pas que cela suffise à justifier une lecture qui m'ennuie sans du tout créer l'impression de sublime et de divertissement, ou de libre contemplation qu'elle prétend atteindre.

Oui, c'est un hommage à l'univers DC. Mais Marv Wolfman - pourtant infiniment moins doué que Morrison - avait réussi à le faire bien mieux dans la Crisis on Infinite Earths (1986) et de manière à la fois plus accessible et finalement plus habile en enfouissant mieux les métaphores. A force de répéter "Je suis une métaphore", on n'est plus dans la littérature mais dans les pires gadgets de la post-modernité.

Donc le cross-over sur tout l'univers DC se finit avec Superman faisant un technobabble sur la Musique des Sphères (les vibrations entre les mondes) et chantant pour recréer un univers sans le contrôle de Darkseid, victoire de la Musique comme imagination et innocence du Devenir contre le nihilisme de la Volonté de puissance représenté par l'Equation de l'anti-vie. Et Superman en tant que Personnage représentant le Protagoniste de toute narration obtient de l'univers le McGuffin ultime : le Happy Ending. Oui, c'est dit de manière aussi explicite et lourde dans le récit.

Mais je ne suis pas le public visé, je l'ai déjà dit. Je reste allergique au charabia prétendument épique du Kirbyverse que je considère comme un cancer corrompant l'Univers DC. Or toute cette série est une Ode chantant les éloges du Kirbyverse comme l'essence dionysiaque profonde de la poésie délirante de l'univers DC. Je reste en désaccord. L'univers DC est bien sûr riche et divers mais en son fond à mes yeux c'est avant tout des auteurs de SF soft enfantine comme Gardner Fox, John Broome, Mort Weisinger (oh, et bien sûr Jerry Siegel), pas le bouillonnant Jack Kirby, qui n'a apporté qu'aux années 70 Darkseid et tout ce panthéon d'opérette qui aurait plus sa place dans l'univers mélodramatique Marvel.

Grant Morrison répond :

Of course I’m aware of a perpetual and chronic discontent from a particular jaded minority on the internet but I try to overlook their constant expressions of dissatisfaction on the grounds that it’s depressing and often personally abusive.


Cela me paraît une critique raisonnable contre nous les fans (mais cela a semblé profondément agacer Tim O'Neil).

Il donne enfin un guide indispensable sur la chronologie et l'ordre de lecture (ce qui n'apparaît pas dans le comic qui a l'air complètement incohérent dans ses allusions) :

FINAL CRISIS # 1- 3
SUPERMAN BEYOND # 1- 2
SUBMIT
FINAL CRISIS # 4 – 5
BATMAN #682 – 683
LEGION OF THREE WORLDS #1- (pas encore achevé)
FINAL CRISIS # 6 – 7


Oui, la fin à paraître de la série inachevée expliquera ensuite ce qui avait eu lieu au début de Final Crisis #6. Et il s'étonne qu'on ne suive pas ?

Et de manière plus substantielle, il explique son but :

Finally I wanted to wrap all that up inside the final story of the Monitors and explain their strange relationship with the DC Multiverse, in a kind of mythic ‘origin’ story inspired by the basic conflict that defines my job – the war between the white page/the Void and the ink/the Multiverse of possibilities!


Donc la destruction des Mondes représente le tarissement de l'inspiration et le Multivers représente la superposition contradictoire dans l'imaginaire.


I found myself wondering what it would be like if comics’ storytelling stopped aping film or TV and tried a few tricks from opera, for instance. How about dense, allusive, hermetic comics that read more like poetry than prose? How about comics loaded with multiple, prismatic meanings and possibilities? Comics composed like music? In a marketplace dominated by ‘left brain’ books, I thought it might be refreshing to offer an unashamedly ‘right brain’ alternative.


Je dois décidément être mal latéralisé.

Douglas Wolk a annoté le septième épisode et toute la série (voir aussi les annotations d'Uzumeri). Au lieu d'éclairer la bd, les notes ne me paraissent que prouver le caractère incompréhensible. Je ne suis pas complètement persuadé par la théorie du Parricide d'Alan Moore en Darkseid mais c'est une clef ingénieuse, qui marche assez bien avec tous ces échos de Watchmen (si ce n'est le léger détail que Watchmen est une oeuvre réussie).

Wolk explique et défend la série. Mais je suis plutôt d'accord (à part le commentaire sur le quick buck) avec la réponse lapidaire d'Abhay Khosla :

"This was just a bunch of nonsensical gobbledygook thrown out there for a quick buck by an insane Scottish drug addict."

The final issue of a series being incomprehensible nonsense unless you happened to read one of the half-dozen tie-ins is sloppy, unacceptable horseshit. I guess to my mind, that's exactly 100% no-question the kind of thing comic publishers should NOT be rewarded for doing. Let alone be praised for selling something self-contained??? I don't understand that.

And I'm fine if the response to that is "Oh, you can understand the last issue even though you don't know who Mandrakk is. You don't have to know anything about anything. You don't have to know which way to turn the pages even. You just have to feel things with your heart. Look into your heart! LOOK INTO YOUR HEART" I don't think I deserve to be loved, and I have intimacy issues, and Superman defeating evil through the magic of song can find no purchase in the barren place where my feelings should reside. I'm sorry.


Jeff Lester a une explication fascinante sur le caractère elliptique de ce comic. Selon lui, toute cette métaphore sur le dieu Vampire qui vit dans l'Hemorragie entre les Mondes serait un miroir du travail de notre propre imaginaire parasitant l'espace elliptique entre les Cases :

Scott McCloud talked in Understanding Comics about the "blood in the gutters," the moments between panels where the real action takes place and reader closure occurs. (And isn't it possible, by the way, this term at least partially informs Morrison's metaphors of blood and vampirism throughout this book?)

Perhaps Morrison feels he can shorthand so much story information and character motivation because the reader will ultimately make all those connections on their own anyway, just as they do the action between panels.


Je dois avouer que c'est une interprétation brillante et sans doute fondée. Je trouve que Morrison échoue à faire des bd intéressantes mais pas qu'il ne puisse réfléchir à des mises en abyme complexes sur le genre des superhéros et sur le medium graphique.

Mais le commentaire, aussi intéressant soit-il, ne peut pas suffire à justifier rétroactivement le comic insatisfaisant. Un bon comic doit pouvoir se lire d'abord au premier degré avec un certain plaisir alors qu'on n'a ici qu'un chaos de nonsense qui ne peut trouver sa structure que dans le commentaire d'après coup. Surtout qu'on a vraiment l'impression que Morrison invente au fur et à mesure et qu'il n'y a pas autant d'unité thématique qu'il le prétend ensuite (Mandrakk n'apparaît que soudain dans Superman Beyond 3D avant de remplacer Darkseid dans la fonction de l'Antagoniste, sans qu'on comprenne pourquoi).

Quant au retour de Batman dès le #7, cela a le mérite de la franchise puisque nul ne doutait qu'il reviendrait mais présenté ainsi sans explication cela n'engendre que frustration.




Add.
Voir aussi ce dialogue podcast chez Funnybook Babylon. Certains intervenants disent qu'ils n'ont jamais lu de bd de superhéros aussi ambitieuse et comprends mal. Promethea me paraissait bien plus intéressant dans ses expériences (malgré les défauts de son didactisme sur la magie).

Add. Un bon article sur FC qui rappelle le paradoxe selon lequel CoIE (Crisis on infinite Earths, 1986) était un comic plus naïf et mélodramatique et pourtant finalement bien plus poignant et émouvant que FC simplement parce que c'était le premier mega-crossover (infiniment supérieur au médiocre Secret Wars de Marvel) et que tous les autres n'en furent ensuite que la parodie et l'affadissement. Je n'ai même pas de vrai agacement en lisant FC, je ne ressens en fait rien ou presque, sinon un peu de désillusion. Tout cela pour ça ?

Si FC me laisse un goût un peu amer c'est en fait qu'il finit par détruire tout ce que CoIE aurait pu avoir encore de sublime. Ils ont ressuscité Barry Allen mort il y a 25 ans (comme Marvel vient de ressusciter le dernier Inressuscitable avec Bucky) et désormais plus personne ne pourra jamais croire que les comics ne sont pas qu'un éternel retour sisyphien de Groundhog Day, où aucune perte et aucune négation définitive n'arrive à tenir. CoIE avait une vraie atmosphère de Ragnarok crépusculaire où on pouvait croire que le Multivers DC était en train de changer de manière définitive. Il se passait quelque chose dans une structure immuable. FC achève la destructuration de ce qu'avait tenté CoIE : c'est un non-événement, quelque chose pour rappeler que non, tout peut arriver mais que rien ne se passe.

L'auteur le résume par une expression intéressante : tout ce qu'a fait Morrison n'est finalement qu'une histoire de cabot hirsute, récit inutilement long dont la chute est qu'il n'y en a pas, qu'il ne peut pas y en avoir.

13 commentaires:

  1. Attention,une grave épidémie s'est répondue sur le net,c'est l'intellectualisme.Les syndromes en sont
    l'émission de propos abscons et incompréhensibles
    une tendance à vouloir tout rationaliser
    une attitude élitiste,snobinarde,méprisante
    L'auteur de ce blog en fait ,partie

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  2. L'intellectualisme se répond par certains médias,arte,télérama,cahiers du cinéma et par les philosophes,sociologues,psychiatres,cinéastes
    Ce qui engendre des personnes antipathiques,hydrocéphales,élitistes

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  3. Ce que j'aime chez les Trolls, c'est la capacité à répéter tout le temps le même message sans se lasser. Enfin, si ça vous fait plaisir.

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  4. je ne suis pas un troll!

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  5. C'est interessant de voir que tout ça a quelque réverbération pour les Français!

    Venez voir le podcast demain, on discute Final Crisis et il y a de la dissention...

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  6. > Anonyme
    J'écris une note disant que les ambitions intellectuelles de Grant Morrison (voir l'interview) ne me semblent pas sauver son comic book ennuyeux et vous écrivez que je suis un "snobinard hydrocéphale intellectualiste".

    Alors que je critiquais Morrison comme trop prétentieux, cela me paraît vraiment à côté de la plaque. A la rigueur, vous auriez dû dire que j'étais trop vulgaire ou trop simplet pour comprendre Morrison...

    De plus, vous écrivez toujours les mêmes commentaires agressifs à mes lectures de bandes dessinées depuis des mois.

    Ne serait-il pas plus constructif de m'expliquer vos propres critiques, arguments ou préférences, au lieu de répéter à chaque note que je suis un snobinard trop "intellectuel" parce que j'aime bien Green Lantern ?

    Ou bien lisez donc des blogs moins prétentieux au lieu de perdre votre temps à subir ma vanité d'hydrocéphale snobinard.

    > Joseph
    J'ai écouté le podcast ! Très intéressant mais je dois dire que je ne comprends toujours pas la "musique baroque" de Morrison en effet.

    Mais je commence à me demander si je manque quelque chose car même Seaguy, Doom Patrol ou les Invisibles me laissaient froid.

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  7. A une époque j'aimais bien l'Univers DC mais je trouve que depuis quelque temps tout part en sucette. On y comprend plus rien, la cohérence ils connaissent chez DC ? Et je détruis le multivers et je le reconstruit et bing et bang! Il faudrait une ultime Crise pour tout remettre à plat et repartir sur des bases moins mouvantes.

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  8. Je suis assez d'accord, sauf que la N+1eme Crise sera ensuite contradictoire et annulée quatre ans après par une N+2eme Crise.

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  9. Venant tout juste de relire, à tête enfin reposée, cette "final crisis" d'étrange mémoire, et tout en partageant votre diagnostic général sur la série, je n'ai pu m'empêcher de remarquer à quel point ce dont elle souffre est une fascinante *fracture* entre sa première partie (issues 1-3) et la suite.
    Ces trois premiers numéros m'ont marqué par une orchestration proprement magistrale de la narration, à la fois éclatée mais tout à fait accessible, et jouant sur des raccords tout à fait intéressants. Malheureusement, ce n'est plus le cas à partir du numéro 4, et, en même temps que l'art se révèle tout à fait problématique par la rotation des dessinateurs venus suppléer au trop lent JG Jones, le récit perd à la fois en puissance et en cohérence, devenant à la fois trop répétitif et trop elliptique, ce qui est tout de même un comble.
    Bon, de toute évidence, ce qui cloche par ailleurs dans la série prise dans son ensemble a trait, me semble t il, à la limitation de ses numéros ; il me semble que le gloubiboulga désagréable du numéro 7, et l'adjonction de plus en plus ridicule de séries tie-ins à consulter, résultent avant tout d'un cruel manque de place ; cette série ne pouvait pas être publiée de manière cohérente et lisible en seulement 7 numéros, et peut être, sur 8, 10, voire 12, Morrison aurait il pu se rendre intelligible à ceux de ses lecteurs qui ne sont pas drogués à la narratologie. Mais peut être est-ce un trop plein d'optimisme de ma part ?

    Bravo pour ce blog, à la fois savant et plein de cette pop culture chère à mon coeur...

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  10. Oui, je suis d'accord sur ce problème d'évolution de la série.

    En fait, c'est assez incompréhensible à quel point ce fut boursouflé et raté.

    Peut-être est-ce en partie un problème de communication entre Grant Morrison et les autres (il a maintes fois dit qu'il lançait des idées qu'il croyaient acceptées et qui étaient ensuite court-circuitées par l'editor Dan DiDio).

    Mais j'ai des biais dès le départ comme j'ai toujours eu du mal à trouver que le Fourth World avait vraiment sa place dans le DC Universe. Je continue à trouver que même 30 ans après et malgré de nombreuses tentatives pour en faire le vrai centre c'est un corps étranger qui déséquilibre un peu le reste.

    La série actuelle Blackest Night me paraît plus proche de ce vrai centre (qui serait la science-fiction de Green Lantern), mais le résultat est quand même un peu indigeste avec tous ces zombies assez sinistres.

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  11. N'oublions pas qu'une partie des problèmes sont liées aux conditions de fabrication de ce machin. Comme disait sartre, tout écrivain est prisonnier de sa situation... Et ce pauvre Morrison s'est vu clairement forcé de faire des tie-ins en pagaille, comme pour DC One Million qui a tout de même une petite palme d'inintelligibilité de la série principale : le vieux Didio lui a soufflé dans l'oreille que s'il voulait raconter son histoire chérie, Morrison aurait intérêt à supporter 45 histoires parallèles dont il n'avait absolument rien à faire, comme Checkmate (FC : resist), Superboy-prime (FC : Lo3W), The Spectre (FC Revelations)... Ne parlons même pas de countdown, qui s'est carrément fait dans son dos...
    En fait, je préfère largement son run sur Batman, maintenant que j'y pense.

    Par ailleurs, sur le côté pièce rapportée des Fourth World Gods, on pourra remarquer qu'au moins la série aura été salutaire en ce qu'elle les aura plus ou moins fait disparaître en les reléguant en une Terre parallèle ?
    Cette "étrangeté" des Dieux est d'ailleurs traitée dans le corps de la série : l'un d'entre eux se plaint explicitement de ces corps horribles où ils sont enfermés, de ce monde putride à conquérir. Connaissant le goût de GM pour le Meta, il y a probablement un côté commentaire sur l'hétérogénéité des personnages de Kirby au DCU plus général, non ?

    Et blackest night est effectivement tout ce qu'il y a de plus traditionnel, comme on pouvait l'attendre de Geoff Johns ; je la trouve cependant très bien scénarisée pour le moment, le dessin est plein de subtilités, les tie-ins sont cohérents, à défaut de nécessaires (grands dieux, que le BN : Wonderwoman était inutile...). Je tends pour ma part à approuver cette série, mais c'est parce que je suis plus intéressé par l'histoire des green lantern que par une enième version des zombies, aussi sérieuse soit elle faite.
    Cheers !

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  12. Désolé d'en rajouter dans les commentaires, mais je voulais juste rajouter mon accord sur l'incroyable faiblesse des attentes des lecteurs de comics, qui se satisfont sans broncher d'histoires somme toutes basiques, et entrent en transe dès qu'un auteur à peu près correct fait son apparition. Sandman est une histoire prenante et profonde, mais pleine de défauts (qui font partie de son charme, assurément), et loin d'être aussi "cultivée et raffinée" que les commentateurs ne s'y sont plu à y croire (ou alors suis je trop blasé, et une réécriture du mythe d'Orphée ne me transporte-t-elle pas de joie ?) Idem pour Preacher ou Y the last Man, excellentes séries, mais qui sont surtout des exemples de bon storytelling, certes pas de génie... De même, All Star Superman n'est pas "magnifique", mais simplement une histoire *incroyablement cool* de superman, ce qui est déjà pas mal...
    Le culte livré à Geoff Johns, qui fait un excellent travail mais qui reste un peu dans les bornes de la tradition, en est un autre témoignage.

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  13. Sur Sandman, il y a des éléments qui vieillissent mal (tout un côté très années 80 sur le Gender et le statut des transsexuels, par exemple) mais ce qui fascine est que ce n'est pas une série limitée bien préparée (comme Watchmen en 12 numéros) mais une série "ouverte" qui a su retomber admirablement sur ses pattes pour donner une impression d'unité classique en 75 numéros.

    Il y a une vraie unité d'après coup, celle du "Conte sur la personnification du Conteur". L'inversion de toute la structure tragique des mythes avec un père qui choisit de faire son devoir en tuant son fils à sa demande me paraît intéressante.

    Et il y a une satisfaction esthétique à avoir ainsi relié tous les fils et coïncidences du récit, du plan du parricide posé par Désir jusqu'à l'irruption des Furies (que Gaiman avait hérité de Roy Thomas).

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