jeudi 19 mars 2009
Marche ou Clèves
J'ai un peu suivi la manifestation d'aujourd'hui et j'ai appris que LO et le NPA étaient dépassés par leur gauche par les "Spartakistes" de la Ligue trotskiste de France qui les accusaient d'être des "complices du capitalisme". Il y a parfois un phénomène d'amalgame des protestations et critiques (comme dit MGK sur les mouvements anti-G20 "cause-collation, or as people commonly recognize it, “when Free Mumia signs show up at a gay rights rally"). Ici, c'était des drapeaux palestiniens ou en faveur de Colonna (même si dans ce dernier cas, il y a bien un léger rapport avec l'ancien ministre de l'Intérieur).
Mais le badge du MOTIF "Je lis La Princesse de Clèves" était brillant, tout comme un panneau "Contre la Culture de l'Ignorance" qui rappelle bien la complexité du sens normatif et du sens descriptif du mot "culture".
Excellente idée en effet que ce badge. Cette forme d'action continue d'avoir du succès en tout cas : nous avons organisé notre première lecture publique hier place Stan' en prélude à la manifestation.
RépondreSupprimerLe Canard disait que l'oeuvre est maintenant la plus étudiée en classe de Première dans le pays (je ne savais même pas qu'il y avait des statistiques à ce sujet).
RépondreSupprimerLe Président aura rarement autant fait pour la Littérature...
Même Isabelle Adjani vient de dire dans le Nouvel Obs qu'elle ne sait pas comment elle aurait aimé sans cette oeuvre...
Il y a eu un échange intéressant sur le sujet lors du dernier numéro de l'Esprit Public, sur France Culture — je viens de l'écouter avec une semaine de retard.
RépondreSupprimerMax Gallo, qui s'est fait le thuriféraire du nabot depuis son élection à l'Académie, a attaqué ces lectures publiques en les qualifiant d'excessives. Philippe Meyer lui a répondu que le problème est que Sarko donnait l'impression d'attaquer le livre comme sujet de concours administratif non pas parce qu'il l'avait lu, mais parce qu'il ne l'avait pas lu, et qu'à partir de là ceux qui sont attachés à la littérature comme élément du patrimoine commun trouvait cela blessant voire même dangereux.
Je cherche sur le net comment acheter le badge, mais j'ai l'impression que la seule solution serait d'en faire imprimer/fabriquer de nouveaux.
Moi, j'en veux un qui dise
RépondreSupprimer"J'aimais déjà La Princesse de Clèves avant que Sarkozy ne déclare sa détestation".
Non, vraiment, parce que je ne voudrais pas qu'on croie que c'est par pur esprit de contradiction quand même. :)
"Max Gallo, qui s'est fait le thuriféraire du nabot depuis son élection à l'Académie, a attaqué ces lectures publiques en les qualifiant d'excessives."
RépondreSupprimerIl préfèrerait peut-être qu'on lise ses 'oeuvres'?
Ce type est devenu pour moi l'incarnation de la malpropreté intellectuelle. Même BHL par contraste semble un modèle de déontologie.
Ce qui me fait rire chez Max Gallo est qu'on se souvient surtout de son article vers 1983 quand le porte-parole du gouvernement Mauroy avait attaqué "le silence des intellectuels" qui ne soutenaient pas assez le Président Mitterrand (il y a un article méprisant assez drôle de Michel Foucault à ce sujet).
RépondreSupprimerEnsuite, l'ancien militant communiste a trouvé la Foi et il exalte le Baptême de Clovis et le Bonapartisme, pour finir en larbin pseudo-néo-maurassien. Finalement, certains intellectuels devraient peut-être réapprendre le silence.