mardi 28 juillet 2009

QFT



J. Henley sur un cliché :
As an aside, we all know by now that one dead Frenchman or other (Talleyrand? the duc D’Enghien?) famously criticized an offense by declaring, “It was worse than a crime. It was a mistake.

Iraq-War critics sometimes quote it. It sounds world-weary and cynical and lets the critic avoid sounding like some hippie maundering about law and morality. I hate that. In the real world, crimes are worse than mistakes, and unjustified wars are crimes.


Add. Jim Henley revient sur le fond cynique du mot d'esprit.

8 commentaires:

  1. C'est mon ignorance qui parle (et pour ne rien améliorer, je suis trop paresseuse pour soulever le Robert&Co par 30°) : comment est-ce qu'on traduit en anglais la différence entre erreur et faute ?

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  2. "One dead Frenchman or other" plus l'attribution erronée, on dirait du classique French bashing (ils sont tous morts, ils sont cyniques - et au fond, sur la guerre d'Irak, ils n'ont eu raison que par erreur ne voyant qu'une faute de goût là où il y avait un crime).

    Mais en même temps, un Américain qui connaît l'existence du duc d’Enghien au point de lui attribuer la citation se rapportanit à son exécution... ça doit être du second degré.

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  3. Trop bien ciselé pour être une simple erreur... Il manque Chateaubriand à son tiercé ;-) (Pour faire le lien entre le Duc et Fouché,à qui on l'attribue généralement; - Wikipedia pense que c'est Antoine Boulay)

    @Cardamome: Difficile sans le contexte. Mistake vs misdeed?

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  4. Pour rendre la faute, une autre traduction dit "It was worse than a crime; it was a blunder." (qui implique une erreur, mais faite par incompétence ou maladresse, ce qui est en effet l'idée principale d'une erreur stratégique, mais "faute" implique en français aussi ironiquement une part de responsabilité et de culpabilité).

    L'article anglais Duc d'Enghien attribue la citation soit à Talleyrand, soit à Fouché (décidément le Vice et le Crime sont difficiles à départager), soit à Antoine Boulay, président du Conseil d'Etat, et l'entrée française ne donne que ce dernier nom. C'est l'attrait de la gloire : on accorde à Talleyrand toutes les phrases prononcées par les personnes plus obscures que lui. La renommée est un trou noir de simplification.

    Mais je lis le post de Jim Henley plus candidement, non comme une remarque gallophobe, mais seulement comme de la lassitude à l'égard de ceux qui disent que l'Administration Bush était plus incompétente que coupable moralement, ce qui fait oublier sa part de responsabilité.

    Et quand je disais QFT (avant même de voir que par hasard, Henley venait d'utiliser le même titre), je voulais juste dire que la phrase spirituelle qu'on lit comme un paradoxe a été trop souvent utilisée en oubliant que même en politique un crime peut aussi être plus grave qu'une simple "faute" au sens tactique.

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  5. Ah, on s'est croisé avec vainsdieux. :)

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  6. En l'occurrence, c'était peut-être un crime mais ce n'était certes pas une faute. Citation pour citation, il y a celle du tribun Curée : "Bonaparte s'est fait de la Convention". Ce crime a permis à Bonaparte de devenir empereur. Ce crime a payé. Peut-on en dire autant de l'invasion de l'Irak ?

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  7. Les effets de l'Irak seront sans doute globalement négatifs en effet, aussi bien pour la région que pour les USA. Il paraît peu probable qu'on obtienne une démocratisation et une stabilisation durable, ce qui était censé être le but de ce "chaos destructeur" des Néo-Cons.

    Je ne connais rien à cette période mais je comprends pas bien l'utilité de cette exécution "pseudo-judiciaire" du prince émigré.

    Cela a pu être une "réussite" à l'intérieur, en montrant aux derniers Jacobins (déjà visés dans le complot des poignards en 1800) que Bonaparte était impitoyable contre les opposants royalistes mais d'un autre côté cela ne faisait que renforcer l'image d'arbitraire despotique (la veille de la proclamation du nouveau Code Civil en mars).

    Bonaparte instaure l'Empire le 18 mai mais l'exécution de Cadoudal (juin) aurait pu suffire sans vouloir faire un exemple supplémentaire.

    L'incident diplomatique de l'enlèvement a dû avoir aussi un coût en politique étrangère, même si la paix d'Amiens de mars 1802 était déjà compromise avant même le retour de Pitt le Jeune en mai 1804, Addington préparant déjà ce qui allait être la Troisième Coalition.

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  8. Bainville est, comme toujours, lumineux sur la question. Ici, lire le chapitre XIII.

    D'un point de vu "réaliste" ou "machiavélien", un assassinat politique réussi est plus acceptable que le déclenchement d'une guerre qui n'a sans doute apporté aucun bénéfice aux Etats-Unis - les désagrégements apportés au reste du monde n'entrant pas en ligne de compte.

    (Je relis un peu : c'est vraiment un assassinat abominable... Arrêt avec le texte de la loi en blanc... Pas de prêtre...)

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