Sur une Terre alternative, il y a un philosophe lacano-léniniste, Jovlals Kežiž, qui dit des choses sensées.
Dans notre monde, il y a ça :
It’s crucial to see violence which is done repeatedly to keep the things the way they are.
In that sense, Gandhi was more violent than Hitler.
A lot of people will find it ridiculous to even imagine that Gandhi was more violent than Hitler. Are you serious when you say that?
Yes. Though Gandhi didn’t support killing, his actions helped the British imperialists to stay in India longer. This is something Hitler never wanted. Gandhi didn’t do anything to stop the way the British empire functioned here.
For me, that is a problem.
Pour nous aussi, tu as un problème. Oui, on n'a jamais reproché à Hitler d'avoir favorisé l'impérialisme britannique...
Autant il serait légitime de débattre de manières critiques de nombreuses positions de l'hindouisme en partie "post-caste" de Gandhi (ou la question de savoir s'il avait été trop ou pas assez conciliant avec la Ligue musulmane de Jinnah), autant évader la légitimation de la violence léniniste en disant que la "non-violence" est en fait plus violente qu'une extermination de masse est une provocation infantile.
Il sait bien qu'il s'amuse à prendre deux icones inversées de "l'Idéologie" (la représentation collective dominante) et il croit malin de jouer la grande "dialectique" du n'importe quoi. Martin Luther King est Hitler ! Le Docteur Mengele est le Docteur Schweitzer ! Gengis Khan était plus pacifique qu'un Jaïniste ! Monsanto aime plus la Nature de manière désintéressée qu'un écologiste ! En haut est En Bas !
Et par la suite, il pourrait avoir raison quand il dit qu'il préfère l'anti-castisme radical d'Ambedkar à Gandhi, mais cela contredit aussitôt sa condamnation du bouddhisme comme une idéologie réactionnaire puisque c'était justement une forme de bouddhisme qui constituait la base de l'ambedkarisme.
Add. Via Cédric dans les commentaires, il semblerait que les propos de Zizek aient été profondément déformés par le journal.
Juste une provocation ?
RépondreSupprimerJ'ai entendu il y a peu Eric Hazan soutenir très sérieusement que la non-violence était la complice objective du statu-quo, donc de l'oppression et qu'elle n'était par conséquent ni plus ni moins qu'un crime.
Dans le cas d'un pacifisme total, cela peut se défendre, oui.
RépondreSupprimerPour Gandhi, cela semble vraiment contestable (malgré la forme religieuse radicale).
Il défendait l'ahimsa tout en disant que dans le choix entre déshonneur et violence, il valait mieux encore la violence que la lâcheté.
L'ahimsa a pu finalement avoir un effet (en vingt ans) face aux Britanniques observés par le monde entier, mais je ne pense pas que pour Gandhi elle aurait pu marcher contre les Nazis (et on peut se demander si elle pourrait avoir la moindre efficacité contre le régime communiste en Chine même à long terme au Tibet).
A l'inverse, on se demande souvent si les Palestiniens n'auraient pas pu emporter l'adhésion internationale beaucoup plus largement contre Israel dans les années 70 avec un Gandhi palestinien comme leader charismatique à la place d'Arafat. Le mouvement palestinien non-violent existait mais il n'a jamais réussi à saisir l'opinion.
Et encore :
RépondreSupprimerWAR IS PEACE
FREEDOM IS SLAVERY
IGNORANCE IS STRENGTH
Quand l'idéologie sous-jacente au pacifisme est criminelle, alors oui le pacifisme est complice du crime cf "plutôt rouge que mort" dans les 70's
RépondreSupprimer@ all : surtout que "Plutôt rouge que mort" ne tient la route ni en termes d'éthique de conviction, ni en termes d'éthique de responsabilité puisque l'avenir a démontré que l'on pouvait être ni rouge, ni mort.
RépondreSupprimerBetter red than dead : le tiers exclu a effectivement laminé l'argument.
RépondreSupprimerLa lacano-léninisme est aussi en débat sur CT. Pareil que Ph., comparer Gandhi à une entreprise massive d'extermination systématique me rend perplexe.
Mais non, tu n'as rien compris : c'est ta logique de l'entendement petite-bourgeoise qui t'empêche de saisir la grandeur de la Dialectique. Il est évident que W est un agent bien plus révolutionnaire qu'Obama puisqu'il a contribué à accentuer l'oppression donc à favoriser la polarisation des masses. De la même manière, Zizek est un ultraconservateur puisqu'il fournit un épouvantail commode aux bien-pensants. D'ailleurs ce poste est à lire au premier degré comme contribution constructive au débat.
RépondreSupprimerGandhi est juste car à la fois révolté et non-violent. Il échappe à la dialectique de la violence, et fait appel au sentiment d'humanité chez l'autre. Effectivement, ça aurait foiré avec les nazis.
RépondreSupprimerNéanmoins, Phersv, dans "Tels étaient nos plaisirs" Orwell raconte que Gandhi conseillait aux juifs allemands de se suicider, avant et pendant la guerre, puisque que quitte à mourir, autant donner un sens à sa fin. Il maintiendra sa position. Mais après, il n'a jamais forcé quiconque à le faire.
"Sur une Terre alternative, il y a un philosophe lacano-léniniste, Jovlals Kežiž, qui dit des choses sensées."
RépondreSupprimerSur cette Terre alternative est-ce qu'il y a un Lénine et un Lacan alternatifs tels qu'un lacano-léninisme puisse être sensé ou bien est ce une Terre alternative qui ignore le principe de non -contradiction ?
Il semble en fait que Žižek ait été
RépondreSupprimermal cité.
Voilà un papier que je viens de trouver qui offre, à mon sens, la meilleure critique de Zizek qui se puisse trouver, à propos de son système philosophico-politique dans son ensemble :
RépondreSupprimerhttp://www.scribd.com/doc/25499202/A-ticklish-subject-Zizek-and-the-future-of-left-radicalism