dimanche 2 janvier 2011

Le chaos de Big Numbers



Big Numbers aurait dû être le chef d'oeuvre d'Alan Moore, juste après son Watchmen. Il ne s'agissait plus d'une bd de superhéros ou d'un commentaire post-moderne sur le genre superhéroïque mais du premier roman graphique littéraire qui aurait dû faire passer Moore du côté plus proche d'un Thomas Pyncheon (avec le même risque d'inaccessibilité comme Moore prétendait y inclure aussi une méditation sur les mathématiques contemporaines). Mais la série accumula les problèmes (économiques, éditoriaux mais aussi artistiques) et le dessinateur Bill Sinkiewicz (qui avait illustré Brought to Light avec Moore sur l'action de la CIA depuis l'après-guerre) finit par abandonner avant d'avoir publié le numéro 3 (sur 12 prévu). Un numéro 4 fut confié à un autre artiste qui détruisit, dit-on, sa version. Big Numbers restera pour toujours une ébauche inachevée.

Aujourd'hui, 20 ans après cet abandon, ce blog de collectionneur Mooreomaniaque publie un long article de Bill Sinkiewicz qui raconte avec une sincérité parfois poignante comment il a échoué à dessiner les scripts ultradétaillés de Moore et à quel point il continue à regretter l'arrêt de cette mini-série.

Il dit aussi que les deux premiers numéros étaient dessinés dans un nouveau style hyperréaliste avec documents photographiques (et non le style expressionniste abstrait que Sienkiewicz avait développé auparavant) et que certains modèles des photos moururent et quittèrent la ville entre le numéro 2 et 3. Le #3 (qui contrairement à ce qu'on croyait, avait été achevé) avait donc dû changer à nouveau de style et cela contribua à l'abandon final comme Sienkiewicz était déprimé du manque de continuité entre les numéros.

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