mercredi 28 septembre 2011

Blogage décalé du second débat des Primaires du PS/PRG

Zut, j'ai raté le début. Oh, non, c'est Arlette Chabot qui préside. Même sur LCP on n'arrive pas à lui échapper.

  • Si vous êtes élu(e), quelle sera votre 1e décision en tant que Président(e) ?

    Royal : La réforme bancaire.
    Le gouvernement devra être paritaire et la république irréprochable. Les prix de l'essence devront être bloqués, il y aura une réforme fiscale et on rétablira l'année de stage et on réaménagera la retraite en tenant compte de la pénibilité.

    (ils ont du mal à "prioritiser" une seule mesure.)

    Aubry : Je réduirai mon salaire.
    Une gestion européenne de la Crise avec Mme Merkel.

    L'idée populiste de réduire son salaire de Présidente peut paraître un gadget et se retourner contre elle. Mais après tout les +200% de Badinguet en 2007 ont traumatisé le pays.

    Hollande : Rétablir la confiance économique et la confiance dans la justice. Une réforme fiscale.

    Montebourg : La mise sous tutelle des banques. Plus un Glass–Steagall Act.

    Baylet : Une gestion européenne de la gouvernance économique.

    Valls : Je nommerai un Premier ministre qui ne sera pas François Fillon (mais je veux bien le yacht de Bolloré).
    Je ne ferai plus intrusion dans la Justice. Le gouvernement devra restaurer les comptes et il y aura un Ministre de la Production Industrielle.

  • L'emploi et l'économie

    Le projet PS était fondé sur une croissance +2%. N'est-ce pas inadapté dans le contexte actuel ? Est-il encore d'actualité ?

    Montebourg cite Obama ("la crise européenne effraye le monde"). On prévoit la "défaisance de la Zone Euro". Il rappelle que sa priorité est de faire payer les Banques. BNP-Paribas a remis 15 milliards de dividendes l'an dernier. Les Banques riches doivent payer pour les Banques fragiles.

    Aubry rappelle que le projet PS a été voté à l'unanimité et que la Crise de '08 était déjà présente quand le projet a été conçu. Elle soutient aussi la séparation des Banques de dépôt et des Banques d'Investissement de Montebourg. La finance doit servir l'économie. La politique d'austérité (comme la hausse du prix des mutuelles) aggrave la Crise et il faut une relance. Les priorités seront (1) l'emploi, (2) l'éducation, (3) le pouvoir d'achat et (4) la sécurité.

    Valls dit qu'il ne serait pas normal que la France ne fasse pas les mêmes efforts contre la Dette que les autres pays, comme l'Allemagne. L'austérité contre l'endettement, c'est être profondément de gauche. "Si ça continue comme ça, les taux d'intérêt augmenteront" et les PME-PMI en souffriront. Il reprend son leitmotiv : "il faut dire la Vérité aux Français". On ne pourra pas dépenser un Euro supplémentaire sans augmenter les prélèvements. Il faudra soutenir la compétitivité, notamment des PME et PMI. Il faudra donc une réforme des retraites. Il ne faut pas reporter la responsabilité vers le Monde ou vers le système bancaire.

    [Les politiques parlent toujours uniquement des PME et des "Grands Groupes" et jamais des Entreprises intermédiaires alors que c'est peut-être là la faiblesse française.]

    Baylet met la relance au niveau européen.

    Encore faudrait-il que l'Allemagne en veuille. Or elle n'en veut pas.

    Il critique la politique de contrôle des prix (cf. Royal) et dit qu'en tant que Chef d'entreprise (groupe de presse dont il a hérité) il ne veut pas de dirigisme étatique. Il faut calculer les cotisations sur la valeur ajoutée et plus sur la masse salariale. Il faut calculer autrement le système social en se fondant sur la CSG.
    (Sur sa critique du programme "archaïque", il apparaît donc presque plus "libéral" que Valls)

    Royal défend le blocage des prix pour certains produits seulement (essence, produits de première nécessité) et la lutte contre les marges de la Grande Distribution. "Il faut le faire, et je le ferai". L'Etat doit entrer dans le capital des entreprises stratégiques, comme le Poitou a sauvé Heuliez, la voiture électrique et il faut aussi sauver la sidérurgie lorraine à Gandrange (ArcelorMittal). Il faudra étendre l'interdiction de licenciements purement "boursiers", comme pour les employés de LU-Danone.

    Arlette Chabot : "On va vous accuser de revenir aux années 70, à l'autorisation administrative de licenciement sous Mauroy"

    Royal : "Oui, on le dira. Et je le ferai quand même." Elle propose même de défendre des coopératives ouvrières pour sauver le textile.

    Aubry est d'accord sur la défense de Molex, LU ou Continental. Il faut une mise sous tutelle par les Tribunaux de commerce des entreprises qui délocalisent sans raison.

    Royal dit que cette procédure est trop bureaucratique. Je ne sais pas ce qu'"administratif" veut dire mais cela n'a pas l'air bien. Danone a fermé LU sans raison et il faut donc une interdiction par la Loi.

    Valls intervient pour reprocher à Jospin de n'avoir pas assez agi justement face à Danone, ce qui l'aurait fait perdre en 2002. Mais Valls ne précise pas comment il aurait fait pour éviter la fermeture de LU et il juge que ce serait un retour en arrière que cette autorisation administrative de licenciement digne du Gosplan (avec Valls, je ne sais jamais si je caricature ou pas).

    Hollande : Moi, ma démarche, c'est d'abord d'arriver au pouvoir.

    Royal (presque inaudible et qui semble irritée) : Mais moi aussi !

    Hollande reprend sur les Banques et la crise du crédit. Il faudra recapitaliser les banques avec des contreparties dans le contrôle des Conseils d'administration. Il propose de reprendre un Livret d'épargne du développement durable pour financer les PME.

    Royal : Mais ça existe déjà.

    Hollande : Il faudra une réforme fiscale pour plus d'égalité entre les entreprises (les PME étant plus touchées que les Grandes Entreprises). Il faudra une Banque publique d'investissement et c'est dans le projet commun PS. Il faudra faire payer les entreprises par une pénalisation financière mais Hollande est contre l'autorisation administrative de licenciement.

    Royal : Payer quoi ? Payer le licenciement ? Mais les entreprises accepteront de payer pour délocaliser, cela ne changera rien.

    Aubry reproche à Hollande de ne vouloir gérer le problème que par des amendes, que par la cupidité et le règne de l'argent, ce qui paraît une attaque curieuse. Royal répète plusieurs fois qu'il n'y a que la Loi qui puisse empêcher ces licenciements boursiers ("Non, 'faut la Loi") et Aubry a beau lui dire qu'elles sont d'accord, Royal s'obstine.

    Montebourg déplace la question de l'investissement à nouveau vers la réindustrialisation. "Les Grands Arbres sont tombés". Il faut faire éclore des entreprises nouvelles écologiques. Mais il faut d'abord protéger. Il dit que le Brésil de Dilma Roussef a taxé plus certains produits fabriqués en Chine (les "plaquettes tactiles d'Apple") et il défend ce nouveau "protectionnisme", au niveau européen. "Sans quoi, nous arrosons le sable."

    Valls dit qu'il ne faut pas faire croire aux Français qu'on peut régler ce problème par l'administration ou en "surtaxant". Il associe même une telle position à la déconsidération des politiques corrompus, sans qu'on voie bien le rapport... Il faut une politique industrielle et une TVA sociale, "protection, protectivité". Mais il ajoute que son projet de TVA sociale est trop compliqué pour l'expliquer.

    Aubry dit que l'augmentation de la TVA même dite "sociale" toucherait au pouvoir d'achat des classes populaires. Elle défend plutôt l'idée (déjà évoquée par Baylet) que les cotisations sociales des entreprises soient sur les entreprises et pas directement sur les prix. Il faut aussi plus de formation pour relancer la compétitivité. Elle ironise sur le fait que Badinguet n'imite pas toujours assez l'Allemagne.

    Valls répond qu'il y aura des exceptions pour les produits de 1e nécessité. Il parle d'une augmentation à +19,6%, supprimer la baisse de la TVA sur la restauration et gagner au total 10 milliards.

    Baylet répète que lui, il est un chef d'entreprise ("héritier"). Ce n'est qu'au niveau européen qu'on peut avoir une relance. Il est contre l'autorisation administrative ("étatique" "c'est le retour aux années 60") et contre l'augmentation de la TVA ("Je n'ai toujours pas compris ce qu'elle a de sociale, cette TVA, c'est une TVA"). Il faut toucher à nouveau aux cotisations des entreprises.

    Montebourg dit qu'il n'y a que selon l'OMC, les pays du G20 ont pris 280 mesures de protectionnisme contre nous, c'est l'Europe qui est naïve face au protectionnisme. Il faut des taxes contre la Chine et non pas contre sa propre population.

    Valls : Le protectionnisme, c'est l'Albanie !

    Aubry : On ne propose pas le protectionnisme. La France est un pays exportateur mais il faut des accords de réciprocité, de juste échange. Un pays qui n'observe pas certaines règles sociales ou environnementales doit être surtaxé. Obama vient de mettre des barrières contre les produits européens. Nous avons des accords avec la Corée du Sud.

    Royal : Avant de relocaliser, ce qui est toujours intéressant, commençons par éviter les localisations. Ce n'est pas revenir aux années 1950 et au contraire les spéculateurs financiers sont bien plus puissants qu'ils ne l'étaient il y a 60 ans. Il faudra un ordre international juste. Il faudra un Etat stratège et deux propositions : un "Grenelle des PME" pour un pays d'entrepreneurs avec la Banque publique et l'Etat doit assurer le cap de la révolution écologique.

    Royal a repris la coutume badinguetiste en son début de mandat de mettre des Grenelle partout.

    Royal : La TVA dite sociale est anti-sociale.

    Valls : Alors on (ne) fera rien.

    Hollande : Oh, il y a beaucoup de propositions. C'est bien ces Primaires.

    (On sent parfois qu'il n'est plus trop "dans" le débat depuis qu'il a compris qu'il va gagner, peut-être parce qu'il sait qu'il ne doit pas prendre trop de risques.)

    Il y a une désindustrialisation et une chute de notre Balance commerciale.

    Royal : Il faudra une intervention de l'Etat en ce cas.

    Hollande : Oui, mais on ne peut pas "démondialiser", contrairement à ce que dit Montebourg. On ne peut pas accepter que le Yuan soit inconvertible. Mais les autres pays européens ne soutiendront pas immédiatement une politique commerciale commune et il n'y aura donc pas ce protectionnisme européen. La solution de Valls toucherait la consommation et la solution d'Aubry toucherait aussi ensuite les prix. Mais une contribution écologique sur les machines permettra de trouver des fonds.

    Royal (un peu agacée) : Mais qui paye ? Cette taxe écologique affectera aussi les prix. C'est des mots, ça. Personne ne sait ce que c'est. L'éco-taxe, c'est anti-social.

    Valls : Et tu as eu tort, Ségolène, car c'était une bonne idée.

    Aubry (tente en partie de mettre fin à la tension visible entre Hollande et Royal) : Mais ne peut-on pas dire qu'on est quand même tous d'accord sur la Réforme fiscale contre les Niches ? Hein ?

    Valls : Awww, elle veut nous mettre d'accord, comme c'est touchant.

    [Pause publicitaire. LCP en profite pour mettre des "experts". Le néo-conservateur Denis Jeambar, ex de l'Express, dit la même chose que moi plus haut sur Hollande, qu'il "n'entre pas dans le débat". Je dois avoir tort, alors. Roland Cayrol, ex-CSA du Cevipof, accuse les candidats PS de s'être trop "gauchisés" par rapport à l'électorat, sauf Valls et Hollande.]

    Retour sur l'économie

    Montebourg : Mes idées de démondialisation progressent dans le débat. Manuel Valls et Jean-Michel Baylet y sont certes opposés. Comme le dit François Hollande, la Chine a une politique nationale plus cohérente que les Etats de l'Union européenne. Pour sauver l'Europe, il faut une Souveraineté partagée. La TVA sociale de Manuel Valls est une proposition que la droite a déjà proposée et elle a déjà fait perdre la Majorité actuelle en 2007. C'est une proposition de droite dans les primaires de gauche.

    Valls : Tu n'as pas le monopole de la Gauche. Moi, je cherche des solutions. C'est parce que je suis de Gauche que je tiens un discours si proche de Badinguet contre les métèques. Arrête de dire que je suis un clone de François Fillon.

    Montebourg : D'accord, Jean-François Copé.

    Valls : Répète si tu es un homme, répète, ordure de Rom bolchevik.

    Il se peut que j'aie du mal à retranscrire fidèlement dès que c'est Valls qui parle...

    Valls : Il faut comme en Allemagne un pacte d'exportation.

  • Retour sur les programmes sur l'Emploi

    Hollande défend son Contrat de Générations. Le Contrat Avenir ne valait que pour les associations. Nous avons un taux élevé de chômage sur les Jeunes et les Vieux. Nous prenons l'argent sur les cotisations sociales. Cette mesure complète les Contrats Avenir.

    Aubry dit qu'il faut faire vite en arrêtant de subventionner les heures supplémentaires en hausse de chômage, alors que l'Allemagne a au contraire subventionné la formation. Les 300,000 Contrats Avenir coûtent 3 milliards et la défiscalisation des heures sup coûtait 4 milliards. Mais les Contrats de Génération, exonération de charges pour les entreprises, ne marchent pas, ils créeront un effet d'aubaine. Les syndicats sont contre. En Finlande et aux Pays-Bas, ils ont réussi à lutter contre le chômage des jeunes. Il vaut mieux être coercitif pour que les entreprises ne se débarrassent pas des Seniors.

    Baylet propose la mise sous condition des allocations familiales. Cela fera un milliard d'économie.

    Royal dit que le Contrat Générations crée une niche "sociale". C'est trop coûteux et inefficace. Il faut un pacte Donnant-Donnant avec les PME pour recruter les jeunes en alternance. Il faut aider les PME dans les commandes publiques face aux Grands Groupes, comme Barack Obama. Il faut un Small Business Act. (Le mythe Obama n'est pas encore mort au PS)

    Montebourg veut réindustrialiser par la Révolution verte (thème qui vient sans doute de Royal). Mais il ne faut pas partir uniquement du problème de l'endettement sans quoi il n'y aura pas de réindustrialisation.

    Hollande : Hein, quoi ? Ah, oui, je n'ai pas encore gagné ? Il faut que je fasse la synthèse. Bon, allez les gars, la Présidence, ce n'est pas une mesure, c'est un élan. Il faut bien un cap pour mon mandat, et je n'en changerai pas. Je n'ai rien trouvé d'autre. C'est important les jeunes et les vieux, non ? On me dit qu'on a tout essayé, mais non. On dit que mon Contrat Génération, c'est cher (8 milliards), mais il y a déjà des plans très coûteux en place.

    Valls : Les plans d'emploi aidé ne sont pas inutiles pour les association (Contrat Avenir) mais cela ne peut pas être la seule solution. Je suis maire d'une ville où même les Blancs sont jeunes. Au lieu de fustiger la politique commerciale chinoise, il faut que les régions aient une politique de formation. L'alternance est une voie royale.

    Royal : Je suis bien d'accord.

    Ah Ah. Et tous de rire et de tomber sur le sol.

  • Le pouvoir d'achat

    En 2007, on annonçait une hausse du Smic mais cela semble abandonné pour 2012.

    Aubry : Je n'ai jamais dit en 2007 qu'on aurait pu monter le Smic à 1500 euros bruts d'un coup. Je n'étais pas la Candidate en 2007, cela ne vous a pas échappé. Mais il faut l'augmenter.

    Il faut aussi une Réforme fiscale et une politique familiale plus équitable. Il faut certes une politique familiale pour toutes les familles mais il faudra réformer les allocations.

    Baylet : Nous n'avons pas les moyens de décréter une augmentation des salaires. Les indices de l'Insee sur l'inflation sont faux.

    Royal : J'étais contre l'augmentation importante du Smic si cela écrase une partie importante des salariés à ce stade. Mais il faut une progression salariale car les discussions des partenaires sociaux ne fonctionnent pas.

    Montebourg : Le Smic ne concerne que 10% des salariés mais il faut une loi pour que les entreprises dans le secteur "abrité" (qui abusent de leur position dominante et ne peuvent pas délocaliser) répartissent mieux les bénéfices entre leurs salariés (+1%) et les actionnaires (+100%). Même l'économiste centre-droit Jean Arthus ou Pierre Héritier de la CFDT disent qu'il faut augmenter les salaires.

    Hollande : Oui, il faut réviser le Smic. Il faut un dividende social, c'est l'intéressement. Il faut aussi plafonner les salaires maximaux des patrons.

    Aubry : Il faudra lutter contre les stock options et ces sur-salaires.

    Hollande : Et même les supprimer.

    Aubry : Je parle au nom de nous tous. Il faut changer le système, pas seulement le rafistoler.

    [Encore une pause publicitaire de 4 minutes ?? LCP nous lit des twitters sans aucun intérêt.]

  • Questions "sociales" : La sécurité, l'immigration et la morale publique

    Le lien entre sécurité et immigration montre une victoire symbolique finale du Discours de Grenoble de Badinguet.

    Valls : Il faut réorganiser les forces de l'ordre, qui sont démoralisés. Elles sont trop centralisés et loin du terrain. Il faut mettre le paquet sur les quartiers.

    Bizarre de faire ainsi campagne pour la Place Beauvau. Il imite vraiment le parcours de Badinguet mais cela ne marchera pas deux fois.

    Baylet : Mes tripes républicaines et laïques se hérissent que vous reliez Sécurité et Immigration. Nous n'aurons pas les moyens de créer beaucoup de postes de policiers. On en a créé plus en Hauts-de-Seine qu'en Seine Saint-Denis. Il faut armer la police municipale. La réponse pénale doit être proportionnée dès le premier crime avec tolérance zéro dès le premier acte délictueux.

    Royal : Manuel a raison, le PS n'avait pas encore compris l'importance de la sécurité en 2002 et on ne me soutenait pas encore assez en 2007 sur le Drapeau et la Nation. La délinquance des mineurs est le premier problème. C'est pourquoi je propose l'encadrement militaire des jeunes délinquants. Et je le ferai. On associera cet encadrement avec des formateurs.

    Aubry : La crédibilité a changé de côté. Il faut des policiers mais aussi des magistrats. Il faut sanctionner dès le premier acte, avec des TIG. Il faut des moyens en plus. Badinget ne peut faire croire à personne que la sécurité a été sa priorité alors qu'il a supprimé des postes de policiers.

    Hollande : Il y a une urgence sur la sécurité. On ne peut pas citer tous les échecs de Nicolas Badinguet. Record de la violence aux personnes, record de la dette. Enormément de peines ne sont pas exécutées. Il faut créer des centres d'éducation renforcée. On peut mettre en place ces structures et il faut des personnels. Le Service civique doit être obligatoires pour ces jeunes délinquants.

    Baylet : Il faut plus parler de la Justice. Il suffit de supprimer les nouveaux jurys populaires votés récemment qui ne servent à rien et qui coûtent une fortune.

  • L'immigration

    Hollande : Pas de régularisation massive mais il faut des critères pour régulariser au cas par cas.

    Baylet : Il faut une politique humaniste sans régulariser tous les Sans-Papier. Il faut supprimer le Délit d'aide aux Sans-Papier.

    Aubry : On peut aussi aller plus vite pour les Sans Papier qui travaillent. Il ne faut plus mettre les enfants en camps de rétention.

    Montebourg : Il faut des critères généreux, le désir de s'intégrer, de parler notre langue.

    Royal : Il faut démanteler les trafiquants et ne pas avoir de critères trop généreux qui nuiraient aux immigrés légaux.

    Montebourg : le généreux, ça s'appelle l'humain.

    Royal : Il faut être prudent avec une vision angéliste.

    Valls : J'aurais aimé vous dire que l'immigration était une chance. Mais la ghettoïsation et l'apartheid existent. Il y a un lien entre immigration et questions de sécurité dans les ghettos où des filières clandestines alimentent ce lien. Il faut des titres de séjour de 5 ou 10 ans, par exemple pour les responsables d'entreprise. A la préfecture d'Evry, les immigrés en situation régulière doivent faire la queue pour leur carte de séjour. Il faut des critères clairs mais aussi des reconduites à la frontière.

  • La morale en politique

    Montebourg : Je me bats contre l'impunité présidentielle depuis 15 ans mais cette impunité monarchique se retrouve maintenant à tous les étages, jusqu'aux Conseils régionaux. Il faut aussi que les Socialistes fassent aussi le ménage, vous voyez ce que je veux dire, dans les Bouches du Rhône avec Jean-Noël Guérini.

    Aubry : Je veux changer le statut du Chef de l'Etat et plus d'indépendance de la Justice et plus d'instructions individuelles au Parquet. Il ne faut pas parler trop vite sur la Fédération socialiste des Bouches du Rhône, mais attendre la décision de la Justice. J'ai même porté plainte au pénal contre un de nos camarades de l'Hérault qui avait détourné des fonds [le sénateur Robert Navarro].

    Montebourg : Nous avions demandé la démission de Woerth. Il fallait aussi le faire pour Guérini.

    Aubry : Je n'ai pas appelé à la démission de Woerth. Il faut respecter la présomption d'innocence.

    Royal : Je veux remettre de l'ordre dans la Maison France. Il faut plus de responsabilité pour ceux qui ont la chance de légiférer pour notre République avec des peines d'inéligibilité à vie.

    Valls : Nous sommes dans un amalgame où certains prétendent être plus exemplaires que d'autres. Ceux qui n'appliquent pas la loi doivent être sanctionnés à vie. Le Président se fait élire sur le pouvoir d'achat, la sécurité, la République irréprochable et c'est une faillite complète. Le Ministre de l'Intérieur devrait démissionner après les affaires récentes. Mais l'amalgame ne profite qu'à l'extrême droite.

    Baylet : Il faut modifier l'immunité présidentielle. Mais attention de ne pas faire le nid du Front national. Je ne suis pas pour des peines imprescriptibles.

    Hollande : Il y a une crise morale en plus des autres crises. Donc il faut une réforme du statut légal du Président. Il faut aussi des réformes politiques comme le non-cumul des mandats.

    Montebourg : Il faut un Président arbitre d'une République plus équilibrée. La VIe République que je défends aura des réformes différentes, comme l'Open Data.

    Royal : Je veux être une Présidente active pour plus de démocratie revivifiée. Je veux une République du respect. Il y a encore une place pour la politique.

    Baylet : J'insisterai sur la Laïcité, car la Laïcité, c'est un Bien sacré.

  • Conclusion

    Valls : La Laïcité, la Sécurité et le Désendettement sont importants. Je suis la Gauche moderne.

    [Valls réussit même à caser le nom du parti sarkozyste de Bockel. ]

    Montebourg : Il faut des solutions modernes, efficaces, réalistes contre le chaos financier et remettre au pas les Banques. Face à la corruption, il faut la réforme démocratique de la VIe République.

    Hollande : Il faudra un courage politique pour ne pas se contenter de chasser Badinguet. Mon thème, c'est la Jeunesse, pour lui redonner confiance.

    Aubry : Nous sommes tous d'accord sur la Crise qui abîme tout. Nous aurons besoin aussi des Français, des créateurs, des ouvriers, des enseignants, des personnels de l'hôpital qui se rassemblent autour des valeurs de Justice.

    Royal : Le monde est consterné par notre pays. C'est un spectacle affligeant que cette corruption. Nous devons renouer avec notre Histoire. Après 30 ans de politique comme Ministre, contrairement à certains, j'ai l'expérience. J'ai été réélue à 60%. Nos valeurs sont la Famille, la Sécurité. Il y aura un autre modèle de civilisation où les valeurs humaines l'emporteront sur les valeurs financières.

    Les Introductions (sur la "première décision") m'ont semblé plus claires que ces conclusions plus rhétoriques.



  • Je ne pense pas que le débat ait fait beaucoup bouger les choses.

    Ségolène Royal, comme on pouvait s'y attendre, a été plus agressive, Martine Aubry semble s'être un peu résignée même si l'un des débats principaux s'est concentré contre les Contrats Générations de François Hollande. Si on en croit les sondages, Hollande a une avance qui ne semble pas vraiment diminuer. Il n'a donc pas eu trop à "ferrailler". Il prenait la posture du Réalisme sans aller aussi loin que Valls dans le discours de la Rigueur budgétaire, mais en dehors de ce programme d'exonérations, il a avancé moins d'initiatives ou de ruptures que les autres, en en restant à des généralités.

    Hollande ne pourra jamais prendre Royal comme Première Ministre et on peut donc plutôt concevoir une alliance finale avec Aubry (un retour de Fabius à Matignon aurait été une possibilité mais ce dernier a tant continué à dire que Hollande n'a pas la carrure que cela semblerait désormais vraiment peu probable). Mais il voudra peut-être quand même que Royal soit au gouvernement pour ne pas lancer des attaques depuis le PS. Je ne pense pas qu'elle veuille d'un poste comme la Défense ou l'Education nationale et elle réclamerait peut-être plutôt l'Intérieur.

    Quoi qu'on pense du fond, Arnaud Montebourg a sans doute une des positions les plus cohérentes et originales dans les candidats. On imagine qu'il abandonnera sa position si à gauche quand il recevra un poste ministériel. Le voir à un poste comme Garde des Sceaux pourrait être amusant mais cela ferait frémir beaucoup de gens et je ne suis pas certain que Hollande oserait le faire.

    Baylet répète une antienne laïque pour rappeler une continuité avec le vieux parti radical mais il s'est mis surtout sur des accents plus libéraux ce soir. Manuel Valls a peut-être réussi à persuader les médias qu'il est le Candidat Naturel du Cabinet Fantôme pour le Ministère de l'Intérieur, mais sa stratégie se voit trop manifestement, justement.

    3 commentaires:

    1. L'alliance la plus probable est la réconciliation Hollande - Aubry. Elle sera d'autant plus légitime si ce sont les deux candidats en finale. Royal vise certainement le perchoir qui serait le poste convenant le mieux à sa future posture de "Mme +", mais elle sera certainement rejeté dans l'opposition de gauche avec Montebourg et Fabius récupèrera la présidence de l'assemblée. On annonce d'ailleurs que les Hollandais e vont pas être très partageur, hormis avec des caciques "aubrystes" (en fait fabiusien et dskiste puisqu'Aubry n'a pas beaucoup de troupe en propre). Aubry pourrait garder le parti même après l'élection. A la justice, Hollande serait bête de prendre qqn d'autre que Vallini qui est véritablement compétent et le soutient je crois. Valls a beaucoup de concurant pour l'intérieur, notamment Dray. Sur le fond comme la forme, j'ai trouvé Hollande un peu trop sur de son fait et prévisible, moins rigide mais aussi moins subtile que dans le premier débat. Sa mesure phare est vraiment l'archétype de la mesure d'affichage symbolique dans l'efficacité de laquelle il ne croit pas lui-même. Elle lui permet de flatter son électorat (les vieux) en continuant d'afficher sa sollicitude à l'égard des jeunes. Vu qu'on ne sait pas qui va voter, il a peut-être tort de se laisser intoxiqué à ce point par les sondages. La stratégie d'Aubry, faire la synthèse, a atteint ses limites en même temps que certaines mesures pronées par la droite (Valls) et la gauche (Montebourg, Royal) sont clairement apparues comme incompatibles. Royal a été plus convaincante et est redevenue plus au coeur du débat mais elle non plus ne sait pas qui va voter : va-t-elle retrouver ses bataillons ? Peu probable, tant le gros du marais socialiste choisit celui qui a le vent en poupe. En plus, avec Martine comme concurrente, elle ne bénéficiera plus de l'effet "revenche des mamans" avec toutes les militantes de plus cinquante ans qui nique les cadres masculins du parti. Il lui reste l'électorat poipulaire qu'elle est la seule a mobiliser (ni Hamon ni Montebourg ne parvienne comme elle à mettre en échec Le Pen dans cet électorat). Mais on peut douter que le populo se déplace. Dans ces conditions, tout dépend, je pense, non seulement de l'avance de Hollande mais aussi de la dispersion sur les ailes du parti.

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    2. "Mes tripes [...] se hérissent"
      Saisissante image. Assez Labarbesque.

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    3. > Goodtime
      Aubry en a peut-être marre de tenir le Parti, non ? Si Hollande veut être mitterrandien jusqu'au bout, il met à Matignon quelqu'un pour unifier le Parti et Aubry peut être un bon choix.

      Sur Vallini, oui, je ne pensais plus à la Commission qu'il présidait et à son livre sur la Justice.

      > aymeric
      Baylet a des boyaux de chat.

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