jeudi 16 février 2012

Toxophobie



J'avais déjà mentionné l'an dernier ma crainte du parasite de la toxoplasmose mais (via Etienne) The Atlantic a un article encore plus effrayant, où la toxoplasmose serait non pas un facteur parmi d'autres mais le principal propagateur de la schizophrénie dans le genre humain :

After an infected cat defecates, Flegr learned, the parasite is typically picked up from the soil by scavenging or grazing animals—notably rodents, pigs, and cattle—all of which then harbor it in their brain and other body tissues. Humans, on the other hand, are exposed not only by coming into contact with litter boxes, but also, he found, by drinking water contaminated with cat feces, eating unwashed vegetables, or, especially in Europe, by consuming raw or undercooked meat. Hence the French, according to Flegr, with their love of steak prepared saignant—literally, “bleeding”—can have infection rates as high as 55 percent. (Americans will be happy to hear that the parasite resides in far fewer of them, though a still substantial portion: 10 to 20 percent.) Once inside an animal or human host, the parasite then needs to get back into the cat, the only place where it can sexually reproduce—and this is when, Flegr believed, behavioral manipulation might come into play.

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In fact, he says, schizophrenia did not rise in prevalence until the latter half of the 18th century, when for the first time people in Paris and London started keeping cats as pets. The so-called cat craze began among “poets and left-wing avant-garde Greenwich Village types,” says Torrey, but the trend spread rapidly—and coinciding with that development, the incidence of schizophrenia soared.

(...)

Epstein-Barr virus, mumps, rubella, and other infectious agents, they point out, have also been linked to schizophrenia—and there are probably more as yet unidentified triggers, including many that have nothing to do with pathogens. But for now, they say, Toxo remains the strongest environmental factor implicated in the disorder. “If I had to guess,” says Torrey, “I’d say 75 percent of cases of schizophrenia are associated with infectious agents, and Toxo would be involved in a significant subset of those.”

Just as worrisome, says Torrey, the parasite may also increase the risk of suicide. In a 2011 study of 20 European countries, the national suicide rate among women increased in direct proportion to the prevalence of the latent Toxo infection in each nation’s female population.

Gloups.

8 commentaires:

  1. Quel est l'avantage évolutif du parasite à faire se suicider son hôte ?

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  2. Mais n'est-ce pas le cas de de nombreux parasites d'avoir ce genre d'effet collatéral où il faut qu'ils se hâtent de profiter de leur hôte tout en nuisant à sa survie ?

    En plus dans le cas du Toxo, il faut qu'il aille se retrouver ensuite à nouveau dans le système digestif d'un chat pour se reproduire, ce qui paraît un peu compliqué.

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  3. "Quel est l'avantage évolutif du parasite à faire se suicider son hôte?": ben, le parasite espère peut-être que son porteur va se faire exploser, le disséminant ainsi à la manière des spores! Brrr!
    Vous ne trouvez pas que c'est très à la mode, ce thème de la "porosité" biologique entre espèces, humaine & animales?
    http://www.lepoint.fr/grands-entretiens/et-si-darwin-s-etait-trompe-12-12-2011-1406407_326.php

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  4. Il y avait eu aussi ces études sur le virus de la Maladie de Borna à l'intérieur de l'ADN humaine (encore une maladie qui causerait la schizophrénie et qui est transmise par divers mammifères - dont les chats...).

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  5. Raoult survend un peu la "rupture" avec le Darwinisme, non ? Cela me paraît plus un ajout qu'une révolution de principes.

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  6. La douve du foie fais se suicider la fourmi dans l'estomac du mouton ; mais là WF ?

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  7. @all :
    (explication dans les grandes lignes)
    Pour accomplir son cycle évolutif "normal", le toxoplasme doit passer par deux hôtes : un hôte intermédiaire chez qui il se multiplie et un hôte définitif chez qui il se reproduit.
    L'hôte intermédiaire (par exemple une souris) est une proie de l'hôte définitif (un félin), donc lui provoquer des troubles nerveux / comportementaux qui vont l'amener à moins se méfier du prédateur augmente les chances qu'il soit dévoré, donc que le parasite puisse se reproduire, donc avoir une descendance et perpétuer son espèce.


    Par ailleurs, au sujet des risques liés au toxoplasme, je recommande la lecture de ce billet sur Boules de Fourrure, qui démonte certaines idées reçues (il ne parle pas du sujet précis du présent billet, toutefois).

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  8. > En plus dans le cas du Toxo, il faut qu'il aille se retrouver ensuite à nouveau dans le système digestif d'un chat pour se reproduire, ce qui paraît un peu compliqué.

    Ça l'est moins si l'on considère, d'une part que l'humain n'est qu'un hôte intermédiaire possible parmi beaucoup d'autres (de nombreux Mammifères et certains Oiseaux) : chez nous, le cycle serait plutôt "petit rongeur / chat" ; et d'autre part, que des félins beaucoup plus gros que le chat domestique peuvent être hôtes définitifs (mais les risques d'en rencontrer un en liberté dans nos contrées, même sans parler de se faire dévorer, sont pour le moins minimes).

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